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  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
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11 décembre 2016

Cuvée 100% Mickey #1

Parfois les voyages nous inspirent des idées, souvent les plus folles sont les meilleures dit-on. En allant chez Mickey Mouse en août
dernier, votre cher Borat a eu une révélation: cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas revu une bonne partie des classiques des studios Disney. Un cycle qui dure depuis son retour du sacro-saint Disneyland avec les pieds lui servant de lumières (car plein d'ampoules, les casseroles sont à votre droite- NDB) et qui se poursuit encore à l'heure où je vous écris (soit 130 courts et longs-métrages comportant classiques et productions aussi bien Marvel, Pixar ou Touchstone). Votre cher Borat a déjà évoqué un grand nombre de films ou courts, que ce soit dans des critiques individuelles, des dossiers ou dans la Cave de Borat, alors pourquoi faire encore des cuvées sur l'empire Disney? Parce que tout n'a pas été évoqué et qu'il y a donc encore de quoi causer un petit peu. Puis, quoi de mieux que de faire un patchwork de ce que fait le studio le plus puissant d'Hollywood dans le plus beau bordel de la blogosphère ? Ces cuvées rythmeront au moins ce mois de décembre, car c'est les fêtes, cela vous changera du schmilblick des courses, des cadeaux et qu'un peu d'émerveillement ne vous fera pas de mal cher lecteur! Alors es-tu prêt à repartir au royaume de Disney? Go! (attention spoilers)

  • Des relectures pas si anodines

les 101

Contrairement à ce qui se dit ces derniers temps, les studios Disney n'ont pas attendu les 2010's pour se mettre à faire des remakes de leurs films animés. Ainsi, la firme s'en était remis à John Hughes pour produire Les 101 dalmatiens (Stephen Herek, 1996). Quasiment identique (sauf que Roger n'est plus compositeur mais concepteur de jeux-vidéo et Anita travaille directement pour Cruella qui n'est plus une simple amie), Glenn Close en pleine séance de cabotinage et un charme en moins quasi-total. Disney osera même la production d'une séquelle (sans John Hughes, heureusement pour lui) en 2000 sous la direction de Kevin Lima. Un film dont on se souviendra notamment pour le splendide caleçon léopard (avec queue incluse) de Gérard Depardieu et cette séquence horriblement ridicule où Ioan Gruffudd tirait sur une corde avec un chien. Puis comme une averse en plein cagnard, Disney envisage des remakes de ses classiques (elle l'avait déjà fait avec ses productions comme La montagne ensorcellée ou L'espion aux pattes de velours) à la fin des 2000's. Au point de friser l'overdose au vue du lot de films annoncés. Vous vous souvenez des articles canulars de votre interlocuteur sur des films lives Disney *? Hé bien certains sont dedans depuis, jugez plutôt:

  • La belle et la bête (Bill Condon, sortie le 22 mars)
  • Merlin l'enchanteur
  • Dumbo (Tim Burton)
  • Le Roi Lion (Jon Favreau)
  • Winnie l'ourson (Marc Forster)
  • Mulan
  • Blanche Neige et les sept nains (les deux films de 2012 n'ont pas suffit)
  • Aladdin (Guy Ritchie),
  • Peter Pan (David Lowery)
  • un film sur la Féé Clochette avec Reese Witherspoon (à moins que ce soit le même projet autour de Peter Pan)
  • un film sur Cruella avec Emma Stone
  • un autre sur le Génie
  • un autre sur Une nuit sur le Mont Chauve issu de Fantasia
  • un film sur le Prince Charmant
  • une suite à Mary Poppins (Rob Marshall, avec Emily Blunt remplaçant Julie Andrews)
  • Pinocchio
  • La petite sirène (à ne pas confondre avec le projet avorté de Working Title avec Sofia Coppola et Chloe Moretz)

