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7 juin 2017

DC Comics sort de l'ombre

A l'image du dossier sur le Marvel Cinematic Universe, voici enfin son équivalent du point de vue de DC Comics. Il ne s'agira pas de revenir sur tous les films produits par Warner et DC Comics depuis 1978, mais d'évoquer les prémices de ce qui deviendra le DC Verse. Soit revenir au début des 2000's avec son lot de projets avortés, de mauvaises passes et parfois des meilleures. Partons pour le DC Verse ! (attention spoilers)

  • La genèse en dents de scie du DC Verse

Au début des 2000's, Warner Bros et DC Comics subissent de plein fouet l'échec que fut Batman et Robin (Joel Schumacher, 1997). Pas forcément le raté commercial que beaucoup évoquent (228 millions de dollars de recettes totales pour un budget de 125, ce n'est pas un bide), mais loin des attentes du studio et dézingué par la critique et le public. La suite envisagée par Schumacher, avec Nicolas Cage ou Coolio (il dit avoir été auditionné et que c'est pour cela qu'il est dans Batman et Robin) en Epouvantail et un possible retour du Joker, est évidemment annulée. La même année, le studio fait appel au producteur Jon Peters (Batman) pour relancer Superman avec Kevin Smith au scénario, Tim Burton à la réalisation et Nicolas Cage en homme d'acier. Le projet avortera pour diverses raisons, notamment le désamour du studio pour le projet (voir Cuvée jamais faites). Pendant ce temps, la Chauve-souris essaye de revenir par divers projets. On parle de Darren Aronofsky pour une adaptation bien violente de Batman Year One (Miller, Mazzucchelli, 1987), puis de Clint Eastwood pour une autre autour de The Dark Knight Returns (Frank Miller, 1986), puis de la série animée Batman Beyond (1999-2001). La Warner trouve une sorte de compromis : réunir ses deux héros à succès dans un même film tout en restant dans la logique des précédents films.

Batman vs superman

"Batman VS Superman" immortalisé par son scénariste.

Wolfgang Petersen (L'histoire sans fin) a alors la lourde tâche de réunir ces personnages dans "Batman VS Superman" aux alentours de 2001-2002. Le script est signé par Andrew Kevin Walker (scénariste de Seven), avant d'être retouché par Akiva Goldsman auquel la Warner n'était visiblement pas très rancunière (il est le scénariste des Batman de Schumacher). Dans ce projet, Bruce Wayne voyait sa femme mourir d'empoisonnement à cause du Joker. Wayne et Clark Kent devaient s'affronter pour une question d'éthique du héros, de ce qu'il doit faire ou non avant de s'occuper du Joker et de Lex Luthor (*). Un point de vue pas si différent du film de Zack Snyder, puisque là aussi il y a la confrontation de deux visions de la justice. La Warner décide finalement de faire des reboots individuels (Batman Begins de Christopher Nolan et Superman Returns de Bryan Singer, après des projets avortés signés JJ Abrams, Brett Ratner ou McG) et confiant Troie à Petersen (2004). Le projet sera immortalisé par Akiva Goldsman dans Je suis une légende (Francis Lawrence, 2007) le temps d'une private joke visuelle. La Warner cherche également à féminiser un peu sa ligne super-héroïque. Projet datant déjà de l'ère Tim Burton et changeant régulièrement d'actrice-titre (Michelle Pfeiffer, Ashley Judd et enfin Halle Berry), Catwoman finit par voir le jour sous la direction de Pitof en 2004.

Superman Returns : Affiche

Superman returns, un retour en arrière un brin furtif.

