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21 mars 2015

Sing a happy song, sing a happy song!

Jerry travaille dans une usine et est sous cachet. Sauf que quand il ne les prend pas, il entend des voix et certains n'ont pas forcément des messages sympathiques...

The Voices : Affiche

Après un essai solo qui n'a vraisemblablement pas été très concluant (La bande des Jotas), Marjane Satrapi revient avec un cru pour le moins singulier. Tourné aux USA avec des fonds indépendants (on ne peut donc pas parler de film de studio comme Disney qui voulait qu'elle réalise Maléfique) et pourtant un beau casting à même de trouver un public certain (Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick, Gulliver McGrath, Ella Smith et Jacki Weaver), The Voices a reçu un bel accueil et notamment à Gerardmer où il a fini avec les prix du jury et du public aux côtés du réellement mémorable It follows. La première grande réussite de The Voices est que Satrapi a eu une totale liberté de ton, du fait que ce ne soit pas un film de studios. Comparé à un grand nombre de réalisateurs français (elle a la double-nationalité franco-iranienne) partis aux USA et en particulier dans le cinéma de genre, elle n'a pas eu le droit par exemple aux Weinstein, véritable torpilleur de frenchy à foison. Il n'y a qu'à voir les trois mésaventures d'Alexandre Aja avec eux (La colline a des yeux devait se faire avec eux, Piranha 3D a été une catastrophe de post-production et Horns finira entre leurs mains dégueulasses) ou le couple Bustillo/Maury (envoyés sur Hellraiser et Halloween 2 avant de se faire virer à coup de pompe dans le cul!). Ce genre de nouvelles fait donc plaisir. Initialement on pourrait croire à une banale fiction avec des animaux puisque le personnage principal incarné par Reynolds communique avec son chien et son chat. Anthropomorphisme évident à l'appui, personnage seul à pouvoir parler à ses bêtes: voilà un concept qui avait largement servi la série La famille Delajungle (oui votre cher Borat a aussi ses petites références).

The Voices : Photo Gemma Arterton, Ryan Reynolds

Sauf que le personnage de Reynolds est psychiatriquement instable et c'est là toute la différence, puisque c'est quand il ne prend pas ses cachets qu'il entend ces fameuses voix. C'est là que Satrapi filme le tout avec une certaine intelligence et joue sur la perception.Quand il ne prend pas ses cachets, Jerry est face à une réalité morbide qui l'envahie et idem pour le regard éventuellement extérieur. Il suffit de quelques scènes pour comprendre à quel point le personnage est prisonnier de sa psyché, au point de ne pas vouloir voir la vérité en face. Alors il lache les cachets et c'est reparti pour une vision fantasmée mais certainement pas réel. Le spectateur sait parfaitement que quelque chose cloche mais les autres personnages non et c'est par eux que nous verrons vraiment l'aspect morbide de l'appartement (le mec étant à proprement parler "dans son monde"). Une manière intéressante et bien utilisée pour montrer ce qui se trame dans la tête du personnage et plus particulièrement par ses animaux formant la bonne conscience (le chien, meilleur ami de l'homme ne l'oublions pas) et le petit diable (le chat, manque plus qu'il soit noir et c'est foutu). D'ailleurs chose à préciser et qui n'est pas le cas en VF vraisemblablement, Reynolds double aussi le chien et le chat, renvoyant encore une fois à ces petits anges gardiens à poil.

The Voices : Photo Ryan Reynolds

(attention spoilers) Sans compter les corps qui vont s'accumuler de manière tantôt dramatique (c'est le cas pour Gemma Arterton, mourant sur un malentendu) ou de manière plus cocasse (le meurtre de Kendrick est d'un humour noir indéniable, fait dans une malchance ahurissante de rigolade), voire carrément expéditive (la fille en sait trop? Hop tête dans le frigo!). (fin des spoilers) Satrapi aurait pu faire de Jerry un psychopathe en puissance et complètement irresponsable. C'est surtout un homme voulant rester dans son monde et ayant conscience de la gravité de ses actes. Ce qu'il dit d'ailleurs à sa psy est assez éloquent: les deux heures qu'il a passé avec ont été plus instructif que des années de psychothérapie. C'est aussi pour contrebalancer ses actes qu'elle emploie un humour graphique comme distingué pour contrebalancer l'horreur parfois bien visible. D'où le fait que l'on peut vraiment classer The Voices comme une comédie horrifique avec un peu de romcom, le tout sans que ce soit bourratif. The Voices assume tellement son délire qu'il en vient à signer un des génériques les plus jouissifs de tous les temps et partant tellement dans le WTF qu'on en vient à se demander à quoi carburer Satrapi quand elle a eu cette idée de séquence (en plus de la couleur rose bonbon présente partout ou l'asiatique chantant du Elvis) ! Pour ce qui est des acteurs, Reynolds est clairement au top de sa forme, jouant parfaitement le bênet gentil mais quelque peu meurtrier sur les bords (comme quoi les rôles de mecs simples vont bien aux super-héros décriés n'est-ce pas Ben Affleck?) et le casting féminin est absolument adorable.

The Voices : Photo Anna Kendrick, Ryan Reynolds

Une comédie horrifique au combien jouissive et mis en scène avec intelligence, ce qui manque beaucoup au cinéma d'horreur depuis de nombreuses années. 

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Commentaires
A
à borat: peut-être mais c'est bien dommage: le film aurait gagné encore en noiceur et en méchanceté
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T
Un très bon film avec un Ryan Reynolds au top qui porte véritablement le long métrage sur ces épaules. Mais, la réalisatrice nous amère à un véritable paradoxe : Malgré les crimes qu’il commets et le fait qu’il soit un cinglé de première, on s’attache véritablement à Jerry. Perso, mes deux scènes préférés reste celle de la psychologue à la fin, lorsqu'elle se retrouve dans l'appartement de Jerry et le générique avec la chanson.
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A
à borat: je ne dis pas cela. Je dis seulement que le film n'est pas assez trash.
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B
Son but n'est selon moi pas d'être cynique d'où la bienveillance autour du personnage principal. Ne pas en faire un psychopathe pur et dur est pour moi une bonne chose comme de ne pas faire dans la critique social.
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A
à borat: justement, si j'avais un reproche c'est que le film reste un peu trop gentillet
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