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Cine Borat
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21 juin 2016

Punk animé

Un groupe de rock est kidnappé par un mystérieux manager pour être ramener sur Terre. Un ranger de l'Espace part à leur recherche..

Interstella 5555 : affiche

Comme chaque année depuis un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, le 21 juin est synonyme de sommet pour les Négresses vertes. Voilà l'été et nous pouvons enfin apercevoir le soleil entre deux averses. Plus sérieusement, c'est aussi l'occasion de fêter la musique. L'an dernier, nous étions revenu sur le dernier opus des Daft Punk, Random access memories (2013). Nous allons remonter le temps, au début des années 2000 pour être précis. Votre cher Borat attendait les NRJ Music Awards (ne jugez pas votre blogueur préféré, il était jeune, insousciant et amateur de chocapics -NDB) et comme chaque année, il entendait particulièrement le One More Time des punks de l'électro. Le morceau ouvrant l'album Discovery (2001) que votre interlocuteur n'a jamais acheté, au contraire d'Interstella 5555 (2003). Plus qu'une compilation de clips-vidéo (ce qu'il aurait pu être à l'image du nazebroque Moonwalker), il s'agit d'un véritable film avec une narration. Les Daft Punk sont coutumiers du cinéma depuis leurs débuts. Pour preuve, les clips Da Funk et Around the world réalisés par Spike Jonze et Michel Gondry (1997), deux des clippeurs les plus remarquables des 90's. Par la suite, Thomas Bangalter s'est régulièrement invité au cinéma chez Gaspar Noé (il a bossé sur l'ost d'Irréversible et sur les effets sonores d'Enter the void). 

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Le duo a depuis réalisé l'ofni Electroma, sorte de road trip où ils jouent leur habituel rôle de robots (2005); avant de s'attaquer à la bande-originale de Tron Legacy (2011) avec succès. Interstella 5555 est né de diverses collaborations entre la France et le Japon. Très rapidement, le projet d'un film entre en production en même temps que Discovery en association avec Cédric Hervet. La production animée commence en début 2000 en collaboration avec Leiji Matsumoto, créateur d'Albator (1977-79). Le mangaka a travaillé sur le character design, au point que l'on a vraiment l'impression de voir une création originale, alors qu'il n'est impliqué que dans ce domaine. Stella ressemble à la plupart de ses héroïnes, Baryl se retrouve à un moment avec le costume d'Albator... Même si le dessinateur a finalement fait peu de choses sur le film, il porte sa marque. Pour ce qui est de l'animation, elle est réalisée par les studios Toei qui ont adapté une bonne partie des shonen des 80's-90's (notamment Dragon Ball). Si au départ des clips sont diffusés, c'est finalement un film d'un peu plus d'une heure qui sort dans les salles françaises en mai 2003. Comme évoqué plus haut, le film a une véritable histoire sous ses allures de film musical muet. Les personnages ne parlent pas (comme le veut le type de film, ils parlent mais on ne les entend pas), peu d'effets sonores, seulement la musique des Daft Punk en fond sonore. 

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Interstella 5555 de Kazuhisa Takenouchi n'est pas un film exceptionnel, ni un classique de l'animation. On le citera probablement pas dans les derniers grands films musicaux. Il n'en reste pas moins une expérience plutôt intéressante et permettant une seconde lecture potentielle à l'album Discovery. Si vous aimez l'album, il y a de fortes chances que le projet vous plaise, compte tenu de son illustration de qualité. En revanche, si vous attendiez un peu plus de la collaboration entre les ambassadeurs de la French Touch et de l'animation japonaise, vous ne risquerez pas de le retenir longtemps. En soi, l'album n'est pas sans défaut, livrant des sons souvent répétitifs et on relève déjà une tendance à la longueur. On le voit particulièrement sur le dernier titre Too long, long justement d'une dizaine de minutes. Si en milieu de titre le duo se réveille un petit peu, il apporte une conclusion bien peu addictive par rapport aux précédents titres. Si certains des titres phares se révèlent répétitifs, ils sont aussi particulièrement addictifs et rythmés. Quand bien même le même motif réapparaît plusieurs fois, le rythme est tellement entraînant que l'on en fait abstration. C'est le cas sur des titres comme Superheroes, Something about us (morceau particulièrement mélancolique et raccord aux images) ou Veridis Quo.

