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17 août 2016

Le Spartiate contre le Phénix

demolition man

genre: science fiction, action
année: 1993
durée: 1h55

l'histoire: En voulant arrêter en 1996 Simon Phoenix, le sergent John Spartan se rend coupable d'un homicide et est condamné à l'hibernation, tout comme Phoenix. Ce dernier s'évade en 2032 et se révèle totalement incontrôlable. Seule chance de l'arrêter: ressusciter Spartan.

la critique d'Alice In Oliver:

Certes, au milieu des années 90, la carrière de Sylvester Stallone est toujours sur le déclin. L'acteur hésite encore entre les comédies et les films d'action bêtes et bourrins. Indéniablement, Demolition Man, réalisé par Marco Brambilla en 1994, appartient à la seconde catégorie.
Pourtant, Demolition Man n'est pas forcément si stupide qu'il n'y paraît.

Le scénario est plutôt intéressant. Dans la première partie du film, donc, en 1996, un policier, John Spartan (Sylvester Stallone) et un criminel sadique, Simon Phoenix (Wesley Snipes), s'affrontent dans une époque violente et sans merci. Suite à une bavure, John Spartan est condamné à l'hibernation.
Même chose pour Phoenix.

Demolition Man : Photo Sylvester Stallone

Bien des années plus tard, en 2032, la société a bien changé. La violence a été éradiquée. Les individus déviants et indésirables ont été chassés et vivent désormais dans les bas fonds de la ville.
C'est la seconde partie de Demolition Man. Sorti de sa période d'hibernation, Phoenix échappe aux policiers et sème la panique dans la ville.

Un seul homme peut l'arrêter: John Spartan. Lui aussi est ramené à la vie. A partir de ces différents éléments, Marco Brambilla signe une série B d'action fun et décomplexée, qui ne cesse de jouer sur les décalages temporels.
En 2032, la société américaine est devenue ultra puritaine. Désormais, la moindre grossièreté est relevée et réprimandée.
On ne se torche plus avec du PQ mais avec des coquillages.

Demolition Man : Photo

Pour Marco Brambilla, c'est une façon comme une autre de dénoncer une société bien-pensante, moralisatrice et intolérante.
Certes, Spartan est de retour pour stopper les activités criminelles de Phoenix, mais il va aussi éveiller la conscience révolutionnaire de quelques militants revendicatifs. Encore une fois, le propos du film est intéressant.

demolition_man_01_758_426_81_s_c1

Paradoxalement, il est également victime de ses deux vedettes principales, qui viennent sans cesse rappeler qu'elles ne sont pas ici pour réfléchir, mais pour se foutre sur la tronche.
Niveau action, Demolition Man délivre largement la marchandise. Sylvester Stallone et Wesley Snipes cabotinent.
Finalement, les deux acteurs semblent beaucoup s'amuser dans ce nanar sympathique, l'ensemble ne manquant pas d'humour ni d'autodérision. Malheureusement, Marco Brambilla n'est pas John McTiernan ni Paul Verhoeven et passe à côté de sa satire des Etats-Unis.


La critique de Borat

L'année 1993 a été témoin d'un choc des titans par films interposés. Qui plus est deux films jouant avec l'aura de leur star respective. Deux action men qui ont sorti les 80's de l'ennui par des films aussi punchy qu'explosifs. A la gauche de votre cher Borat, Arnold Schwarzenegger dit Schwarzy ou Arnie. A sa droite, Sylvester Stallone aka Sly ou l'Etalon Italien. Cette année-là, les deux acteurs décident de jouer dans des films semi-parodiques: Last action hero de John McTiernan et Demolition Man de Marco Brambilla. Les deux ont d'ailleurs une vanne associant l'autre acteur. Ainsi dans le premier, Stallone est le Terminator et dans le second, Arnie est devenu président des Etats-Unis suite à un nouvel amendement ! Toutefois, c'est l'interprète de Rocky Balboa qui gagnera son duel, le film de McT se plantant au box-office face à Jurassic Park de Steven Spielberg. Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui les deux films sont tout aussi cultes, leurs intérêts ayant encore augmenté avec le marché vidéo et les rediffusions. Au delà de jouer avec l'image de nos stars, ils n'ont finalement pas grand chose à voir entre eux. Last action hero met en scène Schwarzy en tant que personnage de cinéma ne savant pas qu'il en est un. Demolition Man est avant tout un film d'anticipation, où Stallone est le policier John Spartan face au psychopathe Simon Phoenix incarné par Wesley Snipes.L'acteur amateur de bastons n'était pas encore le chasseur de vampires que l'on connaît et commence à se faire une réputation par Passager 57 (Kevin Hooks, 1992) ou New Jack City (Mario van Peebles, 1991).

