Cuvée presque parfaite

A toute ascension, cuvée exceptionnelle. Aujourd'hui, la Cave de Borat va accueillir mon premier court-métrage, tout du moins un court fait entre sept personnes pour notre cours de Cinéma/vidéo. Nous l'avons réalisé en trois jours sur des heures données. Je vais donc revenir sur la production avec ses hauts (il y en a) et ses bas (il y en a beaucoup) via des photos de production que j'ai pris durant nos réunions, le tournage, le montage et la projection du court lors du dernier jour de l'année. Avant tout, je tiens à préciser mon rôle dessus: j'ai participé à l'histoire, je joue dedans, j'ai même fait un peu de lumière et de prise de son et surtout je me suis donc occupé des photos de tournage. J'avais pour ambition de photographier chaque étape histoire d'avoir un souvenir personnel et en accord avec la plupart des intéressés, en voici quelques unes. Je n'ai donc pas réalisé le film, donc si c'est mal filmé ou mis en scène ce n'est pas de ma faute. Le titre de ce court-métrage est Un employé presque parfait (même si mon camarade monteur a fait la faute de mettre un r à employé) et il dure neuf bonnes minutes.

Les réunions préparatoires

 

Nous avons fait plusieurs réunions préparatoires qui finalement n'auront pas servi à grand chose. Finalement, on s'est surtout focalisé sur l'histoire, avec quelques scènes que nous avions un peu préparé. Le problème vient surtout de l'histoire. Nous étions partis sur une histoire de téléphone. Tout d'abord sur un homme qui kidnappe une jeune femme et fait chanter ses proches par téléphone. Ce qui aurait été une sorte de thriller. Puis cela a bifurqué vers une histoire de bureau où un employé viré tue son patron et le patron revenait à la vie au sein de son téléphone portable au même titre que Chucky dans une poupée. Le patron harcelait son employé jusqu'à ce qu'il devienne fou. Selon mon idée, on devait montrer l'employé devenant fou suite aux multiples sonneries du portable. Il finissait sur un lit d'hôpital attaché pensant être tranquille avant de voir le téléphone en train de sonner et on devait partir sur un travelling arrière. Ce ne sera finalement jamais le cas. On a bien essayé d'autres choses comme finir sur le téléphone balancé et écrasé par une voiture ou l'employé écrasé par une voiture mais dont seul le téléphone subsistait malgré qu'il soit en miettes. On peut même dire qu'on est parti sans réelle histoire sous le coude, juste à l'improvisation. Au final, le film s'arrête à ce que l'on pensait être l'élément déclencheur, à savoir le meurtre. Trop d'ambition tue parfois l'ambition, mais parfois faire simple n'est pas un mal. C'est ce que j'ai appris avec cette expérience. 

---

Le tournage premier jour (15 avril 2014)

Ayant loué différents lieux dont des bureaux du campus ou salle informatique, nous avons tourné durant quatre heures. Pas préparés ou tout du moins sans réel scénario ou histoire sûre, nous sommes partis en improvisation totale, ce qui fut bon comme mauvais. Au final, les scènes de bureau ont été tourné un peu comme une sorte de parodie du Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013). Une mise en bouche qui tient carrément du nanar. J'ai rapidement été un peu gonflé par le temps dépensé à ne rien faire. Limite on aurait tourné à l'arrache, au moins on aurait pu enchaîner différentes séquences rapidement et cela se serait vite passé. Mais évidemment sans script, on a tout fait à la wannagane. Nous avions eu l'occasion d'avoir trois figurants supplémentaires en plus de cinq du groupe (dont moi). Vous le verrez certainement dans le court, je suis "l'homme à la langue". A l'origine, je ne pensais pas que j'étais filmé, tout du moins je ne pensais pas que ces plans finiraient au montage, d'autant que j'avais improvisé des tonnes de choses. Dans toute la séquence d'introduction initialement tournée et qui ne fut pas retenue (ou seulement quelques rares plans), j'avais ainsi improvisé un délire au téléphone où un certain Patrick me demandait d'acheter des actions (l'histoire se déroule dans une sorte de banque en forme de bourse, ce qui est totalement absurde) et j'enchaînais avec le plan où je demande à l'employé de se grouiller et de bien faire son travail pour faire sobre.

