Voyage au centre de la nazerie

Un homme et son neveu partent à la recherche d'un monde basé sur le roman Voyage au centre de la Terre...

Avec Voyage au centre de la Terre sorti en 2008, l'arnaque est dévoilée dès le titre. Non, ce film n'a franchement rien à voir avec Jules Verne, mais en plus il se permet d'utiliser le nom de l'auteur français afin de justifier le scénario et dans un certain sens le titre. Parce qu'une adaptation de bouquin hein, c'est facile à avoir surtout quand c'est dans le domaine public. Surtout que le cinéma hollywoodien a tapé dans les romans de l'auteur durant les années 50-60 (le sommet étant 20 000 lieues sous les mers de Richard Fleischer) jusqu'à au moins 2004 avec l'énorme navet Le tour du monde en 80 jours, David Fincher ayant même failli adapté une nouvelle fois 20 000... (failli vu que le projet est tombé à l'eau). Avec Voyage au centre de la Terre, c'est l'occasion d'enfoncer les portes ouvertes en adaptant tout et n'importe quoi sous prétexte de rester dans l'imagerie Jules Verne. On le voit d'autant plus dans sa suite titrée Voyage au centre de la Terre 2: L'île mystérieuse. On se demande qu'est-ce qu'ils vont trouver pour les suivants: le descendant de Némo part dans les profondeurs? Les héros débarquent en Chine et vivent des tribulations? Les héros partent en Russie à la recherche des restes de Michel Strogoff? Ou alors ils se disent "tiens on va faire un tour du monde en moins de 80 jours ça pourrait être sympa"? Vraisemblablement, ils seraient sur De la Terre à la Lune (soupirs...).

On imagine bien The Rock en combinaison spatiale jouant un remake de Gravity avec Josh Hutcherson entre deux Hunger games. Une véritable machine à fric et où tout l'opportunisme hollywoodien peut se montrer dans ces films putassiers. Voyons donc le premier volet avec Brendan Fraser (qui décidemment n'a eu aucun succès en dehors de George de la Jungle et La Momie soit depuis la fin des années 90), Josh Hutcherson et Anita Briem et réalisé par Eric Brevig (qui réalisera peu après l'adaptation de Yogi l'ours ouch!), et succès durant l'été 2008 (enfin heureusement qu'il est sorti avant The Dark Knight...). Comme je le disais ci-dessus, le titre n'est qu'un prétexte pour justifier le fait que le film se situe dans un autre monde se situant sous la Terre, car même celui qui n'a pas lu Jules Verne  (ce qui est mon cas même si je me suis toujours intéressé aux anticipations technologiques de l'auteur et notamment le Nautilus, précurseur du sous-marin) risque de voir la supercherie. Le début annonce la couleur avec tonton Fraser qui vient chercher son petit Josh afin de le faire voyager en Irlande en se basant sur les travaux de son père, "juleveniste"  confirmé c'est à dire une personne croyant que les mondes exposés par l'auteur sont bel et bien réels. Une théorie pour le moins fumeuse qui apparaît une nouvelle fois comme un prétexte pour nous faire croire à une adaptation de Jules Verne.

Autant dire que cela ne marche pas. Ainsi, une fois l'expéditrice insérée dans l'intrigue, le réalisateur nous sort la bonne vieille taquinerie entre l'oncle et le neveu essayant de se taper la fille (oui même le gosse qui ne dépasse pas les quinze ans, admirez l'humour potache de l'entreprise). Mais le pire c'est que le film ne semble avoir été fait uniquement pour accumuler les séquences en 3D (le film a utilisé la Caméra Fusion également utilisée sur Avatar), si bien qu'une fois sans, le film ne ressemble à rien. Encore pire, visuellement il est à peine plus potable qu'un film du Futuroscope! Un comble pour une production à 40 millions de $! Franchement c'est d'une rare laideur, bourré d'effets-spéciaux moches comme pas possible (que ce soit les décors filmés les trois quarts sur fonds verts tant ils sont artificiels) et surtout on n'y croit pas. Je prend comme exemple l'un des derniers passages du film, à savoir la sortie dans le volcan. Nos héros se retrouvent propulsés avant d'attérir et descendent de manière vertigineuse dans des vignes. Le problème étant que dans les plans rapprochés, la vitesse est certaine, mais dans les plans plus larges on voit que nos cocos sont sur un carton qui n'avance pas! Sans compter ce pompage incroyable de la scène de la mine dans Indiana Jones et le temple maudit. Quand ça veut pas, ça veut pas. Pour les acteurs, c'est vraiment le néant entre un Brandan Fraser qui ne cesse de dire "accrochez vous" et un Josh Hutcherson qui ne dégage rien si ce n'est l'indifférence.

Un sombre bouse qui usurpe le nom de Jules Verne à des fins commerciales honteuses et visuellement d'une pauvreté incroyable.

Comments

[jamesluctor]

http://www.youtube.com/watch?v=j021A6DzCPI



régale toi Borat, c'est moi qui offre !

[jamesluctor]

Hé hé, encore un dézingage, amplement mérité. J'aime moi aussi faire la comparaison avec le futuroscope tant le numérique est mal foutu. Le projet a été conçu uniquement pour la 3D au cinéma, et comme les sièges ne bougeaient pas, j'imagine que peu de spectateurs ont été convaincus... Bien dommage en tout cas qu'ils aient conservé le nom de voyage au centre de la terre, insultant le kitsch des vieilles versions par un mauvais goût numérique douteux...

J'ai vu aussi la suite, c'est... un peu mieux (pas dur en même temps). C'est nettement moins vomitif question esthétique, il y a même un ou deux passages sympas, et le film assume sa connerie (mais toujours au nom de Jules Vernes...). Borat, je te dédicace la technique de drague infaillible de The Rock, tu apprécieras quand tu la découvriras...

[borat8]

Bah disons que je peux les avoir pour moins cher avec la carte donc je profite.

[tinalakiller]

pour les bouquins, je préfère aller dans les petites librairies. Par contre, j'achète beaucoup à la fnac les dvd et cds.

[borat8]

Par exemple, à la Fnac, j'ai la carte donc ils auront du mal à me virer! ;) Après je ne le fais pas systématiquement et j'achète beaucoup quand même.