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22 juillet 2014

Tout le monde n'a pas le droit à une seconde chance

Plusieurs années après avoir été l'un des tueurs juvéniles les plus connus de Grande-Bretagne, un jeune homme essaye de se reconstruire. Mais rien n'est moins sûr...

Boy A : Affiche Andrew Garfield, John Crowley

Andrew Garfield est désormais une star: pas parce qu'il accumule les projets ambitieux (le dernier film ambitieux qu'il a tourné est The Social Network soit un bon bail!), mais il est désormais Spider-man qu'on le veuille ou non. Mais avant, il faut rappeler qu'il a fait ses premières armes à la télévision anglaise (à l'image de Christian 'Batman' Bale et Henry 'Superman' Cavill, il est anglais). Tout d'abord avec Red Riding Trilogy où il incarnait un journaliste sur différentes périodes mais également dans Boy A. A l'origine il s'agit d'un téléfilm pour la chaîne Channel 4 qui le diffusera en 2007, mais par la suite il fut exploité en festivals et en salles dans certains pays. Ce fut le cas de la France en 2009 malgré une sortie discrète. L'air de rien, Boy A a un sujet terriblement ancré dans l'Angleterre et la condition sociale n'a rien à voir avec cela. En effet, le film s'inspire largement de l'affaire James Bulger survenue en 1993 où deux garçons plus âgés ont torturé cet enfant de deux ans avant de le tuer. Ils avaient ensuite été relaché à dix-huit ans et ont changé d'identitée, provoquant un tollé dans les médias anglais. C'est à partir de là que Boy A commence.

Boy A : Photo Andrew Garfield, John Crowley, Peter Mullan

Garfield est justement ce "boy A" (mention donnée lors du procès) et il sort juste de prison. Le fait divers sera dévoilé au fil de différents flashback, mais jamais le personnage (les noms ont été changé, les faits légèrement modifiés puisque le gamin de deux ans devient une gamine afro-américaine en bas âge) ne subira sa réputation avant le dernier quart d'heure. John Crowley fait le portrait d'un homme cherchant à se racheter une conduite en travaillant et en devenant sociable. Il n'a donc rien à voir avec un homme sortant de prison et continuant d'avoir des pulsions meurtrières. Son crime a été trop fort et sa réputation si désastreuse que sa névrose de jeunesse en est réduite à néant. Le "boy A" qui était au banc des accusés alors qu'il était gamin n'est plus, mais l'image reste. Il suffira d'une erreur qui ne sera pas la sienne pour qu''arrive la chute. Plus qu'un film sur l'affaire que l'on pouvait s'attendre, Crowley signe un drame humain et sur la rédemption. Crowley aurait pu filmer Garfield comme un taulard, voire à le diaboliser; il le filme pourtant avec tendresse et on en vient à avoir de l'affection pour lui et à se débarasser du fardeau.

Boy A : Photo Andrew Garfield, John Crowley, Siobhan Finneran

Son contrôleur judiciaire joué par Peter Mullan aura également un grand rôle vu qu'il sera bien malgré lui le déclencheur du nouveau scandale à venir. Car non seulement il doit surveiller ses faits et gestes mais surtout il doit réhabiliter son nom et devoir le garder en sécurité. Car comme l'avait démontré l'affaire à l'époque, la réhabilitation n'a pas lieu. Personne n'a voulu passer à côté du retour des deux enfants-tueurs et la presse en a fait les choux gras. La source est pourtant loin d'être inintéressante. (attention spoilers) Au cours du film, on apprend que le contrôleur a un fils et que ce dernier lui repproche de ne pas l'avoir aider plus que les criminels juvéniles qu'il a encadré. En gros d'avoir fait passer son boulot avant son propre enfant. L'absence conduit à la jalousie et cette dernière peut souvent apparaître comme destructrice. Finalement le pire des crimes ne provient pas du personnage principal mais du fils: il a brisé la réhabilitation du jeune garçon et a mis ses espoirs d'amour, de réussite professionnelle et tout simplement de rédemption réduit à néant (fin des spoilers) Crowley permet à Garfield de délivrer une de ses premières grandes prestations et s'avère prodigieux. Le final s'avère d'une émotion certaine voire terriblement dramatique. Par ailleurs, j'ai volontairement pas mis de bande-annonce car la française résume tout le film. En gros ne la voyez pas, regardez le film.

Un superbe film sur la rédemption échouée devant énormément à son acteur principal, qui mérite bien mieux que de faire le con en apesanteur.

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Commentaires
B
Le film se situe après l'incarcération mais le film peut à la fois s'ancrer sur le fait réel et trouver une inspiration certaine sur la critique des médias et la rédemption.
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J
J'en prends bonne note, je sais qu'il est effectivement très bien noté et estimé. Cet excellent contexte place quand même la barre très haut, j'espère un bon drame (sur le milieu carcéral, le dernier que j'ai pu voir était R, plutôt immersif).
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B
J'avais vu le film sur Arte donc pense à voir s'il est programmé de nouveau.
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T
Ca fait longtemps que je veux voir ce film, mais au final toujours pas vu ! Effectivement j'avais lu des articles sur l'affaire qui a inspiré le film, c'est très choquant.
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B
Sa prestation est tout de même forte en émotion.
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