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Cine Borat
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  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
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29 avril 2020

Made in France #10

"Le cinéma français c'est de la merde !", "les comédies françaises ne sont pas drôles"... Vous en avez marre d'entendre systématiquement les mêmes reproches envers le cinéma français ? Alors cette rubrique est faites pour vous. Les films français de qualité ne manquent pas, qu'ils soient des 50's ou de 90's. L'occasion d'évoquer des films français ou réalisés par des français que j'aime à divers degrés ou même quelques curiosités qui mériteraient un peu plus de visibilité. En ces temps de confinement, voici trois films à (re) découvrir ! 

  • Les Diaboliques (Henri-Georges Clouzot, 1955)

Les diaboliques

Avant Psychose (Alfred Hitchcock, 1960), ce film d'Henri Georges Clouzot avait déjà demandé aux spectateurs de ne rien dire du contenu du film, afin de garder le mystère intact et titiller l'intérêt du futur spectateur. Bénéficiant d'un twist imparable et génial, Les Diaboliques est un film d'horreur savoureux qui joue sur un parfait jeu de dupes. Tout part d'un mari cruel et volage incarné par Paul Meurisse. Un homme que même les enfants du pensionnat qu'il dirige détestent (dont un certain Johnny Hallyday). Dès lors, il est l'homme à abattre. Le roman qu'adapte Clouzot (Celle qui n'était plus du duo Boileau-Narcejac) mettait en scène un mari et sa maîtresse s'en prenant à la femme du premier. Ici c'est la femme et la maîtresse qui s'attaquent à leur mari et amant. Les deux femmes sont incarnées par Véra Clouzot (femme du réalisateur) et Simone Signoret et elles sont toutes les deux impeccables.

Les diaboliques 2

 

D'autant plus pour la première qui subissait les abus de son mari, la malmenant plus d'une fois sur le tournage, à l'image de Stanley Kubrick avec Shelley Duvall sur le plateau de Shining (1980). Cela se ressent évidemment dans son interprétation, Véra Clouzot semblant plus d'une fois fatiguée, stressée et dépassée par les événements. A l'image de son jeu lors du grand final qui est plus que crédible. Prenez vous donc au jeu et regardez sans plus d'informations ce qui reste un des classiques de l'horreur hexagonale. En sachant qu'il existe un remake américain réalisé par Jeremiah S Chechik (qui s'est occupé de l'adaptation foirée de Chapeau melon et bottes de cuir) avec Sharon Stone, Isabelle Adjani et Chazz Palminteri à la place de Signoret, Clouzot et Meurisse.

  • Les tontons flingueurs (Georges Lautner, 1963)

Les tontons 2

Avec ce film, Georges Lautner adaptait le troisième roman d'Albert Simonin autour de Max le menteur (Grisbi or not grisbi, 1955). Soit la troisième adaptation de ses aventures après Touchez pas au grisbi (Jacques Becker, 1954) et Le Cave se rebiffe (Gilles Grangier, 1961). Des films indépendants les uns des autres qui ont pourtant certains acteurs en commun comme Jean Gabin, Lino Ventura ou Bernard Blier. Des libertés ont été prise au niveau de l'adaptation, écrite par Simonin lui-même et dialoguée par Michel Audiard. Des choses ont été conservé comme le point de départ, d'autres ont été ajouté comme les personnages Patricia (Sabine Sinjen), Antoine (Claude Rich) et Maître Folace (Francis Blanche). Quant à Max, il devient ici Fernand Naudin sous les traits de Lino Ventura.

Les tontons

Le charme des Tontons flingueurs vient de ce mélange parfait entre film de gangsters sérieux et comédie avec certaines situations et répliques qui font mouche. La fameuse réplique "les cons, ça osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît", la scène de biture avec la plupart des personnages principaux, le bruit des silencieux, les pêches de Ventura données à Blier avec la musique qui sert de gimmick comique... Ce type d'éléments font des Tontons flingueurs un film très amusant. Mais comme dit plus haut, c'est également un pur film de gangsters, avec ses bisbilles, ses coups bas et les flingues qui sifflent. On peut regretter un final un brin expédié et quelques longueurs par ci, par là. Mais c'est bien peu pour ne pas s'extasier devant ce grand film au casting aux petits oignons, car outre ceux déjà cités, le film réunit tout de même Jean Lefebvre, Francis Blanche, Robert Dalban ou Venantino Venantini.

  • Les Chinois à Paris (Jean Yanne, 1974)

Les chinois 3

On l'oublie souvent, mais Jean Yanne a également été réalisateur et en particulier de satires sociales bien senties. Avec 1,6 millions d'entrées, Les Chinois à Paris aurait pu être un beau succès populaire. Mais au vue de son sujet, il était d'office sujet à la polémique pour les maoïstes de France, les communistes ou même la presse. Pourtant ce ne sont pas les Chinois qui s'en prennent plein la figure dans le film. On peut même dire que les Français leur facilitent la tâche en se phagocytant entre eux. Un vrai dézingage où Jean Yanne se base sur ce qui s'est passé durant l'Occupation pour dépeindre les Français. La délation, la résistance qui existe uniquement quand cela arrange les principaux intéressés, la violence de la police française (face aux autorités chinoises beaucoup plus maniérées), le gouvernement français constitué de gens à la solde des Chinois, le prêtre qui devient chinois (Paul Préboist) et part à la chasse aux dénonciations...

Les chinois 2

 

A cela rajoutez un président (Bernard Blier) qui se sauve aux USA comme le Shah d'Iran des années plus tard et vous avez une certaine vision du bonheur. Les plus fourbes ne sont pas forcément les plus évidents, à l'image du personnage de Jean Yanne bien plus subtil qu'il n'y paraît. Un personnage qui révèle réellement ses cartes dans les dernières minutes pour le plus grand plaisir du spectateur. Le problème n'est donc pas l'invasion chinoise, mais les envahis qui ne demandent finalement que ça et s’entre-tuent. Malgré le ketchup (ou ce qui semble en être), le plan-séquence sur l'autoroute est génialement glaçant et montre bien tout le chaos de la situation. Les Chinois à Paris est donc une satire fracassante qui n'épargne personne en France et le message n'a pas perdu en impact. Bien au contraire.

Les chinois

A la prochaine ! 

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Commentaires
B
Sean Connery en nounours une vision d'horreur inoubliable.
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A
il fait mal aussi au derche celui là !
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B
Sachant que le réalisateur récidivera avec Chapeau melon et bottes de cuir...
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A
Immense film que Les Diaboliques ! Quant au remake américain, mieux vaut l'oublier et le phagocyter...
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B
Un film à l'image de son cinéma : contestataire et grande gueule. Autant dire que cela n'a pas plu à tout le monde.
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