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7 octobre 2015

Jewel est morte, Jessica Jones non

Ancienne super-héroïne, Jessica Jones a ouvert une agence de détective privée...

Alias (couverture)

Au début des années 2000, Marvel se lance dans des labels de comics beaucoup plus matures que la marque mère. Si l'on connaît Marvel Knights avec Daredevil à l'heure Kevin Smith (Sous l'aile du diable, un des meilleurs runs de l'Homme sans peur) ou le Punisher époque Garth Ennis (la meilleure), on se souvient peu du label MAX. Alias fut la première série sous ce label et rien à voir avec les aventures de Sydney Bristow dans la série créée par JJ Abrams, même si la série télévisée et le comic-book ont commencé à l'automne 2001. Alias est une création originale de Brian Michael Bendis (qui a relancé Marvel en montant avec Mark Millar l'univers Ultimate à ses débuts) et Michael Gaydos, cette même création qui sert d'inspiration à la série Jessica Jones qui sera diffusée le mois prochain sur Netflix. De quoi se faire une idée avec cette série de comics écrite entre 2001 et 2005 et qui sera poursuivie par Bendis avec The Pulse (jamais sorti en recueil en France, mais cela pourrait changer avec la diffusion de la série). Votre cher Borat avait néanmoins connu le personnage Jessica Jones lors du run Secret Invasion (2008), puis Civil War (2006-2007). Alias se déroulant bien avant, une petite piqure de rappel était nécessaire et lire ce comic-book donne un regard singulier sur l'univers Marvel que le lecteur n'a pas forcément l'habitude d'avoir.

Alias (ouverture)

 

Jessica Jones, une héroïne qui aime fracasser les portes.

Alias n'a strictement rien d'un récit super-héroïque. Jessica Jones a beau être une super-héroïne, elle est à la retraite. On a beau voir différents héros phares de Marvel tels que Captain America, Ant Man, Luke Cage ou Spider Woman (qui devait initialement être l'héroïne avant que Bendis ne crée le personnage principal), rarement ils seront en action. Alias est un comic-book
particulier qui s'ancre dans la réalité Marvel, sans jamais passer par l'angle science-fictionel/fantastique cher aux récits de la maison d'édition. Bendis ancre son personnage dans un récit de pur polar et n'a pas besoin d'aller très loin, puisqu'il fait de Jessica Jones une détective privée. Les codes du film noir sont repris, Jones se retrouvant sur diverses enquêtes troubles, tout en ayant un penchant pour l'alcool et le sexe d'un soir (le second s'enchaîne souvent après le premier), à la différence que contrairement à d'autres récits, Jessica Jones n'est pas une femme fatale, ni une jouvencelle en détresse. La première case montre la porte d'Alias Investigation, trois pages après, elle est explosée par la tête d'un client violent. Le lecteur vient juste de rencontrer Jessica Jones, il n'a pas besoin de savoir qui elle est, en revanche il sait de quoi elle est capable. Une introduction excellente pour le coup, avant de voir dès la page suivante une photo d'elle en héroïne.

Alias (Luke Cage)

 

Luke Cage, les filles lui disent merci.

Le décalage est certain, mais l'héroïne veut oublier ce temps. Cela se confirmera d'autant plus lors du dernier arc Pourpre. Jessica Jones est un personnage traumatisé par son passé d'héroïne et ne compte pas remettre un costume. Elle a beau être pugnace, elle n'en reste pas moins une femme avec des failles. C'est aussi cela qui interpelle: le fait que malgré son statut, Jessica Jones pourrait être comme n'importe qui. Ses aventures sont banales: Arrêt sur image est une histoire d'espionnage avec photos à l'appui; Come home envoie Jessica Jones enquêter sur la disparition d'une adolescente dans un contexte sacro-saint douteux (l'Amérique, cette terre où le racisme n'existe pas même pas le jour du seigneur); et Mattie montre l'héroïne face à une des Spider Woman prise dans l'engrenage de la drogue. Bendis étoffe souvent le tout, en insérant des figures phares de Marvel dans ses intrigues. Captain America est pris sur le vif, Scott Lang et Luke Cage sont des amants notoires (Michael Gaydos ne nous épargne rien de ses parties de jambes en l'air, preuve que vous n'êtes pas dans un comic-book pour jeune public), Carol Danvers sa meilleure amie, Matt Murdock n'est jamais montré comme Daredevil (une sous-intrigue savoureuse montre même Murdock accusé d'être Daredevil en place publique!), Jonah Jameson paraît comme plus sensible qu'il n'y paraît et Ka-zar ose même la punchline "C'est pire que Shanna pendant ses règles!" (une blague qui ne fera pas rire tout le monde, mais que c'est drôle!).

