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31 décembre 2020

Le cinéma de 2020 avec ou sans streaming

2020 a été une drôle d'année aussi bien humainement que pour la culture et d'autres domaines. Le cinéma a pris le problème covid-19 en pleine gueule, se prenant deux fermetures pour le prix d'une, alors même qu'il essayait de se relancer après la première. Ce qui a amené à un problème de plus : quand vont sortir certains films ? Certains ont décidé de les sortir en svod, d'autres d'attendre, quelques uns sont à la limite du croque-mort quand bien même ils doivent leur richesse aux salles de cinéma (coucou Disney, Warner et Sony). Une situation difficile qui ne risque peut-être pas de s'améliorer dans les mois à venir, au vue du flou total autour de la culture. Ce qui n'a pas empêché de bons, voire très bons films de sortir au cinéma comme en svod, comme de très mauvais. Nous sommes le 31 décembre et il est donc temps de revenir sur les tops et flops de cette année 2020, avant de commencer à se bourrer la gueule en 2021.

Tout d'abord, comme vous en avez l'habitude, nous allons rendre un dernier hommage à certaines personnes ayant fait de la culture ce qu'elle est. Pensées donc pour Claude Brasseur, Michael Lonsdale, Sean Connery, Caroline Cellier, Roger Carel, John Le Carré, David Prowse, Michel Robin, Claude Giraud, Wladimir Yordanoff, Eddie Van Halen, Kim Ki Duk, Juliette Gréco, Ron Cobb, Annie Cordy, Diana Rigg, Ben Cross, Chadwick Boseman, Olivia de Havilland, Alan Parker, John Saxon, Kelly Preston, Jean-François Garreaud, Naya Rivera, Ennio Morricone, Carl Reiner, Joel Schumacher, Ian Holm, Philippe Nahon, Patrick Poivey, Guy Bedos, Jean-Loup Dabadie, Little Richard, Michel Piccoli, Irfan Khan, Delphine Serina, Christophe, Maurice Barrier, Brian Dennehy, Albert Uderzo, Max Von Sydow, Tonie Marshall, Suzy Delair, Didier Bezace, Kirk Douglas, Robert Conrad, Mary Higgins Clark, Terry Jones et d'autres que j'ai pu oublier. 

2020 a eu de belles oeuvres, mais aussi son lot de mauvais films, bouses infâmes, déceptions ou même de films très moyens. Commençons donc avec Sonic (Jeff Fowler), énième adaptation ratée d'un jeu-vidéo. A la base, les jeux de Sega (1991-) ne montraient qu'un hérisson bleu courir dans un univers spécifique où il doit affronter le Docteur Robotnik. Mais au fil du temps et avec l'aide de séries animées comme Sonic le rebelle (1999) et Sonic X (2003-2006), le hérisson a commencé à se forger une vraie mythologie. Dont se contrefout la plupart du temps le film en question, quand bien même il part du principe de Sonic X (le héros atterrit dans notre monde et doit s'y adapter en attendant de retrouver le sien). En fait, il n'est question que d'une comédie à la Alvin et les chipmunks, donc un film familial bête, avec des vannes gamines et la blague prout inévitable (Sonic saute sur un lit et pète, voilà). 

Jim

Le film s'impose donc d'un ennui quasiment total, d'autant que la version française nous offre une performance incroyable de Malik Bentalha, rendant Sonic au combien agaçant. Les techniciens auront beau avoir modifier le design de Sonic pour le meilleur, ils n'arrivent pas à sauver l'intérêt pour le film. Au contraire de Jim Carrey absolument parfait en Robotnik, retrouvant le côté frappadingue qui faisait le sel de ses grandes performances comiques. On s'amusera également de la rapidité de description de l'univers de Sonic avec un personnage de chouette sorti de nulle part. Sonic élu, mais de quoi ? De très bonne question. Que veulent les méchants ? Très bonne aussi. Après un Shazam (David F Sandberg, 2019) pas déplaisant mais pas génial pour autant, le DCVerse se prolongeait avec Birds of Prey (Cathy Yan), sorte de suite de Suicide Squad (David Ayer, 2016) avec toujours Margot Robbie dans la peau d'Harley Quinn.