On peut en rire mais tout ces projets sont bel et bien en production, certains à des stades plus avancés que d'autres. La raison? Le succès foudroyant du lamentable Alice au pays des merveilles (Tim Burton, 2010). Interessons nous donc à trois remakes de classiques plus ou moins animés sortis depuis 2014. Vu à la télévision, Maléfique (Robert Stromberg, 2014) est ce que l'on peut appeler un Angelina Jolie's movie au même titre que Salt (Phillip Noyce, 2010). L'actrice s'y est investie dès son arrivée sur le projet et le film repose quasiment que sur elle, incarne le rôle principal et fait même jouer sa fille à peine née. A la différence d'Alice, Maléfique offre un point de vue singulier puisque met en avant la célèbre méchante. Mieux, il justifie sa haine envers le royaume. Pourquoi pas, après tout cet élément est absent du film de Clyde Geronimi (1959) et c'est toujours cela de pris pour étoffer l'intrigue. Sauf que Stromberg modifie les trois quarts de l'histoire à sa sauce, au point d'oublier qu'il est censé adapter La belle au bois dormant. Maléfique devient assez rapidement un monumental bordel où le spectateur assidu s'amuse à remarquer ce qui vient du Disney et ce qui est modifié. Le Roi Stéphane (Sharlto Copley) est en soi une merveille de non-sens. Père inquiet pour sa fille dans l'animé, il est ici un immonde connard. 

Maléfique : Affiche

Il coupe les ailes de Maléfique par vanité (séquence surréaliste, puisque l'anti-héroïne n'a rien ressenti lors du découpage alors que ce sont des membres à part entière de son corps); renvoie sa fille (Elle Fanning) lors de son retour, l'envoyant directement à la pointe; manque de tuer Maléfique alors qu'elle fait la paix avec lui, engendrant sa propre mort par dessus le marché. A ce stade, ce n'est définitivement plus elle la méchante du film mais lui. A force de vouloir rendre son méchant initial positif, le film se casse la figure jusqu'à la description même du personnage. Ainsi, son corbeau (Sam Riley) et elle veillent sur Aurore, au point que les trois fées (Imelda Staunton, Juno Temple et Lesley Manville) sont totalement évincées du film ou employées à la seconde prêt de présence syndicale. Idem pour la scène du baiser. Le Prince Philippe (Brenton Thwaites) a beau être introduit, sa présence se résume au strict minimum. Comme il connaît peu Aurore, il ne peut éprouver d'amour sincère envers la jeune fille au contraire de Maléfique qui commence à la voir comme une nièce (la petite l'appelle même "Marraine"). Même le dragon n'est plus Maléfique mais son Corbeau métamorphe (encore une modification). Si au niveau du script le film ne cesse de faire n'importe quoi, la direction artistique est en revanche de qualité. On regrettera même quelques catastrophes (le look de Maléfique enfant, le visage des fées retouché quand elles sont petites), mais le film est quasiment inattaquable à ce sujet. On a longtemps parlé d'une séquelle, mais rien depuis bien longtemps n'a été évoqué. Pas plus mal, le spectateur préférant se souvenir du Disney originel.

Maléfique : Photo

C'est un non mesdames au lifting cgi pas beau du tout. Vous pouvez refermer le cercueil.

