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28 avril 2015

Marvel scindée

Au cours des années 2000, la Marvel revient de très loin. En passe de passer à la casserole dans les années 90 à cause de mauvaises gestions (si bien que plusieurs personnages de son catalogue avaient fini vendu à divers studios pour des adaptations afin de renflouer les caisses), la maison d'édition a fini par se relever petit à petit (avec l'aide du vétéran Joe Quesada) à force de grands événements. Ce fut le cas notamment en renouvelant totalement son univers avec les séries Ultimate (avant que ces dernières sentent sérieusement la routine), en changeant Thor de bord tout récemment, avec le gros crossover House of M, le renouveau de Hulk avec les runs Planète Hulk et World War Hulk, la création de nouvelles BD Star Wars (merci Disney!) et surtout Civil War. Cette méga-série, certainement le plus gros succès d'édition de Marvel dans les 2000's, si bien que le
Marvel Cinematic Universe accueillera son adaptation en mai prochain. Un vrai bouleversement dans la chronologie Marvel et un de ses plus gros coups. Si DC Comics a eu le mérite d'avoir un beau reboot récemment, il n'a pas eu de réels grands runs (peut être La cour des hibous avec Batman mais ce fut trop long). Avec Civil War, la maison d'édition a su mobiliser ses lecteurs avec une fresque épique sur énormément de séries pour en faire un événement digne de ce nom. En France, on dénombre sept volumes: les classiques que l'on peut trouver partout et un autre volume nommé "Marvel Monster Edition: Civil War vol 1" (ne cherchez pas le volume 2), ce dernier étant difficile à trouver.

Les volumes sont un peu particuliers:

  • le premier abordant directement le run de Mark Millar et Steve McNiven
  • le second les numéros de Spider-man et Wolverine
  • le troisième les numéros l'événement dramatique qui scelle la saga
  • le quatrième les numéros mettant en scène les journalistes sur le front, ceux mettant en scène un coupable un peu trop parfait et des flics enquêtant sur des atlantes
  • le cinquième avec les X Men, les Young avengers face aux Fugitifs, l'Initiative et diverses histoires
  • le sixième avec les Fantastic Four, Iron Man et le Punisher
  • et le dernier volume avec les Thunderbolts, Deadpool, les Héros à louer et Miss Marvel.

En dehors du cinquième opus qui tourne quelque peu en rond, les autres volumes ont au moins des passages marquants voire sont essentiels. Les quatre premiers volets sont probablement les plus essentiels car abordent directement des parties importantes. Tout commence par une banale émission de téléréalité avec les super-héros New Warriors (pas très étonnant de Millar toujours sujet à taper sur des choses qui fâchent). Ces derniers se retrouvent dans une immense catastrophe où l'ennemi Nitro tue des centaines de personnes dans une explosion nucléaire. Une sorte de 11/09 du super- héros en quelques sortes. Le choc est violent et aura des répercussions colossales. D'un côté, le gouvernement américain demande à Tony Stark de lancer une loi de recenssement des super-héros afin d'assurer un entraînement aux jeunes héros mais aussi de mieux les contrôler. De l'autre, Captain America jugeant que la loi va à l'encontre de la vie de ses concitoyens et se faisant petit à petit une armée de résistants prêts à en découdre face aux forces du Shield et de Stark. Un combat entre sourds où chacun à ses pour et contre même si certains par moments sont bien pires. Stark croit dur comme fer que la loi permettra de sauver des innocents. Rogers qu'elle enlève des droits à ses compatriotes et juge fasciste que ceux qui ne sont pas d'accord soit traqué puis enfermé dans une prison de haute sécuritée.

 

Le plus ironique étant bien sûr que ces deux super-héros sont reconnus de tous: tout le monde sait que Stark est Iron Man et pareil pour Rogers en Captain America. D'où le fait que le conflit n'en est que plus croustillant et montre bien une guerre d'idéaux plus que d'identités. On remarque assez rapidement qui se trouve de chaque côté. Chez Stark, Peter Parker qui le voit comme un père d'adoption, Red Richards autre super-héros à l'identité dévoilée et trouvant ici un bon moyen d'exposer sa science et se doit de respecter la loi ou encore Miss Marvel croyant pleinement au recenssement. Chez Rogers, on retrouve le fidèle Faucon mais aussi énormément de marginaux comme Luke Cage et sa famille, Daredevil (homme de loi pourtant) ou même le Punisher (ce qui vaudra d'ailleurs un des passages les plus croustillants de la saga). En sachant que même le Shield semble chaotique: d'un côté Nick Fury se cachant avec un hologramme de l'autre Maria Hill ayant reçu les pleins pouvoirs et lançant les chasseurs d'encapés qu'ils fassent de bonnes actions ou non. C'est aussi en cela que le récit est fascinant, chacun a ses propres convictions mais certaines sont clairement aussi dangereuses que les pouvoirs de certains super-héros. Le récit tape sur les multinationales toutes puissantes profitant de catastrophes voire pire; un gouvernement de répression sévère à la limite du fascisme; des pressions sur les journalistes sur des dossiers brûlants; sur la violence des médias; et aussi le fait d'engager des criminels pour arriver à ses fins.

