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Cine Borat
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  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
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5 août 2020

Made in France #21

"Le cinéma français c'est de la merde !", "Le cinéma de genre français existe ?"... Vous en avez marre d'entendre systématiquement les mêmes reproches envers le cinéma français ? Alors cette rubrique est faites pour vous. Les films français de qualité ne manquent pas, qu'ils soient des 70's ou de 2010's. L'occasion d'évoquer des films français ou réalisés par des français que j'aime à divers degrés ou même quelques curiosités qui mériteraient un peu plus de visibilité. En ces temps de déconfinement, voici trois films à (re) découvrir !

  • Tout simplement noir (Zadi, Wax, 2020)

Noir

Le mockumentaire ou faux-documentaire est un exercice de style qui peut être intéressant s'il est bien fait. En général, plus il est crédible, plus le spectateur y croit. La preuve avec le cas Cannibal holocaust (1980), son réalisateur Ruggero Deodato ayant dû se justifier devant la justice au vue de certaines scènes du film. Dans le domaine de la comédie, on retiendra le rock'n rollesque This is Spinal Tap (Rob Reiner, 1984) ou le kazakh Borat (Larry Charles, 2006). Tout simplement noir va dans cette optique, à la différence que les acteurs jouent leurs propres rôles en s'amusant de leur image et même de leur statut. Selon Jean-Pascal Zadi et John Wax, il y a eu plusieurs désistements (certains ne voulaient pas montrer des éléments particuliers à l'image, d'autres comme Michel Leeb n'étaient plus disponibles).

Noir 2

De même, certains producteurs ont également dit non, en rapport avec le sujet ou le personnage de Zadi. Il faut dire que Zadi et Wax n'y vont pas de mains mortes avec le héros ou les guests, n'hésitant pas à montrer les personnages face à leurs contradictions. Le jeu de massacre atteint même des sommets dans la scène avec Ramzy et Melha Bedia, confrontant juifs, musulmans et noirs dans un chaos jubilatoire et explosif. Le film est rempli de scènes de ce type (cf l'affrontement entre Fabrice Eboué et Lucien Jean-Baptiste), s'avançant souvent vers des terrains glissants tout en restant justes. C'est d'ailleurs ce qui rend le film si intéressant. Tout simplement noir est drôle, mais pas que et parfois les situations sont si cocasses qu'on ne peut s'empêcher de rire. A l'image de Mathieu Kassovitz jugeant de ce qui est assez africain ou pas et n'hésitant pas à utiliser les méthodes des esclavagistes pour caster JP.

Noir 3

Zadi se tourne en ridicule tout le long du film, imposant un personnage ridicule, souvent offensant envers les autres sans s'en rendre compte (ce qui rend certaines scènes encore plus drôles), mais également manipulé de la pire des manières. Fary incarne un personnage génialement méprisable et manipulateur, n'hésitant pas à se montrer comme quelqu'un de propre sur lui tout en humiliant Zadi, n'admettant jamais ses erreurs, tout en cumulant dans ses œuvres tous les clichés possibles qu'il dénonce soi-disant dans les médias. Tout simplement noir est le récit d'un échec, celui de rassembler des mêmes personnes autour d'un événement ou une cause, celui d'un homme se rendant rapidement compte que son idée va être plus dure à concrétiser que prévu au vue des intervenants qu'il rencontre.

Noir 4

Ce qui rend le parcours de JP d'autant plus pertinent et intéressant. Le premier gros film du déconfinement est français et il serait bête de le rater dans les salles (d'autant qu'il n'est pas très long).

  • La Haine (Mathieu Kassovitz, 1995)

La haine

Dans la mouvance de films américains comme Boyz N the hood (John Singleton, 1991) ou Strange Days (Kathryn Bigelow, 1995) sortis après l'agression de Rodney King, Mathieu Kassovitz faisait de même en 1995 avec ce film réalisé en réaction à la mort de Makomé M'Bowolé, tué par un inspecteur lors de sa garde à vue. Un fait qui avait donné lieu à des émeutes par la suite. Kassovitz débute son second long-métrage en évoquant un jeune mis dans le coma par un inspecteur dans des conditions similaires. Il montre des banlieues où la police vient régulièrement et où une crise peut arriver à tout moment. Si le réalisateur de Métisse n'est pas toujours subtil dans son traitement, il montre que tous les policiers ne sont pas à mettre dans le même sac et que ses héros (Vincent Cassel, Hubert Koundé et Saïd Taghmaoui) ne sont pas des saints non plus.

