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7 avril 2014

Les super-héros sur le papier

Avant de me lancer dans la grande saga Marvelverse, je tenais à faire la chronique de cette série-documentaire qui forme un bilan sur les comics depuis au moins leur avènement jusqu'à de nos jours. Super-héros l'éternel combat diffusé en février sur Arte (et disponible en coffret chez Arte Editions) se divise en trois numéros: le premier s'attachant principalement sur les débuts et l'explosion de DC Comics; le second sur la supériorité de Marvel par la suite; et le troisième sur la crise du comic-book qui a bien failli faire perdre des plumes aussi bien à DC Comics que Marvel. C'est donc sur environ soixante-quinze de bandes-dessinées que le réalisateur Michael Kantor dissèque avec moults interviews allant de l'innénarable Stan Lee (dois-je encore préciser que c'est celui qui a crée le plus de héros en couverture des comics Marvel?) à Jim Steranko (grand scénariste et dessinateur de Nick Fury), en passant par Todd McFarlane (créateur de Spawn), Adam West (le Batman de la série des années 60) ou Geoff Johns (celui qui a ressuscité de plein fouet Green Lantern et sa clique). Des personnalités fortes et nécessaires, que ce soit des auteurs ou dessinateurs en place à différentes époques, certains comme Johns abordant leur amour pour ce qui deviendra leur futur métier, d'autres beaucoup plus cinglants évoqueront certains rouages de l'industrie du 9ème art en Amérique.

Super-héros : l'éternel combat : Affiche

Le premier volet nous emmène donc aux origines de tout. Si Superman est évoqué dès les premières minutes comme le premier grand super-héros, le réalisateur dévoile assez rapidement que plusieurs héros étaient plébiscités bien avant lui. Que ce soit Flash Gordon, Tarzan, Dick Tracy, Prince Vaillant, The Shadow... Des héros majeurs, sans compter quelques séries humoristiques (Marvel avait commencé ainsi). C'est alors qu'en 1938 débarque le kryptonien dans le premier numéro d'Action Comics. Superman est né. Par ailleurs pour ses transitions sur le personnage, il n'hésite pas à montrer certaines images des cartoons des Fleischer. L'impact de Superman est assez important puisqu'il incarne le rêve américain par excellence: un immigré (en l'occurence ici un alien) qui devient le plus grand héros que l'Amérique ait donné. A partir de là plusieurs super-héros naissent et le réalisateur montre les différents éditeurs existant à l'époque, la plupart trouvant le filon miracle: DC Comics (éditeur de Superman), Timely Comics la future Marvel (elle regroupe déjà la Torche humaine, bien différente du futur Johnny Storm et Namor, futur ennemi des Fantastic Four), Quality Comics (avec Plastic man ou The Spirit qui est réédité) et Fox ("parent pauvre des comics" dixit Steranko!). Certains intervenants comme Carmine Infantino évoquent comme quoi les comics ont été une délivrance pour beaucoup de fils d'immigrés voire d'origine juive. Ce qui était le cas de Jerry Siegel et Joe Shuster, les créateurs de Superman. 

L'épineuse question des droits d'auteur est également expliqué, l'éditeur gardant les personnages pour lui et les auteurs n'étant payé qu'à la page. Problème qui sera notamment évoqué dans le troisième opus de cette série-documentaire avec le cas des créateurs de Superman. Afin de pouvoir enfin toucher leur du légitime, les deux créateurs avaient intenté un procès à DC Comics afin d'être considéré une bonne fois pour toutes comme les auteurs du kryptonien, procès qu'ils ont gagné haut la main et qui a encore des raisonnances aujourd'hui. Après Superman, DC Comics cherchait un nouveau héros pour le magazine Detective Comics. Ce sera Batman, ce super-héros qui n'est pas sans évoquer The Shadow autre héros sombre ce qui ne l'empêchait pas d'être un playboy. Au départ, le personnage possède un pistolet, ce qui sera vite enlevé au bout d'un an et au bout du cinquième numéro, Bob Kane et ses accolytes proposent ses origines. C'est notamment à partir de cette partie que le réalisateur se permet de mettre en avant certaines cases de comics mythiques tout en faisant parler les bulles. Batman devient alors un héros de tragédie alors que Superman symbolise le héros du rêve américain. Il était donc inévitable que ces deux héros fasse partie d'une même pièce.