Alias (Jessica Drew)

 

Vous ne trouvez pas que Spider-Woman a des faux-airs de Jennifer Connelly? 

Jones croise ces personnages de manière banale, comme pour insister sur le regard externe de l'héroïne sur le monde super-héroïque. Comme si tout ces événements paraissaient normaux pour n'importe quel citoyen. Ce qui n'empêche pas Jessica Jones d'être une héroïne à sa manière. Elle ne se voit pas comme tel mais le sauvetage de Maddy confirme son statut. Une héroïne de l'ombre, mais une héroïne tout de même. Bendis éclaire aussi le passé de son héroïne par deux arcs narratifs essentiels. (attention spoilers) Dans The secret origins of Jessica Jones, comme dans toutes les grandes séries de comic-book de la Marvel, nous avons droit aux origines de Jessica Jones dans un style très proche de Steve Ditko sur les premiers récits de Spider-man (ce dernier devenant ironiquement le premier amour de Jessica, tout du moins fantasmé). Jessica ne sera pas piquée par une araignée, ni irradiée par des produits toxiques comme Murdock, mais victime d'un accident de la route. Comme les cases qui suivront, les origines sont bien plus noires chez Jones que chez la plupart des héros Marvel: avec cet accident, elle a perdu toute sa famille, elle est seule survivante et le seul intérêt qu'elle a eu dans ce drame, c'est dans la découverte de pouvoirs pouvant la faire voler et une force indéniable.

Alias (origines)

Dès le passage de l'accident, Gaydos revient au style habituel tout en ayant quelques nuances (ombres moins présentes, couleurs plus chaudes). Le dernier arc véritable d'Alias, Pourpre, continue dans le passé de l'héroïne en la montrant encore plus vulnérable que possible. Dans ce sens Bendis va loin, montrant son héroïne manipulée par l'Homme Pourpre (adversaire notable de Daredevil) alors qu'elle était en costume. Gaydos laisse sa place au style plus symple mais ravissant de Mark Bagley (qui retrouvait Bendis, puisque les deux ont longtemps collaboré sur Ultimate Spider-man). Un passage assez glauque où Jessica devient ni plus, ni moins qu'un objet manipulable à toutes les envies de l'Homme Pourpre. S'il ne l'utilise pas à des fins sexuels (Jones nous dit qu'il préfèrait le faire sur des étudiantes, Bendis continuant dans le glauque à souer), il l'utilise pour divers méfaits et la dégrade. Bendis montre l'exemple type du héros traumatisé à vie et ne voulant pas reprendre du service à cause de cela. Dans d'autres histoires à suivre, le verdict sera identique: Jessica Jones ne remettra jamais son costume ou rarement, elle restera dans le civil dans les bras de Luke Cage. (fin des spoilers) La fin d'Alias est ouverte, laissant son héroïne vers un avenir certain que les amateurs de comics connaissent. De quoi avoir envie de regarder Jessica Jones  le mois prochain (quand on vous dit que le Marvel Cinematic Universe est plus excitant à la télévision qu'au cinéma).

Alias (Purple)

Un pavé permettant de voir Marvel à travers un oeil nouveau et la création d'une héroïne parfaite dans un savoureux univers de film noir.

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