Passons à Cendrillon (Kenneth Branagh, 2015). Disons le franchement, le film original (1950) n'était pas parfait et c'est même pour cela que ce type de lifting made in Disney by Disney est finalement pas si inutile qu'il n'en a l'air (même topo pour Le livre de la jungle de Jon Favreau). Si l'animation est encore aujourd'hui magnifique (notamment la robe et les souliers de l'héroïne), le film doit son intérêt principal à ses second-rôles, que ce soit les souris, la marâtre, Lucifer ou le Duc. Des personnages qui aident énormément à faire passer la pilule, compensant une héroïne beaucoup trop fade. Contrairement à ce que dévoilait la bande-annonce, le film se veut beaucoup moins lisse qu'il n'en a l'air et réussit là où l'original se plantait. Dès les premières minutes, Branagh remet son héroïne (Lily James) au centre de l'intrigue, sans qu'aucun second-rôle ne lui vole finalement la vedette (on ne regardait pas Cendrillon pour Cendrillon, aujourd'hui si). Elle n'est plus une jolie façade, elle est le rôle principal et le restera du début à la fin du film. Le début s'attarde longuement sur la relation unissant l'héroïne à ses parents (Hayley Atwell et Ben Chaplin), un aspect dégagé en un seul plan dans l'ouverture du film du trio Geronimi / Jackson / Luske. La détermination de Cendrillon à vouloir s'en sortir se réflète dans le combat de sa mère pour vaincre sa maladie. De ce fait, même si elle subira les assauts de sa belle-mère (Cate Blanchett merveilleusement méchante), elle continuera le combat pour s'imposer dans la maison.

cendrillon

Une différence nette avec son avatar animé qui subissait absolument tout, quitte à accepter son statut de souillon sans rechigner. Statut méprisé par Walt Disney jusqu'à La belle au bois dormant où une évolution s'imposera, le Prince Charmant (Richard Madden) a lui aussi droit à un traitement de faveur. Il n'est plus une simple apparition et a une véritable personnalité. Le personnage se voit obligé de trouver une compagne pour succéder correctement à son père de plus en plus malade (Derek Jacobi), peu aidé par un Duc jouant de son autorité et quelque peu avide d'argent (Stellan Skarsgard). Dramatiser ses rôles principaux permet de rendre l'histoire meilleure et un peu moins cliché, ce dont on ne va pas se plaindre. Le tout symbolisé par une scène de bal particulièrement bien chorégraphiée et réalisée. Les second-rôles sont également de qualité, Cate Blanchett étant parfaite en belle-mère traumatisée par un premier mariage raté et tenant Cendrillon responsable du second ratage, son père préférant s'occuper de sa fille plutôt que d'elle. Une jalousie maladive quelque peu malsaine et plutôt bien retranscrite à l'écran. Pour ce qui est du visuel tout n'est pas parfait, Branagh ayant tendance à partir dans le fluorescent y compris pour les costumes, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Si les costumes sont dans l'ensemble superbes et à la hauteur d'une production de ce type, on pouvait s'attendre à un peu mieux pour la robe de Cendrillon aussi jolie soit-elle.

Cendrillon : Photo Cate Blanchett

Une bonne surprise à laquelle se rajoute Peter et Elliott le dragon (David Lowery, 2016). Si Cendrillon était au moins agréable à regarder, c'était moins le cas du film de Don Chaffey (1977). Vieillissant, horriblement guimauve et aux chansons mal écrites en plus d'être trop présentes (ce qui n'était pas prévu initialement), l'original était un film dont on préférait même ne plus se souvenir de son existence. Cela tombe bien, David Lowery dépoussière tout cela en ne reprenant quasiment rien de l'original et encore mieux, il bonnifie le concept initial. On retrouve l'amitié entre le petit (Oakes Fegley) et le dragon, l'invisibilité de ce dernier, le premier est toujours orphelin et finit par trouver une famille qui l'aime, un homme (Karl Urban) cherche à capturer le dragon pour la fortune et la gloire. Toutefois, la vision de Lowery n'a strictement rien à voir avec celle de Chaffey. Le film a été tourné en Nouvelle Zélande, profitant des magnifiques montagnes et forêts, là où l'original se déroulait dans un village au bord de mer. Les chansons servant à un musical lourdingue sont totalement zappées, laissant la place à des chansons folk sentant bon l'Americana d'autant que le lieu n'est pas spécifié. La musique n'est pas imposée au spectateur, elle sert de toile de fond et installe une ambiance bien particulière.