Le français en parlait encore en 2015 à Vice (**): "Quand je suis arrivé sur le film, les mecs étaient complètement à la ramasse et le scénario était bancal. Ils ne savaient pas comment vendre le personnage. Catwoman, c'est simple : soit t'en fais une Fantômette pour les petites filles, soit une salope pour les plus grands. Il n'y a pas d'entre-deux. Durant le tournage je n'avais aucun pouvoir sur rien. (...) tu ne peux prendre aucune décision à cause des mecs au-dessus. (...) à la fin du montage, le film ne ressemblait à rien. On est donc repartis sur douze jours de retake à un mois et demi de la sortie du film." Catwoman est encore aujourd'hui un film qui fait horriblement mal au ventre. Particulièrement laid (même si Vidocq se révèle encore pire), souvent vulgaire dans sa manière de filmer son héroïne (voir citation), joué avec les pieds, bourré de CGI pour à peu près tout et n'importe quoi, aussi raccord aux comics que son scénario est vide... Le film ne réussit même pas à être rentable en accumulant péniblement 82 millions de dollars de recettes mondiales pour 100 millions de budget. En comparaison Elektra (Rob Bowman, 2005), sorti quelques mois après, a eu plus de rentabilité bien aidé par un budget beaucoup plus faible (56 millions de recettes pour 43 de budget).

Catwoman : Photo

Catwoman, un film qui reste encore en travers de la gorge.

Un coup dur empêchant DC Comics d'aller plus loin que Batman et Superman (ils avaient déjà essuyé un revers identique avec Supergirl de Jeannot Szwarc en 1984). Le projet "Wonder Woman" n'est pas mieux loti durant les 2000's. Produit par Joel Silver et devant initialement mettre en scène Sandra Bullock en Amazone (il était déjà question qu'elle soit Lois Lane dans "Superman Lives"), le film accumule les scénaristes (Joe Cohen, Todd Alcott et Philip Levens) jusqu'à l'arrivée de Joss Whedon en 2005. Le futur réalisateur d'Avengers tiendra jusqu'en 2007 au bout de sa seconde proposition de script, son approche ne plaisant à personne. Whedon en parlait ainsi en 2011 à Rookie Magazine: "[Wonder Woman] voyage dans le monde entier, elle est très forte et très naïve en ce qui concerne les gens et le fait qu’elle soit une déesse lui rendait très difficile la compréhension du monde extérieur, comme les guerres, la famine, les souffrances... Sa relation avec Steve [Trevor] lui permet de voir ce que ça fait d’agir en humaine, ce que ça fait d’être plus faible, quand vous avez toutes ces forces qui vous contrôlent et que vous ne pouvez rien y faire. C’était cette dualité qui était le concept central du film. Lui qui lui apprend à gérer son humanité et elle qui lui dit ’Ok, c’est bien mais on peut faire mieux encore" (3).

Wonder Woman

Wonder Woman, une héroïne qui a attendu 75 ans avant d'atteindre le grand écran.

Assez ironique quand on sait que le film Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017) jouera notamment sur la relation entre Diana (Gal Gadot) et Steve Trevor (Chris Pine) et sa découverte du monde des Hommes. Pendant ce temps, Batman retrouve ses lettres de noblesse avec une approche plus réaliste. Batman Begins (2005) imprègne son héros dans une ambiance post-11/09 cauchemardesque qui prendra d'autant plus de sens dans The Dark Knight (2008) et The Dark Knight Rises (2012). Dès lors, Batman ne sera plus un freak comme chez Tim Burton, mais un vigilant sauvant Gotham City de l'obscurité. Le tout dans un univers qui s'effondre grâce à des anarchistes et terroristes. A contrario, Superman Returns (2006) se plante à force de trop jouer sur la nostalgie (il s'agit d'une séquelle de Superman 2 de Richard Donner et Richard Lester). Le film a beau être sincère dans sa démarche (jusqu'à reprendre le thème de John Williams et le générique du film de Donner), il n'en reste pas moins hors du temps. Superman passe difficilement le cap des 2000's, n'apparaissant pas comme moderne en comparaison de Batou chez Nolan. Même s'il rentre dans ses frais, le film n'enthousiasme pas grand monde y compris la Warner. Le studio finit par laisse tomber sa suite devant mettre en scène Doomsday, toujours sous la direction de Singer et ironiquement baptisée "The Man of steel". 

The dark knight 

Affiche réalisée par Laurent Durieux.

