Lorsque Le Lagon Bleu rencontre Cannibal Holocaust !

genre: aventure (interdit aux - 12 ans)
année: 1983
durée: 1h25

l'histoire: Les aventures d'Adam et Eve au Commencement des Temps. Entre autres, nos deux tourtereaux devront résister à la tentation et affronter des cannibales féroces.

la critique d'Alice In Oliver:

Au début des années 1980, Le Lagon Bleu de Randall Kleiser remporte un énorme succès dans les salles obscures. Son succès influence alors plusieurs productions du même genre, notamment Adam and Eve Versus The Cannibals, réalisé par Enzo Doria et Luigi Russo en 1983.
En l'occurrence, Adam and Eve Vs The Cannibals est un film assez curieux, qui hésite entre le film d'aventure fleur bleue, une métaphore sur le Commencement des Temps, le film de cannibales et le genre fantastique, voire même la Préhistoire à la sauce moisie. Paradoxalement, c'est aussi ce mélange atypique qui le rend aussi drôle et fun malgré lui.

Vous l'avez donc compris: Adam and Eve... n'est rien d'autre qu'un très gros nanar. Finalement, on pourrait le comparer à un mélange entre Le Lagon Bleu, La Guerre du Feu et Cannibal Holocaust ! Au niveau de la distribution, pas grand chose à signaler, si ce n'est pas présence de Mark Gregory. Certes, son nom ne doit pas vous évoquer grand chose.
Pourtant, l'acteur se fera "connaître" (c'est vraiment à mettre entre guillemets) dans Les Guerriers du Bronx d'Enzo G. Castellari. En vérité, notre bellâtre inexpressif est surtout spécialisé dans les films d'action complètement nazebroques.

Premier constat, Mark Gregory semble atteint par une pathologie que l'on retrouve chez de nombreux "nanar men": la paralysie faciale. Par là, comprenez que l'acteur n'est pas capable de faire transparaître la moindre émotion, ne serait-ce même qu'une petite moue constipée...
Non rien, que dalle ! Même pas un regard un peu inquiet ou l'esquisse d'un petit sourire. A ses côtés, Mark Gregory peut compter sur la présence d'Andrea Goldman, aussi jolie qu'insignifiante (c'est dire à quel point elle est insignifiante). Mark Gregory et Andrea Goldman constituent également le duo principal du film.

Le reste du casting se compose essentiellement de petits figurants, condamnés à jouer les anthropophages de service. Le scénario est assez simple à comprendre et se résume en quelques lignes puisqu'il est question ici des aventures d'Adam et Eve sur une terre hostile, peuplée de cannibales et de dinosaures en plastique. A cela, il faut aussi ajouter un ours... Enfin, un type affublé d'un costume d'ours ! La séquence de baston entre l'animal et Mark Gregory est à se pisser dessus ! Pour le reste, Adam and Eve Vs the Cannibals brille surtout par son manque flagrant de budget, ses monstres préhistoriques ringards (enfin, on voit juste un reptile géant maintenu par une ficelle), son côté kitsch et son ambiance faussement exotique.

Pourtant, les deux réalisateurs, Enzo Doria et Luigi Russo, essaient de nous faire croire à un film Biblique, mais sombrent très vite dans le nanar haut de gamme. Seul point positif à retenir: le film a été tourné en décors naturels et propose quelques paysages superbes.
Le long-métrage contient également plusieurs stock-shots, visiblement chourés sur un documentaire à consonance géologique (on y voit la chute de la Banquise). Quant à la romance entre Adam et Eve, donc entre Mark Gregory et Andrea Goldman, elle ne présente évidemment aucun intérêt ! 
Mais comment parler d'un tel nanar sans évoquer les cannibales de service ? En l'occurrence, ces derniers sont des sauvages, des êtres primitifs, non seulement attirés par la chair humaine mais aussi par la bistouquette de Mark Gregory ! Tout un programme ! Bref, voilà pour les grandes lignes de ce nanar fauché mais (encore une fois) très drôle à regarder !