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Cine Borat
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22 août 2021

Les paniers improbables de l'été américain

Fait en grande partie de grosses productions devant sortir l'an dernier (c'est le cas du dernier Fast and Furious, de Black Widow ou de Jungle Cruise), l'été américain 2021 fut ironiquement marqué par deux films traitant du jeu-vidéo à leur manière et avec des résultats bien différents. Soit Space Jam : Nouvelle ère (Malcolm D Lee) et Free Guy (Shawn Levy). Space Jam (Joe Pytka, 1996) est un des films préférés de votre interlocuteur, un film qu'il a revu tout au long de son enfance au point de bousiller la VHS et qu'il revoit encore depuis désormais en BR. Un hit comme les 90's en étaient capables (230 millions de dollars de recettes totales pour 80 millions de budget), au point de faire oublier sa production aussi périlleuse que chaotique, avec un acteur principal qui ne l'est pas du tout et où tout tourne autour de lui jusqu'à l'évocation de son père (qui était décédé quelques années plus tôt) et son retour au basketball après un passage raté au baseball. 

Space jam 2

Sans compter la soundtrack du film restée en mémoire entre R Kelly croyant qu'il peut viol voler et Seal volant comme un aigle. Il y a eu plusieurs projets de sequels avant d'arriver à Nouvelle ère, allant d'un nouveau film avec Michael Jordan (qu'il refusera, ne voulant pas réitérer une expérience aussi contraignante) à un film avec Jackie Chan, en passant par un avec Tony Hawk et un autre avec Tiger Woods. L'idée d'une suite revient régulièrement sur le tapis durant les 2010's et pour cause, nous sommes dans une ère bourrée à craquer de reboots, de remakes et de suites tardives ou pas. Nouvelle ère n'est clairement pas une suite à proprement parler, même si Michael Jordan est évoqué (quitte à faire un gag). Il s'agit plus d'un reboot ou d'un film à part avec les Looney Tunes jouant au basket avec une star de ce sport pour les seconder (ici Lebron James).

Looney

 

Ces derniers n'avaient pas retrouvé le cinéma depuis Les Looney Tunes passent à l'action (Joe Dante, 2004), en dehors de quelques avant-programmes et cela fait plaisir de les retrouver sur différentes formes. D'autant que le film se révèle intéressant sur ce sujet : en effet, les Looney Tunes détestent leur look en cgi et se préfèrent dans leur design de base en 2D (même si la technique est meilleure qu'en 1996). Même dans son propos, le film n'est pas si stupide qu'il n'en a l'air. Il y a plus d'un an, la Warner a fait un partenariat avec la société Cinelytic afin de prédire des succès selon un algorythme. Une aberration qui peut vite être contrebalancée selon une situation donnée (la preuve avec la crise du covid survenue entretemps) et qui est vivement critiquée dans le film. Car oui Lebron James et Bugs Bunny vont dans le catalogue Warner pour retrouver les autres Looney Tunes (faisant au passage de Bugs un personnage triste sans ses copains). 

Tunes

Ce qui vaut d'ailleurs une séquence tout sauf convaincante (même si contrairement à Endgame, les formats des films en question sont respectés) où les personnages animés s'intègrent assez mal aux films cités. En revanche, James déteste l'idée de l'algorythme, un moyen pour lui de devenir une star de cinéma dans n'importe quel truc à la seule condition d'avoir des copies numériques de lui (ce qui rappelle le principe du Congrès avec Robin Wright). Les exécutifs de la Warner incarnés par Steven Yeung et Sarah Silverman apparaissent comme deux imbéciles qui suivent le mouvement, ce qui vend du rêve sur la vision qu'avaient le réalisateur (qui a débarqué après le départ de Terence Nance qui avait commencé le tournage, remplaçant lui-même Justin Lin qui avait jeté l'éponge) et les scénaristes du studio qui les héberge. Pour le reste, Space Jam : Nouvelle ère fait ce qu'on attendait d'une suite au film de 1996 : un divertissement sympathique, mais loin d'être sans défaut.