Birds

La pauvre est visiblement la seule à y croire, le film s'enfermant dans un scénario jamais intéressant, des second-rôles à peine existants (la pauvre Mary Elizabeth Winstead hérite d'un rôle tellement vide que s'en est triste pour elle) et un méchant vulgaire semblant là pour alimenter le quota d'injures du classement Restricted. Car l'air de rien, le film n'est jamais très violent, ni très graphique, à part dans l'exécution du dit méchant qui tient surtout du foutage de gueule le plus complet. A cela rajoutez des scènes d'action tellement chorégraphiées qu'elles n'ont plus rien de naturelles, à part peut-être la scène du commissariat qui paraît un peu plus vivante que les autres. Fantasy Island (Jeff Wadlow) ne fait que confirmer le foutage de gueule qu'est la maison Blumhouse. Vous vous souvenez de la série L'île fantastique avec Ricardo Montalban et Hervé Villechaize qui exaucent les voeux des gens (1977-84) ? En voici la prequel !

Michael

Vous trouviez déjà la série diffusée sur France 3 le matin peu intéressante ? Vous allez être surpris de voir que cette prequel l'est encore plus. De plus, sa structure narrative faites de faux-semblants tellement déjà vus que l'on voit tout venir ne fait que confirmer la fainéantise globale du dit film. Le foutage de gueule va même jusqu'à la conclusion qui joue la carte du raccrochage de wagons de façon totalement vulgaire. Un film Blumhouse de plus à mettre à la poubelle. Comme je l'avais évoqué dans la première vidéo sur la franchise Pokémon, Mewtwo strikes back Evolution (2019) sentait fort le copier-coller du premier film (Kunihiko Yuyama, 1998). Mieux, il s'agit même d'un copier-coller de la version américaine, puisque l'introduction n'est pas du tout celle de la version japonaise. Techniquement le film n'est pas trop moche, mais clairement l'inintérêt de la chose est totale. Il vaut mieux revoir le film de base.

Mewtwo

Bloodshot (Dave Wilson) confirme la tendance de Vin Diesel à jouer dans tout et n'importe quoi pour obtenir une nouvelle franchise. On se retrouve donc devant un des films les plus laids de cette année (pas faute d'avoir eu Cats quelques mois plus tôt), avec des sfx tout droits sortis des 90's. Ce qui se confirme d'autant plus qu'un plan est totalement pompé sur Fight Club (David Fincher, 1999). Quant au scénario, il montre très rapidement ses grosses ficelles et Baboulinet et le reste du casting sont totalement à la ramasse. Artemis Fowl (Kenneth Branagh) a eu une production longue et périlleuse, faites de réalisateurs claquant la porte, de scénaristes qui s'accumulent et même de sortie initialement prévue au cinéma en août 2019 pour finir en sortie sur Disney+ en mai dernier. On comprend ironiquement assez rapidement pourquoi le film a mis tant de temps à se faire, tant il semble lui aussi d'un autre temps.

Artemis

Le film se contente de pas grand chose, tombant dans le kitsch le plus total quand ce ne sont pas les sfx étant également lamentables (la palme au personnage qui a une énorme mâchoire). Sans compter une mythologie qui semble être loin de celle des romans de ce que votre interlocuteur a compris, confirmant que le projet aurait mieux fait de rester en development hell.  Une caution de plus pour signifier le manque cruel d'inspiration des productions Disney depuis quelques années, s'enfermant dans une standardisation blockbusterienne à faire peur. Balle perdue (Guillaume Pierret) n'est clairement pas un mauvais film en comparaison des bouses précitées. En revanche, il s'avère un peu décevant. Si ses scènes d'action sont plutôt pas mal et bien réalisées, qu'il est suffisamment prenant pour se regarder sans déplaisir, en revanche son scénario n'est pas toujours à la hauteur. Le film démarre sur le principe des go-fasts et... n'en fait plus rien sur 80% du film, Pierret préférant se focaliser sur le film de vengeance.

