Valérie Lemercier chez les aristos

Genre: comédie
année: 2005
durée: 1h40 

L'histoire: Une orthophoniste toute simple, mais mariée au fils cadet du roi, devient reine malgré elle à la mort du monarque... Et ça rigole pas tous les jours sous les couronnes... Ou alors si.    

la critique d'Alice In Oliver:

Certes, on connaît davantage Valérie Lemercier en tant qu'actrice mais beaucoup moins en tant que réalisatrice. Pourtant, à ce jour, Valérie Lemercier a réalisé quatre films: Quadrille, Le Derrière, 100% Cachemire et Palais Royal ! Bon autant le dire tout de suite, ce n'est pas une grande réalisatrice, mais Valérie Lemercier reste un personnage sympathique.
En tout cas, l'actrice-réalisatrice s'est visiblement beaucoup investie dans le scénario de Palais Royal ! Dans cette comédie, Valérie Lemercier, qui tient également le rôle principal, égratigne la Monarchie Constitutionnelle, mais pas seulement.

Le portrait (évidemment caricatural) qu'elle brosse du milieu n'est pas sans faire référence au cas de Lady Diana. Valérie Lemercier s'est donc inspirée d'exemples ou de faits historiques ou divers pour concevoir le scénario, l'environnement et les personnages. En ce sens, certaines scènes de cette fiction représentent une évocation et non une reconstitution ou une parodie.
Indéniablement, Valérie Lemercier tient un scénario en or. Encore faut-il tenir les promesses annoncées. Attention, SPOILERS ! Tragédie : le roi André meurt dans un accident d'hélicoptère. À cause de cela, la vie d'Armelle, orthophoniste, épouse d'Arnaud, fils cadet du roi, homme de vie dissolue, change en intégralité : une ancienne charte retrouvée par la reine Eugénia exclut de la succession le prince héritier Alban, célibataire sans enfants…

Arnaud se retrouve prince héritier, et Armelle doit quitter son cabinet et ses habitudes simples pour être à la hauteur de sa nouvelle fonction : la future reine. Fondamentalement serviable et aimable, la reine improvisée ne parvient pas à surmonter la rigidité protocolaire et la bonté feinte qu'on exige d'elle. La médiatisation excessive qui entoure désormais sa famille, l'adultère de son mari, les soucis causés par les responsabilités et un entartage ont un effet brutal : Armelle, sous l'apparence de son ancienne générosité, devient une femme méchante. Ou quand Blanche Neige se transforme en Cruella d'Enfer...
En dehors de Valérie Lemercier, Palais Royal ! réunit Lambert Wilson, Catherine Deneuve, Michel Aumont, Mathilde Seigner, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Gisèle Casadesus et Maurane.

Evidemment, avec un tel sujet, on est en droit d'attendre à une comédie féroce et engagée. Finalement, ce n'est pas seulement la dynamique de pouvoir et d'intérêt qui se joue dans Palais Royal ! Cette comédie française se moque également d'un système parfaitement huilé et régi par le fric, les scandales et la presse people. Pourtant, sur le fond comme sur la forme, Valérie Lemercier ne nous apprend rien. On sait depuis longtemps que la Royauté, déguisée en Monarchie Constitutionnelle, entretient des rapports ambigus avec la presse à scandale. Tout dépend comment elle l'exploite et l'image qu'elle a envie de donner. 

Valérie Lemercier regarde ce petit monde avec un regard amusé et réalise un petit nanar. Certes, on a vu largement pire (mais aussi largement mieux) dans le domaine de la comédie française. Mais sincèrement, tout cela manque de surprise et surtout de mordant.
La faute revient au traitement opéré par Valérie Lemercier elle-même. Bien sûr, cette dernière n'a jamais été une adepte du bon goût. Elle le revendique clairement dans cette petite comédie du dimanche soir. Ainsi, certaines séquences sont un peu trop faciles pour susciter l'adhésion.
C'est par exemple le cas de la scène de l'entartage. Mouaif... En résumé, Valérie Lemercier nous raconte une histoire simple qui va prendre une tournant inattendu, à savoir celle d'une princesse "cocufiée" par son mari playboy. Viennent s'ajouter également une belle-mère envahissante et cynique et d'autres personnages sans grand intérêt. Si Valérie Lemercier s'en sort avec les honneurs au niveau de sa prestation, on n'en dira pas autant des rôles secondaires.
Mention spéciale à Lambert Wilson, au mieux insignifiant, et à Catherine Deneuve en mode cabotinage. Une mauvaise comédie sympathique quoi...

Comments

[Alice In Oliver]

à tina: ma critique est tout de même plus nuancée: je parle plutôt d'un mauvais film sympathique. Clairement on a vu pire mais au regard du scénario, on était en droit d'attendre bcp mieux

[Alice In Oliver]

à borat: dommage car le film possède pourtant un sujet intéressant

[tinalakiller]

Comme tu le dis, y a pire et y a mieux. Ca reste correct, Lemercier joue effectivement bien dedans, mais en effet, certaines scènes sont faciles, et d'autres un peu vulgaires aussi.

[borat8]

Très mauvais, je n'ai pas ri une seule fois en voyant ce film. En comparaison j'ai trouvé Le derrière bien meilleur.