Un dôme de malheur, destruction et surnaturel
Un dôme surgit autour de la ville de Chester's mill et petit à petit, certains habitants vont montrer des signes de danger pour la communauté...
Steven Spielberg qui produit une adaptation d'un roman de Stephen King, cela relève du fantasme (même si l'on préférait qu'il réalise une vraie adaptation). Mais, comme votre cher Borat l'avait démontré dans sa rétrospective du cinéaste (voir Spielberg en plein travaux de rêve et de télévision), le réalisateur d'ET ne s'est pas réellement impliqué dans une série depuis l'échec d'Histoires fantastiques (1985-87). Depuis, il ne donne que son nom même s'il s'implique parfois un peu plus que d'habitude. Ce fut le cas des séries de guerre Band of brothers (2001) et The Pacific (2010) ou de Disparition (2002). On ne peut pas dire que ce soit le cas sur Under the dome (2013-2015). La première saison composée de treize épisodes a plutôt bien marché sur la chaîne CBS et la série a duré deux saisons de plus. Il faut dire qu'Under the dome est un beau pavé publié en deux volumes en France, pour un total d'environ 1000 pages. En créateur et producteur, on retrouve l'auteur Brian K Vaughan qui s'en était plutôt bien sorti sur le comic-book Ultimate X-Men (2001-2009) ou encore Runaways et ses jeunes mutants faisant face à leurs parents cherchant à les tuer (2003-). A la réalisation et à la production, on retrouve Jack Bender familié de Bad Robot (il fut réalisateur d'épisodes de Lost et Alias), mais aussi Niels Arden Oplev (Millenium) pour le pilote.
Par ailleurs, soulignons la rapidité d'M6 pour avoir diffuser la première saison en si peu de temps entre la diffusion US et la diffusion française (environ deux mois), ce qui est d'une rareté de nos jours sur nos chaînes principales. Si cette première saison est plutôt divertissante ou tout du moins se laisse regarder, il faut bien avouer qu'un film aurait été mieux. Ou encore sur une autre chaîne (il fut question que Showtime l'adapte avant l'achat de CBS). Mais quand on voit comment les récents projets d'adaptations de King patinent à cause du fait que les studios ne veulent pas se mouiller dans le classement Restricted ou dans une certaine ambition (on peut parler longtemps du cas "Le Fléau"), la série apparaît comme une bonne option. Pourtant, Under the dome n'est pas un roman faisant dans la dentelle, parlant d'une ville qui va petit à petit devenir un véritable enfer à la fois pour et à cause de ses habitants. Un récit qui ne lésine donc pas sur la violence, évidemment présente dans la série mais en beaucoup moins virulente (on est sur une chaîne network, pas sur le câble). On ne retiendra comme plan graphique que la scène où la vache est coupée en deux par le dôme (image utilisée plus d'une fois dans les médias pour promouvoir la série).
La série mise beaucoup sur le hors-champ et les actes de ses personnages s'éclaircissent petit à petit. C'est le cas de ceux de Big Jim (Dean Norris qui n'était déjà pas un tendre dans Breaking bad), véritable crapule qui sert de conseiller municipal alignant cachotterie sur cachotterie (parmi elles : traffic de drogue, manipulations de masse, meurtres en douce), au point de se forger son propre ennemi: Barbie (Mike Vogel, vu dans Blue Valentine). Ce dernier est un ancien soldat qui a tourné dans la criminalité pour les besoins d'une certaine Max (Nathalie Zea qui n'est plus à un rôle de personne douteuse près) et qui tombe amoureux de la femme dont il vient de tuer le mari (un homme avec des dettes de jeux et qu'un malheureux coup de feu a tué). On notera également le personnage de Junior (Alexander Koch), aussi cupide que son père et n'hésitant pas à séquestrer son ex (Britt Robertson) pour pouvoir la garder pour lui tout seul. Toutefois, on est visiblement très loin des actes sadiques du personnage dans le roman. Au point de ne voir qu'une version ultra sentimental d'un personnage peut être encore plus mauvais que son père. La série mise parfois beaucoup trop sur l'aspect sentimental et cela est mal géré dans l'ensemble. Au point de se croire parfois dans une mauvaise sitcom.
Mais là où le bât blesse, c'est évidemment ce final complètement foireux. Under the dome aurait pu être une mini-série adaptant tout le roman, ce qui était logique avec son lot d'épisodes minime. C'est d'ailleurs ce que dit le trailer ci-dessus parlant de "mini-series event". Ce n'est pas le premier cas chez Stephen King, à l'image du Fléau (Mick Garris, 1994). CBS a décidé de faire trois saisons, visiblement avec une fin et c'est probablement trop long. Surtout si le reste de la série a accumulé autant de libertés que cette première saison. La première saison est suffisante et ne passionne pas plus que ça. De quoi ne pas avoir plus envie de continuer, surtout si l'opération continue en pilotage automatique sur vingt-six épisodes supplémentaires. La première saison se retrouve donc avec une fin ouverte grossière, qui essaye le cliffhanger pour essayer de faire revenir le public. Ce ne sera pas le cas de votre cher Borat. Dans l'ensemble, le casting n'est pas mauvais, mais certaines interprètes féminines se retrouvent trop souvent dans des rôles de potiches.
Une première saison qui se regarde, mais n'intéresse pas plus que ça.
Article mis à jour le 28 septembre 2017.