Balle

Le go-fast n'était en fait qu'un prétexte pour commencer le film, mais pas suffisant pour en faire un visiblement. Dommage, mais on se dit également que le réalisateur réussira peut-être mieux son coup la prochaine fois, Balle perdue étant un premier film. The Vigil (Keith Thomas) n'est peut-être pas une production Blumhouse à la base (il s'agit d'un rachat), mais il en a tous les atours habituels. Mal filmé sur plusieurs passages au point d'être flou, en montre et en dit trop, prend trop son temps, joue sur les moments de silence pour ensuite nous refourguer de la musique assourdissante et écriture laborieuse... Au final, il ne s'agit que d'un Exorciste chez les juifs orthodoxes qui n'a rien à apporter au genre et ne fait que faire comme les autres (le final qui reprend une célèbre scène des Griffes de la nuit).

Vigil

Tenet (Christopher Nolan) devait soi-disant sauver le cinéma, il l'a au moins fait dans les salles en étant un des rares gros succès du déconfinement (362 millions de dollars de recettes totales). Par contre, artistiquement on tient l'un des films les plus faibles de son réalisateur. Incompréhensible selon certains, Tenet est surtout prévisible et le spectateur peut anticiper la plupart des coups (enfin s'il y arrive visiblement). On voit bien que le passage où Robert Pattinson revient seul après avoir affronter un adversaire avance à quelque chose, comme que la femme qui saute d'un bâteau aura un sens plus tard et idem pour le fameux conducteur de la troisième voiture que l'on ne voit pas. A cela rajoutez un méchant absolument ridicule (Kenneth Branagh en cabotinage total) et un principe finalement pompé sur Déjà vu (mais attention, comme c'était du Tony Scott, c'était forcément de la merde). 

tNEET

D'autant que le film se révèle également long pour pas grand chose. Reste des acteurs convaincants dans l'ensemble et une réalisation loin d'être dégueulasse (Nolan n'est pas un manche). Mais clairement rien de mémorable à l'horizon. A l'image de The Vigil, Relic (Natalie Erika James) confirme également l'inintérêt d'un certain cinéma d'horreur.  Un film où l'on attend qu'il se passe quelque chose, que l'on pense voir démarrer au bout d'un moment et en fait non. Cela voudrait faire comme Ari Aster mais sans l'inspiration, ni le scénario qui va avec. Alors oui on comprend que c'est un film sur la vieillesse et le rapport que l'on a face à nos aînés. Sauf que le film n'est jamais réellement clair, est affreusement lent et se révèle être un de ces énièmes pétards mouillés qui buzzent un peu en festivals, alors qu'ils ne valent pas tripette. Pas le premier, ni le dernier.

Relic

The Good Criminal (Mark Williams) continue la saga du "il voulait seulement..." cher à l'acteur Liam Neeson depuis Taken (Pierre Morel, 2008). Ici, nous sommes dans le volet "il voulait seulement prendre sa retraite de braqueur". Mais curieusement, l'opus est moins bourrin et on s'y ennuie beaucoup plus. Pas que cette saga improbable soit mémorable, bien au contraire, elle ne fait que confirmer la nullité de la récente filmographie de l'ami Liam. Mais au moins, il y avait souvent quelques moments bourrins débiles improbables qui rendaient l'expérience rigolote à regarder. Là c'est beaucoup plus soft, d'autant que l'on doit se fader Jai Courtney aka le pire acteur du XXIème siècle. Mais ne vous inquiétez pas, Liam reviendra dans "il voulait seulement s'occuper de son ranch" aka The Marksman ! Peninsula (Yeon Sang Ho) s'annonçait intéressant avec son retour à Busan suite au film de zombies de 2016. Sur le papier, il a tout pour plaire.

Liam

Film post-apocalyptique, humains plus barjos qu'avant (si possible militaires), action, zombies qui se mélangent toujours un peu plus pour former des corps zombiesques géants... Mais le film tombe dans le pathos le plus total jusqu'à en devenir lourdingue dans un final qui n'en finit plus. Puis il y a le foutage de gueule des poursuites. Certains ont sorti l'argument du "le réalisateur vient de l'animation, logique qu'il fasse une sorte de film hybride". Le souci est que quand vous voulez voir un film avec des poursuites, vous voulez voir de vraies voitures et pas des voitures en cgi mal faites. Surtout quand on voit que même modifiées, les poursuites de Mad Max Fury Road (George Miller, 2015) sont parmi les plus ahurissantes de ces dernières années. Certes pas le même budget, mais de vraies voitures qui roulent et explosent...

