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23 avril 2014

Le prix du voyeurisme

Le Prix du danger est une émission faisant un carton d'audience. Son but est simple: tout faire pour tuer son candidat et notamment lors de la deuxième émission où il doit faire face à cinq tueurs armés...

Le prix du danger : Affiche

A l'heure où la téléréalité pollue toujours un peu plus notre télévision héxagonale au point d'en faire des émissions alternatives avec ses candidats, il est bon de revoir un film comme Le prix du danger. Adapté d'un roman de Robert Scheckley, ce dernier inspira Stephen King et dont l'adaptation très libre, Running man, aura droit au courrou du réalisateur Yves Boisset. Un procès pour plagiat entrera en compte et après deux procès, le réalisateur obtiendra son dû en cassation. Le film eu également des problèmes dans sa distribution puisqu'initialement c'est Patrick Dewaere qui devait incarner le héros du film. L'acteur se suicidera entretemps et la place reviendra à Gérard Lanvin qui commençait à se faire une réputation après avoir fait le con en Chevalier Blanc chez son pote Coluche. Pour l'entourer, on retrouve Michel Piccoli, Marie France Pisier et Bruno Cremer. S'inquiétant déjà de la télévision de son époque (soit 1983) et des dérives qui pourraient arriver, Yves Boisset pouvait déjà être considéré comme un visionnaire en soit et preuve que le cinéma français peut être à la fois populaire et novateur dans son récit.

Le prix du danger : Photo Yves Boisset

Preuve en est déjà à l'époque on pouvait voir les futures dérives de la télévision et ce sensationalisme qui plaît tellement aux téléspectateurs. Il n'y a qu'à voir certaines chaînes d'information utilisant n'importe quelle information pour vendre n'importe quoi à toutes les heures (cas notable dans l'actualité récente: les affaires de boules de notre cher président), sous prétexte de délivrer de "l'information". Mais le concept du Prix du danger se tient davantage de la téléréalité, d'ailleurs le film semble avoir inspiré le film Live de Bill Guttentag qui repose à peu près sur le même principe. Différents candidats probables sont castés afin de participer à un "jeu". Tout le monde peut s'inscrire, le but étant bien sûr de toucher le gros lot. Le jeu consiste à survivre à diverses épreuves, mais en général la deuxième émission est fatale au candidat. En fait, cinq tueurs soit cinq candidats triés sur le volet, voulant juste se détendre. Evidemment, l'ouverture nous le prédit: le candidat ne survit jamais, le but étant de montrer un candidat ressemblant au spectateur lambda en vue d'exploiter les pulsions du téléspectateur. Car le spectateur veut du spectaculaire, il veut du sang, du spectacle, bon il n'a pas le sexe mais il veut aussi une tête qui lui revient pour se familiariser avec.

Le prix du danger : Photo Yves Boisset

Cela tombe bien, on a la bonne tête de gondoles: François Jacquemard, ancien militaire au chômage en couple avec une jolie femme, il respire la jeunesse active. Sauf qu'évidemment, ce bon François n'est pas aussi con qu'il ne le montre et ne va pas se laisser faire face à un jeu à l'issue couru d'avance avec la faucheuse derrière le dos. Le principe est de tuer le candidat en direct histoire d'avoir encore plein de spectateur. (attention spoilers) Le final en lui-même est d'un cynisme rare puisqu'on ose demander au candidat de participer une nouvelle fois au jeu alors que l'émission le fait passer pour un fou furieux. Au final, ce n'est pas François Jacquemard le fou furieux mais ceux qui lui font faire cette épreuve. L'air de rien, ces producteurs osent tuer des gens sans vergogne sur le mérite du roi audimat. (fin des spoilers) Et puis outre le candidat, il faut un bon animateur en la personne de Michel Piccoli. On peut le voir comme une sorte de Benjamin Castaldi, à savoir un animateur dynamique qui aide à faire passer la pillule. Si Gérard Lanvin est surtout dans un rôle physique comme souvent, il joue assez bien sur la partition du mec sensible devant survivre dans pareille situation. Mais c'est surtout le reste du casting qui frappe. En producteurs sans scrupules, Pisier, Cremer et Piccoli sont vraiment excellents et parfaits de cynisme.

Le prix du danger : Photo Yves Boisset

Un excellent thriller montrant déjà les dérives de la télévision alors qu'elle ne commençait seulement à les dévoiler. Visionnaire. 

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Commentaires
2
Lol mais ce n'est pas tant une connerie que ça si la qualité de la vidéo est mauvaise.
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B
Fait attention tu ne pourras pas comparer d'un film vu sur Youtube plutôt que sur un DVD. Je fais allusion à certaines conneries entendues sur ton blog. ;)
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2
Faut que je me le regarde. Merci d'ailleurs pour le lien vers Youtube :)
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B
Et puis franchement cela n'empêche pas les gens d'acheter des disques. Sans compter la grande époque des cassettes. Même si moi je n'en ai plus, j'ai beaucoup de VHS enregistrées avec des films. C'est le même topo que le téléchargement mais ça ne gênait personne, mais parce que c'est à la portée de tous cela pose problème à certains. Rigolade ambiante.
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I
à borat: tout à fait! Pourtant y a encore des artistes qui font encore de grosses ventes d'albums, du style Stromae l'an dernier. Comme quoi, c'est pas incompatible.
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