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1 mars 2015

"Si vous me croisez, vous passerez la pire journée de votre vie"

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Lou Bloom découvre les joies de la télévision pour le meilleur et surtout pour le pire...

Tous les jours le banal bonhomme lambda va regarder les informations et cela dans n'importe quel domaine ou support. Et si ce sont des photos ou vidéos, l'intérêt ne sera que décuplé. C'est ce que cherche à nous démontrer Nightcrawler banalement rebaptisé Night call en VF pour surfer sur la formule "par le producteur de Drive". Soit le premier film de Dan Gilroy frère de Tony avec qui il a collaboré sur le spin-off/entrequel de la saga Bourne, tout comme le projet maudit (et peut être pas un mal) Superman lives. Le film dévoile une télévision cherchant le profit direct au détriment de l'information pure et simple. Les deux sont symbolisés par la productrice d'une chaîne d'information (Rene Russo) et son adjoint. Elle cherche à faire de l'audimat sur une chaîne qui n'en fait plus. Le buzz autour de vidéos choquantes permet à la chaîne de gagner des taux de fréquentation du téléspectateur et aussi en visibilité (c'est toujours bon une chaîne qui monte mais une qui chute...). Lui cherche avant tout à donner une vraie information, soit ce qui s'avère en apparence le principal intérêt que devrait porter une chaîne d'information. Sauf que la vraie information n'a finalement que peu d'intérêt pour le téléspectateur. Le spectaculaire futil dépasse allègrement l'information véritable.

Night Call : Photo Jake Gyllenhaal, Rene Russo

Le sujet n'est pourtant pas nouveau et même un film comme Anchorman 2 sorti il y a un an le démontrait le temps d'une séquence (ou quand une banale poursuite vaut mieux qu'une interview de Yasser Arafat!). Il suffit également de voir chaque jour en zappant sur BFM TV ou Itélé que cela se ressent (dois-je rappeler l'affaire Nabilla ou les affaires sexuelles de notre président prenant plus de place qu'une prise d'otages ou des catastrophes naturelles?!). Donc en soi et malgré un traitement intéressant, Dan Gilroy ne développe pas une thématique nouvelle et ne la renouvelle pas. Mais il se rattrape largement sur le traitement fabuleux de son personnage principal, Lou Bloom. Sa première apparition est flamboyante: le spectateur sait qu'il est face à un gars dangereux capable du savatage le plus violent, voire pire. Lou est un parfait anti-héros, sociopathe sauvage et baratinneur, choisissant pertinemment les mots qu'il va employer et ne ratant jamais sa cible. Une sorte de parasite moderne trouvant le bon endroit à contaminer (l'information télévisée) et rien n'arrêtera son ascenssion fulgurante. Surtout pas. C'est inévitablement avec ce personnage que Gilroy gagne des points et Nightcrawler de sortir clairement du lot. Le personnage est prêt à tout et aura ce qu'il veut par tous les moyens possibles. Et si c'est pour atteindre le haut de la pile dans le sang, il le fera.

Night Call : Photo Jake Gyllenhaal

Lou Bloom est un personnage qui atteindra toujours les sommets car il est déterminé. Comme le confirme une répartie fulgurante pouvant aller du direct au glauque d'une seconde à l'autre. Le fait que sa relation sexuelle éventuelle avec la productrice n'est pas montré mais suggérée en rajoute une bonne couche. Comme le montre ce passage où ils sont tous les deux dans la salle de montage et où le dialogue suggère des relations sexuelles éventuelles qui prêtent à sourire ("Je sais que tu la veux. -Oui je la veux."). Le fait de suggérer au lieu de montrer Lou en mode sex machine n'est peut être pas une mauvaise chose, évitant le graveleux et permettant plus de retenue. Jake Gyllenhaal signe une prestation fulgurante et physique, où le pétage de plomb est d'une imprévisibilité improbable. La réalisateur se veut poseur notamment quand il dévoile la ville de Los Angeles, singeant parfois le meilleur de Michael Mann. Il n'y a qu'à voir les premiers plans du film servant de génériques, soit un montage de la ville de LA sous tous les angles. Idem pour le reste du film où l'on est quand même bien devant du pur cinéma indépendant. Mais le film atteint des sommets lors de sa course-poursuite en pleine rue entre des braqueurs, des flics et notre cher Lou Bloom. Une séquence halletante, violente et sans équivoque, où le voyeurisme de Lou atteint des sommets pour le moins inégalé et grandiose. Filmer jusqu'au bout y compris la mort. Sans compter ce final d'un cynisme merveilleux.

Night Call : Photo Jake Gyllenhaal

Un film efficace au message un peu déjà vu mais au portrait de personnage fascinant et à faire peur.

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Commentaires
B
Merci. Je te le conseille au moins pour Gyllenhaal.
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A
Félicitations pour les 800 000 visiteuts sinon pas vu le film dont tu parles
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B
Voilà pour ce qui est du message il arrive un peu après la guerre.
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P
Bien vu. Le film est pas mal mais repose essentiellement sur le portrait efficace du personnage et sur une photo qui nous caresse dans le sens de l'œil.
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