Peninsula

Enfin, terminons sur Bronx (Olivier Marchal), film qui devait sortir au cinéma avant d'être mis par Gaumont sur Netflix. Un film aux dialogues fleuris, aux acteurs cabotinants pour la plupart et avec un scénario qui part tellement dans toutes les directions que l'on a parfois du mal à suivre. On est donc encore loin de retrouver le réalisateur de 36, Quai des Orfèvres. A moins qu'il ne s'agissait que d'une exception. Evidemment, je n'ai pas vu tous les rejetons dézingués à droite et à gauche, le peu que vous pouvez lire cités étant déjà assez exceptionnel. Sachant que cette année fut également l'occasion de rattraper l'impayable Cats (Tom Hooper, 2019), probablement une des pires horreurs filmiques des 2010's. Il est donc temps d'évoquer le top 10 de cette année 2020. Ready ? Go

  • 10- Digimon Adventure : Last Evolution Kizuna (Tomohisa Taguchi)

Digimon

Vous connaissez mon amour pour la franchise Digimon (1999-), au point d'être revenu dessus le temps d'une vidéo (cf https://youtu.be/ERDvWcCBSgM ). En septembre dernier, les cinémas CGR, Kinépolis et quelques autres ont diffusé le temps de quelques jours ce film qui marquait un véritable événement en France. Il s'agissait ni plus, ni moins que du premier film Digimon à être diffusé dans les salles françaises depuis Digimon le film (2000), le remontage dégueulasse signé Haim Saban des trois premiers films (Hosoda, Yamauchi, 1999-2000). Ironique puisqu'il termine le cycle des premiers digisauveurs débuté avec le premier film de Mamoru Hosoda et perpétué depuis quelques années par les films Digimon Adventure Tri (Keitaro Motonaga, 2015-2018). Last Evolution Kizuna y fait directement suite, même s'il n'évoque pas la série de films dans le détail. 

Digimon 2

On peut d'ailleurs regretter que certains aspects comme les digivolutions ne sont pas reprises, revenant à un côté un peu trop vintage. Néanmoins, ce dernier film apparaît un peu comme la fin d'une époque, le scénario allant au bout de son idée (quand ils deviennent adultes, les digisauveurs perdent leurs digimon), quitte à contredire des aspects antérieurs (la fin de la deuxième saison montrait les personnages adultes avec leurs digimon). Il n'en reste pas moins que cette conclusion s'avère particulièrement émouvante, étonnante et très bien animée. Ce qui permet de dire que le revival de Digimon était loin d'être vain, là où Pokémon se complaît dans un retour en arrière pas toujours de bon augure.

  • 9- Adieu les cons (Albert Dupontel)

Les cons

Albert Dupontel a signé un des meilleurs films des 2010's avec Au revoir là-haut (2017), voilà qu'il ouvre les 2020's en beauté. Certains ont fait tout un pataquès sur un aspect du film, oubliant justement le côté fable et satirique du film. Alors oui on peut trouver ce passage peu convaincant par rapport au reste, en attendant il va clairement dans le sens du film. Soit une déshumanisation telle que les gens ne communiquent plus entre eux, se retrouvent dans une société froide où les gens se bouffent entre eux, où le Jeune est privilégié au Vieux quand bien même l'un est moins compétent que l'autre et où les gens se retrouvent à galérer pour un banal renseignement. 

