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24 septembre 2015

Demain ne meurt jamais

Une adolescente découvre un pins l'emmenant vers un autre monde nommé Tomorrowland. Avec l'aide d'un ancien résident, elle va essayer d'y entrer définitivement...

Tomorrowland (affiche Imax)

Depuis 1999, Brad Bird a multiplié les projets ambitieux lui permettant de gravir les échelons importants. Longtemps resté dans l'ombre (animateur chez Disney, scénariste et réalisateur sur Les Simpson...), Bird s'est épanoui de manière certaine dans le long-métrage. Parler de la Guerre Froide à travers un robot alien; montrer des super-héros vieillissants; reprendre un projet et humaniser des rats; ou faire monter Tom Cruise sur la tour la plus haute du monde. Autant de défis animés comme live qui ont permis à Brad Bird d'asseoir sa réputation et sortir de l'ombre. Pourtant, Tomorrowland risque fort de ranimer le flop malheureux du Géant de fer (1999). Promotion quasi-inexistante (affiches simplistes comme photoshopées, bandes-annonces ne donnant pas non plus énormément envie) pour un budget conséquent (on parle de 190 millions de $), Tomorrowland paye le tribu d'un John Carter ou d'un Lone Ranger en leur temps (2012 et 2013), malgré une star à l'écran (George Clooney). Une preuve que Disney ne sait plus quoi faire de ses projets ambitieux (au contraire des films Marvel et bientôt Star Wars que le studio survend avec le meilleur attirail marketing possible), alors même que ce projet lui est intimement lié. A l'image de Pirates des Caraïbes de Gore Verbinski (2003) et Le manoir hanté de Rob Minkoff (2004), Tomorrowland s'inspire du parc d'attraction Disneyland.

À la poursuite de demain : Photo Thomas Robinson

Mais contrairement aux films cités, le film de Bird aborde la portion science-fictionelle du parc, la même où se trouve le mythique Space Mountain. Un sujet bien plus vaste que les délires alcoolisés de Tortuga et des têtes chantantes, permettant à Brad Bird et son coscénariste Damon Lindelof de faire ce qu'ils veulent et de jouer avec leur imagination. (attention spoilers) La mise en place de l'histoire est radicale, commençant comme une sorte de found footage (rappelons-le: vidéo retrouvée) avec Clooney devant la caméra et Britt Robertson qui lui répond hors-champ. On apprend donc assez rapidement que l'ensemble du film sera une série de flashbacks mais irrégulières. Un peu comme ces histoires que l'on raconte aux enfants, où le narrateur sait tout et que son interlocuteur lui demande sans cesse la suite. Nous verrons d'abord l'histoire de Frank (Clooney) avant d'être brutalement coupé pour laisser place à Casey (Robertson). Un montage qui joue sur le suspense, laissant certains mystères en suspens qui finiront par être révélés par la suite. Par exemple, il y a tout un blanc entre le moment où il découvre Tomorrowland (les années 50) et celui où elle le rencontre (de nos jours). Nous le verrons petit à petit par quelques scènes ou explications, mais à l'instant le mystère est net. On voit bien qu'il y a eu quelque chose pour que le personnage devient aigri et pessimiste. Tout cela tournera à la romance adolescente malheureuse entre un adolescent fou amoureux et une intelligence artificielle.

À la poursuite de demain : Photo Britt Robertson

Athena (Raffey Cassidy) sait parfaitement qu'elle est un robot, mais lui non et la frustration de ne pas l'avoir su lui a fait perdre la
tête. Athena est devenue par la même occasion aussi seule que lui, en étant bannie également de Tomorrowland. Un amour impossible qui n'aura eu aucun espoir dès le départ. A l'image du héros d'AI de Steven Spielberg (2001), le robot est coincé dans une éternelle enveloppe d'enfant alors qu'il ressemble à n'importe quel humain à l'oeil nu. Frank a vieilli physiquement avec les années, mais elle n'a pas changé. Juste la tenue est différente, passant de la jolie robe bleue 50's à une tenue à l'image de l'héroïne. Par la même occasion, il y a également une certaine vision de l'intelligence artificielle présente dans le film de Spielby mais aussi dans d'autres récits de science-fiction: le fait que le robot puisse avoir des sentiments. Athena a de l'intérêt et de la pitié pour Frank, c'est pour cela qu'elle le fait venir à Tomorrowland. Pareil lorsqu'elle fait venir Casey chez Frank. Athena a eu de l'amour pour Frank, il a été important pour qu'elle s'en souvienne en particulier. Casey n'a pas évolué dans le monde de Frank. Pour Frank, il y avait encore une forme de découverte (pas de conquête spatiale, écran tactile et autres joyeusetés technologiques), tout était encore possible. En comparaison, le monde de Casey est assez pessimiste entre les dérèglements climatiques et un chômage symbolisé par son père, homme venant de perdre son travail suite à la fermeture d'une centrale.

