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Cine Borat
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1 décembre 2013

Grandeur et décadence

Années 20. Un homme découvre le monde de la nuit en compagnie de son voisin le célèbre Gatsby...

20531934 L'affiche du film ou comment on voit qu'Australia a été un bide, que les acteurs n'ont aucune ride (surtout Dicaprio et Maguire) et que deux actrices présentes sur l'affiche ne sont même pas créditées alors que leurs visuels a été plus d'une fois utilisés.

Baz Luhrmann est ce que l'on peut qualifier un "kamikaze du cinéma": au lieu de faire simple, il se la joue grandiloquent pour un résultat qui pique des yeux. Alors quitte à faire dans le flamboyant, autant adapter Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald. Notamment adapté par Jack Clayton avec Robert Redford et Mia Farrow, le roman reste l'archétype de l'annonciateur de la future crise de 1929. Après le flop d'Australia, Luhrmann se retrouve une nouvelle fois avec de gros moyens: casting réunissant Leonardo Dicaprio, Tobey Maguire (auquel Damien Witecka, doubleur officiel des deux acteurs autrefois, ne pose sa voix ni à l'un ni à l'autre), Carey Mulligan, Joel Edgerton, Elizabeth Debicki, Isla Fisher et Jason Clarke; tournage en 3D dans des studios australiens, effets-spéciaux multiples pour un film en costumes (un clip diffusé peu après son passage à Cannes montrait les avant-après fort nombreux), bande-originale misant beaucoup sur des titres jeunes... Mais curieusement, l'agenda de la Warner jouera en faveur du film. Initialement prévu pour décembre 2012 (février 2013 pour la France), le film est décalé à mai 2013 comme Man of steel pour laisser le plus de place au Hobbit.

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Au final, Gatsby le magnifique fera un plus gros score que Moulin rouge aux USA, faisant le meilleur score de Luhrmann en salles. Le problème de ce film c'est que tous les tics du réalisateur sont présents et nuisent au film. Que ce soit les thèmes qu'il a moult fois aborder au point de ne plus savoir quoi raconter, son style gargantuesque qui en fait des tonnes et surtout cette musque qui n'a rien à faire là. Déjà symptomatique sur le dernier Tarantino (je pense que vous verrez de quoi je parle), la musique hip-hop n'a rien à faire dans un film sur les années 20 (c'était déjà le gros problème de Moulin Rouge qui faisait des mix entre Nirvana, Madonna et Queen...) et surtout elle est tellement rabâchée que cela en devient vomitif. C'est la preuve avec Young and beautiful de Lana Del Ray qui revient quasiment tout le temps au bout d'un moment, que ce soit en version chantée ou instrumentale. De plus, je ne vois pas l'intérêt de ces musiques là-dedans. Du Jay Z pour une fête? Mouais. Crazy in love dans un passage inaproprié? Mouais. Love is blindness de Jack White utilisé sur un ralenti qui plus est d'une rare laideur (Isla Fisher fait un vol plâné deux fois en plus pour la répétition dans un plan tellement bourré d'effets-spéciaux que s'en est dégueulasse)? Mouais. 

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Non seulement c'est anachronique mais en plus cela ne convient pas aux images. Quant aux images, on est impressionné par tant d'effets-spéciaux clinquants pour un film en costumes. Alors certes le livre explore la démesure mais à ce point, ce n'est plus de la démesure c'est du vulgaire. J'ai parlé du ralenti foireux avec Isla Fisher, mais toutes ces séquences en immersion comme celle de la voiture entrant chez Gatsby ou celles où la caméra fait un mouvement de grue aussi impossibles qu'improbables. Pareil pour les costumes qui font dans la démesure certes, mais depuis quand les couleurs flashy (il n'y a qu'à voir la seule robe d'Isla Fisher d'un rouge qui pique les yeux). Pareil pour les grosses paillettes qui ornent certaines robes de Carey Mulligan. A force de faire dans le tape-à-l'oeil cela ne marche plus et c'est ce qui dénigre toute la réalisation. Surtout que le récit ne démérite pas à condition de le prendre pour ce qu'il est: un énième film de Luhrmann avec les bourgeois et les plus petits, beaucoup d'amour et de tragédie le tout sur du hip-hop. Je pense qu'un autre réalisateur aurait donné un rendu probablement moins péjoratif selon moi, puisque le réalisateur australien rabâche le même message depuis au moins Roméo + Juliette.

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Mais le récit en lui-même n'y peut rien puisqu'écrit bien avant que Luhrmann jette son dévolu sur lui. Le film est raconté en flashback géant par Maguire (comme Moulin rouge) ce qui induit que cela se finit mal (comme Moulin rouge et Roméo + Juliette). Voici donc les tribulations d'un jeune trader plein d'avenir et qui découvre la mondanité rock'n rollesque de son voisin Gatsby. Gatsby qui est amoureux de sa cousine (celle de Maguire pas celle de Gatsby hein?) qui est marié à Mr Bucanon, qui l'a trompe avec la miss Fisher qui elle-même est mariée avec Clarke! On voit progressivement le canevas se refermer autour du duo principal, l'un par son amour terrible pour la miss Carrigan prêt à la protéger de tous, l'autre pour son amitié indélébile et acceptant des choses pour son ami. Pour le reste, le film se suit bien et est moins épileptique que Moulin rouge, mais moins sobre qu'Australia. Le film se suit bien même si l'on relate quelques longueurs et notamment vers la fin avec Maguire qui ne sert absolument à rien. Dicaprio et Maguire s'en sortent plutôt bien, même si pas aidé par la VF complètement foireuse (j'ai déjà évoqué la nouvelle VF de Dica, mais mettre la voix de Kick Ass à un adulte de trente ans n'est pas une franche idée). Mulligan fait quelque peu potiche quand Edgerton ne fait pas baroudeur. 

Un film qui se suit bien et est divertissant, mais certains choix artistiques venant du réalisateur ne font pas réellement adhérer.

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Commentaires
S
Superbe film, il manque juste un peu plus de cynisme derrière le glamour... 16/20
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F
Pour avoir vu la version de 1974 et de 2013 les deux sont assez similaires avec les styles respectifs des deux réals.<br /> <br /> Moi j'aime bien Lurhmann en général et cela ne m'a pas géner et il n'a pas a avoir honte du Gatsby de 74. Le seul hic, le Gatsby de 2013 est beaucoup moins cynique que celui de 74
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2
Je ne comprend pas ce tapage autour de ce film qui, de ce que j'ai pu en voir, n'est vraiment pas extraordinaire.
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A
J'ai récupéré la version original avec Robert Redford dans une foire et je pense que je verrais plutot cette version produite par Coppola que celle avec Di Caprio, à condition que la Vhs fonctionne correctement, ce qui n'est pas toujours le cas.
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A
à borat: c'est souvent le cas par ailleurs
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