Adieu

L'absurdité du film peut se résumer à ce passage où les membres du Palmashow Grégoire Ludig et David Marsais ne savent pas où se trouve le bureau des archives en fixant le plan du bâtiment dans lequel ils travaillent. Un passage qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler Brazil (ce qui tombe bien, vu que Terry Gilliam fait un caméo hilarant dans le Dupontel) et sa bureaucratie aliénante où la paperasserie s'accumule tellement qu'on finit par avoir des dossiers éparpillés de partout. Mais contrairement à d'habitude, Dupontel se veut plus grave, surement dû à son précédent long qui était beaucoup plus sérieux et violent. Ainsi, Virginie Efira hérite d'un rôle absolument magnifique qu'elle interprète avec brio. Dupontel s'octroie une pièce de choix avec un homme qui n'a plus rien à perdre et son fidèle Nicolas Marié d'un aveugle traumatisé par les violences policières. Soit le coeur d'un film aussi drôle que triste.

  • 8- Borat 2 (Jason Woliner)

Borat

On ne l'a pas vu venir celui-là. Tourné au début de l'année en plein boom du covid-19, Borat 2 ou Borat Subsequent Moviefilm : Delivery of Prodigious Bribe To American Regime For Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan s'est avéré être un sacré coup de massue. Déjà parce que cela faisait longtemps que Sacha Baron Cohen n'avait pas étonné, après un Brüno (Larry Charles, 2008) un peu trop vulgos et un The Dictator (Larry Charles, 2012) qui ne tenait que sur les gags présents dans la bande-annonce. Avec Borat 2, nous sommes comme souvent sur un mélange de fiction pure et de faux-documentaire, tout n'est évidemment pas vrai et la frontière est souvent floue. A l'image du passage assez gênant avec Rudy Giuliani qui semble certes un brin monté, mais suffisamment dérangeant pour susciter l'interrogation.

Borat 2

Borat 2 s'amuse de plein de choses, lui permettant de ne pas être une redite du premier film. Ainsi, le film tape bien évidemment sur les complotistes, quitte à ce que le personnage joue avec eux à base de réseau pédo-sataniste, de Donald Trump sauveur de l'humanité et d'anti-masques partout. Quitte à épouser une théorie hilarante sous forme de twist. Le film évoque aussi l'après-Borat au Kazakhstan, le journaliste devenant la risée du pays. De même, Baron Cohen ne peut plus forcément passer inaperçu dans son costume aux USA, ce qui l'amène à un délire à la Thomas Pynchon. Mais la grande surprise du film n'est autre que Maria Bakalova dans le rôle de la fille de Borat. Elle vole régulièrement la vedette à l'acteur et la séquence avec les féministes est d'ailleurs assez hilarante (nous c'est le bon féminisme, ça non). Une réussite de plus dans un film où on rit jaune autant que de bon coeur.

  • 7- #Alive (Il Cho)

Alive

On attendait Peninsula en film de zombie sud-coréen, mais on n'a pas vu venir #Alive. Petit succès de déconfinement en Corée du sud, il a finalement atterri chez nous sur Netflix sans que trop de monde en parle. Dommage, car contrairement au premier film cité comme d'autres films tombant sur la plateforme de svod, #Alive est une très bonne surprise. Il Cho part d'une pandémie zombiesque classique avec des hommes essayant de survivre et des infectés prêts à les becter à n'importe quel moment et en masse si possible. Là où le réalisateur est très malin est qu'il met en scène son personnage principal (Yoo Ah In vu dans Burning) dans son appartement avec des vivres limitées, un réseau qui commence sérieusement à se détériorer et une solitude de plus en plus envahissante. 

Alive 1

Une unité de temps et de lieu qui devient d'autant plus impressionnante quand le réalisateur parvient à rendre le tout intéressant et crédible. Même lorsqu'il rajoute un personnage en plus (Park Shin Hye), il en fait un élément similaire à son héros, permettant aux deux de s'entraider à distance. Le film a beau se dérouler entre deux immeubles, la menace est constante et peut venir de n'importe où et surtout de n'importe qui. On pourra râler un peu d'un deus ex machina un peu trop évident, mais #Alive parvient à faire ce que Peninsula n'arrive pas à faire. Avoir des zombies impressionnants sans en faire trop et surtout avoir des personnages attachants sans tomber bêtement dans le pathos racoleur. Y compris quand la question du suicide se pose à nos personnages. Comme quoi, il ne suffit pas toujours de vouloir en mettre plein les mirettes pour être convaincant.