 

D'un plan-séquence, on est parti sur un montage cut. On a donc perdu beaucoup de temps sur un plan-séquence que l'on ne verra jamais. Il n'empêche que je me suis beaucoup amusé à improviser, c'est même un grand point positif. Au final, je crois même que j'aurais été parfait en patron. Si on fait un remake rallongé et mieux finalisé, pourquoi pas?! 

 

On a ensuite tourné d'autres plans additionnels et surtout la scène du bureau. Je tiens à préciser que je n'étais pas dedans car il y avait trop de monde. On ne tenait pas tous dans la pièce et cela n'avait strictement aucun intérêt d'être aussi nombreux pour quelques plans. C'est une scène qui me met plus mal à l'aise qu'autre chose en raison de son caractère quasiment érotique. C'est finalement peu raccord au reste du court-métrage et c'est surtout assez ridicule. Mes autres camarades ont trouvé que cette séquence posait également problème, mais l'air de rien, elle fonctionne un minimum. Reste que ce n'est pas franchement intéressant. C'était juste pour montrer que le patron est un gros pervers se complaisant dans le sexe et la coke. Quelque peu maladroit tout de même. A noter que dans un des plans, on peut voir un beau faux-raccord avec mon camarade directeur artistique dans le champ (et accessoirement les affaires du tournage). 

---

Le tournage deuxième jour (16 avril 2014)

Pour le deuxième jour du tournage et en raison du fait qu'il était presque le soir, on s'est aidé de cela pour tourner la scène du meurtre qui apparaissait après la journée de boulot. J'aime bien cette scène et je trouve que c'est celle qu'on a le mieux réalisé. Elle est sérieuse et finalement assez crédible pour un premier court-métrage qui plus est étudiant. Et ce malgré des défauts notables. Pour les effets sanguinolents, le directeur artistique a utilisé un mélange de cacao et de sirop de grenadine. Un procédé qui ne flashait pas trop, mais qui avait au moins le mérite d'être bien gluant et de bien coller au cheveux. Au final c'est comme si on avait réellement mutiler quelqu'un au marteau. On a tourné la scène de meurtre en trois fois. D'abord avec les mouvements de l'employé, ce qui nous a valu un merveilleux faux-raccord d'un plan à l'autre (mon camarade avait changé de main pour tenir le marteau).

 

Puis des plans sur la victime... 

 

Puis un plan sur la victime morte. C'est d'ailleurs sur ce plan que le court se termine.

Nous avons terminé la journée sur un plan montrant l'employé allant au boulot, qui n'était autre que l'entrée de l'ufr mathématique informatique et mécanique. Un élément qui aurait dû être enlevé au montage (malgré le titre, on le voit bien clairement à l'écran). D'ailleurs, vous pourrez me voir furtivement de dos dans ce plan (1'19) avec une veste trop petite pour moi. Il faut souffrir pour être beau comme on dit, y compris de dos!

---

 Le tournage troisième jour (22 avril 2014)

Tous les plans se trouvant dans l'appartement de l'employé ont été tourné dans un des résidences étudiantes. Une de mes camarades réalisatrice nous a prêté son appartement pour ces scènes. C'est elle que l'on voit également en sorte de conscience. Un élément qui aurait pu être plus utile si on avait eu le temps de tourner ce que l'on avait envisager de faire. 

