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Cine Borat
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18 février 2015

Ce flim n'est pas un flim sur le cyclimse!

George Abitbol, la "classe américaine" selon ses fidèles, est mort. Des journalistes essayent de découvrir la vérité...

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Dans la comédie, la parodie est souvent mal considérée car en soi, elle ne fait que recycler des choses préexistantes. Il faut indéniablement un fil conducteur qui fait que la parodie fonctionne et surtout malgré le fait de chercher à se fendre la gueule, ne pas faire trop dans le gag lourd. C'est en cela que la saga Scary Movie est tombé dès son second volet dans la désuétude à force de ressortir sans cesse les vannes scato et bien lourdes (ah le mec qui plante son doigt dans la dinde en l'enfonçant bien profond! Ah Francis qui se fait masturber dans un dernier espoir de survie par Anna Faris avant de sortir le résidu en l'explosant par la porte façon Titanic!). Mais évidemment comment oublier les rigolades que furent La cité de la peur, Y-a-t-il un pilote dans l'avion?  ou Hot shots? Le défi de Michel Hazanavicius (réalisateur des OSS 117 avec Jean Dujardin) et Dominique Mézerette est néanmoins différent. Ici pas question de refaire des scènes de films en se moquant, mais de prendre les extraits même des originaux pour les détourner. Une technique qu'avait déjà présenté La dialectique peut-elle casser des briques et qu'a repris depuis 2004 l'ami Mozinor. A l'origine, la Warner a simplement donné son catalogue à Canal + en espérant que la chaîne en fasse quelque chose pour leur soixante-dixième anniversaire en 1993, à deux conditions: on ne touchait ni à Stanley Kubrick, ni à Clint Eastwood.

"Je suis, je suis... -Julien Lepers? -Oui, oui, oh oui!"

Les deux réalisateurs se payent alors l'occasion de passer outre les problèmes de droits et vont jusqu'à chercher les doubleurs officiels de certains acteurs à l'image de Raymond Loyer pour John Wayne ou Patrick Guillemin pour Paul Newman et Robert Redford. Si le film sera diffusé par Canal + en trombe, il n'en reste pas moins qu'il n'est ni sorti en salles, ni en DVD, ni en BR, ni même sur la sacro-sainte VHS! Raison? On ne sait pas trop, certainement que la Warner n'a pas dû être très contente (et pourtant quel coup de pub!) du montage présenté. Mais, et c'est aussi les joies d'Internet (comme quoi, ce n'est pas qu'un réservoir à merde pour les films et notamment ceux qui n'ont pas eu droit au DVD), le film a fait surface sur ton tube préféré (olala quelle manière de fêter les dix ans de la chose) et même dans une version totalement restaurée reprenant les extraits d'origines en HD. La classe quoi! Mais La Classe Américaine qu'est-ce que c'est donc? Et bien c'est une merveilleuse parodie de Citizen Kane ni plus, ni moins où même l'ami Orson Welles fait son apparition avant de faire plouf! Ah tiens Orson veut nous dire quelque chose:


 

Déclaration d'Orson Welles:


 

"J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute"

C'était une déclaration d'Orson Welles.


 

Merci Orson pour ce grand moment de poésie et revenons à nos moutons. En gros, George Abitbol aka la fameuse classe susnommée (en l'occurrence ce bon vieux John Wayne dans certainement un des plus grands rôles de sa carrière!) meurt en disant "Monde de merde!" Une citation qui fait le buzz et bouleverse une rédaction qui envoie trois de ses hommes à la recherche de la vérité. Et sur leur chemin, Dustin Hoffman, Robert Redford (en mode Hommes du président) et Paul Newman croiseront des personnalités ayant cotoyé le beau gosse superstar. L'air de rien, La Classe Américaine a un vrai scénario ou tout du moins une histoire plausible permettant au spectateur de ne pas voir un défilé de gags. Sans compter que c'est un admirable travail de montage où l'on passe de Jeremiah Johnson et Les hommes du président à Détective privé et Votez McKay, en passant par Mad Max et La prisonnière du désert! Des films à genres variées passant du film catastrophe au polar en passant par le western! Mais le plus drôle dans La Classe Américaine c'est que cela paraît totalement cohérent! Aussi aberrant soit-il, les westerns renvoient au passé donc aux flashbacks et les passages d'un film comme Les hommes du président renvoient à l'enquête en cours. C'est terriblement logique et cela fonctionne à l'écran.

"Allez Borat viens on va chasser le dino! -Mais George tu crois pas qu'on devrait s'aider de Ray Harryhausen? -Monde de merde! File moi la harpe je vais lui chanter une chanson! -Ok! -Dino dors, dino dors..."