  • 6- Bad Boys for life (El Arbi, Fallah)

For life

Aussi invraisemblable soit-il, le plus gros succès américain de cette année est une suite que peu de monde attendait. En effet, si Bad Boys (Michael Bay, 1995) avait été un carton surprise, Bad Boys 2 (Bay, 2003) avait fait une sous-performance face à une autre production Jerry Bruckheimer, Pirates des Caraïbes (Gore Verbinski, 2003). Sony l'a longtemps annoncé en plus d'un quatrième opus, au point de se demander s'il arriverait un jour. Au final, même Michael Bay est de retour le temps d'un caméo. Bad Boys for life a des défauts indéniables, le principal étant ce twist sortant complètement du chapeau et typique de l'image paternaliste que Will Smith entretient depuis plus de dix ans. Une image proprette de bon père de famille, ce qui devient encore plus drôle dans Bad Boys for life, vu qu'il incarne un véritable coureur de jupon.

Bad boys

Donc on invente une backstory délirante pour justifier le tout. Mais l'air de rien, les réalisateurs de Black régalent avec des scènes d'action bourrines moins fortes que celles de Bad Boys 2 (ça sent parfois trop la cgi), mais particulièrement fun et jouissives, le tout de manière lisible. Ensuite, Martin Lawrence et Will Smith semblent vraiment s'amuser et on retrouve par moments la simplicité du premier film, notamment en revenant un peu plus à l'aspect privé, en plus de citer le thème de Mark Mancina absent du deuxième opus. Bad Boys for life n'est pas parfait, mais il a au moins du charme et délivre une marchandise qu'Hollywood peine sérieusement à délivrer en terme de films d'action depuis un bon moment. De là à dire que le Jerry Bruckheimer de la grande époque est revenu, il n'y a qu'un pas...

  • 5- Petit vampire (Joann Sfar)

Petit

Un de mes derniers films vus au cinéma cette année fut cette petite merveille. Après Le chat du rabbin (Sfar, Delesvaux, 2011), Joann Sfar adapte à nouveau une de ses bandes-dessinées (1999-). Soit les aventures d'un jeune vampire vivant dans un manoir avec d'autres créatures afin de ne pas être repéré par l'homme qui a voulu le tuer lui et sa mère. A l'image du récent Zombillénium (De Pins, Ducord, 2017), Sfar développe un bestiaire charmant avec un pirate mort-vivant, des morts-vivants imitant Le Cri (Edvard Munch, 1893-1917), un chien qui vole et parle avec un accent marseillais, une créature similaire à celle de Frankenstein, un crocodile radioactif, un scientifique déformé, une figure de proue amoureuse de son corsaire ou un méchant avec une tête en croissant de lune. 

Vampire

Le film est d'autant plus intéressant que Sfar a filmé plusieurs scènes du film avec des acteurs en costume, permettant de capturer le plus d'actions possibles pour certaines scènes physiques. Du coup, toutes les scènes de ce type sont lisibles et entraînantes, notamment un climax particulièrement spectaculaire. De même, le film s'adresse aussi bien aux enfants, qu'aux adolescents ou aux adultes, d'autant qu'il permet aux premiers de voir un film fantastique réussi et ne les prenant pas pour des imbéciles, à l'image d'un Etrange noël de Mr Jack (Henry Selick, 1993). D'autant que comme Selick et Tim Burton, Sfar a un vrai amour pour le cinéma fantastique d'antan, citant Roger Corman et la Hammer avec une certaine logique, puisque nos créatures ont trouvé ces bobines au fil du temps. Une incroyable réussite.

  • 4- Adolescentes (Sébastien Lifshitz, 2019)

Adolescente

Ironique que deux des meilleurs films de cette année soient des films français rétrospectifs. Commençons par le premier qui est en fait un documentaire. A l'image de Boyhood (Richard Linklater, 2014), Adolescentes a été tourné sur plusieurs années et s'est intéressé à deux jeunes filles Anaïs et Emma, en plus de filmer leur entourage (parents, amis, camarades de classe, professeurs). La première chose qui frappe en regardant le film est de ne jamais avoir la sensation de voir un documentaire. Le montage est fluide, savant parfaitement s'attarder sur les deux adolescentes sur des moments clés de leur vie, tout en n'étant jamais intrusif. Les filles parlent de leurs premières relations sexuelles, mais rien ne sera montré, Lifshitz étant à la limite du bisou. Ce qui évite tout aspect malaisant.  

