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Cine Borat
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22 août 2015

Cuvée Gojira #1

La Cave de Borat va s'attaquer à une véritable icône du cinéma durant deux semaines. Crée par Inoshiro Honda en l'an 1954, Godzilla est rapidement devenu au fil des décennies un phénomène à part entière dans le cinéma japonais, puis mondial puisque Godzilla est devenu par la suite un héros de comics Marvel (cela n'a pas duré longtemps mais ce fut un grand coup pour sûr) et a eu droit à deux films américains. Votre cher Borat va dès lors revenir sur son histoire avec le plus grand des kaïjus avec King Kong (qu'il a notamment affronté dans le célèbre King Kong contre Godzilla d'Ishirô Honda). Tout commence inévitablement en 1999 (attention spoilers). Par le biais de diverses VHS de Columbia, nous étions tombés mon père et moi sur la bande-annonce du film de Roland Emmerich. Mon père ayant été tellement tenté (ce qui ne l'empêchera pas comme à son habitude de dire "c'était une véritable connerie") on lui avait alors acheté la VHS pour son anniversaire. Bien visible dans la vidéothèque, elle ne tombera dans un visionnage intensif qu'à partir de 2001 jusqu'à reconnaître des qualités pour le moins néfastes. Les goûts ne sont plus forcément les mêmes quand on a quitté un certain âge et ce Godzilla made in 98 en est un cas évident. Le projet d'un film américain adapté de Godzilla ne date pourtant pas des 90's.

Godzilla : Affiche Roland Emmerich

Déjà dans les années 80, le réalisateur Steve Miner (alors connu pour avoir réaliser les deux premières suites de Vendredi 13) se voit claquer la porte des studios hollywoodiens et ce malgré l'appui de la Toho. A partir de 1992, le projet revient sous Tristar avec trilogie à la clé. Les scénaristes Ted Elliott et Terry Rossio (dont un des projets phares à l'époque était l'adaptation avortée de John Carter par John McTiernan) sont engagés, puis Jan de Bont à la réalisation pour une sortie estivale en 1996. Mais Tristar rechigne à lui donner un budget imposant avoisinant les 120 millions (ce qui ne se faisait pas en 1994 mais se fera avec le bide colossale de Waterworld deux ans après) et il quitte le projet, laissant sa place à Roland Emmerich auréollé du succès fracassant d'Independence day (tout est dans le titre, rappelez-vous en) et change complètement le script initial. Le film a été un franc succès mais se fait dézinguer par la critique, mettant étrangement un terme à la production de la trilogie initiale. Bien que ce ne soit pas le premier cas de ce type, on peut toujours s'étonner qu'un film annoncé comme le premier volet d'une trilogie et cartonne au box-office se voit arrêter net dans ses ambitions. La fin ouverte avec le bébé n'en est donc qu'encore plus foireuse, annonçant clairement une sorte de "Godzilla 2: Son of Godzilla" (pas besoin d'aller très loin, les japonais l'ont déjà fait!) qui ne verra jamais le jour.

Godzilla : Photo Roland Emmerich

Emmerich change radicalement les origines du lézard géant dévoilé à travers du générique. Des essais nucléaires sont faits en Polynésie Française dans les années 60 par l'Etat français, faisant muter un lézard. Le nucléaire est toujours au centre de tout, mais l'époque est différente. De plus, on a bien du mal à comprendre le rapport entre Godzilla et les USA, d'autant plus que contrairement au récent reboot (bien plus logique sur ce point), le film se déroule dans la Grosse Pomme! En gros, notre lézard préféré serait passé du Pacifique Sud à New York en passant par le Panama. Pourquoi pas après tout, mais pourquoi NY et pas directement la Côté Ouest? La Grosse Pomme était certainement plus symbolique à cause de ses immeubles à détruire. Ce qui est évidemment le cas (pas aidé par des pilotes d'hélicoptères pas bien malins), mais la plus grosse partie du film se déroule au Madison Square Garden. On nous explique assez rapidement qu'il s'agit d'une femelle (avec la subtilité toute relative de Roland Emmerich) et qu'elle a pondu plein d'oeufs dans la célèbre salle omnisport de NY. Dès lors, on ne voit plus trop le lézard mythique (qui ne ressemble déjà pas à grand chose) pour laisser place à ses petits qui ont très faim. Plus qu'un film de science-fiction apocalyptique, Godzilla version 98 devient rapidement une sorte de survival sur la ville de NY avec comme point d'orgue tout le passage au Madison Square Garden.

