Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cine Borat
Archives
Cine Borat
  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
8 novembre 2015

Cuvée back to 2015

Avant de commencer cette nouvelle cuvée de la Cave de Borat, il est bon de regarder le compteur. 

VOUS ÊTES PLUS DE 901 176 VISITEURS SUR CINÉ BORAT!

Je vous remercie donc chers lecteurs de rester encore fidèles après six ans de bons et loyaux services! Passons maintenant aux choses sérieuses (enfin pas trop, souvenez-vous vous êtes dans la Cave de Borat, lieu de débauche s'il en est dans la blogosphère). Vous en avez entendu parler partout le mois dernier: Marty McFly est enfin arrivé en 2015 et par la même occasion, on fête les trente ans de la sortie de Retour vers le futur. BFM TV réalise des sujets culturels (cela change des scoops morbides), Libération fait son mea culpa tout comme Première, les coffrets BR et DVD ont droit à de nouvelles éditions et évidemment des soirées-marathon furent réalisées en conséquence. Au point d'éclipser un petit peu la vraie actualité de Robert Zemeckis (la sortie de son nouveau film The Walk). On dit toujours que tout se passe à Paris, pourtant (et vous ne cessez de le constaster depuis de nombreuses cuvées), des choses se font dans la Lorraine pas si glacée de votre cher Borat. Le 21 octobre 2015, le Blogger Cinema Club organisait une soirée consacrée à la trilogie de Robert Zemeckis dans les locaux du TCRM Blida (un pôle de création à Metz). Au programme, les trois films avec un concert du groupe Morland Shaker (qui était plutôt entraînant avec un chanteur qui jouait sérieusement à Claude François, heureusement pas de panne de courant) entre les deux premiers films et bien d'autres choses.

123

L'équipe de choc de Griff Tannen (oui j'ai les cheveux peints en bleu).

041

042

La façade du lieu laissait place à une enseigne à l'effigie de l'incontournable Biff Tannen, avant d'entrer dans la salle avec vue sur les chaises où nous attendaient des tracs pour sauver l'horloge de Hill Valley et pour élire le maire. Une salle spatieuse nous attendait avec un grand bar tout au fond, où une télévision programmait en boucle des images de Michael Jackson, Ronald Reagan et l'ayatolah Khomeini comme dans le bar du second opus. Sur la gauche, il y avait la possibilité de faire des photos (qui plus est gratuites) ce que nous avons faits entre amis. Sur la droite des bornes d'arcades attendaient sagement les joueurs. L'occasion pour mon camarade Aymeric et moi-même de nous dégourdir sur le jeu-vidéo Hogan's Alley (1984), valant même quelques secondes de gloire sur la première grande chaîne de France (non, ce n'est pas une blague, nous sommes vraiment passés au 20h de TF1 la semaine dernière). Après avoir planter le décor, revenons désormais sur la trilogie Retour vers le futur. Prêt à revenir dans le continuum espace-temps? Go! (attention spoilers)

044

045

 

046

  • Retour vers le futur (1985): Une époque où Ronald Reagan était acteur et président des USA 

Retour vers le futur 

Affiche réalisée par Drew Struzan.

La première fois que Robert Zemeckis rencontre Steven Spielberg, il est le réalisateur de I wanna hold your hand (1978), premier film où il revient sur la beatlemania à travers le portrait de six fans désirant assister à leur tournée américaine. Spielby produit en compagnie de John Milius et ils donnent le poste de scénaristes à son collaborateur Bob Gale et lui sur son film satirique 1941 (1979). Spielby aide à nouveau Zemeckis avec La grande magouille (1981), mais encore une fois le flop commercial est là. Zemeckis et Gale ont alors pour projet un film sur le voyage dans le temps avec pour véhicule un frigo et un héros adolescent, mais aucun studio n'en veut (notamment Columbia qui voulait un film plus gourmand et croquant). Il faudra attendre le succès d'A la poursuite du diamant vert (1984) pour que le projet se concrétise avec Spielby à nouveau à la production. L'appui du réalisateur d'ET n'était pas une priorité pour le duo de scénaristes, en raison des échecs de leurs précédentes collaborations. Suite au succès de son dernier film (sans Spielby derrière), Zemeckis semble avoir plus de pouvoir et finit par revenir vers Spielby qui lance le projet chez Universal. Amblin est déjà une belle entreprise alors qu'elle n'a que quatre ans d'existence, avec à son actif Gremlins (Joe Dante, 1984) et Les Goonies (Richard Donner, 1985).

