La Renaissance ou le testament de Jodorowsky ?

genre: biopic
durée: 2h10
Année: 2013

l'histoire: "M'étant séparé de mon moi illusoire, j'ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie." Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d'Alexandro Jodorowsky : restituer l'incroyable aventure et quête que fut sa vie. 

la critique d'Alice In Oliver:

22 ans. Il aura fallu attendre 22 ans (soit un peu plus de deux décennies) pour voir un nouveau film d'Alejandro Jodorowsky. Autant dire que cette nouvelle livraison était particulièrement attendue au tournant. Pourtant, cela faisait déjà un petit moment qu'Alejandro Jodorowsky annonçait le projet d'un nouveau film. Dans un premier temps, il était question de réaliser King's Shot, la suite d'El Topo. Hélas, ce projet ne verra jamais le jour, faute de moyens et de distributeur. 
Qu'à cela ne tienne, par la suite, Alejandro Jodorowsky a pour ambition de réaliser un biopic.

Le cinéaste met enfin en chantier La Danza de la Realidad. Encore une fois, les finances ne sont pas au rendez-vous. Le réalisateur fera même appel à la générosité des internautes pour financer en partie son long-métrage. Aujourd'hui âgé de 84 ans, Alejandro Jodorowsky semble vouloir signer son testament, son ultime film ou alors cette nouvelle production signe tout simplement sa renaissance.
Certes, le dernier film en date s'intitulait Le Voleur d'Arc-En-Ciel, mais le long-métrage faisait figure d'oeuvre mineure dans la filmographie du cinéaste.

En vérité, le dernier chef d'oeuvre de Jodorowsky s'intitulait Santa Sangre et le film date déjà de 1989. Reste désormais à savoir ce que vaut concrètement ce retour aux sources puisqu'il est question de l'enfance, des racines et des propres cicatrices de Jodorowsky.
Encore une fois, Alejandro Jodorowsky signe une oeuvre inclassable, à la fois poètique, décalée et totalement déjantée, toutefois assez éloignée de la violence de Santa Sangre, même si les deux films partagent quelques points en commun, entre autres, la question de la généalogie familiale.

Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! "M’étant séparé de mon moi illusoire, j’ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie." Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d’Alexandro Jodorowsky : restituer l’incroyable aventure et quête que fut sa vie. Le film est un exercice d’autobiographie imaginaire. 
Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Alejandro Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée.

Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance.
Mais plus qu'un film sur l'enfance, La Danza de la Realidad reste une oeuvre qui traite avant tout de la vie ou plutôt d'un parcours de la vie du père d'Alejandro Jodorowsky.

Encore une fois, il s'agit d'un film qui traite de la rédemption d'un homme. En ce sens, La Danza de la Realidad pourrait se voir comme un lointain cousin de Santa Sangre, avec pour but la thérapie familiale et surtout la notion de pardon.
D'ailleurs, ce n'est pas un hasard, toute la famille Jodorowsky est réunie pour l'occasion: Brontis Jodorowsky tient le rôle principal et livre une composition bouleversante. Quant à Dan et Axel, ils effectuent une courte apparition, néanmoins remarquée.

Alejandro lui-même apparaît parfois tel un fantôme ou plutôt un guide, prenant l'enfant qu'il était dans ses propres bras. Toutefois, n'ayez crainte, La Danza de la Realidad est loin d'être inaccessible pour autant. Sur la forme, on pourrait le comparer à un mixe entre le cinéma de Fellini et l'univers d'Hergé, la mère de Jodorowsky faisant figure d'une sorte de Castafiore hystérique sur le retour.
Vous l'avez donc compris: bien que parfois très dur, La Danza de la Realidad ne manque jamais d'humour. Plus que jamais, Alejandro Jodorowsky est fidèle à son cinéma, via l'univers du cirque, de la magie et des freaks. On tient tout simplement là le film le plus original de l'année, et probablement le meilleur depuis des mois, voire depuis des années. 
A la fois dingue, foutraque et bordélique, La Danza de la Realidad épate par l'énergie et la poésie qu'il dégage. Du Jodorowsky quoi, donc un nouveau chef d'oeuvre.

La danza de la realidad - Bande annonce Vost HD par showinweb

Comments

[borat8]

Oui car les trois films sont disponibles, d'autant que Santa Sangre est en plus sorti en BR. Une exclusivité pure et dure.

[Vince12]

à Borat: En tout cas le coffret Jodo va beaucoup dévalué du coup !

[borat8]

Oui j'en ai vu aussi bien à la Fnac qu'à l'espace culturel Leclerc. C'est dire si la réédition est massive. Ce n'est pas une exclusivité comme les films d'Argento.

[Vince12]

à Borat: Ah c'est sur garde la pour ma part si je l'ai en quatre fois c'est du à ma parano du fait que le film est rare. Mais bon visiblement Wild Side a l'air d'avoir édité pas mal d'éditions.

[borat8]

Euh pour le coup je garde mon édition pour longtemps vu comment j'ai galéré pour l'avoir, idem pour les Argento édités par Wild Side.