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18 septembre 2019

Cuvée long live the King #6

Souvenez-vous. Durant la fin de l'année 2017, j'étais revenu dans la Cave de Borat sur un grand nombre d'adaptations de romans, nouvelles ou autres bandes-dessinées écrites par Stephen King. Au moment où le Chapitre 2 de Ça (Andres Muschietti) sort dans les salles et que d'autres adaptations s'apprêtent à montrer leur visage dans les prochaines semaines (In the tall grass de Vincenzo Natali et Doctor Sleep de Mike Flanagan), il était temps de revenir vers l'un des auteurs les plus prolifiques de notre temps. Dans cette cuvée, je vais opter pour un pot pourri. Durant mon visionnage intensif, j'ai vu un très grand nombre d'adaptations ratées, oubliables ou tout juste sympathiques. Cette cuvée est l'occasion de revenir sur la plupart d'entre elles. Alors si vous êtes prêts, c'est parti ! (attention spoilers)

Cellulaire 

Une des couvertures françaises du roman Cellulaire.

Commençons avec Cell-phone (2016), adaptation du roman Cellulaire (2006). Stephen King en a eu l'idée en voyant un homme parler à son téléphone avec une oreillette, semblant totalement déconnecté par rapport à ce qui l'entourait. L'histoire de Cellulaire présente un groupe de personnages devant faire face à des "phonistes", des gens devenant des sortes de zombies suite à une exposition forte d'ondes téléphoniques. Initialement prévu pour Dimension et avec Eli Roth à la réalisation, le projet tombe vite à l'eau quand le réalisateur d'Hostel fait comprendre qu'il préfère réaliser des histoires originales (ce qui ne l'empêchera pas plus tard de signer une adaptation de La Pendule d'Halloween ou un remake de Death Wish). A partir de 2013, le projet reprend du poil de la bête sans Dimension et avec Tod Williams (Paranormal Activity 2) à la réalisation. 

Cell phone

Au casting, on retrouve trois acteurs familiers des adaptations de Stephen King, à savoir John Cusack (présent dans Stand by me et 1408), Samuel L Jackson (aux côtés de Cusack dans le film de Mikael Hafström) et Owen Teague (Patrick dans le It de Muschietti). Stephen King scénarise lui-même l'adaptation aux côtés d'Adam Alleca (scénariste du remake de La dernière maison sur la gauche), changeant au passage la fin de son roman, peu appréciée en général. A la base, Clayton Riddell (rôle tenu par Cusack), Tom McCourt (Jackson) et le jeune Jordan (Teague) faisaient exploser un bus, dégommant au passage un bon nombre de "phonistes". Clayton essayait ensuite de faire revenir son fils parmi les vivants (il est devenu un "phoniste") et le roman s'arrêtait sur la possibilité que cela marche ou pas. 

CP2

Dans Cell-Phone, on se retrouve avec un double-climax d'un rare ridicule, jouant sur un faux-happy-end, avant de montrer une fin plus pessimiste. Un faux suspense qui tient plus de la grande gaudriole à l'image du reste du film. Cell-phone ne passionne jamais et bénéficie d'effets-spéciaux lamentables. Sans compter que le réalisateur abuse de la shaky-cam, au point que le spectateur ne réussira pas à voir grand chose. Les acteurs semblent peu passionnés par ce qu'ils ont à jouer et on les comprend vu l'intérêt très limité de l'entreprise. En fait, la post-production est probablement plus intéressante que le film lui-même. Tourné début 2014, le film est sorti uniquement en vidéo à partir de juin 2016. Pour vous donner une idée, Cusack a vu neuf de ses films sortir sur ce laps de temps. 

CP3

En 2013, les studios Benaroya Pictures et Miscellaneous Entertainment ont laissé leur droit de distribution et ce n'est qu'en 2015 que le film a trouvé preneur avec Clarius Entertainment. Sauf que le studio depuis renommé Alviron Pictures finit par abandonner le film et ce dernier est ainsi racheté par la société d'Haim Saban début 2016. Au vue de la qualité du film, on se demande si le laisser définitivement dans un placard n'aurait pas été une meilleure solution. Passons maintenant à ce qui reste une des plus belles escroqueries du cinéma, à savoir Le cobaye ou The Lawnmower Man (Brett Leonard, 1992). Stephen King écrit La pastorale en 1975, l'intégrant ensuite au recueil Danse macabre (1978). Une nouvelle de moins de dix pages où un homme fait face à un jardinier.

