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19 septembre 2013

Les esprits font toujours ressortir le mal que nous avons en nous

En pleine guerre civile, de jeunes orphelins espagnols vivent dans un orphelinat loin du chaos. Mais le fantôme d'un enfant va faire ressurgir le mal ambiant de l'Espagne...

diable

Quand il s'apprête à réaliser un nouveau film en espagnol (le premier depuis ses courts-métrages et téléfilms pré-Cronos) en 2001, Guillermo Del Toro ressort de Mimic, cette production Weinstein auxquelle il n'aurait eu quasiment aucun contrôle. Pas question donc d'enchaîner vulgairement une nouvelle production hollywoodienne (ce qu'il fera deux fois après avec les pourtant risqués mais réussis Blade 2 et Hellboy). Il opte donc pour une simple histoire de fantômes (a priori) en costume, à l'image des Autres d'Alejandro Amenabar. Il emprunte à Amenabar l'acteur Eduardo Noriega (Ouvre les yeux) et à Pedro Almodovar (producteur du film avec son frère Agustin) Marisa Parades (Tout sur ma mère). L'échine du diable sera notamment récompensé au Festival de Gerardmer par le prix du jury, le prix de la critique internationale et prix du jury jeune. Un triomphe critique qui permettra à Del Toro de montrer qu'il est un auteur et ce malgré l'excellent Cronos. Par la suite, son talent sera rarement confondu au point d'être considéré comme un auteur à part entière. Avec L'échine du diable, il anticipe déjà son film de 2005 en parlant du franquisme. Mais pas de militarisation comme dans Le labyrinthe de Pan, ni d'univers imaginaire. Reste que comme Pan, le film se base sur le point d'enfants. (attention spoilers) Le film commence par la découverte d'un cadavre d'enfant par un autre; puis un autre plan nous montre le même garçon regardant l'eau au sous-sol.

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Ce passage composé de deux séquences particulières est en fait un flashback qui sera reconstitué bien plus tard dans le film. Del Toro cherche ainsi à brouiller les pistes, le spectateur ne savant pas s'il s'agit de la fin ou d'un passage antérieur. Nous suivons ensuite un jeune garçon nommé Carlos envoyé par son tuteur dans un orphelinat éloigné de la guerre civile, tout du moins pour ce qui est du conflit armé. Le cinéaste commence à aborder les conflits entre Carlos et les autres enfants. Pour se faire accepter, Carlos devra gagner le respect des autres orphelins et notamment Jaime. C'est le jeune garçon qui était avec le cadavre. Il semblerait que cet événement l'a rendu plus dur et c'est aussi pour cela qu'il prend à coeur l'arrivée de Carlos. Tout d'abord parce que Carlos hérite de la place du jeune garçon mort, ensuite parce qu'il s'est forgé une carapace suffisamment fragile pour s'avérer méchant, ou tout du moins le pense t-il. Alors quand Carlos prendra sa défense, Jaime trouvera enfin un allié. Jaime est également un jeune garçon ayant perdu à peu près tout, y compris son innocence. Il a trop vu la mort en face. Au final, il est comme cette bombe qui est tombé dans l'orphelinat: une bombe qui n'attend qu'un déclencheur pour pouvoir exploser. Les personnages adultes s'avèrent également intéressants et complexes.

echine3

Parades incarne la directrice veuve à jambe de bois (qui en fait une sorte de freak ou plutôt gueule cassée ici) et se tapant le jeunot resistant incarné par Noriega qui lui-même se tape la jeunette du coin. Noriega incarne probablement le personnage le plus fascinant du film et l'un des plus complexes venant de Del Toro. Jacinto est un être mystérieux, ne savant pas de quel bord il est et se voulant méprisant avec les enfants. On peut le voir comme une version non-militaire du général incarné par Sergi Lopez dans Pan, mais cela va bien plus loin. C'est le genre d'énergumène qui se fait sortir par une fenêtre et revient par la porte. Face à la non-présence progressive d'adulte, il pense avoir le dessus sur les enfants et notamment pour une affaire le tiraillant. L'homme se veut finalement déserteur et donc contre Franco, mais au final ne serait-il pas aussi cruel que lui? Ne serait-il pas le reflet extérieur de cette haîne fasciste sans précédant? C'est toute la question que l'on peut se poser devant une brutalité qui se reflète à un poignardement vicieux, une explosion dévastatrice et un balancement frontal qui prendra tout son sens. Noriega incarne toute la pourriture d'un méchant d'anthologie, le genre que l'on adore détester. La partie fantômatique est finalement un recours pour montrer la cruauté humaine dans toute sa splendeur. Le dernier plan s'avère explicite et démontre la mélancolie que peut parfois faire passer Del Toro. Un dernier au-revoir de la part d'un fantôme à ceux qu'il a vu grandir alors que lui va bientôt partir vers d'autres horizons. (fin des spoilers)

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Un coup de maître où Del Toro montre toute la cruauté d'une époque heureusement révolue.

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Commentaires
B
En tous cas elle est prête, je pense qu'elle sera publiée demain.
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N
rendez vous dimanche après midi sur ta chronique pour que je puisse te donner mon avis.
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B
Le film est très divertissant mais certaines répliques sont ridicules voire vulgaires.
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B
Je serais assez favorable pour le coup.
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B
Riddick je vais la taper ce soir.
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