On notera également Constantine (Lawrence, 2005), film pas forcément génial mais qui a le mérite de sortir du lot. Même si le ton crade du comic-book Hellblazer n'est pas forcément au rendez-vous (le film est toutefois Restricted), le film a le mérite de s'aventurer dans le pur fantastique et d'être un minimum divertissant. Un univers peu mis en valeur par DC Comics jusqu'à présent et que ce film permet d'exhumer avec sympathie. Le projet de réunir différents héros de DC Comics n'est pas abandonné et c'est ainsi qu'aux alentours de 2006 est annoncé le projet "Justice League Mortal". Christian 'Batman' Bale ne souhaite pas y être associé, tout comme Brandon Routh encore officiellement Superman à l'époque. DJ Cotrona (GI Joe 2) et Armie Hammer (The Lone Ranger) sont engagés pour incarner l'Homme d'acier et le Cape Crusader dans un univers parallèle. Il n'y avait donc pas de problèmes d'acteurs comme on pouvait le lire parfois à l'époque. Le reste du casting aurait dû être formé de Jay Baruchel (Maxwell Lord, businessman télépathe), Hugh Keays Byrne (le Martian Manhunter), Santiago Cabrera (Aquaman), Adam Brody (Flash), Common (Green Lantern), Megan Gale (Wonder Woman) et Teresa Palmer (Talia al Guhl). A la réalisation, on retrouvait George Miller, bien aidé par le succès d'Happy feet (2006). 

Justice League Miller (concept-art Aquaman)

 Concept-art d'Aquaman pour Justice League Mortal.

Justice League Mortal (storyboard) (1) 

Storyboard de Justice League Mortal.

Un grand amateur des galères de tournage (Les sorcières d'Eastwick, les deux derniers Mad Max) comme des projets maudits (Contact finalement laissé à Robert Zemeckis). Surtout un des réalisateurs australiens les plus influents de notre époque. Le film devait se baser notamment sur La tour de Babel (Mark Waid, Howard Porter, 2000). Lord et Al Ghul piratent Brother Eye, le satellite de surveillance de Batman et si possible des éléments permettant à la chauve-souris de battre ses amis de la Justice League s'il y a problème. Comme le suggère le storyboard ci-dessus, Superman aurait dû affronter Wonder Woman dans un combat titanesque. Tout est finalement stoppé par la grève des scénaristes de 2007. La Warner patiente un peu, mais laisse vite tomber quand le crédit australien est clôturé. Le projet est annulé définitivement au printemps 2008 et Miller reviendra aux aventures de Max Rockatansky avec le succès que nous connaissons. Alors que Warner et DC auraient dû être les premiers sur la réunion des super-héros d'une même écurie, ils annulent leur projet alors qu'Avengers (Whedon, 2012) vient juste d'être annoncé ! On ne pouvait pas aussi bien rater le coche. Alors la Warner tatonne et se retrouve à lancer une adaptation de Green Lantern avec un tâcheron aux commandes.

Green Lantern : Photo Blake Lively, Ryan Reynolds

Martin Campbell a beau avoir relancer avec brio la franchise 007 par deux fois (GoldenEye en 1995 et Casino Royale en 2006), il n'est pas un grand réalisateur dès qu'il en sort. La preuve avec ce film (2011) où le pauvre Ryan Reynolds se demande ce qu'il fait là entre deux mauvais effets-spéciaux. Pas étonnant qu'il s'en moquera le temps d'une réplique dans Deadpool (Tim Miller, 2016). Les moyens ont beau être là (200 millions de dollars tout de même), le film n'a pas les effets-spéciaux que nécessite un space-opera de cette envergure, à l'image du costume ridicule de Reynolds entièrement en cgi y compris son petit masque. Une origin story qui ne convainc jamais, avec des touches d'humour particulièrement gênantes, comme pour contredire les films de Nolan encore en production. Les scénaristes osent même la scène post-générique annonçant Sinestro comme possible méchant pour une suite. Manque de bol, non seulement le contexte est incompréhensible (il aurait peut être fallu montrer le côté obscur de Sinestro avant), mais la suite ne verra pas le jour suite à l'échec commercial du film. Warner et DC voulaient se lancer dans un univers partagés, ils n'auraient pas pu s'y prendre plus mal. Le DC Verse devra attendre et ce n'est pas le fiasco Jonah Hex (Jimmy Hayward, 2010) qui aidera. Pas que le pistolero à la balafre évidente soit connecté à l'univers, mais l'envie de DC d'aller voir ailleurs se plante une nouvelle fois. 