dem-man-sex

Le mettre en face d'une star déjà établie est une prime merveilleuse où il faut être à la hauteur. Là où Stallone tire beaucoup, Snipes tatanne dans un style bien plus sérieux et brutal que la castagne de son aîné. C'est aussi ça la richesse de cet affrontement: deux styles différents qui se combattent pour le plaisir du spectateur. On peut parler de jeu du chat et de la souris entre deux époques différentes. (attention spoilers) En 1996, Spartan réussit à coffrer Phoenix. Malheureusement, celui que l'on appelle Demolition Man n'a pu voir que les otages étaient encore dans l'immeuble et se voit condamner comme son rival criminel à la prison cryogénisée. Revoilà les deux briscards du XXème siècle en 2032, le criminel toujours avec ses capacités, l'autre toujours potentiel policier mais avec des dons pour la couture ! Il se trouve que la cryogénisation entraîne une sorte de lavage de cerveau, notamment en injectant des notions liées à la génétique de l'individu. Demolition Man nous dévoile un monde étrange, utopie devenant de plus en plus improbable à mesure que l'on avance dans le film. Le spectateur est à l'image de Stallone et Snipes: il découvre le monde de 2032 en même temps qu'eux, en ayant les informations au compte-gouttes. Les règles de San Angeles (les deux villes ayant été réunies suite à un tremblement de terre) sont certainement ce qui fait le sel du film, le scénario dévoilant progressivement cet univers avec un maximum de détails devenant terriblement possibles dans notre monde contemporain. 

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On observe ainsi une tendance au politiquement correct, un aspect dystopique sous ses abords bienveillants. Certes, il n'y a plus de violence dans les rues, mais ce pacifisme est contredit par le contrôle des naissances, de la nourriture, de la conduite en voiture (pilotage automatique sur rail), du langage (une insulte, une amende) et du sexe (plus de fluide corporel car c'est sale, vive la réalité virtuelle !). Rien de bien méchant dit comme cela, mais les libertés individuelles en prennent un sacré coup avec un conditionnement pareil. D'autant plus quand il paraît normal pour ses habitants quelques peu aveugles des intentions de leurs dirigeants. Evidemment, tout cela serait trop beau si ce conditionnement ne se faisait pas dans le sang des résistants (Denis Leary en tête, lui qui jouera des capitalistes cyniques et jubilatoires par la suite). Le monde de Demolition Man est donc loin d'être aussi mignon qu'il ne veut le paraître. Jusqu'au rachat de Taco Bell / Pizza Hut (cela dépend des pays où le film est sorti) de tous les restaurants des USA dans une guerre délirante pour la propriété des restaurants du pays. La viande n'est pas bonne pour la santé, mais rien ne vaut une bonne pizza ou un gouleyant taco sortant d'une multinationale pleine aux as ! Y compris ne garder de la musique que de vulgaires spots de publicité dont tous les gens de notre époque veulent oublier (imaginez l'ami Ricoré en boucle à la radio). Sous ses abords de divertissement burné digne de son producteur Joel Silver, Demolition Man est loin d'être stupide et propose une lecture amusante d'un futur pas si innocent qu'il n'en a l'air.

Comme Last Action Hero, Demolition Man est aussi un film PG-13 et ce malgré un beau lot de morts dès son introduction. Comme le McT, Brambilla s'en amuse en ne faisant pas d'effusion de sang et en montrant davantage le héros et son antagoniste se battrent au corps à corps plutôt que de se tirer dessus violemment. Cela conforte aussi avec un monde où la violence revient en même temps que le retour des deux personnages à la vie réelle. Le PG-13 est ludique puisque le film en joue et au final ce ne sont pas des giclés de sang qui auraient changé grand chose. La réussite du film tient également dans ses répliques notamment en version française. Voici un petit florilège de répliques bien senties:

  • Le docteur Cocteau (Nigel Hawthorne) s'échangeant quelques joyeusetés: "Soyez heureux! 
  • Soyez enculé!"
  • Sandra Bullock s'appropriant les expressions d'autrefois: "On va lui faire la pipe à ce mec!
    -La peau! On va lui faire la peau à ce mec!"

  • Ou encore: "Chef! Vous savez quoi? Vous me cassez les coudes, compris?
  • Vous avez dit les coudes? Casser les coudes?
  • Ouais.
  • C'est presque ça!"
  • Wesley Snipes en pleine prose: "Tu te rappelle des trente passagers du bus que t'as fait crâmer en voulant me coincer?! Ils étaient déjà morts! Aussi froids qu'une glace Häagen Dazs!"
  • Wesley toujours: "Juste avec mon petit doigt, je vais te coincer le cul dans la friteuse!"

Finalement on tient peut être le rôle le plus jouissif de Stallone, l'acteur semblant bien se marrer à jouer l'action man dans un monde qui ne lui convient pas. Un peu comme pour évoquer que son passage à la comédie n'était pas approprié. L'acteur reprendra le look de Spartan pour le personnage Barney Ross qu'il tient dans les Expendables (Stallone, West, Hugues, 2011-2014). Snipes se révèle être un antagoniste en or, parfait dans son cabotinage extrême. Sandra Bullock se révèle amusante, sorte d'entre-deux dans son temps accumulant les lapsus (elle est nostalgique d'un temps qu'elle ne connaît pas). Sans compter le reste de la figuration alignant les têtes connues (Roy Schneider, Benjamin Bratt, Bob Gunton, Glenn Shadix, Bill Cobbs...). On s'amusera également de la bande-originale de qualité d'Elliot Goldenthal, dont le thème a par la suite été utilisé plus d'une fois dans des bandes-annonces (Men In Black notamment).

Un film d'action à tendance anticipation aussi divertissante qu'intelligente. 

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Commentaires
I
TESTOTERONE quand tu nous tiens ! :)
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V
Il faut à tout prix que je revoie ce film. je n'en ai presque plus de souvenir
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2
Un des derniers grands films d'action de Stallone, tout simplement.
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A
Un film d'action jubilatoire qui ne fait clairement pas dans la dentelle
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