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Cine Borat
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7 avril 2015

Musical fuck yeah!

Brad et Janet entrent dans l'antre du Dr Frank N Furter et auront bien du mal à en sortir...

Au cours des 70's, la comédie-musicale évolue passant à un statut plus adulte, moins enchanteur, moins familial. Hair laisse entrer le soleil; les Who s'attaquent à l'opéra rock avec l'histoire d'un aveugle et sourd champion de flipper avec le furieux Ken Russell aux commandes; Grease et La fièvre du samedi soir parlent de cul en long en large et en travers (surtout sur ce dernier); Liza Minelli enchaîne les cabarets aussi bien en Allemagne nazi qu'à New York; le Christ devient une superstar; et en France pour ce qui est du spectacle, Michel Berger arrive en ville et fait changer tout le monde de trottoir. Pourtant la plus culte est peut être celle qui a eu le moins de succès à l'époque, ce qui relève de l'improbable de nos jours. Votre cher Borat parle bien évidemment du Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman, sorti en 1975. Production Fox basée sur le musical de Richard O'Brien, le film ne marche pas mais gagne en audience lorsque les cinémas décident de le passer à minuit. Ce phénomène que l'on appelera plus communément Midnight Movies permettra à des films plus underground d'avoir une audience encore plus considérable, comme ce fut le cas d'El topo d'Alejandro Jodorowsky, Eraserhead de David Lynch ou Pink Flamingos de John Waters. Un peu plus friqué qu'eux, le Rocky Horror Picture Show reste pourtant une pièce digne de ce nom dans cette forme de distribution. Depuis, le film est devenu culte pour plusieurs générations de spectateurs et les séances de ce film partout dans le monde depuis sa sortie provoquent des vagues d'excitations spectaculaires avec des spectateurs venant déguisés en Frank N' Furter ou chantant les chansons de bon coeur.

Des images que l'on peut voir par exemple dans les films Fame d'Alan Parker (encore une comédie-musicale tiens!) ou Le monde de Charlie de Stephen Chbosky (permettant aux jeunes hommes de voir autre chose d'Emma Watson que la sorcière planquée dans ses bouquins). Par ailleurs, sachez que normalement votre cher interlocuteur risque fort de s'y risquer le 20 avril prochain (mais nous en reparlerons en temps voulu)! Le film a même eu droit à une superbe édition BR pour son anniversaire, ce que n'ont jamais eu droit les films suscités en France. La force indéniable du Rocky Horror Picture Show est de mélanger différents genres dans un cocktail frappadingue et jouissif. Ainsi, on relève du gothisme, du musical (vous ne vous y attendiez pas hein? -NDB), de la science-fiction, de la romance... Bienvenue dans l'univers de la comédie-musicale la plus frappadingue de l'histoire, probablement une des plus underground aussi. Le générique impose le ton, faisant que nous ne sommes pas devant un musical à part entière. Fond noir, bouche de Patricia Quinn qui ressort et la voix de Richard O'Brien qui se glisse dessus pour chanter la magnifique chanson Science fiction double feature. Une mise en condition qui nous apprend les noms des différents personnages tout en évoquant le mélange des genres avec ce programme coupé en deux films. 

Avec Damn it Janet, le réalisateur Jim Sharman et le compositeur Richard O'Brien se payent merveilleusement toutes les romances cul cul qui parsèment les comédies-musicales depuis leur création. Deux cul bénis vraisemblablement pas réunis pour rien avec Janet qui a très envie mais pas encore trop et Brad qui veut l'épouser mais est sévèrement gauche. Sans compter que lors de ce tableau la peinture American Gothic de Grant Wood est ouvertement cité par des figurants ressemblant comme deux gouttes d'eau aux personnages représentés. L'aspect cul cul est intensifié par la chanson Over at the Frankenstein place qui est ouvertement romantique et semblant sortir d'un film à la Grease (on pense rapidement Summer nights) et ce malgré le manoir type Frankenstein bel et bien visible sous la pluie. Sharman ose même la mise en abîme avec le personnage de Charles Gray
servant de narrateur improbable et interragissant avec le spectateur au cours du film comme lors de la chanson jubilatoire Time warp, où il indique au spectateur les pas de danse! Le décor s'avère changeant passant d'un manoir purement gothique que l'on pourrait croire sorti d'une nouvelle d'Edgar Alan Poe à un véritable laboratoire avec même piste pour faire de la moto, avant un énorme cabaret avec la RKO en point d'honneur! Même sur ce point, Sharman et O'Brien orchestre un mélange des genres absolument jouissif, faisant voyager le spectateur dans une sorte de train fantôme imprévisible.

Puis débarque comme un cheveu sur la soupe le fameux Frank N Furter, le plus grand rôle de Tim Curry avec It et Darkness. En quelques secondes d'appartion, Curry explose en scientifique travesti (et mortellement sexy en porte-jaretelle et corset! Non Borat ne change pas de bord! -NDB) de Transylvanie (encore une belle référence à la littérature gothique que voilà!) et avec une voix dantesque. Un personnage atypique comme si Victor Frankenstein avait découvert les joies des pull à amidon chers à Ed Wood! Et surtout ce personnage met à rude épreuve notre duo si cul cul la praline jusqu'à maintenant. Ainsi lors d'une scène identique, il se permet de faire des avances aussi bien à Janet qu'à Brad, donnant lieu à une véritable pignolade en puissance (après tout, est-ce que sucer c'est tromper?!). Et puis il y a aussi le personnage titre le fameux Rocky Horror qui n'est autre que la créature libidineuse de Frank N Furter qui a une libido hors de contrôle alors qu'il n'a que sept heures au compteur! Le final s'avère aussi foutraque que le reste du film évoquant aussi bien King Kong (référence à la RKO studio l'ayant produit et présent par son logo) que La fiancée de Frankenstein. Le spectateur est donc face à une oeuvre musicale sans précédent parlant ouvertement de sexe sans avoir une quelconque censure et à la réalisation terrible. Clairement on en redemande et c'est ce que Sharman et O'Brien ferront par la suite...

Immédiatement culte dès qu'on la voit, une comédie-musicale incontournable de par son irrévérence, ses références et ses chansons merveilleusement déviantes.

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Commentaires
V
Film Ultra-culte témoin d'une génération avec des interprètes superbes. Vraiment drôle et bien mis en scène.
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M
Rrhhaaa, toujours pas vu pour ma part. J'ai failli aller le voir dans une salle il y a peu, mais les conditions de rediffusion de ce film sont si "spéciales" que je préfère le découvrir dans de meilleures conditions, home sweet home :)
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T
Possible, mais, je préfère encore revoir Grease.
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T
Ca m'a jamais intéressé et c'est pas maintenant que je vais commencer. Donc, je passe.
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I
On ne peut plus culte et comme le dit Tinalakiller "c'est osé mais pas vulgaire"<br /> <br /> En tout cas ça fait réfléchir à ne pas tomber en panne un soir de pluie :)<br /> <br /> Pour ma part, j'en garde un excellent souvenir car j'ai eu le privilège de participer à une fameuse "midnight movies"...
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