Le cobaye

Il se trouve que l'entreprise de jardinerie est liée au dieu Pan et l'employé précise à son employeur que s'il est mécontent, il finira sacrifié. Ce qui finit par arriver après divers événements, avec l'aide d'une tondeuse à gazon. New Line achète les droits de la nouvelle et décide d'y incorporer des éléments dans le script "Cyber God", un récit de science-fiction chapeauté par Leonard et sa femme Gimel Everett. Stephen King apprend l'existence du film peu de temps avant sa sortie et décide d'intenter une action en justice au studio derrière la carrière de Freddy Krueger. Non seulement parce que l'auteur est utilisé pour la promotion, mais surtout car La pastorale (dont le titre en anglais est conservé pour le titre du film) n'est au final adapté que très très partiellement (une scène à tout casser où un personnage est tué par une tondeuse, commandée à distance par le personnage de Jeff Fahey). 

LC2

La justice donne raison à l'auteur. Son nom doit être retiré des affiches et il ne doit pas être associé au film. La mention "d'après Stephen King" est gardée par New Line suite à une versation de 2,5 millions de dollars de dommages et intérêts à l'écrivain. Mais le studio est malin et se permet de mentionner King sur les VHS de l'époque. New Line se retrouve à nouveau au tribunal et doit retirer le plus vite possible ces VHS du marché américain, sous peine de devoir payer 10 000 dollars à chaque jour de retard. King obtiendra même un pourcentage sur les bénéfices du film. Ce qui s'avère rapidement juteux, étant donné que le film a rapporté au moins 32 millions de dollars de recettes aux USA pour un budget de 10 millions. Quant au film lui-même, il s'avère intéressant pour son point de vue sur la réalité virtuelle.

LC3

Un sujet pas encore au point en 1992, mais qui semble déjà titiller les réalisateurs pour des oeuvres de science-fiction. L'un des aspects les plus intéressants repose sur le fait qu'une concentration trop intense à la RV peut amener à un bloquage du cerveau. Soit un aspect que l'on retrouvera dans Strange Days (Kathryn Bigelow, 1995). N'ayant pas les moyens d'un Terminator 2 (James Cameron, 1991), Brett Leonard ne peut pas faire de miracle et son film a évidemment pris un sacré coup de vieux. Le reste du récit repose sur la vengeance de Jobe (Fahey), un homme simplet persécuté par un prêtre (un moyen de se rapprocher de King avec un récit à la Carrie ?) et d'autres personnes, devenant intelligent grâce à un scientifique (Pierce Brosnan pré-James Bond). Trop puisqu'il finit par devenir un véritable être numérique avec une puissance colossale.

LC4

 

Si Le Cobaye est un film précurseur, il n'est en revanche pas assez bon pour qu'on le retienne plus que cela. Pour les courageux, il existe une suite réalisée par Farhad Mann en 1996, Leonard étant parti réaliser le navrant Virtuosity (1996) sur un sujet pas si éloigné du Cobaye. Un four commercial (2 millions de dollars récoltés aux USA) qui a permis d'arrêter le massacre, New Line ayant envisager la production d'une série dérivée. Réalisateur de Fright Night (1985) et Jeu d'enfant (1988), Tom Holland s'est attaqué par deux fois à Stephen King. La première fut Les Langoliers (1995), téléfilm réalisé pour la chaîne ABC. Une nouvelle du recueil Minuit 2 (1990) où une partie des passagers d'un vol a disparu durant le voyage. Les rares rescapés semblent se trouver dans une dimension parallèle déserte, où les balles de pistolet sont molles, les allumettes ne font pas de feu et où la nourriture n'a aucun goût. Les responsables : des créatures nommées les Langoliers se nourrissant de l'espace-temps.

Les langoliers

Le réalisateur a dû faire face à "un véritable enfer." "Nous avons dû boucler l'aéroport international de Bangor pour le tournage. Or, nous étions au coeur de la saison touristique estivale du Maine, alors que les lieux étaient censés être déserts. Ça rendait la prise de son et l'enregistrement des dialogues très difficiles. Heureusement que les gens de l'aéroport ont tout fait pour nous aider. Nous avons également eu de gros problèmes avec les effets-spéciaux. Les images de synthèse utilisées pour visualiser les créatures étaient très rudimentaires et nous n'avions qu'un budget ridicule pour les obtenir." (*). Le superviseur des effets-spéciaux Thomas AB Barham se veut plus explicatif quant à l'aspect des Langoliers :

  • "La nouvelle de Stephen King ne décrivant guère les Langoliers, nous avons dû beaucoup travailler avant de trouver l'aspect juste. Les premiers que nous avons conçus ressemblaient vraiment trop à des Pac Man. Autant la production que Stephen King les ont rejetés. Puis nous avons fragmenté leur corps en différentes parties bien distinctes pour aboutir, notamment, à une créature futuriste dotée de pinces, à l'instar d'un crustacé marin. Un résultat délirant, mais trop orienté science-fiction classique. Le monstre n'était pas très menaçant ! Nous sommes finalement parvenus à cette double rangée de dents digne de la mâchoire d'un requin." (**).