Peter et Elliott le dragon : Affiche

Elliott n'est plus non plus un dragon gaffeur, accumulant les bêtises en ville (comme casser des barrières), mais une créature protectrice et à préserver. Un message de tolérance quelque peu absent de l'original et qui ne fait pas de mal alors que les espèces animales menacées d'extinction augmentent. Initialement, Elliott devait être moins présent dans le film original, d'où le pouvoir d'invisibilité servant avant tout à économiser de l'argent. Aujourd'hui il se dévoile un peu plus et n'est donc plus un running gag que l'on utilise de temps en temps pour dynamiter un film manquant de rythme.  Le réalisateur se révèle d'ailleurs assez brutal en évoquant le destin de son jeune héros dès les premières minutes. Comme le disait le réalisateur à Cinémateaser ce
mois-ci (numéro 60), la séquence est montrée du point de vue d'un enfant de 4 ans, évitant que le choc soit trop violent pour lui et le spectateur jeune. Cela permet à l'enfant un deuil plus efficace auprès de l'aura protectrice du dragon, chose que Peter fera en retour une fois plus âgé en protégeant son ami dragon. Par contre, visuellement le dragon a une forme assez étrange, se rapprochant plus du chien que du cracheur de feu. Mais Lowery a déjà fait un miracle: faire oublier un aussi mauvais film avec un autre de qualité. Sorti cet été entre deux blockbusters (comparé au Livre de la jungle, il n'a été budgeté qu'à 65 millions de dollars), le film n'a pas été un grand succès (un peu plus de 142 millions de dollars de recettes).

Peter et Elliott le dragon : Photo

Peut être que la vidéo l'aidera à se faire une meilleure réputation, en tous cas votre cher Borat sera le premier à le soutenir. Comme quoi, les remakes de classiques Disney ne sont parfois pas une si mauvaise chose, à condition de prendre des candidats qui méritent un peu plus d'attention.

  • Disney mise sur les images de synthèse

Chicken Little : Affiche Mark Dindal

Suite à l'insuccès de La ferme se rebelle (Finn, Sanford, 2004) et d'autres déconvenues antérieures, les studios Disney décident de passer aux CGI comme leurs collègues chez Pixar (alors en pleine négociation houleuse d'un nouveau contrat). Croyant que si le film de 2004 n'avait pas marché était à cause de l'utilisation de l'animation traditionelle (alors que c'était juste parce qu'il était mauvais), Disney s'embourbe dans un imbroglio qui durera même après l'arrivée de John Lasseter au département animation. Il faudra au moins attendre Tangled  (Greno, Howard, 2010) pour avoir un style concluant en cgi de la part du studio, même si des efforts seront faits sur Bolt (Williams, Howard, 2008). Avant cela, on aura droit à de belles catastrophes à commencer par Chicken Little (Mark Dindal, 2005). Votre cher Borat ne s'étendra pas plus sur cette Guerre des mondes du pauvre souvent incohérente (des personnages sont devant un vaisseau extraterrestre gros comme un paté de maisons mais ne le voit pas; le père qui bousille l'avenir de son fils en le faisant passer pour un idiot; des aliens qui vaporise des gens sans raison; un monde pas clair) et laid. Par contre, il vous conseille de le voir en version québécoise. Déjà car il n'y a plus la pénibilité d'entendre Lorant Deutsch dans le rôle principal.