Retour vers le futur (2)

De plus, les locaux sont dans les studios Universal facilitant d'autant plus la mise en route du projet. A l'image des films évoqués, Retour vers le futur a beau être considéré comme un teen-movie (Marty McFly est un adolescent en fin de lycée comme ses parents en 1955), il s'adresse à tous les publics, soit une des raisons qui a fait et fait toujours son succès à l'heure actuelle. Le générique du film pose les bases. La scène se déroule dans la maison pleine de gadgets du docteur Emmett Brown (Christopher Lloyd) et parmi certains éléments, un macguffin est évoqué deux fois. On nous dit à la télévision qu'un stock de plutonium revendiqué par des libyens a été volé, avant de voir véritablement le stock bien caché chez Doc! Cette mise en place est simple, le spectateur ne savant pas encore l'utilité de cet élément, n'y fera peut être pas attention mais on le lui présente. L'objet devient alors important pour la suite, car il n'est pas présenté par hasard. Il est l'élément qui permet à Doc de voyager dans le temps, mais conduit aussi à sa mort avant le départ de Marty (Michael J Fox) pour 1955. On sait aussi par une coupure de journal que le manoir des Brown n'existe plus. Avant même que Marty parte en 1955, on fait déjà connaissance avec des faits qui auront un lien par la suite: le maire est afro-américain (personnage qu'il rencontre serveur en 1955) et l'horloge a eu un coup de foudre en 1955.

Retour vers le futur (photo)

Si le premier élément n'est pas essentiel, celui de l'horloge l'est beaucoup plus, car il sera au centre du voyage de retour. Sans la foudre, pas de retour vers 1985 et évidemment cet éclair a une toute autre signification à la fin du film. Le quotidien de Marty (évidemment court car il part le soir même) est montré le temps de deux séquences: la première montre la voiture de son père (Crispin Glover) bousillée par le fameux Biff Tannen (Thomas F Wilson); l'autre sa mère (Lea Thompson) racontant comment est né leur idylle. Comme le spectateur, Marty a bien du mal à croire que Lorraine Baines a pu tomber amoureuse du bénêt et faible George McFly. Y compris dans la scène du dîner où la mère alcoolisée raconte leur rencontre, alors que George s'en contrefout préférant regarder un épisode de série télévisée ! Le récit donné par Lorraine prendra un autre sens quand Marty sauvera George, alors qu'il venait de tomber de l'arbre où il regardait une fille se déshabiller! George n'était donc pas là par hasard comme le pensait Lorraine, il était juste en train de se rincer l'oeil ! De même, Marty découvre très rapidement que sa mère était loin d'être aussi innocente qu'on ne peut le croire. Idem pour l'oncle en prison que l'on verra bébé dans son lit à barreaux. Zemeckis et Gale jouent déjà avec les paradoxes temporels mais vont à l'essentiel. En sauvant son père, Marty s'est fait percuté par la voiture de son grand-père. Il n'y a donc pas eu de coup de foudre entre son père et sa mère et tout est à refaire.

Retour vers le futur : Photo Lea Thompson, Michael J. Fox

Lorraine, une mère bien moins timide qu'on ne le croit.

Il s'agit du seul réel paradoxe temporel du film et il est pourtant essentiel. Si Marty avait laisser faire son futur aurait été identique, sauf qu'en le sauvant, il met en danger sa propre existence et celle de ses frère et soeur. Marty se retrouve donc à être un entremetteur de ses propres parents. George apparaît comme un jeune homme timide et pas très doué qui va s'épanouir avec Marty. Comme Lorraine est une belle jeune femme amoureuse de son propre fils! Un merveilleux quiproquo (et particulièrement jubilatoire) qui sert tout le film avec subtilité, atteignant son paroxysme dans une voiture. De même, ce qui était un rendez-vous organisé pour que Lorraine tombe amoureuse de George devient une vraie leçon de courage, où George se révèle contre toute attente de manière spectaculaire. Marty est en soi un personnage principal bien particulier: il a beau avoir toutes les caractéristiques du héros, on n'a jamais la sensation qu'il l'est. Peut être parce que nous avons l'impression d'être lui, qu'il est comme nous un spectateur de l'amour entre ses parents... Bon sans être aussi bon à la guitare évidemment. Le choc des cultures est aussi de mise, même si Marty fait tout pour ne pas faire d'anachronisme. Manque de pot, il le fait mémorablement en reprenant Johnny B Goode de Chuck Berry (excellente prestation de Michael J Fox qui casse littéralement la baraque) devant un public pas encore prêt pour "un bon vieux rock bien rétro".