 

On est donc assez éloigné des films japonais et encore plus des premiers volets. Dans le fond, Godzilla passe pour un très gros nanar mais qui laisse quand même un sacré arrière-goût désagréable. En cause des acteurs souvent désastreux (Matthew Broderick semble ailleurs, Hank Azaria fait le gimmick comique pénible, Doug Savant joue les GI Joe quand son supérieur Kevin Dunn, Maria Pitillo qui restera heureusement dans un certain anonymat par la suite), dont se sort quand même un peu mieux Jean Reno qui semble bien se marrer ("Prends un chewing gum ça fera plus américain!"), des effets-spéciaux pas toujours à la hauteur (encore une fois Godzi ne ressemble vraiment à rien et les japonais s'en fendront bien la poire) et un beau petit lot de scènes ridicules (à l'image du test de grossesse!). Mais c'est beaucoup moins irritant qu'un Independence day pour se faire une idée. Au mieux oubliable. Si, Tristar ne lance finalement pas de suite à son hit de 1998, elle en fait néanmoins une série que votre cher Borat regardait de temps en temps sur M6 quand il allait chez son oncle ou quand on a enfin eu la chaîne. Une série qui faisait suite aux événements du film américain en faisant du dernier bébé... le serviteur de la race humaine. Alors oui dis comme cela on revient à certains opus où Godzilla était devenu le sauveur des terriens, mais de cette manière non c'était juste pas possible.

Godzilla Jr devient en gros une bête de foire à la solde du bon gouvernement américain qui en fera bien sûr une sorte de GI Joe des monstres, affrontant divers monstres issus des essais nucléaires français. De plus, l'animation n'était pas vraiment à la hauteur et Godzilla avait le même look hideux du film. Cela n'aide pas du tout. La série s'arrête en 2000 après quarante épisodes. Pour donner deux contre-exemples parfaits de ce genre d'adaptations en série de films de Sony Pictures, Men In Black et Extreme ghostbusters étaient bien mieux lotis. Ce ne fut seulement qu'après le reboot et grâce aux multiples rediffusions sur la chaîne Ciné FX (qui désormais est retiré de l'abonnement familial je ne sais trop pourquoi) que j'ai commencé à m'intéresser aux aventures du grand Godzilla. Passons donc au reboot de Gareth Edwards sorti l'an dernier. Le reboot arrive dix ans après le dernier volet des aventures du lézard produit par la Toho. On ne sait trop pourquoi il a fallu attendre que les américains relancent la machine pour que la Toho produise un nouveau Godzilla (qui sortira l'an prochain avec le créateur d'Evangelion Hideaki Anno et le réalisateur de l'adaptation live de L'attaque des titans Shinji Higuchi), en tous cas Godzilla revient pour les 60 ans de sa création sur le sol américain.