Adolescentes

Adolescentes est également l'occasion de voir le portrait d'adolescentes finalement pas si éloignées du spectateur (garçon comme fille). Certains spectateurs pourront facilement se reconnaître dans leur parcours, qu'il soit scolaire ou intime. D'autant que la vie des deux filles n'est pas toujours rose, la palme pour Anaïs qui subira bien des épreuves sur les cinq années de tournage. Lifshitz est d'ailleurs tombé sur deux perles rares, puisqu'Anaïs et Emma étaient amies avant même le tournage et même si le temps passe et que leur parcours sont différents, elles semblent toujours proches (y compris hors caméra comme le confirme leurs différentes interviews pour la promotion du film). Une amitié qui se ressent grandement à l'écran. 

  • 3- Le cas Richard Jewell (Clint Eastwood, 2019)

Richard

Ces derniers temps, on a tendance à faire passer Clint Eastwood pour un vieux réac sans sentiment, un peu trop proche de l'America fuck yeah. Les fans du réalisateur ont beau le savoir depuis longtemps, il est toujours bon de rappeler que le grand Clint est un réalisateur humaniste et il le confirme encore ici. Tel qu'il est décrit dans le film, Richard Jewell (Paul Walter Hauser) n'était pas un homme sans défaut, avec une tendance à trop en dire ou pas assez. Ainsi, d'un côté il s'avère très naïf face au FBI prêt à tout pour le coffrer sans aucune preuve, de l'autre il oublie de dire qu'il est un grand collectionneur d'armes. Ce qui ne serait pas tant un souci aux USA s'il n'avait pas été longtemps suspecté d'être le responsable de l'attentat des Jeux Olympiques de 1996... alors qu'il avait été le premier à repérer la bombe. 

Jewell

Une suspision due seulement à des rumeurs et à des suppositions engendrées par le FBI et des journalistes peu scrupuleux. C'est dire toute l'injustice qui règne durant le film, le spectateur étant face à une exécution en place publique surréaliste et dépassant le principal intéressé. Ce qui permet à Eastwood de faire un parallèle avec un de ses précédents films, Sully (2016), qui partait lui aussi d'une histoire vraie avec un homme mis au pilori alors qu'il a sauvé des gens. Une même injustice qui n'en devient que plus révoltante ici. D'autant que Hauser est très bon dans le rôle, tout comme Sam Rockwell en avocat prêt à tout pour sauver son client, quitte à continuer le combat bien des années plus tard. Eastwood a d'ailleurs la bonne idée de montrer les deux personnages plusieurs années avant, suggérant le solide lien qu'ils ont entre eux et règnera sur tout le film.

  • 2- La fille au bracelet (Stéphane Demoustier, 2019)

La fille

Le procès est un sujet dont le cinéma et la télévision sont très friands et le plus bel exemple reste encore aujourd'hui 12 hommes en colère (1957), somptueux huis clos de Sidney Lumet reposant sur la délibération de jurés sur une même affaire, avec les difficultés que cela engendre en terme de réflexion et d'idéologie. Avec Stéphane Demoustier, le juré c'est vous. Le spectateur voit l'arrestation, certains aspects de la vie de l'accusée, le procès et c'est tout. C'est à lui de faire le tri dans ce qu'il voit et qu'importe la résolution, rien n'est dit clairement sur ce qu'il s'est réellement passé. A partir de tout ce qui est dit et montré, il se fera une idée sur la culpabilité ou non de l'accusée. Ce qui donne un côté incroyablement ludique au film et le fait sortir du lot, quand bien même il est un remake déguisé.