Retour vers le futur : Photo Crispin Glover, Lea Thompson, Michael J. Fox

George et Lorraine, un couple inattendu.

La scène la plus drôle en rapport aux anachronismes reste certainement celle où Doc demande qui est le président des USA en 1985. Comment voulez-vous faire croire à quelqu'un vivant en 1955 que le cowboy Reagan (dont un des films est programmé au cinéma de Hill Valley) est passé par la Maison Blanche? "Et en vice-président Jerry Lewis?!" paraît comme la plus jubilatoire des réponses. Quant à l'antagoniste, il est tout simplement merveilleux. Parfait abruti fini doublé d'un macho de premier ordre, Biff Tannen est un bonheur de méchant. Il est tellement parfait que l'on finit par l'adorer dans sa bêtise la plus crasse. Le moment où il se prend une branlée par George n'en devient que meilleur, car on ne s'y attend pas. Biff incarne la brûte par excellence et le voir être battu par un "faible" n'en devient que plus cocasse. La bande-originale d'Alan Silvestri est majestueuse, notamment son thème principal qui emmène son auditeur vers quelque chose de terriblement merveilleux. Quant à Power of love et Back in time (Huey Lewis and the news), ce sont de véritables tubes en puissance qui hanteront encore longtemps les ondes. Retour vers le futur nous a emmené dans les 50's en jouant sur la nostalgie, mais montre aussi bien une histoire d'amour improbable qu'une amitié à travers les âges entre un jeune guitariste et un scientifique à la DeLorean si particulière.

Retour vers le futur (photo) (2)

Biff, une mémorable banane.

Finalement en changeant le véhicule pour voyager dans le temps (toujours plausible si l'on se fit à Donnie Darko de Richard Kelly, puisqu'il faut un véhicule en mouvement et fait de métaux) et surtout pour éviter les polémiques (imaginez des gosses allant dans des frigos pour faire comme Marty), Zemeckis et Gale ont eu l'idée du siècle: prendre une voiture qui n'a pas marché. Résultat: on n'a jamais autant entendu parler de la DeLorean que depuis 1985. Comme dirait Doc: "Quitte à voyager dans le temps au volant d'une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule!"

  • Retour vers le futur 2 (1989): Le règne de l'héritier de Donald Trump et Tony Montana

Retour vers le futur 2

L'air de rien, Retour vers le futur est un raz de marée tel qu'il surprend même ses auteurs. Robert Zemeckis et Bob Gale se retrouvent avec une possible suite sur les bras, à cause d'une fin ouverte. Pourtant rien de prévu au départ, ce n'était qu'une vulgaire boutade. Doc revient du futur, part avec Marty et Jennifer (Claudia Wells) et fait même une vanne en disant que là où ils vont il n'y a pas de route, avant que la DeLorean fonce sur l'écran... en volant. Les deux scénaristes se mettent directement une épine dans le pied avec une telle séquence, car s'ils doivent faire une suite, ils devront partir de là. De film one shot, Retour vers le futur pourrait alors devenir un dyptique, puis finalement une trilogie (le projet étant trop long et dense pour être coupé). Bob Gale s'occupe dans un premier temps du scénario seul, Robert Zemeckis se lançant dans le défi frappadingue qu'est Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988) aux côtés de Spielby toujours. Gale ambitionne de partir en 1967, mais Zemeckis préfère revenir en 1955. Tous les acteurs reviennent sauf deux. Crispin Glover, déjà échaudé par la tournure de son personnage (il n'a pas accepté que la morale finale renvoie à quelque chose en rapport à la richesse), ne voit pas d'un bon oeil que son salaire soit plus bas que ses camarades et n'aime pas non plus la tournure que doit prendre son personnage. Il ne reviendra finalement pas.