Le film de Gareth Edwards est produit par Warner et Legendary qui ont l'année d'avant produit Pacific Rim de Guillermo Del Toro, qui est également un film de kaïju eiga. Del Toro a prouvé que l'on pouvait faire un pur film de kaïju sur la mode du blockbuster, alors pourquoi pas Edwards? Le réalisateur de Monsters (2010) revient à ce qu'il a fait sur son précédent film, quitte à prendre le parfait contre-pied de ce que l'on attend d'un film de kaïju eiga après Pacific rim. Si sa vision pose parfois problème (à force de ne rien montrer ou si peu, le film finit par passer à côté de grands combats, les scènes étant coupées parfois nettes par des flashs d'information empêchant tout intérêt pour l'action en cours), il n'en reste pas moins que le fait de prendre l'optique du film catastrophe à taille humaine est une très bonne idée. Le film fait la part belle au film catastrophe un peu à l'image de l'original d'Inoshiro Honda. Il n'en reste pas moins que les différents personnages sont trop fonctionnels: le père de famille soldat, son père veuf, sa femme infirmière, un docteur et son assistante, un général militaire. On n'avait pas forcément ce problème dans les opus japonais où les héros étaient souvent bien définis (à l'image du scientifique trouvant le seul moyen de tuer Godzilla dans le premier film, devant héros malgré lui du film).

Godzilla (couverture Empire)

On regrettera aussi la séquence étrange du pont où l'on ne sait pas trop où veut en venir Edwards (montrer l'incompétence de l'armée qui tire sur Godzilla et mettant en danger tous les civils présents sur le pont de San Francisco; ou maladresse scénaristique totale?). Si le réalisateur opte pour une approche catastrophe à taille humaine, il n'en reste pas moins qu'une fois qu'il faut sortir l'artillerie lourde, il y va franco. C'est aussi pour cela qu'il est dommage de ne pas voir plus Godzilla savater les deux MUTO. Le climax est en soi un bonheur puisque même s'il garde l'optique de mettre l'Homme au centre de cet apocalypse où des monstres immenses détruisent tout sur leur passage, il montre bel et bien par des plans larges ravissants, un affrontement dantesque. Godzilla est peut être plus gros que celui de la Toho mais il ressemble déjà beaucoup plus à l'original que ne l'était la créature designée par Patrick Tatopoulos en 1998. Visuellement il en impose et les MUTO aussi par la même occasion. Si les créatures sont plaisantes, le spectateur sera déjà plus intéressé par leurs affrontements. C'est aussi en cela que les films Godzilla ont toujours intéressé, même dans leurs exubérances, tout comme Pacific Rim. La définition de Godzilla correspond à celle de 1954: une créature de la préhistoire revenue à la vie suite aux essais nucléaires américains dans le Pacifique.

Godzilla : Affiche

Mais avec un ajout issu des volets qui suivront: Godzilla n'apparaît pas comme un destructeur comme dans l'original, mais comme un bienfaiteur de l'Humanité, les sauvant de leurs pertes. Avec avoir dégommé les MUTO, Godzilla sera applaudi par les américains présents à San Francisco avant de partir vers d'autres aventures qui l'attendent en 2018 toujours sous la coupe de Gareth Edwards, où il devrait affronter le papillon Mothra, le dragon à trois tête King Ghidorah et Rodan le ptérodactyle au cours de deux films. Comme je le disais, l'intérêt pour les aventures du lézard atomique s'est décuplé à la suite de ce dernier reboot. Ciné FX diffusant beaucoup de bandes bis, asiatiques ou autres comme ses collègues Action et Ciné Polar, il n'était donc pas étonnant de tomber sur différents opus de Godzilla sous l'ère de la Toho. Si je n'ai pas vu Godzilla contre Mecanik Monster de Jun Fukuda (1974) en entier, il n'en reste pas moins un beau morceau. Le film met en scène un robot ressemblant à Godzilla (le Mecanik Monster du titre ou MechaGodzilla) envoyé par des aliens ravageant le Japon avant que n'arrive deux créatures terrestres censés l'arrêter. Ces deux créatures sont Godzilla et King Caesar (une sorte de gros chien géant), sauf que ce dernier n'est pas là non plus pour jouer au gendarme et au voleur. Godzilla va donc affronter un robot et un kaïju à part entière pour sauver la Terre.