À la poursuite de demain : Photo Britt Robertson

 

Casey a beau être un espoir de demain, elle n'a pas forcément un avenir devant elle. C'est plus ou moins ce que souhaite aussi le personnage de Hugh Laurie. Durant tout le film, nous sommes face à une course contre la montre pour sauver l'avenir. Comme souvent avec Lindelof et ce depuis Lost, la trame réelle du film se délivre au fur et à mesure jusqu'à atteindre enfin Tomorrowland. On pourrait trouver cela retors, mais curieusement le scénariste ne laisse rien en suspens. Tomorrowland étant un "stand-alone movie" (un film qui peut se voir seul, sans besoin de passer par une franchise comme on aurait pu l'espérer sur John Carter d'Andrew Stanton), Lindelof a bien compris qu'il fallait aller directement au fait et pas faire n'importe quoi, comme ce fut le cas à un moment sur Lost ou sur Prometheus de Ridley Scott (même s'il ne fut pas directement responsable comme beaucoup l'ont dit à l'époque, oubliant le premier scénariste qui a posé les bases). Tout est résolu et le spectateur (comme le détracteur de Lindelof) ne va pas s'en plaindre. Au contraire d'un grand nombre d'oeuvres science-fictionelles récentes (souvent entre la quête de survie et une multitude de dystopies), Tomorrowland ne nage jamais vraiment dans le pessimisme. Ce film clairement rétro-futuriste (on est aussi bien dans une volonté de conserver le passé, comme le prouve le passage au magasin, que de construire un avenir inventif et beau) est d'un optimisme et d'un émerveillement fou.

À la poursuite de demain : Photo George Clooney, Raffey Cassidy

Il donne envie de rêver au spectateur et la bande-originale aérienne et grandiose de Michael Giacchino aide grandement. Certains trouveront cela trop nostalgique, voire vieux-jeu, mais cela fait du bien de voir cela dans un blockbuster de 2015. Oubliez l'aspect post-09/11 qui règne dans une grande partie de nos récents blockbusters (y compris chez Marvel). Brad Bird montre aussi que Mission Impossible: Ghost Protocol (2011) n'était pas un vulgaire coup d'essai. Sa personnalité se ressent jusque dans les thèmes
et la réalisation est réellement inventive et donne à émerveiller. Le début évoque magnifiquement Rocketeer de Joe Johnston (1991) avec son jeune héros et son jet-pack, les enjeux mystérieux prennent sens à l'écran par petites touches (entrée dans Tomorrowland par un tour de passe-passe, le sublime hommage à Jules Verne), contraste parfait entre le souvenir et le retour à la réalité, fusillade jouissive dans un endroit restreint, combat de robots dantesques alors qu'il est très tardif... Tomorrowland devient donc assez rapidement un des meilleurs blockbusters de cette année 2015 et pas seulement un bon petit film comme Jurassic World de Colin Trevorrow, un vrai. (fin des spoilers) On soulignera aussi la bonne tenue de la distribution, notamment l'épatante Raffey Cassidy. Hugh Laurie sort enfin de l'aspect Dr House quand Clooney pose un parfait air bougon. Robertson est très loin de l'âge de son personnage, mais elle s'en sort bien et surtout mieux que dans la sinistre série Under the dome.

À la poursuite de demain : Photo George Clooney, Hugh Laurie

Pour sa seconde incursion dans le cinéma live, Brad Bird signe un magnifique film retro-futuriste au bon casting et avec un visuel superbe.

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Commentaires
2
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est "magnifique" (les taquineries en ouverture ne fonctionnent pas) mais c'est un beau film qui donne à rêver d'un monde meilleur.<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, voici ma nouvelle adresse : http://poingcritique.wordpress.com. C'est le même blog, mais vu que j'ai voulu changer le nom, j'ai également changé l'adresse web.
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T
Tu connais déjà mon avis, je reconnais des qualités dans ce film (le casting assez bon, surtout Cassidy, un beau travail esthétique, un message pour une fois optimiste sur l'écologie etc... sûrement une démarche sincère de Bird) et c'est pour ça que je lui ai accordé la moyenne mais je n'adhère pas plus que ça, je me suis vraiment ennuyée, je trouve que le film met trop de temps à démarrer (pour ne pas dire qu'il ne démarre jamais), je l'ai trouvé vraiment dépassé, je n'aime toujours pas la musique de Michael Giacchino que je trouve lourde et la fin est vraiment niaise.
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N
Je l'ai découvert une première fois au cinéma et compte bien me le procurer en blu ray au plus vite (sortie prévu le 6 octobre)... je compte d'ailleurs bien l'aborder sur mon blog. En tout cas je rejoint ton avis, brad bird réalise vraiment une belle réussite et espères qu'il continuera sur sa lancé.
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