Chicken Little : Photo Mark Dindal

Mais surtout car les québécois francisent tout, que ce soit les titres ou même les noms des personnages et certaines chansons! Ainsi Chicken Little devient le flamboyant Petit Poulet et Queen, les Bee Gees et Patti LaBelle ont droit à une traduction mémorable de We are the champion (1977), Staying alive (1977) et Stir it up (1985). Ce qui donne un charme bis totalement involontaire qui durera quelques minutes avant de s'évaporer. Passons à The Wild (Steve Williams, 2006) qui n'est pas un classique Disney comme il est souvent évoqué. Il s'agit en fait d'une production CORE Feature Animation distribuée par le studio aux grandes oreilles. On a souvent dit que ce film était un plagiat de Madagascar (Darnell, McGrath, 2005) et pourtant il se trouve qu'il a été écrit bien avant la production Dreamworks. Le problème est qu'il est sorti presque un an après. Cela n'empêche pas les deux films d'être mauvais, mais il est bon d'être au courant de ce fait pour briller en société. Une preuve de plus de la guerre entre Disney et Dreamworks après les problèmes rencontrés avec Fourmiz (Darnell, Johnson, 1998) et 1001 pattes (John Lasseter, 1998); puis Le monde de Némo (Andrew Stanton, 2003) et Gang de requins (2004). Comme les scripts ont dû circulé un peu partout, les histoires sont plus ou moins similaires au détail près. 

The Wild : Affiche

Une affiche mensongère, cet alligator n'étant pas une menace et les gnous ne sont pas à New York.

Les deux films mettent en scène un petit groupe d'animaux issus du zoo de Central Park (même plan pour montrer la fermeture du lieu), dont un lion et une girafe (masculine chez Dreamworks, féminine chez Disney), même virée dans New York avant d'aller en Afrique, même parcours initiatique pour le lion (il n'a jamais mis les pieds dans la savane), retour aussi en toute fin par bateau. On ne peut pas dire que The Wild et Madagascar brillent par leur originalité, rien qu'à jouer à ce petit jeu des différences. De plus, les deux films jouent sur l'aspect comique à la différence que The Wild navigue constamment dans le pipi caca. Il n'y a qu'à prendre pour exemple cet animal en train de se soulager en pleine jungle sur ce qui semble être des toilettes (vive l'anthropomorphisme) ou cette tortue qui pète lors d'une drôle de partie de curling turtle. Le film se veut drôle mais il est surtout lourd tout le temps, accumulant les situations grotesques et les sidekicks pénibles. A l'image de ce lionceau miaulant durant tout le film avant de rugir ou ce koala qui dit une bêtise à chaque fois qu'il ouvre la bouche. On ne remerciera pas de sitôt Didier Gustin pour le piteux doublage de ce personnage ("ces gnous sont très flippants, mais ils ne sont pas mauvais en smurf", "il n'y aurait pas quelqu'un qui aurait une couche culotte à me prêter?").

The Wild : Photo Steve Williams

Pas beau d'aller chercher chez les concurrents...

Sans compter plus tard cette sous-intrigue avec des gnous se prenant pour des prédateurs, tout en étant danseurs et chanteurs. On notera également de bons gros clichés comme ce kangourou et son ami hippopotame parlant le langage djeuns (vu en français, mais l'idée ne vient certainement pas de la vf), le pingouin sortant tout droit d'Happy feet (George Miller, 2006), le serpent qui ne peut s'empêcher de tout raconter ou ces sortes d'insectes déguisés en bavaroises en pleine jungle africaine! On s'amusera aussi des joies du cinéma, où un petit bateau peut suivre sans problème un cargo à l'heure où les côtes africaines sont pleines de pirates. Pour ce qui est de l'animation, certains animaux sont mieux animés que d'autres quand les décors se révèlent souvent mal réalisés ou peu crédibles (le lion peut passer au dessus de sa clôture au zoo, mais n'arrive pas à sauter une barrière où est son fils à la même hauteur ?). The Wild s'avère être une belle catastrophe, le genre de chose que l'on évite de voir seul sous peine d'un ennui et d'un agacement à toute épreuve. La première production Disney supervisée par John Lasseter fut Bienvenue chez les Robinson (Stephen Anderson, 2007). Le film est adapté d'un album de William Joyce, un auteur très prisé par les studios d'animation puisqu'il a également inspiré les studios Blue Sky (Robots et Epic de Chris Wedge, 2005, 2013) et Dreamworks (Rise of the guardians de Peter Ramsey, 2012).

The Wild : Photo

Les rebeus du zoo de Central Park, de belles têtes de porte-bonheur.

