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19 juin 2014

Kenneth Branagh toujours là où on ne le veut pas

Suite à la mort de sa mère, le docteur Victor Frankenstein décide de construire une créature faites à partir des corps de diverses personnes. Mais sa créature va se sauver...

Il y a des occasions manquées qui se révèlent dramatiques. Suite au succès de Dracula, Francis Ford Coppola devait se lancer dans un autre revival de la littérature gothique: une nouvelle adaptation de Frankenstein de Mary Shelley. Pourtant le réalisateur du Parrain laisse vite tomber: "À l'époque, je pensais faire deux films. Je ferais ce film, Bram Stoker's Dracula, et ensuite Mary Shelley's Frankenstein, car j'avais une vision générale de la chose. Et à la dernière minute, je me suis dit : 'Pourquoi perdre mon temps, je ferais mieux de lire les livres'. Et on a donc confié ce projet à Kenneth Branagh, qui était impliqué en tant que producteur. (...) J'ai donné mes notes à Kenneth Branagh pour sa version de Frankenstein, et ma principale suggestion, au final, a été qu'ils coupent les 25 premières minutes pour entrer directement dans l'histoire, la création du monstre. Si vous voyez ce film, si vous le prenez en cours de route, il y a des choses intéressantes." * Mal l'en a pris de laisser les manettes à Branagh, fan de Shakespeare mais peut être pas autant du roman de Mary Shelley... ou peut être trop. Car là est le grand défaut de cette adaptation: à vouloir être trop fidèle, elle en devient chiante et indéniablement bien moins convaincante que les films de James Whale. La force des films de Whale était de ne pas adapter complètement le roman de Shelley, tout en gardant des points particuliers. 

Frankenstein : Photo Kenneth Branagh

C'est notamment le cas dans La fiancée de Frankenstein où la créature rencontre un aveugle qui devient son ami, élément phare du roman où la créature pouvait trouver enfin l'accueil chaleureux qu'elle n'a jamais eu. On note également la haîne constante des villageois vis à vis de cette créature inofensive devenant un monstre en raison de son physique et plus tard ses actes. Branagh, lui, est plus littéral et va jusqu'à adapter l'oeuvre de fond en fond en comble au point de rater le coche. Pas que la note d'intention soit mauvaise bien au contraire, c'est même tout à fait noble. Sauf que l'ouverture (très longue) montrant Victor Frankenstein fuyant sa créature jusqu'en Antarctique jusqu'à son évocation des éléments précédents au capitaine ne sert pas le film, puisque ne fait que ralentir le rythme et apparaît comme accessoire. Finalement cette scène aurait pu se résumer à la fin qu'elle n'en aurait été que plus utile. Comme le disait Coppola plus haut, il aurait mieux valu aller directement à l'essentiel en mettant en scène la création du monstre comme dans le film de James Whale. Tiens parlons-en de la créature. Alors oui on a vu bien pire voire plus caricatural dans les représentations de la créature au cinéma (la dernière en date avec Aaron Eckhart et deux cicatrices mises au crayon valait son pesant de cacahuètes), mais le visuel n'est pas à la hauteur.

Frankenstein : Photo Kenneth Branagh, Robert De Niro

Même si on sent qu'il y a de l'intention dans le fait de donner à la créature un aspect "rassemblement de cadavres", le visuel n'en reste pas moins ridicule. Surtout que l'on se demande franchement qu'est-ce que Robert De Niro est venu faire sous la montagne de cadavres, d'autant que Branagh va jusqu'à justifier la recherche des corps en montrant un forçat incarné par De Niro pendu avant d'être récupéré par Victor. De plus, le côté savant fou passe complètement à la trappe avec une trame à deux balles où suite à la mort de sa mère, Victor décide de chercher une vie après la mort. Une trame inutile de plus qui consiste originellement à rendre la conviction de Victor plus importante, mais finalement cet aspect sera vite balayer par la suite. L'histoire d'amour en revanche est très présente alors qu'elle était au mieux secondaire dans le roman ou dans les films de Whale, même si elle finissait par être un enjeu dans le premier film comme dans le roman. Cet élément est d'ailleurs conservé mais Branagh a la mauvaise idée de se confronter avec La fiancée de Frankenstein, ce qui donne un moment supplémentaire d'un rare désintérêt surtout quand on voit ce que devient Helena Bonham Carter. Une horreur de maquillage. Kenneth Branagh en plus de signer une adaptation trop maniérée voire gauche joue comme très souvent comme un manche et ne cesse de brailler de manière grandiloquente. On passera également sur le fait qu'il est torse-nu dans la quasi-totalité du film. Quant à De Niro, il a plus l'air agonisant et ses mimiques habituelles n'aident pas sur un personnage comme la créature de Frankenstein. Ne passe pas après Boris Karloff et Christopher Lee qui veut.

Frankenstein : Photo Helena Bonham Carter, Kenneth Branagh

Une adaptation trop fidèle et qui se rate sur plus d'un point et notamment sur la créature.

* Propos de Francis Ford Coppola provenant du commentaire audio de Dracula et reccueillis ici: http://shawshank89.blogspot.fr/2014/05/paroles-de-realisateur-francis-ford.html

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Commentaires
J
je pense que je vais prévoir une soirée Fantastique à l'ancienne avec ces deux films. Probable que ma famille me laissera faire seul la soirée projection...
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J
J'avais plutôt aimé le classicisme de cette version, et visuellement, le résultat m'avait semblé à la hauteur pour un film fantastique. Reste que la créature n'est pas particulièrement marquante, je me souviens davantage de Viktor et de sa fiancée. Quitte à comparer avec Coppola, les incrustations de son Dracula faisaient par moment mal aux yeux, contrairement à ici.
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A
Jamais accroché à cette version, personnellement. Je préfère cent fois le Dracula de Coppola.
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A
Effectivement, dans un genre différent, on préférera les films de la hammer
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