La haine 2

Certains volent, d'autres enveniment des situations qui pourraient se résoudre sans heurts. Il est d'ailleurs ironique que même le plus pacifique des trois personnages principaux en vient à sortir les armes dans un dernier acte qui ne fait pas de cadeau, au contraire du plus radical. Le ras-le-bol se prononce également par la venue des médias en banlieue, cherchant le moindre détail croustillant qui pourrait finir au 20 Heures. Le noir et blanc sied bien à une situation qui n'est pas si manichéenne et où personne n'est vraiment propre sur lui. Si on peut préférer le plus nuancé Les Misérables (Ladj Ly, 2019), La Haine est une chronique sociale intéressante qui n'a pas vraiment perdu de son mordant. Ce que vous pourrez constater en le revoyant dans vos cinémas dès aujourd'hui.

  • L'aventure c'est l'aventure (Claude Lelouch, 1972)

l'aventure

Suite à un dîner chez Pierre Kast, Claude Lelouch a l'idée d'un film. En effet, il ne comprenait rien à ce que disaient la plupart des personnes présentes (dont des membres des Cahiers du cinéma) et il souhaitait jouer de cette confusion à travers des gangsters vieillissants contraints de se renouveler pour rester actifs dans le milieu. A partir de là, le réalisateur d'Un homme et une femme parvient à réunir une troupe de trognes d'amour : Lino Ventura (qui voulait à tout prix jouer pour le réalisateur), Jacques Brel (qui souhaitait voir comment Lelouch filmait dans l'optique de réaliser des films), Charles Denner (sceptique au départ, mais bel et bien là), Aldo Maccione et Charles Gérard (un habitué du réalisateur).

L'aventure 2

Le film se présente comme une série d'histoires toutes plus délirantes autour de ces personnages. Nos malfrats se retrouvent dans un monde post-1968 en pleine évolution, où il doivent changer leurs méthodes, mais aussi varier les plaisirs. Enlèvements de personnalités, aides aux révolutions en Afrique, vols, arnaques, détournement d'avion sans violence... Lelouch nous montre tout cela sous l'angle de la comédie, nos trublions n'ayant rien de bien méchant. Bien au contraire, ils ont juste l'air de personnes dépassées par "le nouveau monde". On le remarque lors de toutes les scènes où les personnages rencontrent des gens se battant pour diverses causes, cumulant les informations les plus improbables sans réussir à comprendre ce qu'ils disent.

Laventure 3

Même quand ils se révèlent dangereux, ils se prennent un inévitable retour de bâton. Mais cette bande de pieds-nickelés se révèle terriblement attachante, bien aidée par l'interprétation des acteurs. Les apartés permettent toutefois de voir des personnages plus lucides qu'ils n'y paraissent sur leurs déboires, à moins qu'ils ne se fassent passer pour plus intelligents qu'ils ne le sont. Au passage, il est assez ironique que l'on cite autant Johnny Hallyday quand on parle de ce film, tant son passage n'est pas le plus intéressant du métrage. Même s'il lui permet de chanter un véritable tube en puissance. Car l'aaaaventuuuuuuure c'est l'aventuuuuuuureee !

A la prochaine !

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Commentaires
A
j'ai vu La Haine une fois et ça m'a suffit. Pour moi, Kassovitz sert juste la soupe aux Kaillera et ça ne m'intéresse pas de le revoir. Pas trop fan non plus de L'Aventure, C'est L'Aventure. Par, contre, Tout Simplement Noir me tente bien.
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P
Aucune envie de revoir "La Haine". Le film m'avait secoué à sa sortie mais depuis il en engendré toute une esthétique clip qui dénature la banlieue. A la même époque, Richet tournait un autre brûlot plus brut, moins maniéré. Peut-être plus authentique.<br /> <br /> Je préfère encore repartir à l'Aventure avec Lino, Aldo et Jacquot, même si Lelouch et moi ça n'a jamais fait chabadabada.
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A
faudrait vraiment que je revoie la haine, j'ai du mal à me forger un avis objectif sur ce film. D'un côté, je le trouve un peu désuet. De l'autre, je trouve que ses thématiques sont intéressantes
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