Jonah Hex : Affiche Jimmy Hayward

Script de Neveldine / Taylor (Hyper tension) remanié inlassablement, reshoots, acteurs dont le temps de présence diminue de plus en plus (Megan Fox doit avoir moins de vingt minutes de présence, montre en main), montage final durant moins d'1h20, effets-spéciaux improbables, histoire qui va trop vite quand elle ne s'attarde pas sur des banalités... Seul Josh Brolin semble croire en ce four aussi bien artistique que commercial, les autres ayant déjà compris dans quelle galère ils étaient. Le film ne sortira même pas en salles en France et aura droit à une version québécoise sur les DVD et BR. Quand Christopher Nolan décide de sponsoriser Zack Snyder, autre réalisateur pour Vertigo / DC Comics (300 et Watchmen), la délivrance arrive enfin.

  • Man of steel (Zack Snyder, 2013) : le héros qui sauva le DC Verse

Man of steel (bannière)

Bannière réalisée par Ken Taylor.

Suite au succès des Batman de Christopher Nolan, la Warner commence à croire en un retour de Superman sur grand écran avec un traitement plus sombre. Le studio convit Nolan à la réalisation, qu'il décline préférant rester à la production. Il installe néanmoins David S Goyer (déjà à l'origine de sa trilogie) au poste de scénariste en sa compagnie. Le choix du réalisateur ne plaît pas à tout le monde, Zack Snyder ayant le mérite d'attirer autant les louanges que les foudres. Cette fois-ci, l'adaptation sera plus libre que celle de Watchmen (2009), restant très proche du graphic-novel d'Alan Moore et Dave Gibbons (1986-87). Contre toute attente, Man of steel (2013) apparaît rapidement comme le premier film faisant partie de ce qui va devenir le DC Verse. Comme le Marvel Cinematic Universe, tous les films Warner / DC à venir évolueront dans un même univers. DC Comics se veut néanmoins catégorique sur un point : contrairement à Marvel (enfin à ses débuts), les séries qu'ils produisent ne font pas parties de ce même univers. Au diable, Arrow (2012-), Flash(2014-), Supergirl (2015-) et autres Legends of tomorrow (2016-). Une manière de rester cohérent et de voir où sont les priorités. Comme le film de Richard Donner (1978), le film commence sur Krypton mais ici rien du blanc immaculé servant de décors, ni de Marlon Brando avec une perruque impayable. 

Man of steel

 Lara Lor-Van contemplant la destruction de son monde.

Nous sommes face à un univers proche de la fantasy, avec des créatures volantes et d'autres qui ruminent (des plans entièrement composés de CGI, mais bien faits). On peut aussi observer que les costumes comme certains décors ont un aspect rappelant le travail de feu HR Giger, notamment la reine arachnide de Captain EO (Francis Ford Coppola, 1986). Une représentation qui n'est pas sans rappeler aussi certains costumes conçus pour "Superman Lives". Snyder nous dévoile un monde qui court à sa propre perte, entre une planète en pleine autodestruction et des militaires essayant de prendre le pouvoir. Les premières minutes du film montrent principalement un père (Russell Crowe) essayant de sauver son fils d'un monde où il n'y a plus aucun avenir. La dernière image que Jor-El verra n'est pas son adversaire le tuant (Michael Shannon correct, mais moins convaincant que Terence Stamp), mais son fils partant pour la Terre. De même dans ce magnifique plan large montrant Lara Lor-Van (Ayelet Zurer) contemplant Krypton en pleine destruction. On dit souvent que Snyder n'est qu'un bourrin, filmant des héros baraqués au ralenti ou en léger accéléré. On oublie pourtant qu'il est parfois capable de susciter l'émotion.