Retour vers le futur 2

Idem pour Claudia Wells qui entraîne un changement d'actrice (Elizabeth Shue qui embrassait Tom Cruise entre deux cocktails), mais aussi un reshoot complet de la scène finale du premier film qui sert donc d'ouverture au second. Un véritable casse-tête qui se reproduira également au cours du film, puisque Michael J Fox a dû retourné toute la scène où il joue Johnny B Goode alors que le Marty actuel est en train d'interragir avec les potes de Biff. Un véritable tour de force à l'état pur, où Zemeckis réussit à incorporer les deux moments avec maestria. Idem pour ce passage où Marty est dans le bureau de Strickland (James Tolkan, le flic débile des Maîtres de l'univers) pendant que son père savate Biff en arrière-plan. Dès ses premières minutes, Retour vers le futur 2 nous emmène en ce fameux 21 octobre 2015 tant attendu des fans de la trilogie depuis 1989. Pour preuve, les scénaristes ont été assez imaginatif proposant un monde alternatif pour le moins amusant. Voitures qui volent, Michael Jackson comme Ronald Reagan prenant des commandes dans un bar 80's, des vêtements qui sèchent et se mettent directement à votre taille, les Nike qui se lassent automatiquement (un rêve personnel), l'overboard skateboard en lévitation, Jaws 19 (on a eu Jurassic World à la place), la pizza minute... Des idées du futur fun et cherchant à s'installer dans l'inconscient du spectateur, au point de devenir parfois des réalités.

Jaws 19

Jurassic World

Quand Jaws 19 est devenu Jurassic World...

Sauf que d'entrée de jeu, Doc nous annonce la couleur: la famille McFly va mal et on apprend rapidement les faits. Marty est devenu un banal employé suite à un accident (on apprendra dans le troisième opus que c'est lié à une poursuite avec Needles incarné par Flea), avec deux enfants (dont l'un est complètement à la ramasse). Son mariage avec Jennifer est raté et il vient de se faire virer à cause d'une mauvaise magouille. Zemeckis ne montre pas cela du point de vue du Marty de 1985 mais de celui de Jennifer, permettant à Marty de rester totalement vierge de ces faits dramatiques. De même, les paradoxes temporels qui vont s'accumuler tout le long de cette première partie de dyptique sont dus à une bêtise de Marty: s'il n'avait pas acheté l'almanach, Biff n'aurait pas pris possession de la DeLorean pour changer son passé. Dès lors, Zemeckis et Gale donnent lieu à un festival de paradoxes merveilleux où Biff finit par devenir la star du film. 1985 change subitement, devenant un univers post-apocalyptique où le quartier résidentiel de Marty devient un véritable champ de bataille. Strickland s'arme d'un fusil pour faire la guerre aux pilleurs voulant sa peau et surtout Biff est devenu Donald Trump dans toute sa splendeur! Physiquement le portrait est identique et ne parlons même pas du capitaliste vomitif (l'hôtel avec sa façade ressemblant à un casino de Las Vegas).

Biff Trump

Finalement Donald Trump n'a pas changé entre 1985 et 2015. 

Manque plus qu'il soit raciste et on atteindrait des sommets. Mieux, les scénaristes se payent même Scarface (Brian de Palma, 1983) avec la femme de Tru Biff (qui n'est autre que Lorraine), dont la poitrine est refaites à l'excès et se soulant autant qu'elle se repoudre le nez de la même manière que Michelle Pfeiffer pour oublier sa sinistre existence. Puis évidemment il y a ce passage merveilleux du jacuzzi auquel se rajoute deux belles pépés! Biff est devenu ce qu'il a toujours rêvé: l'almanach l'a rendu riche, il a la femme qu'il a toujours rêvé d'avoir, il est un des hommes les plus puissants des USA, il ne lui manquerait plus que la présidence (Trump like jusqu'au bout). Qu'il soit toujours un abruti fini ne change rien, il est un homme de poigne et au détour d'une conversation, on apprend que le frère de Marty a fini à l'asile, que sa soeur est couverte de dettes et que Marty lui-même devrait être à Genève dans un pensionnat! Mais mieux, Biff a tué George pour épouser Lorraine, rendant le personnage encore plus bête et cruel. Thomas F Wilson voit son personnage grandement évoluer dans le meilleur, passant de brute épaisse à centre de l'attention et évidemment il faut réparer cela. Zemeckis et Gale auraient pu faire un banal copier-collé du précédent volet, sauf qu'ils étoffent la mythologie de ce qui deviendra une trilogie. Revenant pile poil au bon moment, Doc et Marty suivent Tannen à la trace pour mieux lui prendre l'almanach.

Retour vers le futur II : Photo Robert Zemeckis

Quand l'inconscient Biff rencontre la sagesse Tannen.