Les scénaristes n'hésitent pas à bouleverser les conventions et multiplient les points de vue intéressants. (attention spoilers) Le plus griffu des X Men ne participe pas au combat, ce qui ne l'empêche pas d'être impliqué via les atlantes de Namor ou Nitro qu'il traque sans relâche tombant sur des informations peu reluisantes. Son enquête signée Marc Guggenheim permet d'avoir un point de vue totalement extérieur sur des faits laissés en plan dans le run principal, permettant d'en savoir un peu plus sur les causes du drame. Parker commence à douter sérieusement de son engagement avec Stark et voit rapidement les inconvénients. Que ce soit un costume Stark Industries remplis de capteurs, le fait que ses proches soient mis en danger en raison de ses révélations, que Stark ne lui dit pas tout. Le personnage principal de Civil War est peut être bien Spidey car c'est lui qui risque d'y perdre le plus que ce soit en privé comme dans ses propres convictions. Et J Michael Straczynski a su s'en servir habillement, évoquant à la fois des événements vus dans le run de Millar, mais aussi des choses plus intimes. Les Fantastic Four sont également intéressants car il y a des frictions au sein même du groupe. Richards croit dur comme fer dans la loi et son discours à Parker à propos de son oncle est absolument saisissant. Son discours comme la réponse de Peter résument toute cette guerre civile: il vaut mieux parfois se révolter que rester immobile tel un pantin.

Johnny Storm finit par se faire agresser et sa soeur commence sérieusement à voir d'un mauvais oeil cette loi qui lui fait traquer des amis. Quant à Ben Grimm, il est totalement neutre et c'est ce qui lui donne un air plus intéressant que les fugitifs. Il ne prend pas parti mais le Shield essaye quand même de lui mettre des batons dans les roues. Miss Marvel est aussi un cas intéressant puisqu'elle est totalement convaincue que sa mission est juste. Son altercation avec une super-héroïne fugitive en est bien la preuve la plus formelle. Elle préfère mettre en prison une amie (si possible devant sa fille comme ça on donne l'exemple) plutôt que de remettre en question son patron. La violence de la série Miss Marvel de Brian Reed est assez incroyable tant dans le fond que dans la forme. On est vraiment ici dans une optique de traque immersive, où les faits et gestes sont scrutés avec une intensité folle. Dans la traque, évoquons aussi les Thunderbolts. Ces derniers, pas les plus sympathiques personnages de Marvel, sont désormais chargés de traquer les criminels afin... de traquer des super-héros fugitifs! Une aberrance totale qui remet encore plus en question les intentions de Stark et ses camarades. Comme de créer un robot Thor d'une violence sans précédent. Par ailleurs, le personnage de Speedball est très riche aussi, puisqu'en seul rescapé desNew Warriors il est lui-même considéré comme un terroriste s'il ne se recense pas.

Un véritable cercle vicieux qui montre bien l'envers du décor d'une loi fasciste et irrespectueuse. Autres victimes collatérales de cette guerre, les hommes et particulièrement les journalistes. Muselés, traqués, on se retrouve face à un récit très intéressant signé Paul Jenkins permettant de voir l'envers du décor et montrer encore quelques zones d'ombre supplémentaires. (fin des spoilers) On relèvera au cours des différents volumes plusieurs passages inutiles et à vrai dire tout le volume 5 en est la preuve. Le passage sur les X Men n'apprend absolument rien de plus sur le conflit et ne parlons même pas du crossover Young Avengers-Runaways qui ne raconte finalement rien d'intéressant. Cela aurait pu être fait dans un autre contexte, cela aurait été identique. Ne parlons pas non plus des petites vignettes avec divers personnages faisant clairement figuration. Reste néanmoins ce bon vieux Howard the duck (dans un dessin beaucoup trop cartoonesque voire pulp) qui fait des siennes dans un bureau de recenssement. L'épilogue est un vrai crève-coeur, drame en puissance où Ed Brubaker joue parfaitement sur l'espionnage avant de jeter le coup de grâce à son lecteur. C'est aussi cela Civil War: des moments forts qui marquent le lecteur avec virulence et dont il se souviendra. L'épilogue de Civil War en est bien un. A peine remis de cet événement, les personnages de la Marvel devront faire face à une invasion secrète qui se profile dans la série Héros à louer. Mais cela est une autre histoire.

Une saga charnière, épique et violente où les points de vue sont tous pour la plupart intéressants. 

PS: Voici une petite ébauche en rapport avec Civil Wa

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