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22 avril 2015

La résurrection de l'Homme sans peur

Devenu aveugle et orphelin durant son enfance, Matt Murdock combat le crime en tant qu'avocat le jour et en costume la nuit pour arrêter la corruption qui règne à Hell's Kitchen...

Daredevil (affiche)

En mars 2003 sort Daredevil (Mark Steven Johnson), adaptation événement du super-héros Marvel popularisé par Frank Miller dans les années 80-90. Si le succès commercial est au rendez-vous, il n'en reste pas moins que les chiffres sont décevants pour la Fox et les critiques sont très mauvaises (Ben Affleck se mangera même un beau Razzie Award des familles). Au lieu de mettre en place une suite, la Fox se met une épine dans le pied en lançant un spin-off sur le personnage d'Elektra. Mais cette fois, au lieu de n'avoir QUE de mauvaises critiques (qui seront encore plus assassines et légitimes que pour Daredevil), Elektra se tape un flop commercial pour le moins épique (plus de 56 millions de recettes totales pour un budget de 43!). La franchise s'effondre d'autant qu'entretemps les deux acteurs Bennie A et Jennifer Garner, mariés depuis, n'avaient certainement pas envie de remettre le couvert, lui attendant une reconversion à la réalisation pour arrêter de jouer dans des casseroles, elle pouponnant à raison tout en enchaînant quelques second-rôles (Juno par exemple). Le projet de reboot commence à être évoqué chez Fox vers 2009 et plusieurs réalisateurs se sont succédés notamment David Slade (qui laissera tomber pour réaliser le pilote d'Hannibal) et Joe Carnahan (pour une sorte de trilogie où l'on aurait navigué sur plusieurs décennies, un peu à l'image des récents films X Men). Mais la Fox ne fait aucun effort pour changer les choses (notamment pour ce qui est du budget comme de la classification) et perd les droits du Démon de Hell's Kitchen.

Daredevil (photo)

Un contre-exemple parfait au cas récent de Sony qui, tout en y perdant avec Spider-man dans le Marvel Cinematic Universe, reste dans le coup (une partie de la production du prochain film de Spidey pour 2017 est assurée par Sony). Pourtant Marvel Studios ne veut pas faire de film mais créer une série et si possible la ratacher à trois autres prévues pour les années suivantes (soit Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist), avant un crossover géant d'une saison nommé The Defenders. Le tout diffusé sur Netflix, la plateforme d'abonnements qui commence sérieusement à se faire un nom depuis plusieurs années (House of cards et Orange is the new black  sont des séries très en vue). Drew Goddard, lieutenant fétiche de Joss "Mr Avengers" Whedon, est nommé showrunner avant de laisser sa place à Steven DeKnight (également connu de Whedon vu qu'il a collaboré avec sur les séries Buffy contre les vampires, Angel et Dollhouse), tout en gardant le poste de producteur exécutif. Le tout était de savoir sur quel ton la Marvel allait traiter Daredevil, héros violent si l'en est à rapprocher dans un sens du Punisher et certainement pas synonyme de héros à édulcorer. Ce que faisait en soi le film de 2003, malgré des scènes très légèrement violentes et une photo très sombre. D'autant que d'habitude, Disney derrière oblige, les séries Marvel (soit Agents of Shield et Agent Carter) sont sur la network ABC et Netflix s'apparente davantage au câble américain, synonyme de plus grande liberté artistique, de langage et évidemment de violences.

Photo Charlie Cox, Rosario Dawson

Dès les premières minutes, le spectateur sait qu'il n'est pas face à du PG-13 et au grand dieu merci! Il y a ici une liberté de ton aussi bien dans la violence que dans la noirceur que vous ne retrouverez pas dans un film du MCU ou même dans les séries network de Marvel. Ce qui en fait pour l'instant le projet le plus adulte du studio et c'est une réussite indéniable. Réussir à retranscrire aussi graphiquement les aventures de l'Homme sans peur n'était pas une mince affaire et la plupart des réalisateurs présents sur la série ont gagné ce pari. Les combats sont violents, très souvent saignants, les os craquent, les têtes tombent, les balles fusent... Matt Murdock (Charlie Cox) n'est par ailleurs pas indestructible se faisant même soigner dès le second épisode. Wilson Fisk (Vincent d'Onofrio) tue. Daredevil n'est pas Captain America, il ne cicatrise pas et revient in extremis. Ainsi durant au moins trois épisodes, Murdock ne reprendra pas son costume. Les scénaristes dévoilent un héros faillible qui donne des coups, mais s'en prend également énormément et ses actes de justicier prennent des proportions énormes pour ce simple avocat aveugle. Pour ce qui est du passé de Murdock, il nous est raconté par petites scénettes servant de flashbacks tout au long de la saison. Alors que ce genre de séquences ressemble souvent à du cliché, ces éléments ont le mérite d'apparaître au bon moment comme des coupures nettes dans la narration. Un peu comme dans la bande-annonce où le personnage évoque ses pensées à travers des carrés. 