Mais là où Superman se battait surtout contre certaines brûtalités, Batman se bat très rapidement contre des méchants spécifiques et c'est très rapidement que naît le Joker. Débarque assez rapidement également le personnage de Robin, ce fameux sidekick qui gène tellement certains lecteurs. Par la suite, DC Comics continue à exploiter le filon avec Captain Marvel, ce gamin devenant super-héros en disant seulement "Shazam". Ses aventures s'avèrent très science-fictionnelles, se diversifiant avec des dragons et des aventures spatiales. C'est alors que Superman fait son apparition à la radio pour le plus grand bonheur des bambins américains, mais aussi des histoires très patriotiques, la Seconde guerre mondiale faisant du pied aux auteurs. C'est ainsi que Captain America fut créé par Jack Kirby et Joe Simon en 1940. Cet homme devenant un super-héros grâce au sérum du super-soldat et dès le premier numéro n'hésite pas à foutre une branlée à Adolf Hitler. Tout est dit et rapidement, Steve Rogers est accompagné du jeune Bucky Barnes qui l'accompagne dans ses aventures sous le régime nazi. Les comics de cette époque sont tellement patriotiques que certains éditeurs en viennent en prendre pour héros l'Oncle Sam! 

 

Un grand lot d'héroïnes féminines sont créées mais aucune ne possèdera l'aura de Wonder Woman crée pour All Stars Comics de DC Comics. Wonder Woman apparaît comme une amazone capable de se battre face à de gros lourbards et fait dire la vérité à ses assaillants par son laceau. Une héroïne majeure pour les comics, surtout quand on sait la difficulté des comics ricains à en trouver (qui connaît réellement Black Widow ou Miss Marvel par rapport à Wonder Woman?) et à les imposer. Suite à la fin de la guerre, les moeurs changent et les super-héros deviennent désuets et n'intéressent plus grand monde. Les histoires de crime, les teen stories ou les westerns sont privilégiés par rapport aux super-héros, mais pire encore, les super-héros sont visés sous le Maccarthysme, voyant en eux une menace pour notre société. Les américains en venant même à faire des autodafés! Ce qui en viendra à créer la Comics Code Autority enlevant la violence et les créatures repoussantes. Si les comics perdent en clientèle, certains super-héros se retrouvent à la télévision. J'ai déjà évoqué la série animée de Dave et Max Fleischer mais n'oublions pas les serials ou la série avec George Reeves. D'autres verront le jour et on pense principalement à la série Batman

Le second volet dévoile davantage Marvel alors Timely Comics, resté durant longtemps en retrait suite à l'explosion de DC Comics. C'est alors que Stan Lee commence son règne en prenant plusieurs sujets scientifiques pour créer ses super-héros. La radioactivité pour Spider-man ou les Fantastic Four, le nucléaire pour Hulk, la mutation pour les X Men... Spider-man devient rapidement un des héros préférés de la Marvel, en raison de sa jeunesse et des drames quotidiens de sa vie. La mort de son oncle Ben reste un des moments phares de ses séries de comics, au même titre que la mort de Gwen Stacy qui provoquera un énorme tollé dans les médias de l'époque, en raison de la brutalité de sa mort. Un personnage toujours en proie à ses propres démons et vivant une vie désastreuse malgré ses actes super-héroïques. Pendant ce temps, DC Comics ressuscite Flash avec un nouveau costume bien plus moderne. Pas un mal quand on voyait l'ancien costume se résumant à des colants et un casque de bidasse sur la tête! Peu après la mort de JFK, c'est Captain America qui fait son grand retour dans le premier numéro des Avengers, où il est retrouvé dans un bloc de glace. Jack Kirby est l'autre arme de la Marvel avec le peu de considération qu'elle lui devra avant de s'en excuser. 

Petit à petit, les super-héros entrent dans la pop-culture avec des artistes comme Andy Warhol ou la série Batman très connotée dans son genre. Une ringardise que cette série avec ces effets de style très/trop comics, des costumes franchement douteux, la musique très/trop pop et dont on retiendra surtout le look très rock'n roll de la batmobile. Du kitsch à l'état pur. La pop-culture se montrera jusque dans les comics comme le Nick Fury de Steranko. A cette époque, le personnage ne marchait pas et ce malgré James Bond, les auteurs ne savant pas quoi en faire. Steranko en fera un véritable héros allant jusqu'à privilégier le dessin pur aux bulles. La Marvel continue à créer de nouveaux personnages certes un peu mineurs mais qui ont su imposer leurs noms et notamment afro-américains. C'est le cas de Luke Cage et la Panthère noire. Dans les années 70, Stan Lee lance un pavé dans la mare en écrivant une histoire sur la drogue, ce qui ne concordait pas avec la CCC. Grâce à son influence, Lee sortira le comic-book sans visa provoquant une vague de lettres de lecteurs contents que ce sujet soit abordé de la sorte. Le CCC fut finalement dézingué de l'intérieur et il n'en restait plus rien provoquant une plus grande liberté aux auteurs et dessinateurs. 