Man of Steel : Photo Dylan Sprayberry, Kevin Costner

C'était le cas dans Sucker Punch (2011) avec ses jeunes filles abusées, c'est encore le cas ici. On regrettera peut être dans cette introduction (et durant tout le film) une tendance à l'arrêt sur image, avec des zooms successifs sur un point particulier (chose que l'on retrouve encore un peu dans Batman V Superman avec un résultat un brin meilleur) On aurait davantage préféré un plan large que ce genre de zooms qui tiennent trop le spectateur par la main. L'introduction de Kal-El (Henry Cavill) peut paraître étonnante au premier abord, Snyder préférant le montrer comme un monsieur-tout-le-monde au lieu de montrer ses origines frontalement (elles apparaissent néanmoins en flashbacks). Néanmoins, le réalisateur s'amuse avec des raccords regards, un bus qui passe rappelant un accident, la tombe de Jonathan Kent (Kevin Costner que l'on n'avait pas vu aussi touchant depuis très longtemps) amenant à montrer sa mort tragique. Kal-El devient un personnage aux capacités folles, pouvant aussi bien sauver des gens que de les avoir contre lui (le passage du camionneur). Kal-El est avant tout un freak, terme qui apparaît pour la première fois pour qualifier Superman au cinéma. Le monde n'est pas prêt pour un héros avec de tels pouvoirs (thème encore présent dans BVS) comme le lui dit son père adoptif. Kal-El apparaît comme un personnage rejeté, qui fait peur (les militaires l'accueillent armes au poing) et devant contenir ses pouvoirs.

Man of Steel : Photo Henry Cavill

La scène où son père lui suggère qu'il aurait mieux fait de ne pas sauver ses camarades lors du crash du bus en est la preuve. Cela permet aussi de donner plus de dramaturgie au personnage, cantonné autrefois au héros débarquant pile poil au bon moment avec un sourire colgate. Au contraire de Batman qui se cache derrière un masque de chauve-souris, Kal-El dévoile son seul et unique visage lorsqu'il est en costume. Il est Superman, pas Clark Kent. Sur ce point, Snyder arrête avec une hypocrisie qui dure depuis la création du personnage. Le journaliste Clark Kent apparaît enfin comme une couverture et Lois Lane (Amy Adams qui en impose en journaliste pugnace) sait qui il est dès le départ. Plus question d'une Lois aveugle et amoureuse de la face héroïque d'un même homme. Henry Cavill est certainement la meilleure incarnation du personnage, sortant enfin du personnage terriblement lisse et devenant homme d'action. La première partie est surement la meilleure, évoquant les ressentiments d'un héros qui s'ignore et découvrant qui il est. La seconde partie montre une autre facette que votre cher Borat cherchait à voir depuis très longtemps : Superman qui se bat et violemment si possible.

MOS

Une chose qui pose un hic chez beaucoup de spectateurs, mais montrant enfin un Superman combatif, si possible avec d'autres kryptoniens. Un aspect invisible des précédents films, Sup se contentant avant tout de donner des coups dans le vide entre deux câbles. D'ailleurs pour ce qui est des dégâts, il s'agit du sujet même de BVS : doit-il payer pour avoir sauver les terriens d'une menace plus grande que lui, quitte à ce que cela amène à des dégâts colossaux ? Idem pour ce qui est du final menant à la mort de Zod. Beaucoup de spectateurs ont été choqué par le fait que Sup tue quelqu'un. On parle quand même d'un extraterrestre manquant de tuer toute une famille à coup de rayon laser. Sup le tue car il n'y a plus aucun moyen d'arrêter Zod, que ce dernier est prêt à tuer n'importe qui. De plus, on peut voir que Kal-El vit difficilement le fait de devoir tuer quelqu'un. Au final, en plus de redorer le blason de Superman, Man of steel montre le personnage tel qu'il aurait dû être représenté depuis bien longtemps: un freak prêt à se battre pour son prochain.

