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12 janvier 2014

Le faiseur de miracle

Dans les années 30, l'arrivée d'un prisonnier change le quotidien d'un pénitentier...

Green+Mile[1]

Peu après Les évadés, Stephen King parle d'un nouveau roman se situant dans le milieu carcéral à Frank Darabont. Un roman-feuilleton (90 pages par mois) qui plus est. Darabont finit par être convaincu et se retrouve vite en association avec Warner et Castle Rock (toujours en chasse de la prochaine création de King à produire). Au casting se trouve Tom Hanks, David Morse, Sam Rockwell, Michael Clarke Duncan, Barry Pepper, James Cromwell, Patricia Clarkson, Gary Sinise, Bonnie Hunt, le regretté Michael Jeter, Graham Greene, Doug Hutchison, William Sadler et Harry Dean Stanton. Avec Frank Darabont, on sait d'office que dès qu'il touche à Stephen King cela va être du bon il n'y a qu'à voir Les évadès pour s'en convaincre. Avec La ligne verte, il a beau resté dans le film carcéral, l'histoire est cette fois teintée de fantastique. Il est d'ailleurs assez amusant de voir que ses trois adaptations de King relèvent de films d'enfermement: Les évadés se situait dans un prison où un homme était accusé à tord du meurtre de sa femme, The mist est une histoire se déroulant dans un magasin cernée par une brûme machiavélique et La ligne verte se situe dans une prison. Pourtant le film ne commence pas de manière fantastique mais alors loin de là, puisqu'il nous présente le quotidien de matons dans une prison où les détenus passeront tous dans les couloirs de la mort.

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Un regard contradictoire vis à vis du précédent film de Darabont puisque les matons étaient quasiment tous des ordures, la palme revenant à Clancy Brown et ne parlons même pas du directeur. Ici, c'est le contraire avec l'équipe de Tom Hanks composée de David Morse et Barry Pepper et dirigée par James Cromwell. L'élément perturbateur est incarné par Hutchison, fils de compensant son inexpérience par une cruauté sans pareille envers les détenus. C'est peut être toute l'ironie du personnage à savoir qu'il se révèle finalement aussi crapuleux que ceux qu'il est censé mettre à mort. La scène de la mise à mort d'Edouard Delacroix reste l'une des scènes les plus éprouvantes qui soit, d'une violence et d'une cruauté tellement rare dans le cinéma. Une mise à mort sur chaise électrique pour le moins gore et mettant le spectateur dans une situation très mal à l'aise. Preuve en est avec Stephen King lui-même qui était très partant pour se mettre sur la chaise (King a parfois des idées bizarres) et a vite déchanté en se mettant dedans. Mais l'élément fantastique entre en jeu par un pur hasard avec un immense colosse afro-américain.

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 Il est condamné pour le meurtre de deux petites filles et on l'a retrouvé en train de pleurer avec les deux cadavres à la main. Un personnage dont on ne connaît que les antécédants et qui va devenir la personnalité de ce pénitencier tout ce qu'il y a de plus normal. D'autant que cette fois-ci, l'intrigue est racontée volontairement du point de vue du maton incarné par Tom Hanks à l'image des Evadés, où l'histoire était racontée par Morgan Freeman et non le personnage principal. Car ici, l'intérêt se trouve dans ce colosse afro-américain Coffey comme le café. Cela commencera justement avec le personnage d'Hanks. Ce dernier souffre depuis un moment d'une impuissance au niveau de l'ami Popaul, peinant à uriner ou à satisfaire sa femme. Au contact de John Coffey, le maton finit par redécouvrir sa vessie et à partir de ce moment où il lui a empoigné les testicules et en ressortant des tonnes de mouches, il regarde d'un autre oeil ce pensionnaire très particulier. (attention spoilers) En fait, John Koffey délivre le mal qu'il y a dans chacun de nous. Chez le maton, c'est son impuissance; il se sert du maton sadique pour tuer le vrai assassin des deux petites filles (qui ironiquement n'est pas inculpé de ces crimes) et délivre de la maladie la femme du directeur.

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En faisant ça, Coffey rachète sa cause et s'innocente par la même occasion. Mais en enlevant les péchés des autres, il finit par en perdre peu à peu sa vitalité et le couloir de la mort apparaît comme une délivrance après des années de déchéance. Sa mort comme son incarcération sont aussi cruelles que celle d'Andy Dufresne, à savoir un innocent condamné à perpuité pour un crime qu'il n'a pas commis. Un final d'une profonde tristesse et laissant place à une émotion palpable. Darabont en rajoute encore en nous montrant des décennies plus tard ce qu'est devenu le maton. Le contact de Coffey lui a donné une forme d'immortalité tout comme à la souris Mr Gingle. Un petit rajout plus mélancolique qu'utile permettant de garder le point de vue du maton. (fin des spoilers) Si Tom Hanks et le reste du casting forment une excellente distribution, que dire de Michael Clarke Duncan? L'acteur n'a jamais été aussi bon que dans ce rôle à la fois sensible et terriblement touchant que son physique symbolise à lui tout seul. Quand on voit le reste de sa carrière, c'est dommage qu'il n'est pas continué dans ce registre.

Frank Darabont signe une nouvelle fois une adaptation impeccable et d'une tristesse rare.

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Commentaires
V
Petit film fantastique sympa qu'on aime bien revoir de temps en temps.
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I
Très bien interprêté (d'ailleurs on a envie de donner des baffes à Hutchison, voire+...) et très bien filmé. Le mélange des genres y trouve bien sa place et la scène de la chaise reste culte même si elle est "torride"
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J
Gros classique, et probablement le plus populaire de Darabont avec les évadés et sa fameuse série zombie. Pas vraiment fan quand je l'ai découvert, mais la sincérité de l'adaptation témoigne du sérieux de l'entreprise (en plus du sacré numéro d'acteur).
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A
Un très grand film, mais, dans lequel j'ai toujours eu du mal à rentrer. Personnelement, j'avoue lui preferer Les Evadés, mais, La Ligne Verte rèste un classique.
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A
Excellent film en effet qui oscille entre le drame, le fantastique et le film de prison
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