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5 février 2017

Le dernier boy scout

Un détective et un ancien footballeur de la NFL vont être liés par une affaire de meurtre où politiques et organisateurs de matchs sont concernés...

dernier-samaritain-aff-01-g[1]

Pour les moins de vingt ans, Shane Black est le réalisateur du plutôt pas mal Iron Man 3 (2013) et encore ils ont dû oublier son nom. Mais pour les jeunes des 80's-90's, celui qui n'était alors que scénariste symbolise à lui seul le cinéma d'action avec un sens du phrasé savoureux. "Nous ne sommes pas trop vieux pour ces conneries" de L'Arme fatale (Richard Donner, 1987) c'est lui, idem pour le répertoire ahurissant de Last Action Hero (John McTiernan, 1993). On peut même dire que Shane Black était le roi du pétrole dans les 90's, puisqu'il était le scénariste le mieux payé de l'histoire du cinéma. Pour Le dernier samaritain (Tony Scott, 1991), il empochera une enveloppe de plus d'1 million de dollars, ce qui relèverait de l'impensable de nos jours. Néanmoins, le script sera modifié, principalement dans son dernier acte (le fils du sénateur était impliqué dans le groupuscule autour de la NFL). Ce sera la dernière fois que Black collabora avec le producteur Joel Silver avant Kiss kiss bang bang (Black, 2005), le scénariste ayant déjà été échaudé par les problèmes survenus sur L'Arme fatale 2 (Donner, 1989). Tony Scott sera tout aussi remonté contre Silver et la vedette Bruce Willis, manquant de se faire virer en plein tournage. Le compositeur Michael Kamen livrera vite fait, bien fait sa composition par amitié pour Silver. *

the-last-boy-scout[1]

Des coulisses catastrophiques pour un film qui marchera correctement sans faire de grands scores. The last boy scout s'ouvre d'une manière particulière, remontant aux vieux amours de Tony Scott. Un véritable clip où les symboles de la NFL s'entrechoquent (logos, joueurs, casques) sous la bannière étoilée du drapeau américain. A cela se rajoute un Bill Medley (que vous connaissez certainement pour Time of my life) déchaîné entouré de cheerleaders et d'un guitariste en forme. C'est la fête du vendredi soir et Friday night's a great night for football est une chanson pétaradante (les trompettes sont de sortie) le genre qui casserait la baraque dans un stade lors du Superbowl. Tony Scott utilise tous les codes du clip vidéo (allant jusqu'à montrer le clip à travers une véritable télévision), tout en donnant dès la séquence suivante un contrepoint monumental avec une tuerie lors d'un match sous une pluie battante. A partir de maintenant, Scott et Black ne vont jamais cesser de dézinguer cette belle idéologie de la NFL véhiculée par le générique, avec pour sujet principal la corruption autour de paris truqués. Vingt-cinq ans avant The nice guys (2016), Black dézinguait déjà une industrie prospère et puissante (autrefois le football américain, aujourd'hui l'automobile) à travers une banale histoire pulp. 

3647066jenae[1]

Les personnages liés par la NFL ne sont jamais montrés sous un jour sympathique. On pourrait même parler de mafia de l'ombre, avec de l'argent et de la coke à rabord, dévoilant des dérives peu scrupuleuses du sport. Inutile de dire que la politique s'installe également dans les enjeux du film, ce qui ne sent jamais trop bon. Pour preuve, que met en scène The last boy scout? Un ancien footballeur (Damon Wayans) tombé pour des cas de drogue et de paris truqués. Le personnage de Bruce Willis n'a rien de reluisant non plus. Viré des services secrets pour avoir tabasser un sénateur un peu trop porté sur la chose, il est devenu détective par besoin et s'est enfermé dans l'alcoolisme. Deux héros que Scott et Black ne cherchent jamais à réellement valoriser et qu'ils associent plus en tant qu'anti-héros. La différence avec Riggs et Murtaugh ou Jack Slater qui sont des flics et des héros purs et durs, bien qu'avec des failles. Pour le reste, Black ne change pas son fusil d'épaule et continue dans le genre qu'il affectionne : le buddy movie. Le scénariste reprend tout ce qui a fait son succès jusqu'à présent, en le modifiant évidemment comme il le fait assez souvent. Le détective face à une affaire trop grosse pour lui (déjà le cas des deux premières Armes fatales), le blanc et l'afro-américain, la fille du détective (Danielle Harris ici) servant de monnaie d'échange (tout comme dans L'arme fatale ou plus tard The long kiss good bye) et tenant tête à son père (anticipant le personnage d'Angourie Rice dans The Nice guys).

dernier-samaritain-02-g[1]

 

A cela se rajoute que le détective peut se voir comme un complément encore plus désabusé du John McClane de l'époque. La vision de Black et Scott n'est finalement pas si éloignée du McClane désorienté d'Une journée en enfer (McTiernan, 1995). On peut même dire qu'il s'agit de tuer le mythe Bruce Willis instauré par 58 minutes pour vivre (Renny Harlin, 1990), où McClane apparaissait plus gentil que dans Die Hard (McTiernan, 1988). Au passage, l'acteur trouve l'un de ses meilleurs rôles post-John McClane, ce qui est déjà pas mal même dans des 90's plutôt bien remplies (M Night Shyamalan, Luc Besson, Terry Gilliam et même Michael Bay sont heureusement passés par là). La formule de Shane Black est facilement lisible, mais il réussit à remodeler la formule miracle du buddy movie qui a fait son succès sur les Armes fatales en y rajoutant toujours des nuances. Scott s'occupe de dynamiter un peu cela par sa réalisation et comme on est chez Joel Silver, on a droit à de temps en temps une petite explosion. Dans cet aspect pulp et un peu hard boiled, Scott anticipe de peu True romance le script de Quentin Tarantino qu'il mettra en scène en 1993. D'ailleurs, Tarantino a souvent évoqué Black comme une inspiration, ce qui concorde avec ces deux films précisément. Même si le duo formé par Bruce Willis et Damon Wayans est quand même du côté de la loi, ils ne sont pas non plus irréprochable et sont face à une situation qui les dépasse, comme les personnages de True Romance. La boucle est bouclée.

Tony Scott et Shane Black mitraillent les rouages peu scrupuleux de la NFL dans ce polar pas si banal qu'il n'en a l'air.


 

Article initialement publié le 2 février 2014.

* http://www.imdb.com/title/tt0102266/trivia?ref_=tt_trv_trv

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Commentaires
A
Pas trop nostalgique non plus de ce film qui hésite entre polar et film d'action
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2
Plus aucun souvenir de ce film, mais ça n'a pas l'air trop mauvais.
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A
Un film très moyen tout juste sauvé par la prestation par Bruce Willis. Pour le rèste, c'est très plat et le duo ne fonctionne jamais. Bref, ça se regarde et ca s'oublie rapidement.
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A
Ouais, une série B d'action qui tâche mais qui se laisse suivre sans déplaisir
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