  • Le DC Verse se forme

Il s'est passé beaucoup de choses depuis la sortie de Batman V Superman (voir La Nuit et le Jour d'une même pièce s'affrontent enfin) et Suicide Squad (voir Un escadron suicide s'est perdu en chemin). Peut être trop. Il est désormais incertain de parler de dates ou de planning, tant le DC Verse est devenu un immense bordel en l'espace d'un an et demi. Si l'on excepte Aquaman qui est maintenu à décembre 2018, c'est pas moins de dix-sept projets qui ont été annoncé, qu'ils soient dans la line-up de départ ou rajoutés depuis. On peut ainsi commencer à avoir quelques craintes. Pas que les projets ne soient pas alléchants, mais à force de les accumuler, il se peut que certains ne se fassent pas, voire pire ne soient pas à la hauteur en raison des directives du studio. Il y a déjà eu des problèmes sur les deux films précités, que ce soit à cause de scénario ou de divers montages. Vu leurs succès, on pouvait penser que Warner laisserait un peu tranquille tout ce petit monde. C'est sans compter sur des départs, des remises en question et des projets qui s'accumulent plus que ne deviennent réalité. A l'occasion de la sortie de Justice League (Zack Snyder, 2017), recollons un petit peu les morceaux. 

JL

Comme évoqué plus haut, le premier film post-Justice League sera Aquaman de James Wan. Si Wan s'en sort aussi bien que les plans sous l'eau de Snyder vus dans les bandes-annonces de son nouveau film, il y a moyen d'avoir quelque chose de magnifique. D'autant que le réalisateur de Death Sentence aura logiquement beaucoup moins de problèmes à gérer que pour la dernière grosse production qu'il a signé (Furious 7, 2015). La compagne d'Arthur Curry (Jason Momoa) Mera, déjà présente dans Justice League, est incarnée par Amber Heard. Le mentor atlante de Curry sera joué par Willem Dafoe. Nicole Kidman incarnera la reine Atlanna, la mère d'Arthur. Le demi-frère d'Arthur Black Manta servira d'ennemi sous les traits de Patrick Wilson (Wan reste avec ses copains). Dolph Lundgren hérite quant à lui du rôle de King Nereus. Après c'est le flou intersidéral, les projets sont multiples, certains plus avancés que d'autres. Aux dernières nouvelles, il semblerait que Shazam et Suicide Squad 2 soient confirmés comme films post-Aquaman. Depuis quelques mois, le projet Shazam a bien changé. On sait depuis longtemps que The Rock a été engagé pour jouer Black Adam, némesis au héros qu'incarne un adolescent quand il crie "shazam". 

Mena

Amber Heard sur le tournage d'Aquaman.

Warner et DC lui ont accordé un film en plus de Shazam. On a appris depuis que l'acteur ne sera finalement pas de Shazam, mais introduit dans Suicide Squad 2 projet où on a bien du mal à voir ce que le personnage peut apporter. Shazam se voit offrir un réalisateur en la personne de David F Sandberg. Soit le réalisateur de Lights out (2016) et d'Annabelle Creation (2017), des films d'horreur n'ayant pas vraiment à voir avec l'univers plus familial de Shazam. Le jeune Billy Batson sera joué par Asher Angel, Zachary Levi (la série Chuck) a été engagé pour incarner Shazam. On se demande désormais qui sera le méchant du film, puisqu'il ne s'agira pas de Black Adam (on parle du Docteur Sivana peut être sous les traits de Mark Strong). Suicide Squad 2 avance doucement puisqu' après le départ de Jaume Collet Serra, c'est finalement Gavin O'Connor qui sera aux commandes. Un choix bien meilleur car entre les différentes bourinades de Collet Serra avec Liam Neeson et The Accountant (2016), votre cher Borat a fait son choix. Cara Delevingue ne serait pas de l'aventure, ce qui est évidemment une bonne nouvelle pour tous ceux qui ont subi sa prestation dans le film de David Ayer. 

SHA

The Flash fut lancé avec Seth Grahame-Smith (auteur d'Abraham Lincoln chasseur de vampires) à la réalisation, avant qu'il ne quitte son poste pour des divergences artistiques. Il a été vite suivi par Rick Famuyiwa (Dope). Bien que le duo Chris Miller / Phil Lord (21 Jump Street, The Lego Movie) soit encore crédité comme scénaristes du film (et peut être réalisateurs au vue de leurs déboires sur Solo : A Star Wars Story), le projet cherche un nouveau réalisateur. Certains bruits évoquent Robert Zemeckis ou Matthew Vaughn, mais à l'heure actuelle rien de confirmé. Le projet "The Flash" a surtout évolué en devenant Flashpoint, soit dans les comics un sacré bouleversement, provoquant plus ou moins une sorte de reboot général de l'univers DC. Un projet ambitieux compte tenu de la complexité de la chose. Toutefois, on peut penser que le projet initial n'était certainement pas Flashpoint et qu'il a évolué avec le temps. Aux dernières nouvelles, Gal Gadot rejoindrait le camarade Ezra Miller dans son aventure et Billy Crudup reprendra le rôle d'Allen Sr présent dans Justice LeagueThe Batman semble donner du fil à retordre à Ben Affleck. Alors qu'il était censé l'écrire et le réaliser, il a finalement jetté l'éponge pour le second cas.