Inutile de dire qu'à part le film de Ramsey, tous ont été des ratages et Meet the Robinson les rejoint. Pas que le film soit une purge, mais il a énormément de défauts qui en font un mauvais film. L'une de ses grandes tares est de devoir exploiter une vingtaine de personnages plus ou moins importants car font parties d'une même famille. Ainsi, on remarque rapidement que
l'univers semble trop grand pour cette durée (environ 1h30) et on assiste davantage à une longue exposition sans réel enjeu, ce qui entraîne un ennui poli. On comprend rapidement que le grand nombre de personnages permet de compenser le manque d'intrigue (l'album adapté ne semble pas en avoir plus non plus, puisque Wilbur et son ami devait chercher la dent du grand-père!). Sauf que quand tout s'accélère vers la fin, il est un peu tard et le spectateur n'est plus captivé par ce délire autour des paradoxes temporels et des erreurs du passé après une heure à attendre que cela se passe. D'autant que le méchant est très mal écrit et le twist autour de son identité n'en est que plus risible. Il s'agit finalement d'un être épris d'une rancoeur futile, à l'attitude beaucoup trop bizarre (le type est présenté comme un bonhomme ayant porté depuis trente ans le même costume) et finalement manipulé par un chapeau démoniaque. Le vrai méchant est finalement le chapeau qui n'est donc pas qu'un objet, mais cette explication arrive dans le dernier acte.

Bienvenue chez les Robinson : Affiche Stephen J. Anderson

A force de faire attendre le spectateur, il est déjà en train de s'endormir... Enfin pas trop au vue de l'hystérie collective régnant dans la famille Robinson entre des grenouilles qui chantent, une matriarche qui a toujours raison, son frère qui a un canon à nourriture, un grand-père qui s'habille à l'envers, un robot couteau-suisse, un chien avec des lunettes, un livreur de pizzas déguisé en super-héros, une pieuvre maître d'hôtel, un mec ventriloque et dont sa femme est sa marionette avec qui il a eu des enfants (!)... Le film montre tout ce petit monde durant près d'une heure, alors que la plupart sont inutiles dans l'intrigue. Le personnage de Lewis se révèle progressivement assez agaçant à force de se dénigrer sans cesse sans raison, tout en piquant la mèche quand ça ne va pas pour lui. Dommage car quand le film aborde le terme de la famille et de la science, il ne s'en sort pas trop mal. Des thèmes qui auraient certainement plu à Walt Disney, grand rêveur du futur s'il en est. A cela se rajoute des séquences chantées sans intérêt uniquement là pour compenser l'accélération de l'action (une simple musique aurait mieux fait l'affaire). Disney n'est pas au point non plus avec son style cgi encore trop approximatif pour combattre la concurrence et avec des personnages aux formes encore trop improbables entre anorexie et bedaine trop excessive. Des défauts encore bien présents pour les humains de Volt mais qui change dès Tangled.

Raiponce : Affiche

Disney trouve enfin son style en revenant à quelque chose proche de l'animation traditionelle. Les textures des décors sont entre la peinture et le photoréalisme (l'herbe ou certains bâtiments en attestent), ce qui n'empêche pas un petit aspect cartoonesque de se présenter. Une pure beauté visuelle auquel se rajoute une bien meilleure animation des personnages, que ce soit des corps (les personnages ressemblent davantage à ceux dessinés début 2000's que de ceux qui ont suivi) ou même leurs spécificités (les cheveux de Raiponce par exemple sont très bien mis en valeur par la lumière). Après dix ans d'errements artistiques entre recherche du public adolescent finalement sans espoir, ratages, expérimentations et même un bref retour à l'animation traditionelle (le sympathique La princesse et la grenouille), Disney retrouve grâce par un nouveau récit de conte. Si l'héroïne du film de Ron Clements et John Musker était une évolution en étant afro-américaine et une employée au détriment d'être une princesse, l'action de Tangled est racontée par le personnage de Flynn Rider et non Raiponce. Ce qui permet au studio de ne pas se priver du public masculin, comme le suggère également le titre original. Cette même opération sera faites sur Frozen (Lee, Buck, 2013) avec un succès encore plus retentissant. Le film reprend les codes du conte à la Disney en les repensant de la même manière que les réalisateur des Disney fin 80's-début 90's. Ainsi, Raiponce n'est pas une coquille vide, fille malheureuse de rester seule dans sa tour et découvrant le monde avec un petit brin de naïveté bienvenu grâce à un brigand.

