Une guerre commence toujours par un embrasement
Katniss et Peeta ont beau avoir gagner les Hunger Games, le gouvernement a peur des représailles que cet espoir peut susciter. Les jeux de l'expiation peuvent alors commencer...
Suite au succès d'Hunger Games, on aurait penser que Gary Ross serait resté. Vraisemblablement excédé par des délais trop courts de production, le réalisateur de Pleasantville jette l'éponge et laisse finalement la place à Francis Lawrence, metteur-en-scène du sympathique Constantine et du très mauvais Je suis une légende. Au casting, le réalisateur se veut ambitieux notamment en engageant Philip Seymour Hoffman, Jeffrey Wright, Jena Malone et Amanda Plummer en renforts sur des personnages assez importants. De plus, le réalisateur vante un peu partout dans la presse que ses scènes d'action ne subiront pas la shaky-cam tant décriée par les spectateurs à la vision du premier film. Rester à savoir si c'était une promesse made in Hollywood (donc jamais tenue) ou non. Il faut croire que cela est vrai et fort agréable à l'oeil. On voit que le réalisateur a pris soin de l'oeil du spectateur abîmé par la shaky-cam et la réalisation en elle-même se révèle beaucoup moins poussive (certaines séquences étaient trop simplifiées à cause de la caméra à l'épaule) et plus inspiré, Lawrence faisant souveent de beaux plans larges et multipliant les scènes d'action lisibles.
Malgré le côté alerte de certaines scènes (on pense à celle du brouillard venimeux ou l'attaque finale), Lawrence signe un blockbuster léché et beau à voir. Pour un divertissement de cet acabit, c'est le béaba. Je n'ai pas fait plus attention aux scènes qui pourraient être en Imax, mais dans l'ensemble cette suite s'avère beaucoup mieux réalisé et lisible. Sur le plan scénaristique, L'embrasement va plus loin que le premier qui jouait beaucoup sur la téléréalité. Ici, on est davantage dans la contre-utopie avec une population qui commence à se rebeller face à des forces de l'ordre de plus en plus nombreuses. A cela, rajoutez que Katniss (Jennifer Lawrence toujours aussi impeccable forte de ses expériences chez d'autres réalisateurs, David O'Russell en tête) devient petit à petit un symbole de resistance qui commence sérieusement à épouvanter le grand patron (Sutherland en méchant très méchant, rôle dans lequel il s'en sort souvent assez bien comme ici). D'ailleurs, le film multiplie les scènes percutantes à l'image d'exécutions sommaires (filmées hors champ certes mais on voit bien l'action qui y mène, ce qui rend le résultat glaçant), de fouettages en place publique, de morts malheureuses (celle d'un des mentors de Katniss et Peeta fait froid dans le dos)...
Certes, nous sommes dans un PG-13, mais pas besoin de faire zigzaguer une caméra pour donner une impression de violence. Cet épisode peut passer pour un épisode de transition compte tenu de sa fin avant le grand final en deux parties (et oui...), mais il délivre suffisament de tensions et d'intérêts pour ne pas passer comme tel. Car les épisodes de transition n'ont souvent pas beaucoup d'actions, voire jouent sur l'attente des fans en les prenant pour des imbéciles. C'est que l'on avait pu (malheureusement) voir dans Iron Man 2 (tremplin vicieux pour Avengers et attrape-nigaux par excellence) ou certains Harry Potter (L'ordre du phénix et Le prince de sang-mêlé absolument horribles de désintérêts). Vraisemblablement, ce n'est pas le cas d'Hunger Games et encore mieux, cela donne encore plus envie d'attendre l'an prochain, d'autant que Lawrence sera également à la barre. C'est suffisament rare pour être souligné. Parmi les scènes les plus amusantes du film, on notera l'attaque des singes à la fois longue et brutale ou un striptease de Jena Malone dans un ascenseur évidemment ne dépassant pas les épaules (on est dans un PG-13, pas un Restricted rappelons-le!). On voit bien le fan de Donnie Darko qui ne s'en est pas remis...
Une suite habilement réalisée et plus divertissante encore; et les erreurs du premier sont corrigées et tant mieux.