N

Ba

Après des chaises musicales confirmant les problèmes de communication flagrants de Warner, c'est bel et bien Matt Reeves (les deux derniers opus de La Planète des singes) qui s'en chargera. Joe Manganiello a été confirmé dans le rôle de Deathstroke qui aura également droit à son propre film. Car oui, le DC Verse va aussi faire place à des films annexes sur Batman, avec le projet précité mais également deux films individuels mettant en scène Nightwing (ou Dick Grayson pour les intimes) et Batgirl (Barbara Gordon si tout va bien). Le premier sera réalisé par Chris McKay qui connaît bien l'univers pour avoir signé en début d'année le très référencé The Lego Batman Movie. Le second par Joss Whedon qui, après s'être cassé les dents sur le projet "Wonder Woman", revient chez DC Comics / Warner. Puis par la même occasion se sort du giron du MCU qui visiblement peinait à l'épanouir (on se souvient des problèmes rencontrés sur Age of Ultron). Dans tous les cas, ces deux projets permettront à DC de développer deux personnages qui n'avaient pas vraiment intéresser les réalisateurs, en dehors de Joel Schumacher (pour le résultat que l'on connaît). Au vue de ce qui a été dit à la Comic Con, Batgirl serait assez avancé pour être lancé en production l'an prochain. David Ayer compte bien rester présent dans le DC Verse avec Gotham City Sirens.

Suicide Squad

Il s'agira de mettre en avant Harley Quinn (Margot Robbie), mais aussi plusieurs autres demoiselles de l'écurie DC. Certaines rumeurs évoquent Poison Ivy ou Catwoman. Avec un réalisateur aussi particulier, c'est peut être le projet le moins rassurant du lot. On peut rajouter aussi un film autour d'Harley et du Joker (Jared Leto) et même une sorte d'origin story autour du psychopathe. On peut même dire que sur ce dernier il y a eu un sacré cafouillage, puisque plusieurs rumeurs ont évoqué que malgré la présence de Jared Leto dans le DC Verse, la Warner songeait peut être à prendre un autre acteur pour ce projet. Ce qui évidemment n'a pas trop plu à Leto pour des raisons évidentes (on ne prend pas un acteur dans un rôle sur plusieurs films, tout en prenant un doubleganger pour un autre). Pas trop de nouvelles des films Cyborg avec Ray Fisher et Green Lantern Corps, qui sont eux aussi sans réalisateur. A la différence que ce dernier a toujours été mis à part. Il se peut d'ailleurs que des Green Lanterns apparaissent dans les deux volets de Justice League (Snyder doit logiquement réaliser le second, wait and see...). Rien d'étonnant en soi puisque la plupart des Lanterns font partie de la Justice League dans les comics. Qui dit Corps, dit évidemment plus d'un Lantern.

GL

De quoi espérer de voir Jon Stewart et Guy Gardner, car il n'y a pas que Hal Jordan dans la vie. En espérant que ce film sera à la hauteur de l'univers impressionnant des Lanterns (le plus fou de DC Comics) et fera oublier la sinistre bouse de Martin Campbell. Justice League Dark ou Dark Universe (Warner risque de ne pas prendre ce titre, puisque Universal l'utilise pour son cycle dédié aux Universal Monsters) devait être réalisé initialement par Guillermo del Toro. Un film devant mettre en scène John Constantine, Xanadu, Swanp Thing ou encore Deadman. Del Toro est parti du projet en juin 2016, voyant que le projet n'avançait pas et il est logiquement toujours crédité comme scénariste. Doug Liman a ensuite été choisi pour le réaliser, mais comme souvent quand les projets s'éternisent, le réalisateur de La mémoire dans la peau a fini par jeter l'éponge. Visiblement, la Warner ferait les yeux doux à Andrés Muschietti qui a réalisé pour elle la réadaptation d'It (2017). Enfin, il y a un hypothétique "Man of steel 2" (Warner essaye de le refiler à George Miller, visiblement sans succès) et depuis la sortie du film en juin dernier, Patty Jenkins a été annoncé pour réaliser Wonder Woman 2