LL2

Malgré les efforts du réalisateur et des techniciens, les créatures sont d'une rare laideur, tant au niveau du design (des bouches édentées qui volent) que des CGI. Ce qui aurait pu donner lieu à un épisode de série anthologique ou à un film d'1h30-2 heures finit par devenir un téléfilm en deux parties de trois heures. Un supplice verbeux où les acteurs alignent plus de dialogues que d'actions, au point que l'ennui se fait cruellement sentir. Sans compter les personnages tous plus inintéressants les uns les autres, le seul sortant du lot étant un homme d'affaires ayant des visions et devenant progressivement un antagoniste (Bronson Pinchot, Serge dans Le flic de Beverly Hills). Moins long (1h30), La peau sur les os (1996) ne fait pas tellement mieux en adaptant le roman éponyme publié sous le pseudonyme Richard Bachman en 1984. L'occasion de dévoiler enfin qui est derrière ce pseudonyme, un homme nommé Steve Brown ayant découvert le pot aux roses.

La peau sur les os

 

Une des couvertures françaises de La peau sur les os.

 

La véritable identité de l'auteur révélée, le roman marchera beaucoup plus. La peau sur les os raconte l'histoire d'un avocat véreux acquitté du meurtre accidentel d'une gitane suite à un procès truqué. Les gitans lui jettent alors un sort qui le fait maigrir de plus en plus, tandis que le juge voit sa peau se recouvrir d'écailles et le policier en charge de l'affaire obtient un corps boursouflé et défiguré. La fin est légèrement différente dans le roman et le film. Dans le premier, la tarte empoisonnée est mangée par la fille de l'avocat et il en mange également, quand dans le second, il préfère faire manger la tarte au potentiel amant de sa femme (Sam Freed), en plus de sa fille (Bethany Joy Lenz). Le personnage est donc un salaud jusqu'au bout du film, couronné par l'interprétation de Robert John Burke.

LPSLO3

 

Une fin qui a posé problème selon Holland. "C'est pour cette raison que le film a mis beaucoup de temps à se finaliser. Nous avons finalement tourné la séquence telle qu'elle était écrite, mais lors des projections-test les spectateurs l'ont détestée." (*). Le réalisateur évoque que les spectateurs des projections-test semblaient prendre fait et cause pour la quête du héros et que du coup, le réalisateur l'avait peut-être rendu trop sympathique. Mais au vue de son comportement durant tout le film, on peut se demander si les spectateurs n'étaient pas aveugles. Au contraire d'Alison Lohman dans Jusqu'en enfer (Sam Raimi, 2009) qui a un postulat proche, Billy Halleck est un sale type du début à la fin, cherchant à se venger des gitans de la pire des manières et étant sans scrupule jusque dans le final.

LPSLO2

 

Holland le rend peut-être parfois plus sympathique, mais ce n'est pas assez pour en faire un gentil. Pour le reste, le film ne convainc pas plus loin que son postulat de départ et se révèle assez mou. On peut aussi dire que les maquillages de Dick Smith et Greg Cannom changent un peu trop rapidement à l'écran, au point que le double-menton d'Halleck disparaît à la vitesse de l'éclair. Tobe Hooper est un autre grand réalisateur s'étant attaqué à Stephen King. Après Les vampires de Salem (1979) pour la télévision, il réalisait l'adaptation de La presseuse (1972), nouvelle publiée dans la revue Cavalier, puis dans Danse macabre. Elle met en scène un policier convaincu que la repasseuse-plieuse d'une blanchisserie est possédée. King en aurait eu l'idée à l'époque où il arrondissait ses fins de mois en travaillant dans une blanchisserie, croisant un homme ayant des crochets à la place des mains suite à un passage dans un engin de ce type.