Raiponce : Photo Nathan Greno

A la différence que Flynn n'est pas un mendiant essayant de survivre comme Aladdin, mais un petit truand volant ironiquement la couronne de la mère de Raiponce. Un personnage assez sympathique auquel on peut rajouter les cartoonesques caméléon et cheval accompagnant nos jeunes héros. Le portrait de la sorcière est assez ambigu, puisqu'elle devient aussi possessive qu'une mère avec son enfant, tout en étant une parfaite méchante cherchant à obtenir et garder ce qui lui appartient selon elle. Sa fin est même assez tragique, pas loin de rejoindre celle de la reine de Blanche Neige. Là aussi un beau plongeon dans le vide avant un atterrissage sauvage. A noter qu'il sera de bon ton de voir le film plutôt en vo, la voix de Romain Duris correspondant bien peu au personnage de Flynn, d'autant que ce n'est pas lui qui chante la rare chanson concernant son personnage. Même cas pour Isabelle Adjani pourtant amatrice de pull-marine. Tangled apparaît ainsi comme un renouveau pour Disney, une entrée dans un troisième âge d'or attendu depuis le début des 2000's et un retour également vers de gros succès populaires. A bien y regarder à part peut être Les mondes de Ralph (Rich Moore, 2012), tous les classiques Disney depuis Tangled ont eu un succès fort, confirmé encore récemment par les chiffres de Moana (Clements, Musker, 2016). L'ère du changement est arrivée. Allez à la semaine prochaine!


* Si vous les avez oublié, revoici les liens: Disney remake Disney et Cuvée Disney by Borat .

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Commentaires
A
Je n'étais pas au courant pour la suite de Mary Poppins, mais ça risque sûrement de cartonner au cinéma
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T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Moi, c'est l'inverse, je trouve La Belle Au Bois Dormant de moins en moins bien, entre une heroîne à baffer, un scénario mielleux, des chansons à vomir et une animation daté. Franchement, le film est acceptable à six ans, mais au delà, c'est pas possible.
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B
Tu me rediras! Comme tu as pu le lire j'ai vraiment apprécié. Rien à voir avec l'horrible film de 1977. <br /> <br /> Le Walt Disney Studio où tu verras quelques beaux concept-arts dans Art of animation. Je pense que tu devrais faire de jolies photos pour ton blog. ;)
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I
On m'a téléchargé Peter et Elliott le dragon cette semaine, donc je vais le visionner bien que j'ai quelques doutes à son sujet. Si un remake de film animé doit être fait, il se doit d'être mieux que l'original et souvent ce n'est pas le cas...<br /> <br /> Et comme les voyages inspirent petits et grands, cette année un tout petit peu avant noël, nous avons décidé d'être en famille à Disneyland (grands parents, parents et petits enfants!) Moi, j'ai hâte de voir le parc des studios Disney ;)
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B
Il m'en reste un peu à (re) voir dans les classiques que je veux voir (car je n'ai vraiment pas envie de me faire chier avec certains films comme Peter et Elliott le dragon): Fantasia, Bambi, La boîte à musique (un film inédit en vidéo mais visible sur le net!), Saludos amigos, Les 3 callaberos, Coquin de printemps et Rox et Rouky. Sans compter les productions ou les classiques achetés pour les voir en vo. Là logiquement je suis sur la fin. ;)
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