Au bracelet

En effet, un des coproducteurs avait acheté les droits du film Acusada (Gonzalo Tobal, 2018) pour se couvrir au cas où ils étaient accusés de plagiat, mais La fille au bracelet ne reprend que le point de départ. Tout le reste a été imaginé par le réalisateur. L'ambiguïté est d'autant plus accentuée par le jeu de Melissa Guers, incroyablement neutre et ne parvenant jamais réellement à faire comprendre si son personnage est coupable ou pas. Ce qui donne un véritable tour de force en fin de compte. L'autre grande performance du film vient de Roschdy Zem, père tombant de haut et ne savant plus non plus si ce qu'il entend est vrai ou faux, semblant ne pas connaître sa fille comme il le pense. 

  • 1- Play (Anthony Marciano, 2019)

Play

Je fus un des privilégiés l'ayant vu en septembre 2019 dans le Gaumont d'Amnéville. A l'époque, le film venait d'être racheté par Gaumont, Mars Distribution étant dans de sévères problèmes financiers et le film qui devait sortir le 30 octobre 2019 finit par sortir le 1er janvier dernier dans un anonymat quasi-certain, quand bien même il n'a pas été mal accueilli. Voir Play en 2019 ou en 2020, c'est revoir 27 ans défiler devant ses yeux. Peut-être pas de la même manière pour tout le monde, certains ne les ayant pas vécu ainsi, mais il y a un certain intérêt à regarder ce film qui parle du temps qui passe. D'autant qu'Anthony Marciano le fait en utilisant le propre de ce que devrait être le found footage, à savoir des vidéos retrouvées et regardées par le spectateur.

Play 3

Et non des machins filmés avec les pieds en espérant que cela fasse un maximum d'argent sur un budget microscopique. Play respecte le principe à la lettre, d'autant plus que Max Boublil regarde les vidéos en même temps que nous. Des vidéos qui varient selon le temps, en raison notamment des progrès technologiques (le camescope est remplacé par le téléphone, la qualité vidéo par celle de la haute-définition). Ce qui fonctionne d'autant plus que les acteurs aux différents âges se ressemblent énormément, n'entraînant pas de problèmes pour les reconnaître au fil du temps. Plus qu'un banal film nostalgique, Play est un film sur le poids des années, les regrets, les bons moments, l'amitié, l'amour et est au final universel. C'est ce qui le rend si grand.

Play 2

Pour les coups de coeur, suivez le guide ! En vous souhaitant un bon réveillon et une bonne année ! 

  • Effacer l'historique (Delépine, Kervern)
  • The New Mutants (Josh Boone)
  • Never rarely sometimes always (Eliza Hittman)
  • Lucky strike (Kim Yong Hoon)
  • Tout simplement noir (Zadi, Wax)
  • Une sirène à Paris (Mathias Malzieu)
  • Mes jours de gloire (Antoine de Bary, 2019)
  • Jojo Rabbit (Taika Waititi, 2019)
  • 1917 (Sam Mendes, 2019)
  • Lupin III The First (Takashi Yamazaki, 2019)
  • The trial of Chicago 7 (Aaron Sorkin)
  • Mank (David Fincher)
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Commentaires
P
Je suis loin d'avoir vu tout ça. Tu as calmé mes ardeurs sur "relic", mince. <br /> <br /> Bonne année (déjà bien entamée).
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G
tout ces films nous tirent de la torpeur du covid .je suis très streaming me permettant de voir des films à la hauteur de mon porte monnaie . quand les ciné rouvriront j'y retournerait suivant mon budget .
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T
Belle nouvelle année Bobo, à très bientôt, il va falloir que je m'y remette à te relire ! Je viens juste de voir que Olivier a fermé, j'avais aussi perdu l'habitude de le lire !
Répondre
T
Bonne année à toi. Pour ton top, pas vu tous les films de la liste, mais, pour ma part, je n'avais pas détesté Sonic, même si je suis d'accord pour la voix de Malik Bentalha. Perso, si je devais donner les 2 pires films de 2020, je dirais Greenland - Le Dernier Refuge et Les Chroniques De Noel 2.
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A
tiens je n'aurais absolument pas misé sur borat 2 : tu préfères le 1er ou le 2nd ?
Répondre
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