Sans compter ce défilé d'acteurs prestigieux à l'écran faisant de La Classe Américaine le film avec l'un des plus grands castings de tous les temps: Redford, Hoffman, Newman, Welles, Wayne, Henry Fonda, James Stewart, Dean Martin, Frank Sinatra, Lauren Bacall (dans un rôle tout en finesse!), Burt Lancaster, Robert Mitchum, Elvis Presley ("Aime moi tendre, aime moi vrai!"), Ned Beatty (ah Délivrance...), Clark Gable, Spencer Tracy, Angie Dickinson, Lana Turner, Charles Bronson (dans un rôle merveilleusement improbable) ... La Classe Américaine néanmoins peut se permettre par quelques passages de se payer des passages contre l'homophobie à travers le personnage de John Wayne, homosexuel refoulé qui en vient à insulter Stewart et Fonda à longueur d'extraits! Une vraie rigolade à elle toute seule, sans compter les investigations tonitruantes d'un Redford à côté de ses pompes (il faut le voir dans les extraits tirés de Jeremiah Johnson semblant sortir d'un voyage délirant) et une désacralisation de stars du cinéma à se pisser dessus tant on atteint un sommet de rigolade. On aurait presque aimer que l'ami Clint en mode Harry Callahan et ses répliques sarcastiques soient de la partie. Imaginez: deux symboles du cinéma américain comme Wayne et Eastwood qui se confrontent dans un déluge verbeux du plus grand effet! Et puis, La Classe Américaine c'est un beau lot de répliques phares dont voici un florilège:

  • Lancaster: Alors comme ça t'as été élu homme le plus classe du monde! Laisse moi rire! Style le grand playboy des fonds marins! Genre qui fait rêver les ménagères! Sauf que moi je les baise les ménagères! Non, c'est pas vrai?
  • Wayne: Ecoute moi bien mon petit José: tu baise les ménagères très bien. Tu dois avoir le cul qui brille!
  • Un journaliste: "C'est mon fils ma bataille, c'est le fils de mes entrailles!"
  • Un indien à Henry Fonda: "On va manger des chips! (...) C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'on va manger des chips?!"
  • L'indien: George est un fasciste de merde! Un fasciste de merde!
  • Henry Fonda: C'est exact!
  • James Stewart: "Je peux me vanter de ma collecte ça fait un moment que je l'ai et c'est pas une collecte de PD!"
  • James Stewart: George vous ne seriez pas en train de me prendre pour un con?
  • John Wayne: Si, complètement même! Allez casse toi maintenant!
  • James Stewart: "Hé les minables ya pas que moi qui suis PD, il y en a un autre il s'appelle George!"
  • Robert Redford: George Abitbol. Class man top of the pop! A disparu, poil au cul! Au large du port d'Alpa Rezo, ah c'est beau! Mais tout cela nous éloigne George... Angoisse, fausse angoisse, j'ai plus de repères pour l'instant.
  • Paul Newman: Steven, arrête un peu j'ai jamais pu encadrer Michel Legrand!
  • Robert Redford: "Quand je serais célèbre je me ferais des meufs! Je ferrais des folies!"
  • Robert Redford: "Me voilà dans le désert j'ai un nouvel ami qui me suit partout, mais il est un peu con! Tu me diras il n'a que cinq ans!"
  • Angie Dickinson: "Il était trop balourd, trop pataud, il ne voulait pas me lacher la touffe!"
  • Robert Redford: "Que d'émotions mais que de fierté aussi! Hervé Claude, Jean Claude Narcis, faites place ténors du journalisme!"
  • Lauren Bacall: Appelez moi Christelle. Mon mari est absent vous voulez voir mes fesses? Et ensuite je vous roulerais une pelle.
  • Dustin Hoffman: Merci madame ce sera avec plaisir mais d'abord je dois vous questionner!
  • Lauren Bacall: "George... Je faisais l'amour avec lui depuis le samedi après-midi jusqu'au vendredi soir!"
  • Dustin Hoffman: Sexe+ histoire de cul = meurtre!
  • Robert Redford: Bien joué Peter, l'enquête touche à sa fin! On va devenir célèbre! On va bientôt niquer! On va bientôt niquer!
  • Paul Newman: Mmm mettez des capotes!
  • Un homme très chevelu: "Désolé papy mais j'ai ma liberté d'expression capillaire!"
  • Dustin Hoffman: Merci pour la clope grosse vache!
  • Standardiste: Bonne journée!
  • Dustin Hoffman: Vous voulez niqué avec mon ami et moi?!
  • Une femme: Oui pourquoi pas?
  • Hoffman: Répétez ce que vous venez dire? Vous avez bien dit oui pourquoi pas?
  • Une femme: Oui exactement.

"Tu me dis que mon ami Jerry Lewis ne viendra pas?! -Non Dean, il est parti dans le rêve arizonien. -Tu te fous de ma gueule?! Va me le chercher Borat sinon j'te pète la gueule!"

Une parodie merveilleusement jouissive, dézinguant des icônes du cinéma américain dans l'hilarité la plus totale et superbement bien monté et écrite.

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Commentaires
T
Je l'ai vu il y a maintenant quelques années mais ça m'avait bien fait marrer ! Rien que de relire certaines répliques me donnent envie de le revoir.
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2
Une date dans l'histoire de la parodie dont je m'en lasse pas.<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, petite erreur et un oubli dans ta chronique : ce n'est pas Peter Fonda mais Henry Fonda, et l'indien, c'est Charles Bronson.
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B
En sachant qu'avant on avait vu Le blob et Orgazmo. Une trés bonne soirée!
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V
à Borat tu m'étonne !
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V
Très bon film en effet vraiment amusant
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