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Cine Borat
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  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
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28 mars 2020

Made in France #2

"Le cinéma français c'est de la merde !", "Les films d'horreur c'est bien, mais pas en France, d'ailleurs c'est pour ça qu'ils ne marchent pas"... Vous en avez marre d'entendre systématiquement les mêmes reproches envers le cinéma français ? Alors cette rubrique est faites pour vous. Les films français de qualité ne manquent pas, qu'ils soient des 40's ou des 2000's. L'occasion d'évoquer des films français ou réalisés par des français que j'aime à divers degrés ou même quelques curiosités qui mériteraient un peu plus de visibilité. En ces temps de confinement, voici trois films à (re) découvrir ! 

  • Les yeux sans visage (Georges Franju, 1960)

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Affiche réalisée par Jean-Sebastien Rossbach.

Du haut de ses 59 ans, le film de Georges Franju reste une des références incontournables de l'horreur à la française. Au vue de son âge, il est d'autant plus étonnant que le film soit aussi graphique. Le noir et blanc a beau atténuer le rendu, il n'en reste pas moins que Franju offre plusieurs plans marqués au scalpel. La principale séquence d'opération est en temps réel, ce qui permet une scène aussi forte que radicale pour le spectateur. Sans compter la seule fois où Edith Scob montre son véritable visage, sans modification, volontairement flouté. Franju a certainement opté pour ce stratagème pour éviter une trop grande censure (le film fut tout de même interdit aux moins de 16 ans).

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Les yeux sans visage est avant tout un film sur une femme (Edith Scob) essayant de retrouver une liberté qu'elle n'a plus, bouffée par les obsessions de son père et de son assistante (Pierre Brasseur et Juliette Mayniel). Elle n'est pas le monstre, eux oui. (attention spoilers) Cela se confirmera à la fin lorsqu'elle sortira avec les animaux, au contraire du père dont les chiens se chargeront. Tel les oiseaux qu'elle libère, elle va enfin pouvoir s'envoler, rendant le final des Yeux sans visage terriblement poétique. (fin des spoilers) Edith Scob est fantastique et en impose par sa prestance, un peu comme Hugo Weaving des années plus tard en V. Les yeux sans visage n'a pas vieilli et son statut culte n'est pas usurpé. Aspect qui semble s'être confirmé il n'y a pas si longtemps, puisque le film a visiblement fait son petit effet lors de projections avec des lycéens.

  • Solo (Jean-Pierre Mocky, 1970)

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Cinéaste grande gueule par excellence et amateur du système D, Jean Pierre Mocky sortait les armes dans cette chasse à l'homme post-Mai 68. Un film dont il a eu l'idée suite à une altercation dans un bar entre un client et un CRS. Des jeunes voulant lui rendre hommage avaient ensuite envisager de poser des bombes de ce qu'aurait entendu le réalisateur. Mocky montre à travers Solo deux camps problématiques. D'un côté les policiers, de l'autre les jeunes s'improvisant terroristes. Chacun des camps est gangrené par la violence. Les policiers sont censés défendre les citoyens, mais ils tirent dans le tas. A vrai dire, ils n'ont pas besoin de faire grand chose, puisque les jeunes terroristes s’entre-tuent sans s'écouter entre eux. Puis il y a Vincent, le braqueur dont le frère fait partie du second groupe et est donc en cavale (Denis Le Guillou).

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Un personnage au mauvais endroit, au mauvais moment qu'incarne très bien Mocky. Solo est un polar avec peu d'espoir et où l'échec est omniprésent. Celui de la police, des jeunes terroristes (et des idéaux issus de Mai 68 par la même occasion) et de Vincent. Toutefois, on s'amusera du goût de Mocky pour la punchline, à l'image de ce moment où Anne Deleuze balance à Mocky avant qu'ils ne fassent l'amour : "Tu peux y aller, j’ai pris la pilule.". Un uppercut de plus dans un film qui n'en manque pas.

  • Les sous-doués passent le bac (Claude Zidi, 1980)

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Icône parmi d'autres du cinéma populaire français multi-rediffusé (ce qui n'est pas une critique, loin de là), Claude Zidi a réalisé un grand nombre de comédies, allant de la très mauvaise (Arlette aie) à la très bonne. Les sous-doués n'est peut-être pas parfait, sent un peu trop le film à sketchs par moments et a pris un coup de vieux sur pas mal d'aspects (les vêtements, les looks, le programme scolaire, les habitudes des jeunes etc). Mais c'est un film terriblement attachant et drôle. Votre interlocuteur le préfère au tout aussi amusant PROFS (Patrick Schulmann, 1985) qui est à peu près du même acabit (sauf que là ce sont des professeurs et non plus des élèves qui sont les héros du film). Le groupe d'acteurs (dont un Daniel Auteuil en pleine ébullition et Tonie Marshall qui nous a quitté tout récemment) et le côté un peu débile jouent certainement en faveur du Zidi.

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Le passage du bac est absolument désopilant, notamment à cause des tricheries toutes plus fantaisistes les unes des autres. On pense également au passage de la bombe complètement surréaliste et même très sérieux en comparaison du reste du film. Les sous-doués n'est pas la meilleure comédie française des 80's, mais cela ne l'empêche pas d'être très divertissant et de multiplier les gags avec saveur. Dommage que Zidi se soit totalement fourvoyé dans une suite (Les sous-doués en vacances, 1982) dont on ne retiendra qu'une chanson, ironiquement mieux utilisée dans un meilleur film.

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A la prochaine ! 

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Commentaires
P
Faire avoisiner Franju et les sous-doués fallait oser. Borat l'a fait, et a bien fait !
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B
Je me suis presque demandé si on se foutait pas des spectateurs à ce niveau de nullité. Même la morale de ce machin est douteuse.
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A
à borat : à côté des profs, les sous doués est un véritable chef d'oeuvre, en effet !
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B
Ben justement pour moi ce n'est pas un nanar ni un plaisir coupable, car j'aime vraiment le film sans le trouver mauvais. Par contre récemment j'ai vu une bonne partie des Profs de Pef. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une comédie aussi nulle à chier.
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A
même si je le trouve très drôle, je considère le premier sous-doués comme un nanar. Le second s'immisce directement dans la case navet
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