JLD 

Etant donné que le projet initial était de faire une trilogie avec l'Amazone, il n'est pas très étonnant de voir une telle annonce. Il s'agit d'un des rares films où on a une date de sortie crédible, puisqu'il est prévu pour novembre 2019 et devrait s'intéresser aux années post-Ière Guerre Mondiale de Diana Prince. L'avenir nous dira jusqu'où le DC Verse ira, en espérant vers un bel horizon. Ce que semble montrer la nouvelle présentation du logo DC Comics vue dans Wonder Woman (Jenkins, 2017), qui n'est pas sans rappeler le superbe générique de La ligue des justiciers (2001-2004).


Article initialement publié le 18 avril 2015. 

Mis à jour le 14 novembre 2017.


* Pour plus d'informations, voir ici: http://www.dcplanet.fr/64363-script-du-film-batman-vs-superman-2002-devoile

** Propos issus de: http://www.vice.com/fr/read/jean-christophe-comar-vidocq-interview-912

3 Propos issus de: http://unificationfrance.com/article17265.html

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Commentaires
B
Je reprends un peu tard l'échange, mais simplement pour t'en remercier. Au plaisir !
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B
Je suis très bien tes arguments. Juste une question néanmoins, as-tu découvert le Superman returns à sa sortie ? Car de le voir après expliquerait peut-être aussi ton ressenti, d'autant plus après Man of steel. <br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit, tu as sûrement raison concernant cette idée d'homme d'action. Quoique la scène de l'avion qui manque de s'écraser sans Superman comme ces hommes qui tombent des tours le montre dans l'action... Et d'un autre côté encore, de le montrer à côté de l'action (avant que les super-héros ne montrent réellement leurs muscles comme les héros américains des années 1980), donne au film une certaine logique compte tenu de la hantise post 11/09/01 que l'on ressent dans le film. Et non, Superman n'était pas là pour protéger Metropolis à cette date, comme Spiderman n'était pas là pour protéger non plus NY...<br /> <br /> <br /> <br /> Concernant Batman vs Superman, il me faut voir la version uncut qui paraît-il corrige bien des défauts... Je retiens une idée du film, c'est celle assez belle de ces dieux déchus.
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B
Superman returns est très réussi. Mal aimé, mais très réussi. Surtout à une époque où les super-héros étaient encore confiés à des réalisateurs possédant un peu de personnalité, entre Sam Raimi et Nolan donc... Je ne sais pas si "hors du temps" relève du constat subjectif, de la critique négative ou positive mais Superman returns comporte plus de qualités en matière visuelle que les Superman de Snyder. Snyder est balourd (voir sur Krypton toute la pesanteur du décorum et le maelstrom dans lequel il nous plonge, même si en soit montrer Krypton à l'écran n'est pas forcément une mauvaise idée). En revanche le Superman de Singer comporte plusieurs inventions visuelles ou des astuces et de belles idées de mise en scène. Même s'il réussit l'action, Snyder illustre plus platement.<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, la rattrapage de Marvel par DC se fait à grand peine, et je flaire le bâclage des futurs Aquaman et autres super-héros dernière fournée. Tu m'apprends quand même que Jeff Nichols co-signe le scénario et rien que ça, ça me rend très curieux !
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B
Je le trouve surtout très proche des films d'espionnage type Bourne. Les manigances du Shield = manigances de la cia. Et Cap apparaît comme un lanceur d'alerte que l'on traque. En dehors de la shaky cam je trouve aussi que les scènes d'action étaient vraiment bonnes et efficaces.
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T
Perso The Winter Soldier m'avait assez emmerdée, je l'avais trouvé très bavard... C'est ce que je redoute dans le prochain Captain America d'ailleurs...
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