The mangler

Harry Alan Towers signe une première version du script, avant que le réalisateur de The Funhouse et Stephen Brooks ne reviennent dessus. Manque de bol, ce n'est pas assez pour sauver le scénario, pas aidé par un ton ordurier, vulgaire et trop outrancier. Hooper ne s'en sort pas du tout, tombant dans le gore pour le gore au point d'en devenir ridicule, là où il était plus sobre dans Massacre à la tronçonneuse (1974). Ted Levine et Robert Englund cabotinent et s'avèrent vite agaçants. Puis la fin n'est pas en reste avec la presseuse en CGI qui se déplace pour essayer de manger Levine. Une vraie catastrophe indigne d'un tel réalisateur. En sachant qu'il existe deux sequels réalisées par Michael Hamilton Wright, Matt Cunningham et Erik Gardner entre 2002 et 2005. A partir des 80's, les projets liés à Stephen King augmentent considérablement avec Shining (Stanley Kubrick, 1980), Creepshow (George A Romero, 1982), Cujo (Lewis Teague, 1983), Dead Zone (David Cronenberg, 1983) et Christine (John Carpenter, 1983).

LDDM

La nouvelle Les enfants du maïs (1977) ne tarde pas à intéresser le studio New World Pictures. Les enfants d'une ville vouent un culte pour un démon, éradiquant au passage les adultes présents sur place ou ceux de passage. C'est là qu'arrivent deux étrangers, futures victimes éventuelles de la bande de gosses. Inutile de dire que les enfants qui veulent s'échapper passent également à la casserole. King signe une première version, mais le studio n'est pas convaincu et fait appel à George Goldsmith. La réalisation est confiée à Fritz Kiersch dont c'était le premier long-métrage et on retrouve devant sa caméra Linda Hamilton (la même année, elle explosera dans Terminator) et Courtney Gains (un des nouveaux arrivants dans The Burbs). Les démons du maïs (1984) fait partie de ces nombreux films d'horreur ayant marché dans les 80's et qui sont à juste titre oubliés de nos jours.

LDDM2

 

Le film est ennuyeux, avec des effets-spéciaux pas convaincant du tout, un couple de héros peu intéressant (Hamilton est rejointe par Peter Horton) et un méchant gamin vite agaçant et peu charismatique (John Franklin). Un ennui qui continuera sur plusieurs films à partir de 1992, mettant en scène Naomi Watts, Eva Mendes, Fred Williamson, David Carradine, Nancy Allen, Stacy Keach, Michael Ironside ou feu Billy Drago. Inutile de dire que derrière une bonne partie des films, on retrouve les frères Weinstein toujours friands de franchises horrifiques qu'ils peuvent exploiter jusqu'à plus soif et aux budgets tenant souvent du foutage de gueule. Quand Stephen King se lance dans Les Tommyknockers au début des 80's, il n'est pas au mieux de sa forme. Il boit beaucoup, sniffe pas mal également et il ressortira de l'expérience épuisé, au point de ne plus réussir à écrire quelque chose d'intéressant durant un an.

Tommyknockers

Une des couvertures françaises des Tommyknockers.

L'histoire d'une ville nommée Haven (la même que pour la série Les mystères de Haven également adaptée de Stephen King), où la population commence à vouer un culte pour un artefact métallique vert. Les habitants deviennent plus puissants, mais également possédés par une entitée extraterrestre qui se trouve sous terre. Mais un homme ayant une plaque de métal dans la tête depuis un accident est une des rares personnes à lui résister. Pour King, les Tommyknockers sont "la meilleure métaphore pour les drogues et l'alcool que put trouver mon esprit fatigué et en surtension" (**). A cela rajoutez que le sauveur est un auteur alcoolique, rejoignant les écrivains et les personnages rongés par l'alcool qu'il a imaginé. La ville possédée n'est pas non plus sans rappeler le Derry de Ça (1986) ou Salem dans le roman éponyme (1975).

LT2

 

Comme Les Langoliers deux ans plus tard, Les Tommyknockers devient un téléfilm de trois heures pour la chaîne ABC. Lawrence D Cohen, scénariste de Carrie (Brian de Palma, 1976) et de Ça (Tommy Lee Wallace, 1990), s'occupe de l'adaptation, tandis que John Power la réalise (bien que Lewis Teague soit un temps envisagé). A l'image du téléfilm cité plus haut, Les Tommyknockers est beaucoup trop long et se focalise sur trop de points de vue. D'autant qu'ils ne sont pas tous intéressants, à l'image du facteur qui commet un adultère avec sa collègue (Cliff De Young et Traci Lords). Quant aux aliens, ils n'apparaissent qu'à la fin en étant peu réactifs et impressionnants. La grande menace n'est pas là. La créature du cimetière (Ralph Singleton, 1990) se base sur la nouvelle Poste de nuit (1970).

