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23 octobre 2013

Bernie, un fils qui vous veut du bien

Bernie fut abandonné dans une poubelle alors qu'il était bébé et compte bien rencontrer ses parents, quitte à employer des coups de pelle...

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Albert Dupontel est un cas à part dans le Cinéma français. Il a parfois joué dans des films très voire trop classiques (les ignobles Le bruit des glaçons et Paris, mais aussi Deux jours à tuer), mais il a toujours donné une grande importance au cinéma de genre. On a pu le voir avec Irréversible de Gaspar Noé ou Le convoyeur de Nicolas Boukhrieff. A l'heure où ce dernier a beaucoup de mal à s'imposer chez nous alors que les américains en ont fait un vrai commerce, Dupontel reste un auteur important et surtout qui s'impose dans le paysage francophone. Au point de faire intervenir Terry Gilliam dans Enfermé dehors ou Neuf mois ferme comme si de rien n'était! En cinq réalisations, il a su imprimer une folie furieuse à travers la comédie et le coup d'envoi fut Bernie en 1996. A cette époque, il est surtout connu pour ses spectacles (beaucoup connaissent le sketch hilarant sur le spectateur ressortant de Rambo) et n'est pas bien présent au cinéma. Avec Bernie, il impose déjà sa patte en envoyant l'artillerie lourde. Il s'entoure du regretté Roland Blanche, Hélène Vincent, Claude Perron, Nicolas Marié et Philippe Uchan. D'ailleurs, ces derniers apparaissent dans quasiment tous les films de l'acteur. Bernie est un trentenaire qui a été abandonné par ses parents dans une poubelle.

Un thème d'exclu de la société qui reviendra souvent chez Dupontel et notamment l'enfance à l'orphelinat (ce que n'a jamais vécu l'acteur-réalisateur). Il décide donc de sortir de l'orphelinat pour retrouver ses parents qu'il n'a jamais connu et fonder une famille. Ce qui amène petit à petit le spectateur dans un univers complètement borderline. Le film est heureusement interdit aux moins de 12 ans même si pour ses passages télévisés il est signifié -16. Il faut voir l'ami Dupontel en train de dégommer tout sur son passage avec une pelle dans le but d'avoir des informations sur ses parents. Quitte à manger un canari! Après moult recherches foireuses, il finit par trouver son père incarné par Blanche, SDF probablement aussi cinglé que son rejeton. Si au départ le spectateur est aussi hagard que Blanche, la tâche de naissance qu'ont les deux personnages suffit à convaincre. Et puis il y a la mère qui aujourd'hui est une petite bourgeoise bien installée et amatrice d'UV! Le décalage est assez délirant, Dupontel passant de la pure misère à la richesse extravagante à la limite d'un La vie est un long fleuve tranquille trash! Ce qui vaudra un véritable festival gore avec défonçage de bourgeois intenpestif, véritable sommet d'humour noir.

Comble, Dupontel fait l'équivalent de ce qu'avait fait les Nuls avec les chats en envoyant balader un chien à coup de pompe! Une séquence pour le moins jouissive et correspondant totalement au ton régressif du film. La séquence la plus drôle est peut être celle où les deux parents se foutent sur la gueule. Les coups du canari et de la pelle étaient pas mal mais là on atteint les sommets de la folie furieuse. D'ailleurs, à partir de ce moment, le film ne va cesser d'accumuler les scènes d'anthologie. Le suicide improvisé des parents est un véritable bonheur jouissif où les deux s'entretuent, entre le fer à repasser et le coupage de main. Autant dire que ce n'est pas souvent qu'on voit ce genre de scène régressive dans notre cinéma hexagonal, on peut même dire que c'est d'une rareté incroyable. Donc merci Albert pour ce grand moment de cinéma gore frenchy. Pour le reste, la romance entre Bernie et la junkie s'avère assez jouissive également et l'éveil à la sexualité pour Bernie réserve son lot de rigolades à la tête de Dupontel. La séquence des flashs est d'ailleurs un grand moment de rigolade. (attention spoilers) La fin cite à la fois Un monde parfait et Sugarland express avec deux fugitifs essayant tant bien que mal de s'en sortir. Les derniers plans sont une belle représentation d'un paradis imaginé avec des azimuts aussi frappadingues que Don Quichotte et ses moulins! (fin des spoilers)

Le portrait génial et corrosif d'une famille recomposée. On en redemande!

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Commentaires
S
Avant ce film je détestais les one manshow de Dupontel, depuis j'adore son cinéma. "Bernie" est un petit chef d'oeuvre à voir et à revoir... 18/20
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K
Dupontel est un vrai auteur avec une paire de cojones énormes, comme en témoignent ses films (meme "Le Créateur", qui s'il n'est pas le meilleur, témoigne tout de meme de l'audacité du monsieur), il est bien un des seuls en France à jouer de la carte de la transgression avec intelligence (peut-être avec De Kervern et Delepine).<br /> <br /> <br /> <br /> John Fitzgerald Willis FTW!!!!
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B
J'ai bien aimé Enfermé dehors mais je trouve Bernie beaucoup plus cynique et jubilatoire. De la vraie folie furieuse. Comme je le disais sur ton blog, avec Dupontel tu sais d'office que le film sera meilleur que n'importe quelle comédie. C'est un vrai poil à gratter ambulant.
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J
Irrépressible besoin de le revoir. C'est toujours ce film qui revient dans le souvenir de dupontel, alors que curieusement j'avais été plus marqué par Enfermé dehors (et son petit message social gentil). Curieux de revoir ce film après tout ce temps. La découverte de 9 mois ferme a en tout cas été une excellente surprise...
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B
Le pire étant que je ne l'ai pas vu de mon initiative, je revenais de Prisoners et ma mère avait zappé sur Bernie. Autant dire que je n'ai pas boudé mon plaisir!
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