D'autres séries font leur apparition avec d'un côté Wonder Woman avec Linda Carter et L'incroyable Hulk avec Lou Ferrigno. De grands succès télévisuels qui vont permettre à ces héros de toucher un plus large public. Les moeurs changeant, certains vigilantes font leur apparition à l'image du Punisher, vigilante ultime qui n'hésite pas à dézinguer le premier malfrat venu. Le troisième volet commence au beau milieu des années 70 avec la sortie du film Superman de Richard Donner et la série Captain America. Néanmoins, les comics sont moins lus et il faut quelques événements marquants pour sortir la bande-dessinée de la désuétude. Preuve en est avec le mariage de Peter Parker et Mary Jane Watson qui donnera lieu à un événement bien réel avec Stan Lee en prêtre! Du show à l'américaine tout simplement. DC Comics sera particulièrement pertinent en laissant les clefs de Batman à Frank Miller. Plus question de garder l'image de la série tv, le Batman de Miller sera vieux et violent digne de ce qu'il a fait avec Daredevil chez Marvel. De la collaboration entre Miller et DC naîtra The Dark Knight Returns, monument de la bande-dessinée où Batman ressemble cruellement à un équivalent super-héroïque de Dirty Harry. La folie continue avec le Batman de Tim Burton, également très différent de la série d'Adam West avec un look gothique particulier.

 

Alan Moore sera également un point d'orgue dans les années 80 de DC Comics en faisant The Killing Joke pour Batman et surtout Watchmen. Les super-héros marginaux par excellence vivant dans un environnement néfaste pour les libertés. D'ailleurs, il n'est pas étonnant de retrouver certains points communs entre les héros de Moore et ceux de différents héros de DC ou Marvel: le Hibou c'est Batman, le Comédien le Punisher, Spectre soyeux une vision trash de Wonder Woman ou Dr Manhattan Superman. Marvel en revanche va assez mal au début des années 90. Plusieurs auteurs et dessinateurs partent en raison d'un manque cruel de reconnaissance, les pontes croyant que les super-héros étaient les seuls à compter, pas les auteurs. Bien mal leur en a pris de dire non à Todd MacFarlane et Jim Lee partis créer Image Comics, fief pour des héros plus déviants à l'image de Spawn suppot du Diable. Chez DC Comics, on songe à faire le même principe qu'avec Batman, à savoir remettre en cause le personnage de Superman. C'est ainsi qu'est né La mort de Superman, une des sagas les plus vendus du super-héros. Un événement incroyable provoquant autant qu'excitation que de terreur chez les lecteurs, faisant de cette saga l'un des opus les plus fracassants de l'histoire du kryptonien.

 

Après le 11/09, la Marvel remet en question certaines choses dans la saga Civil War. Une saga sur plusieurs séries différentes allant de Spider-man au New Avengers. L'occasion de voir Captain America faire face à un Iron Man prêt à tout pour faire radicaliser une loi sur l'identification des super-héros. Néanmoins, les dernières minutes montrent que les comics sont en crise. Déjà dans les années 90, Marvel a failli mettre la clé sous la porte à force d'accumuler les bourdes, dorénavant le papier est menacé par le numérique. En résulte une série-documentaire plutôt complète, même si l'impact du cinéma (et ce malgré moults extraits pour illustrer la série) et la crise actuelle sont minimisés. 

http://www.youtube.com/watch?v=ZlvrlyTSdhI

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Commentaires
P
Ce doc excellent ne m'a pas échappé sur Arte. Je regrette désormais de ne l'avoir pas enregistré. Comme tu le détailles très bien, il était vraiment "super" !
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B
Il faut dire que les progrès technologiques ont permis que des super-héros complexes comme Spider man de prendre leur envol.
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A
et que dire du cinéma... Depuis 15 ans maintenant, les super héros reviennent en force
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B
Peut être pas mais il est vrai que bon nombre d'articles littéraires sont consacrés aux comics.
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A
décidément, on peut parler d'une vraie passion pour les super héros: faudrait presque consacrer un blog sur ce sujet
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