Evidemment, tout cela serait plus facile si les scénaristes n'accumulaient pas les coups de théâtre de plus en plus détonnants, permettant un suspense monumental autour d'un tunnel. La course-poursuite n'en devient que plus jouissive en montrant un affrontement titanesque entre Marty et Biff. Pour le Biff de 1955, il n'est que le mec qui a bousillé sa voiture, pour Marty, il est celui qui a tué son père et pourrait possiblement ruiner sa vie. Un combat d'égos où il est définitivement temps de laisser l'année 1955 là où elle était à la fin du premier opus. Au contraire de celui du premier opus qui était involontaire, le cliffhanger final de Retour vers le futur 2 annonce directement sa suite. Alors que l'on pense assister à une tragédie (Marty pense que Doc est mort avec la destruction de la DeLorean suite à un éclair) pluie à l'appui, une nouvelle arrive: Doc est non seulement vivant, mais il est en pleine époque du Far West. Le montage pousse même le bouchon plus loin en incluant ni plus, ni moins qu'un teaser du troisième opus (Matrix Reloaded fera la même chose avec Revolutions). Malgré ce côté coupé en deux, ce second opus s'impose comme une sorte de stand-alone une nouvelle fois. L'intrigue en place durant le film prend fin à la fin et le final permet juste d'enchaîner directement sur la conclusion définitive.

1955

Il n'en reste pas moins que ce deuxième volet est peut être le meilleur opus de la trilogie, probablement par la complexité de son script et son utilisation parfaite des paradoxes temporels. Rares sont les suites directes utiles ou se démarquant de leur aîné. Retour vers le futur 2 en fait partie.

  • Retour vers le futur 3 (1990): Un temps où Clint Eastwood n'avait pas les foies

Retour vers le futur 3

Tourné en même temps que le second volet pour une sortie six mois plus tard, Retour vers le futur 3 est forcément attendu au tournant. Plus que le premier film, le second opus se terminait sur un cliffhanger mémorable. La perspective de voir à nouveau un film différent aussi (le premier était une romcom et le second une sorte de thriller entre les époques). Le début nous replonge en 1955, reprenant la scène de fin du second opus pour mieux enchaîner après le générique sur la maison Brown. Marty et le Doc de 1955 auraient très bien pu passer outre que le Doc de 1985 soit resté au Far West, puisqu'il se dit heureux. Sauf que le scientifique a droit à une belle pierre tombale à son effigie pas loin de la DeLorean retrouvée. Marty ne cherche pas à aller au Far West, il part en mission de sauvetage, comme Doc l'aurait certainement fait pour lui. Il ne s'agit plus de changer le continuum espace-temps, mais de sauver un ami. C'est là toute la différence avec les précédents opus. Marty se retrouve donc à Hill Valley en 1885, l'occasion de croiser ses ancêtres (Michael J Fox prend les traits de l'ancêtre aux côtés de Lea Thompson), de retrouver son ami et faire connaissance avec le Tannen de l'époque. Présenté dans le mini-film présent à l'entrée de l'hôtel-casino dans le second opus, Molosse Tannen est à l'image de ses deux descendances: violent, frappadingue et d'une bêtise sans fond.  

mOLOSSE

Surtout que depuis le second opus, on sait aussi que les Tannen sont sans scrupule et n'hésite pas à vous tirer dans le dos quand votre tête ne leur revient pas. Molosse est peut être le pire de tous, car sa bêtise est dangereuse et entraîne une imprévisibilité certaine dans les affrontements. La preuve se trouve dans son affrontement avec Marty en fin de film, montrant toute la lâcheté du personnage (il tire avant même d'avoir fini de compter). La science-fiction a finalement peu de visibilité dans cet opus (même si l'inévitable passage du voyage dans le temps est longtemps préparé par nos héros), Zemeckis laissant surtout place au western, genre qu'il ne cotoiera qu'une seule et unique fois (si l'on enlève l'introduction de Romancing in Stone). Un véritable hommage au genre et particulièrement à la vision italienne. Pour preuve, la vision des années 50 du cowboy est parodiée par la tenue de Marty choisie par Doc. Haut coloré, chapeau melon, pantalon rose... On ne pourrait pas trouver une cible plus facile. Se basant en partie sur la Trilogie du dollar (Sergio Leone, 1964-66), Marty arbore donc le poncho de l'Homme sans nom et se baptisera même Clint Eastwood en conséquence (Marty reprend même la réplique "Fais moi plaisir!" venant de Sudden Impact). Mieux, le passage de Pour une poignée de dollars où Eastwood prend un gilet pare-balle d'occasion (que l'on pouvait déjà revoir dans la scène du jacuzzi de Retour vers le futur 2) est repris lors du duel entre Marty et Tannen. 

