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Cine Borat
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23 janvier 2014

En pleine fournaise intérieure

Deux frères pris dans la peur du chômage enchaînent les boulots, l'un en allant à la scierie, l'autre en allant en Irak ou en se battant dans des combats clandestins. Sauf que quand l'un disparaît, l'autre sait quoi faire pour atteindre le principal suspect...

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Renommé Les brasiers de la colère (ce qui n'est pas si mal quand on voit que Lone survivor devient Du sang et des larmes par chez nous), Out of the furnace de Scott Cooper n'a pas très bien marché sur le sol ricain et ce n'est pas sur l'international que le film pourra se racheter. Le film devait notamment faire face aux succès écrasants de La reine des neiges et Hunger games 2, Relativity Media n'ayant pas opté pour la méthode d'American Hustle qui était de diffuser le film en sortie limitée avant de libérer plus de salles. Dommage car la qualité est vraiment au rendez-vous avec ce second film qui se démarque du précédent effort de Cooper (Crazy heart qui contait les aventures d'un Jeff Bridges crooner). Le film commence directement par nous présenter le badguy de l'histoire incarné par Woody Harrelson. Un homme violent, psychotique (il confectionne lui-même ses shoots) et désagréable qui n'hésite pas à tabasser (quand ce n'est pas tuer) ceux qui entravent son chemin. En privilégiant le méchant plutôt que le héros dans son introduction, Cooper permet de mieux voir à quoi son héros va faire face, héros qui lui-même n'est pas sans faille. On nous présente Christian Bale comme un personnage trimant au boulot pour éponger les dettes de son frère incarné par Casey Affleck, avec une petite-amie (Zoe Saldana), mais manque de bol un accident de voiture le fait aller en taule.

Les Brasiers de la Colère : Photo Christian Bale, Woody Harrelson

Manque de bol, la petite-amie est partie avec Forest Whitaker (ce qui est quand même improbable, car privilégier Alfred à Batman c'est quand même une faute de goût) et son frère a encore plus dérailler dans les combats clandestins et la Guerre en Irak. Le titre Out of the furnace symbolise à lui tout seul le bouillonnement non dévoilé de Bale, ne sachant pas choisir entre venger son frère ou rester dans le droit chemin en en restant là. Un peu comme Johnny Smith dans Dead zone chroniqué récemment, le personnage de Bale n'a plus aucun espoir, plus aucune attache, si ce n'est son oncle et a finalement tout perdu. Ses espoirs, son amour et en quelque sorte la vie qu'il avait avant son passage en prison. C'est donc l'itinéraire d'un homme à la vie brisée et terriblement seul. La vengeance ne l'aidera pas et le rendra encore plus malheureux et isolé qu'il ne l'est déjà. Par ailleurs, Cooper n'hésite pas à isoler le personnage de manière visuelle. A des moments clés, la caméra s'éloigne petit à petit de lui afin de l'isoler totalement dans le plan, que le spectateur fasse une fixette sur lui dans un endroit précis. C'est le cas lorsqu'il se retrouve à terre après un tabassage en prison, après sa discussion malheureuse avec Saldana (là où il se dit que c'est définitivement  foutu et beau moment d'émotion) ou même dans ce final assez ambigu où finalement le personnage n'est plus que l'ombre de lui-même (Borat en plein état de grâce de poésie).

Les Brasiers de la Colère : Photo Casey Affleck, Christian Bale

On n'évite pas forcément la prévisibilité de l'intrigue, mais l'ensemble se suit vraiment bien et ose implanter un véritable contexte social. Cooper filme une ville type Detroit (certains comprendrons la référence), ville industrielle perdant petit à petit ses usines (seule ressource du coin) et laissant plâner une aura de paumés et chômeurs, alignant petits boulots et travaux au noir pour pouvoir vivre. Les deux frères apparaissent comme deux opposés, l'un gardant un emploi stable mais qui ne lui convient pas au détriment de le faire bouffer; l'autre complètement paumé au point de mettre sa vie en jeu. Cooper peut également faire confiance à un casting de rêve, Bale étant irréprochable tout comme Harrelson en fou furieux, et ne parlons même pas de Sam Shepard qui continue à assurer à son âge et de manière plus que convaincante. La musique de Dickon Hincliffe s'avère très naturaliste, proche de la country, soit le sujet du précédent film de Cooper. Néanmoins, c'est surtout sur l'utilisation de Release de Pearl Jam que la musique tape. Deux fois comme une réponse entre les deux, qui plus est dans une nouvelle version toute aussi belle.  

Les Brasiers de la Colère : Photo Christian Bale, Zoe Saldana

Un bon drame familial avec un contexte embalant et un casting impeccable.

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Commentaires
2
Dommage que Cooper veuille raconter plein de chose et introduire plein de personnage, parce que le film est vraiment réussi et le casting est vraiment extra.
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A
d'ailleurs, leur dernier album...BOf quoi...
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B
Et puis entendre du Pearl Jam au cinéma c'est tellement rare.
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A
contrairement à Arnaud, il m'intéresse grandement celui là: je me laisserais bien tenter...
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B
Préfère le Miyazaki (qui est tout simplement majestueux) et d'ailleurs dès demain dossier sur le cinéaste. Sinon Out of the furnace est un peu victime de sa prévisibilité mais est tout à fait potable.
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