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En revanche des titres comme One More time, Aerodynamics, Digital love et Harder Better Faster Stronger sont de purs bijoux. Le premier est terriblement fun, un pur plaisir jouissif, rappelant le disco de Cerrone. Visuellement, il permet une pure scène de concert, au point que la musique apparaît comme une diversion pour les hommes de main du manager. Sa suite Aerodynamics souvent repris au cinéma par la suite (notamment dans L'auberge espagnole de Cédric Klapisch) permet une belle poursuite entre le seul survivant et les hommes. Les deux titres se suivent particulièrement, passant de festivités jouissives à un pessimisme total. Digital love permet de voir à quel point le personnage Shep est amoureux de Stella, au point d'engendrer une chanson romantique pour un rêve somptueux. Un amour impossible pour le moins beau, preuve que les rêves de fan peuvent devenir réalité. Il permet aussi de voir une tendance récurrente au film: si la mise en scène est au final assez simple, il y a toujours ces longs plans tournant autour des personnages, notamment avec Stella. Quand au dernier, avant son souillage par Kanye West (désolé pour ses fans), il permettait un son rythmé en fonction des images, moment permettant le conditionnement des héros. De vrais personnages préfabriqués pour plaire au plus grand nombre. On n'est pas très loin de certains chanteurs marketés à outrance, au point d'apparaître comme de purs produits. On pense bien sûr à un grand nombre d'artistes issus de télécrochet. 

Si le film n'invente rien, il se révèle finalement pas loin d'une réalité qu'il touchait déjà à l'époque (les Star academy et autres Popstars étaient déjà en place). L'histoire se révèle assez banale, montrant un groupe kidnappé par un manager immortel cherchant à accumuler les disques d'or pour dominer l'univers. Pas grand chose de novateur, si ce n'est un bon leitmotiv pour exploiter l'album. Il n'en reste pas moins que l'on pouvait s'attendre à bien plus ambitieux. On peut aussi observer quelques clins d'oeil par ci, par là, à commencer par Terminator (James Cameron, 1984). Shep en vient à fuir la police dans une ruelle en pleine nuit, faisant penser à l'arrivée de Kyle Reese en 1984. On pense aussi aux cyborgs qui sont en fait des hommes de main et avec un bel oeil rouge visible derrière leurs lunettes de soleil. Les Daft Punk font également un clin d'oeil animé et reviennent à un des titres de Bangalter. Dans les 90's, il a participé au projet Stardust comprenant le tube Music sounds better with you (1998). Le passage des récompenses permet de voir une succession de clips se ressemblant tous plus ou moins, n'étant pas sans rappeler le top 10 réalisé dans le clip de Michel Gondry. Le manager n'est pas non plus sans faire penser à Paul Williams dans Phantom of the paradise (Brian de Palma, 1974).

On retiendra bien évidemment Discovery d'Interstella 5555, mais aussi son character design irréprochable et un raccord entre musique et image pour le moins remarquable. On a vu mieux, mais aussi bien pire. 

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Commentaires
B
Oui autrefois, maintenant je ne mange plus rien le matin. ;) Tu as certainement dû voir au moins les premiers clips largement diffusés à l'époque. Pas un film important mais intéressant à voir.
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T
Quoi ??? Tu étais amateur de chocapics ??? Cela signifie que tu n'en manges plus ?? :o <br /> <br /> Raaah Daft Punk, rien qu'à cette époque, c'était déjà énooorme ! Par contre jamais vu ce film du coup !
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B
C'est agréable et dure peu longtemps. Certains films mériteraient ce genre de durée. ;)
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A
Je le connais juste de réputation. Visiblement à voir pour la curiosité, donc pourquoi pas à l'occasion
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