LCDC

 

King s'est inspiré de son expérience dans une teinturerie où des employés lui avaient parlé de gros rats qui circulaient au sous-sol. Il publie la nouvelle dans Cavalier, avant qu'elle ne se retrouve dans Danse macabre. Des volontaires partent nettoyer le sous-sol d'une usine qui grouille de rats géants. Qui dit nouvelle, dit récit court. Or, La créature du cimetière tourne à 1h30. Ce qui signifie longue exposition avec moult personnages peu intéressants et surtout que le film est beaucoup trop long pour ce qu'il raconte. Singleton a beau alimenter le massacre par des scènes peu ragoûtantes, c'est bien peu pour convaincre le spectateur.  De même, la créature n'est pas non plus exceptionnelle, sorte de mélange pas très beau entre le rat et la chauve-souris. Sorti un an plus tard, Vengeance diabolique (Tom McLoughlin) ne fait pas mieux.

Vengeance diabolique

 

La nouvelle Cours, Jimmy, cours est publiée dans Cavalier en 1974, puis dans Danse macabre. Jimmy Norman assiste à la mort de son frère, poignardé par des bully dont certains finiront écrasés par un train. Des années plus tard, Jimmy revient dans sa ville et postule comme professeur. C'est alors que l'un de ses élèves ressemble comme deux gouttes d'eau à un de ses agresseurs. Le tournage de l'adaptation se passe mal à cause d'intempéries diverses (une tempête de neige, puis des orages). Bien qu'il soit produit par Dino De Laurentiis (qui a également produit Dead Zone, Charlie, Cat's eye, Peur bleue et Maximum Overdrive), Vengeance diabolique ne sort pas au cinéma et finit sur la chaîne CBS. Comme le précédent film cité, Sometimes They Come Back adapte trop longuement une nouvelle qui n'en demandait pas tant.

VD2

C'est avant tout un film de fantômes de plus, où les loubards morts s'en prennent à des élèves trop proches de leur ancienne victime (Tim Matheson), quitte à aller dans le grotesque comme ce footballeur découpé en morceaux. Rien de bien emballant à l'horizon, idem dans la conclusion qui joue un peu trop sur l'émerveillement au vue des précédents événements. Au milieu des 90's, Trimark Pictures rachète les droits pour en tirer des sequels direct to video : Les enfants du diable (Adam Grossman, 1996) et Le diable des glaces (Daniel Zelik Berk, 1998). Egalement produit par De Laurentiis, Cat's eye (1985) permet à Lewis Teague de revenir à Stephen King après Cujo. Le producteur impose Drew Barrymore au casting (elle était Charlie dans le film éponyme), tandis que Teague propose James Woods. 

Cat's eye

Il y a toutefois eu des complications durant la post-production, puisque Teague évoque des coupes pour améliorer le rythme, quitte à dégager "le prologue dans lequel Patty LuPone part chasser le chat de la famille avec un fusil d'assaut, parce qu'un conte de grand-mère l'a persuadée que les chats pouvaient voler le souffle des bébés." (*). Comme Creepshow, Cat's eye est un film à sketches. Mais contrairement au film de Romero, deux nouvelles sont adaptées par l'auteur (Desintox, Inc. et La corniche, présentes dans Danse macabre) et le dernier sketche est écrit spécialement pour le film. Cat's eye est moins convaincant que Creepshow ou Darkside (John Harrison, 1990), mais il a le mérite d'être franchement sympathique. Le film a pour fil conducteur un chat qui va d'un endroit à l'autre, jusqu'à devenir un personnage central du dernier sketche Le général

CE2

L'occasion pour Teague de faire un clin d'oeil à sa précédente adaptation de King en montrant un saint-bernard ou en citant Christine la belle Plymouth rouge. Le premier sketche présente James Woods suivant une thérapie radicale pour arrêter de fumer : s'il reprend, sa femme se fera violer. Le second montre un homme (Kenneth McMillan) mettant au défi l'amant de sa femme (Robert Hays). Il lui propose de marcher le long de la corniche de l'immeuble où ils sont. S'il le fait jusqu'au bout, sa femme partira avec lui. Dans le dernier sketche, un troll s'attaque à Drew Barrymore et le chat la sauve à chaque fois. Il est assez ironique que le film soit PG-13, tant les sketches sont d'une certaine noirceur, la palme au second particulièrement violent dans son déroulement. Comme quoi, sans faire dans le gore à outrance, on pouvait obtenir un film d'horreur PG-13 un minimum intéressant et sans forcément se censurer.