cLARA

Pour Zemeckis, c'est également l'occasion de confronter Emmett Brown à l'improbable, ce que la science ne peut résoudre: l'amour! "Vieux garçon" par excellence, Doc est montré comme un amoureux transi auprès de Clara Clayton (Mary Steenburgen), une institutrice débarquant à Hill Valley. L'occasion d'un nouveau paradoxe temporel comme les scénaristes ont désormais l'habitude de nous offrir: en sauvant Clara du pont, Doc a évité que le pont construit par la suite soit baptisé "pont Clara Clayton" en hommage à l'institutrice décédée! Même si le paradoxe est moins fort, il est assez similaire à celui qui a conduit Marty à réunir ses parents dans le premier opus. Un romantisme qui n'a rien de trop fleur bleu, Zemeckis se voulant assez sobre dans sa romance même s'il joue des clichés. Inévitablement, Doc aura un passage à vide suite à une rupture de courte durée quand Clara partira à la poursuite de l'amour de sa vie, au point de courir après un train. Les clichés habituels de la romcom, ce qui n'empêche pas la pilule de passer à merveille (Forrest Gump aura droit à la même attention avec la relation entre Forrest et Penny). Comme dit plus haut, si Marty part en 1885 ce n'est pas lié à une envie mais parce que son ami est menacé de mort. Ce détail renforce d'autant plus l'amitié entre les deux personnages principaux de la trilogie, duo aussi atypique que complémentaire.

Marty et doc

Avec Doc, Marty s'est sorti de la routine et a vécu une aventure qu'il n'oubliera jamais. Quant à Doc, il a trouvé en Marty un compagnon de route dans ses aventures à travers le temps. La photo prise devant l'horloge symbolise beaucoup au final. Ce sera la dernière trace du duo ensemble, mais aussi le symbole de leur amitié. Le final est d'autant plus déchirant que Doc vient voir une dernière fois son ami avant de partir vers d'autres aventures temporelles en compagnie de Clara. Il donne l'excuse qu'il a été cherché Einstein, mais s'il vient à cet endroit précis où est Marty ce n'est pas pour rien. Là est la différence entre toutes les franchises de la même époque: on ne peut pas la continuer et faire un remake (et dieu sait qu'Universal en rêve) n'en serait que plus écoeurant. Retour vers le futur est l'une des rares trilogies qui a une conclusion digne de ce nom, s'arrêtant de la plus belle des manières. Il n'y a pas de suite possible. Doc part toujours plus loin dans le temps vivant le grand amour avec Clara; comme Marty va vivre son futur avec Jennifer. Universal a voulu une suite, ils en ont eu deux pour le prix d'une. Manque de bol pour eux, ils ont eu aussi une conclusion. Il y a bien eu une série animée (1991-92), mais rien de forcément intéressant. Ce qui fait beaucoup ricaner Robert Zemeckis et Bob Gale (et nous de même), détenteurs des droits de la trilogie. Le reboot ou le remake n'est pas pour demain la veille et on peut leur dire mille merci pour nous avoir fait vivre cette aventure unique à travers le temps.

  • BONUS

Voici le fameux plan issu du journal de TF1 (il faut bien vous faire rire un peu et puis logiquement vous allez me reconnaître) et par la même occasion, ma reprise de l'affiche de Retour vers le futur 2 réalisée par Drew Struzan que j'ai faites le 21 octobre dernier. Allez à la semaine prochaine!

122

Publicité
Commentaires
A
à 2flics : pour moi, ça ressemble à un épisode d'adieu, une façon de remercier les fans, mais sur le fond comme sur la forme, ce 3e chapitre reste très dispensable
Répondre
A
en fait, je rejoins l'avis de 2flics concernant le 3e, qui se contente justement de jouer sur la carte de la nostalgie. En dehors de cela, pas grand-chose à retenir...
Répondre
2
Même si j'ai une légère préférence pour le second opus, j'apprecie finalement de manière égale ces trois épisodes. Même le trois, qui joue à fond la carte de la nostalgie.
Répondre
A
à borat : c'est un dernier volet qui ressemble à un hommage aux 2 premiers. S'il est honorable, je le trouve assez dispensable en fin de compte
Répondre
B
Mais ne trouve tu pas que c'est une bonne conclusion?
Répondre
Publicité