Un affrontement fantastique pour tout amateur de kaïju eiga où les coups sont évidemment donnés au ralenti pour souligner l'affrontement titanesque, mais aussi insister sur les détails. L'amateur de productions avec des cascadeurs dans un costume y trouvera son compte pour son plus grand plaisir. D'autant qu'évidemment le fun est au rendez-vous, d'autant que MechaGodzilla a évidemment un peu le dessus initialement puisque c'est une machine. Mais évidemment l'ami Godzi lui degommera ses petites pattes avant de sortir son cri légendaire. Je terminerais cette cuvée par Godzilla vs King Ghidorah de Kazuki Omori (1991). C'est un cru particulier puisqu'il joue sur le voyage dans le temps. On nous apprend par des gens du futur (dont les costumes sont dignes des sentaïs de l'époque, tels Sankukaï ou Bioman) que Godzilla a ravagé le Japon et qu'il faut empêcher son existence. Le problème étant que paradoxe temporel entraînant sans cesse un retournement de situation et l'ensemble se révèlera toujours néfaste. Les Futurians (c'est les noms des hommes du futur) ont beau liquidé (enfin ils croient) le lézard qui deviendra Godzilla, ils lancent des créatures qui deviendront le fameux King Ghidorah ce dragon doré à trois têtes! Et inévitablement Godzilla de se réveiller et de l'affronter avant de ravager le Japon!

Godzilla vs King Ghidorah : Affiche

Godzilla vs King Ghidorah aborde très bien tout cet aspect du voyage dans le temps, évoquant un futur inévitable et que modifier le passé engendre toujours une plus grosse catastrophe. King Ghidorah a été lancé par les Futurians et ce kaïju se fera un plaisir de semer le chaos. Comme Godzilla revient indéfiniment pour le détruire et prendre sa place. La dernière partie renvoie encore plus aux sentaïs puisque les héros commandent un Mecha King Ghidorah de l'intérieur. Le film devient alors un savoureux mélange entre anticipation, kaïju eiga et sentaï tout en évoquant le thème du voyage temporel (la boucle temporelle marche parfaitement). Le film fait aussi, comme bien souvent dans la saga, la part belle aux explosions en tous genres, que ce soit la destruction abondante de décors (ah Godzilla et les immeubles) ou des explosifs qui auraient tant plu à Michael Bay. Un bon cru récent pour sûr permettant de revoir un Godzilla pas très rassurant et annonciateur du pire. Allez à la semaine prochaine!

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Commentaires
B
En tous cas essaye de te le procurer. Au pire ça doit bien se trouver en vidéoclub.
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T
J'avoue ne pas être très calée sur ce sujet. Je n'ai vu que le film d'Emmerich (que je qualifierais de "sympathique nanar") et le tout dernier (même s'il a des qualités, tu connais déjà ma déception).
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V
Un créature mythique du cinéma. C'est dommage qu'avec les réalisateurs japonais talentueux qu'il y'a, pas un ne s'attaque à un nouveau Godzilla. Je verrais bien un Godzilla revu et corrigé par Shinya Tsukamoto.
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P
Des deux versions ricaines, mieux vaut tout de même la dernière en date même si, comme tu le notes, elle ne manque pas de ratés. En tous cas, j'adore cette photo de Godzi fin prêt à entamer un twist endiablé avec ses deux potes ! De quoi nous rappeler qu'on alors en pleine époque Casimir (notre Godzilla à nous). A quand un Godzilla tourné par Jacques Doillon, en effet ?
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A
Très intéressant, ce premier article consacré à Godzi. Des version Japonaises, je n'en ai vu qu'une, Godzilla Final Wars. J'ai vu quelques extraits du Fils De Godzilla, ça promet un sacré nanar. Par contre, j'ai vu les deux versions Américaines et ça confirme mon avis selon lequel les Américains devraient éviter de transposer un personnage dont la culture leur échappe. Le film de Roland Emmerich est peut être pas terrible, puisque c'est plus un Jurassic Park bis qu'un Godzilla, mais, la dernière version, c'est pire. Pourtant, les idées sont la, sauf qu'il aurait fallu prendre un réalisateur qui donne autant la place aux humains qu'aux créatures (on est dans Godzilla ou dans un film de Jacques Doillon ?).
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