CE3

Plus terre à terre, Dolan's cadillac (2008) bénéficie d'un casting étonnant, avec Christian Slater et Wes Bentley en têtes d'affiche. Un projet qui revient de loin, puisqu'il devait être un film produit par Tom Cruise et Paula Wagner et réalisé par Stacy Title (L'ultime souper) au début des 2000's. Kevin Bacon devait jouer le rôle de Bentley, homme vengeant la mort de sa femme et Sylvester Stallone celui du gangster derrière son assassinat. Repoussé, le projet perd ses acteurs, puis le studio Franchise qui met la clé sous la porte. Stacy Title a essayé de relancer plusieurs fois le projet avec d'autres acteurs, avant de restituer les droits à Stephen King en temps voulu. Une fois relancé avec Slater et Bentley, le projet se casse à nouveau la figure avec le départ du réalisateur Erik Canuel (Bon cop bad cop).

Dolan's cadillac

 

Le canadien est parti à cause d'une baisse du budget, "celui-ci passant de douze millions de dollars à un peu moins de neuf. Une fois les comédiens payés et certains frais de production réglés, il ne me restait plus que trois millions et demi pour le tournage. (...) Le projet s'acheminant de plus en plus vers une série B direct to video, mieux valait que je quitte le navire" (**). Jeff Beesley l'a donc remplacé. Basé sur la nouvelle éponyme parue dans la newsletter Castle Rock en 1985, avant de se retrouver dans le recueil Rêves et cauchemars (1993), Dolan's cadillac ne s'en sort pas trop mal, en partie à cause du plan de Bentley parfaitement machiavélique. Même si on a vu mieux et ses acteurs en meilleure forme, le film reste au minimum sympathique. Un petit film du dimanche après-midi quand vous ne savez pas quoi regarder. 

A good marriage

On ne peut pas en dire autant du dernier film de cette cuvée, A good mariage (Peter Askin, 2014). Issue du recueil Nuit noire, étoiles mortes (2010), la nouvelle Bon ménage met en scène un couple où la femme pense que son mari pourrait être un tueur en série. King s'est basé sur le cas de Dennis Rader, dont la femme n'avait jamais soupçonné qu'il était un assassin. Askin aurait pu en faire un thriller intriguant, il en fait un film totalement soporifique et d'une rare nullité. Le spectateur a peu de doute sur l'identité du tueur, tant le mari (Anthony LaPaglia) est une évidence dès les premières minutes. Au passage, on s'amusera du temps de présence de Stephen Lang, apparaissant au début et à la fin, sombrant dans l'oubli du scénario en plein milieu. On voudrait bien l'y rejoindre. A la prochaine ! 


* Propos issus de L'écran fantastique Hors-série numéro 24 (septembre 2017).

** Propos issus de Mad Movies Hors-série numéro 22 (décembre 2013).

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Commentaires
B
Dolan's cadillac est clairement une qui sort du lot, même s'il n'y a rien de fou non plus. Les démons du maïs je me suis vraiment ennuyé devant et Les tommyknockers je me suis surtout demandé pourquoi c'était si long.
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A
Cell-Phone, La Peau Sur Les Os, Vengeance Diabolique ou Dolan's Cadillac font partie des adaptations cités dans la liste et que j'ai évité. Par contre, j'ai subit la Créature Du Cimetière et Le Cobaye qui sont, effectivement, assez mauvais. J'ai revu Les Langoliers il y a quelques temps lors d'une diffusion télé et c'est effectivement un téléfilm bien chiant. Par contre, je l'avoue, j'aime bien Les Démons Du Maïs et Les Tommyknockers.
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A
et la suite est encore plus médiocre ! Dire que je l'avais vu au cinéma à l'époque...
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B
Et énorme arnaque comme évoqué dans l'article. Pour ce qui est de la qualité du film, c'est surtout que le budget n'était pas au rendez-vous pour un projet qui en nécessitait pas mal. Du coup, évidemment que cela a pris un sacré coup dans la gueule dès les 90's.
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A
Juste un mot sur le cobaye, sorte de variation de Tron, en bcp moins éloquent. En sus, avec l'avènement du numérique, le film a bien souffert du poids des années
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