---

 Le montage

Le montage n'a pas été une mince affaire, compte tenu que le logiciel de montage proposé en cours ne prenait pas en compte nos données. Certains plans avaient également un son inexistant. Nous avons donc redoublé quelques passages. Pendant ce temps, ma camarade réalisatrice s'occupait de rédiger le scénario d'après les rushs, ainsi que le découpage technique. Pour ce qui est du montage ce ne fut même pas un travail de groupe, puisque le camarade monteur a tout fait chez lui. Finalement le montage présent ci-dessus est son travail. Je dois avouer que la première fois j'ai ri plutôt jaune, limite gêné mais curieusement par la suite j'ai plus pensé à un nanar, ce mauvais film sympathique que l'on aime quand même regarder. J'arrive même à en rire avec mes camarades. Déjà dans le fait qu'il est volontairement parodique (notamment via les inserts totalement débiles dans le générique ou même la musique passant ironiquement du léger film de boule au drame dépressif), cela permet de ne pas trop le prendre au sérieux. Tout du moins il ne faut surtout pas, sous peine de passer totalement à côté. Ensuite je trouve qu'avec ce que nous avons tourné nous avons réussi à faire quelque chose, ce qui n'est pas rien. Ensuite lorsqu'on ne sait pas ou ne connaît pas la manière de faire un film, on peut être hésitant. Nous l'avons été et au moins nous apprendrons de nos erreurs. 

 

---

 La projection (14 mai 2014)

Mon camarade acteur a posté le film sur youtube le 8 mai et c'est donc depuis ce site que nous avons diffusé le court le 14 mai avec les autres courts-métrages de la section de L1 Arts du spectacle et audiovisuel. La plupart des intervenants dont moi-même était présent y compris les figurants et moi-même. La salle a beaucoup ri et nous aussi. Involontairement ou non, nous avons tout de même réussi notre pari de faire rire la salle et tant mieux. Allez à la semaine prochaine pour des aventures moins courtes.

Comments

[White Queen]

Et quelle réplique ! Elle est déjà culte : Eh ! Tête de bite ! Tu as intérêt à te bouger le cul et tu me fais ça fiiiissaa !

[hdef]

Par contre le sang jeté sur le sol… LOL :D :D :D Génial ce film :D

[hdef]

J'ai commencé à voir et c'est très drôle en effet ! Sans vouloir être fayot j'aurais aimé t'y voir plus borat. Pour sniffer de la farine, heu de la coke par exemple.

À part le "bureau" qui fait un peu salle de techno, rien à redire, c'est bien foutu comme disait Vince. Vivement la suite des aventures de l'employer !

[Roggy]

C'est sympa de s'essayer à la réalisation entre potes. Faut continuer en tout cas ! Bientôt les marches de Cannes...

[2flicsamiami]

Je ne savais pas qu'on snifait du gros sel à l'Univ de Lorraine et qu'on rangeait toujours son marteau sous une commode ;)



Plus sérieusement, c'est plutôt pas mal dans l'ensemble, cela me fait penser aux premiers court que l'on a fait en groupe à l'IECA (mais vous, au moins, vous avez eu le droit de le mettre sur Youtube). Je rejoins en parti les filles sur le générique et sur la scène un peu érotique au bureau. Les deux scènes auraient peut-être mérité d'être raccourcies, de même que le chemin entre l'open-space et le bureau du directeur, que j'aurais coupé.



Après, l'inconvénient de tailler dans le lard comme ça, c'est que le court métrage de 10 minutes tombe à 6 minutes, et cela devient frustrant de ne pas pouvoir tenir sur la longueur. On était un peu dans ce cas là, à l'époque. Il fallait parfois couper des scènes que l'on aimait beaucoup pour gagner en dynamisme à l'image et ainsi masquer les faiblesses du scénario, quitte à livrer, au final, un film plus court que les autres.

De même, il semble, de mon point de vue, impossible de mener un travail de montage en groupe. C'est toujours mieux de le confier à une personne, deux grand max. Pour avoir tenu ce poste sur deux des courts que l'on a tourné, c'est vraiment un travail fait pour des gens solitaire, qui aime se retrouver seul, pendant 12h, devant son écran.



Enfin voilà, en tout cas c'est vraiment un bon petit premier court, vraiment très sympa :)