Ainsi certains passages montrent Matt avec la vue alors que dès l'introduction Matt subit son accident. Les scénaristes n'hésitent pas à aborder un personnage en particulier. (attention spoilers) Les deux premiers épisodes sont les plus émouvants puisqu'ils évoquent directement le père Murdock, ce boxeur voulant à tout prix avoir l'amour de son fils alors qu'il a la mafia jusqu'au cou. En deux épisodes, les scénaristes réussissent à en faire un personnage fort au même titre que ceux de Man of steel (Zack Snyder, 2013) avec Mr Kent. Sa mort n'en est donc que plus émouvante pour le téléspectateur, en tout cas bien plus que dans le film où la scène accumulait les ralentis foireux et une photo sombre cliché. Il y a une émotion palpable. Le septième épisode confronte à nouveau Murdock à ses origines puisqu'il introduit le personnage de Stick, maître d'arme du jeune Murdock après la mort de son père et lui ayant permis de devenir un combattant aguerri. Un personnage inexistant des adaptations (oui on peut aussi compter Elektra) qui permet à Scott Glenn de revenir avec un rôle fort, digne de son talent. Ce qui permet également le temps du plan final d'introduire la Main. Un élément qui prendra sens dans la seconde saison.

Photo

Alors qu'on pouvait penser que les flashbacks ne concernaient que Matt Murdock, il se trouve que des épisodes reviennent sur d'autres personnages de la série. Inévitablement, pour présenter le trauma psychologique qui conduit Wilson Fisk à être aussi brutal voire (et surtout) un psychopathe, il fallait bien un petit épisode pour aborder tout cela. Le huitième épisode est donc consacré à Fisk et autant dire qu'il est à l'image du personnage: lisse en apparence et une rage qui ne cesse de bouillonner à l'intérieur. Finalement Murdock et lui ont plus de points communs qu'ils ne le pensent chacun: ce sont deux êtres violents, faisant leur loi l'un comme vigilante, l'autre comme homme d'affaires véreux et souhaitant contrôler Hell's Kitchen (Murdock par la justice, Fisk en tenant la justice). Dans le dixième opus, alors que Foggie (Elden Henson) le précieux camarade avocat de Murdock et lui-même se rendent des comptes, on se retrouve face à leur rencontre sur les bancs de la fac, tout en dévoilant certaines premières interventions du Démon de Hell's Kitchen. Une amitié qui renvoie à certains passages de The man without fear (Miller, Romita Jr, 1994). L'oeuvre de Frank Miller sur ce personnage (certainement sa révision qui a le plus marqué ou en tous cas autant qu'avec le cape crusader de Gotham City) est palpable tout le long de cette première saison. Que ce soit par le flashback précité, mais aussi la Main (création originale de Miller) ou même le premier costume composé uniquement de vêtements et baskets noirs renvoyant à celui dessiné par John Romita Jr.

On dénombre aussi quelques inserts du Marvel Cinematic Universe comme un article de Ben Ulrich sur la bataille de New York ou le personnage faisant le costume final. Les hommes derrière Fisk expliquent d'ailleurs que c'est grâce aux dégâts d' Avengers (Whedon, 2012) qui leur a permis d'avoir la main mise sur les petits quartiers. Mais c'est relativement léger à l'image des Gardiens de la galaxie (James Gunn, 2014) pour faire le rapprochement direct. (fin des spoilers) Pas besoin de chercher longtemps pour voir que Daredevil par Netflix n'a rien à voir avec le Daredevil par la Fox. Il n'y a qu'à voir la caractérisation des personnages pour s'en rendre compte. On a déjà évoqué le gentil et le méchant, mais comment ne pas évoquer le cas de Ben Ulrich (Vondie Curtis Hall)? Vulgaire second-rôle incarné par Joe Pantoliano dans le film, il devient ici un personnage très proche de celui des comics. Un journaliste très droit devant faire face à une police corrompue le mettant en danger (le passage de l'assaut semble sortir de Batman Year One), mais aussi face à un patron de presse qui l'empêche de publier certains articles trop virulents pour le journal. On est donc plus que devant un second-rôle mineur, car il collabore aussi bien avec le cabinet de Murdock qu'avec l'Homme sans peur. Pareil pour les personnages de Foggie et Karen (Deborah Ann Wolf) immédiatement sympathiques et auxquels on s'attache très rapidement. Ils arrivent même à être émouvants. Ou le personnage de Wesley (Toby Leonard Jones), sous-fifre de Fisk (son seul ami aussi) très bien écrit. Sans compter que le casting assure. Il n'y a qu'à voir Charlie Cox et Vincent d'Onofrio (come back de première) parfaits en Daredevil et Fisk. Soulignons pour finir la mise en scène irréprochable de la série, ce qui s'est fait de mieux dans le MCU. Il n'y a qu'à voir le combat final de l'épisode 2 pour s'en rendre compte.

Photo

Dire que cette série est une réussite serait un euphémisme. Oubliez toutes les séries mettant en scène des super-héros, oubliez le film de 2003. Daredevil porte enfin bien son nom.

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Commentaires
T
Pourtant, outre le héros masqué, on retrouve, rien que dans la bande annonce, beaucoup du style d'Arrow, y comprit dans les scènes d'actions, et le journaliste de Mad avouait lui même que ce Daredevil y faisait beaucoup penser.
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T
Franchement, cette série ne m'attire pas du tout. Déjà, la bande annonce promet un spectacle bien calqué, voir trop, sur Arrow. Ensuite, l'article sur le dernier Mad précisait bien que l'accent avait été mit sur la partie judiciaire, alors qu'on parle quand même d'un super héros et pas d'une copie de New York Police Judiciaire.
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T
Bon vu que cette série a vraiment de très bons échos, je finis Unbreakable Kimmy Schimdt (sur... Netflix, youhouhou) et je me colle à celle-ci - Dexter saison 4, tu vas un petit peu attendre ! -
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V
Je ne suis pas trop série mais s'ils ont réussi à réhabiliter Daredevil, ma foie pourquoi pas
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N
j'ai eu de bons échos de cette série et je compte bien lui donner sa chance. Te donnerais mon avis dès que je l'aurais vu.
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