Lola

 

Si on excepte la scène dans Warner, le film est plutôt réussi visuellement, mais sur le fond il se révèle un peu trop long et laborieux. James est moins charismatique que Jordan, même s'il fait ce qu'il peut. Sa famille se révèle assez agaçante, allant de son fils (Cedric Joe véritable tête à claque) à son frère (sidekick comique improbable encore moins utile que Wayne Knight dans le premier film). Les passages sur sa vie privée sonnent plus faux que ceux de Jordan, car semblant moins proches de la réalité. Don Cheadle est cabotin comme pas possible, au point d'être insupportable. Mais le film délivre au moins la marchandise avec une partie de basket dingo, utilisant les principes du jeu-vidéo avec des super-coups et un propos qui ne manque pas d'âme par moments. Free Guy est un projet qui a tourné un temps dans les cartons de Shawn Levy avant que Ryan Reynolds ne lui soit présenté par Hugh Jackman (qui avait tourné avec lui sur le très cool Real Steel).

 

Free guy

Soit un film où un personnage non joué (Reynolds) devient totalement autonome dans le jeu où il évolue et gagne des points d'expérience, au point de devenir une véritable coqueluche pour les joueurs. Le jeu en lui-même s'apparente à un monde ouvert type GTA avec agressions sur PNJ, braquages, poursuites en voiture... Soit tout ce que n'était pas le jeu de base sur lequel travaillaient les personnages de Jodie Comer et Joe Keery et dont la première veut prouver que celui qui a racheté son jeu pour faire l'actuel jeu (Taika Waititi qui en fait des caisses) utilise illégalement ses codes. Là encore sous ses airs de divertissement très sympathique et plutôt bien fait (on ne s'ennuie absolument jamais et c'est assez rare avec les blockbusters us de nos jours), Free Guy se révèle plutôt intéressant dans son propos.

Jeu

En effet, il est ironique de voir dans un film Fox 20th Century Studios sous l'égide de Disney des créateurs se faisant voler leur oeuvre par quelqu'un qui a plus d'argent et les absorbe définitivement, au point même que l'un d'entre eux collabore vaguement avec lui. Le discours sur l'intelligence artificielle sort au préalable de nulle part, mais il devient évident quand plusieurs PNJ ont les mêmes réactions que Guy. Son ami va venir le réconforter, bien qu'il préfère ne pas agir dans un premier temps (Lil Rel Howery). Une demoiselle en détresse va faire une étude sur son propre cas une fois "libérée" (Camille Kostek). Un braqué va enfin baisser ses bras. La vendeuse de café va enfin faire des cappuccinos. Certes, dit comme ça cela paraît stupide, mais ces personnages ne sont à la base que des fonctions et pourtant grâce aux codes, ils peuvent interragir avec les joueurs en développant des sentiments comme l'amour, la souffrance ou l'empathie.

Comer

La preuve avec Guy qui s'attaque à des joueurs en sauvant régulièrement des PNJ de leurs assauts. Sa relation avec le personnage de Comer est liée à son créateur, secrètement amoureux d'elle. Ce qui donne un aspect romcom visible à 20 kilomètres, mais qui n'est pas ridicule. C'est même plutôt élégant dans la manière dont c'est amené, car le personnage de Keery dévoile ses sentiments petit à petit. Comme quoi, on a tous besoin d'un peu de Mariah Carey pour ouvrir son coeur. On peut toutefois reprocher au climax de se casser totalement la figure dans la citation de pop-culture, alors qu'il n'en a absolument pas besoin. Contrairement à Ready Player One (également coécrit par Zak Penn), le jeu Free City ne repose pas sur la pop-culture, rendant la citation aussi risible que douteuse. La représentation du joueur incarné par Matty Cardarople est même aussi lamentable que celle exploitée par Gamer (Neveldine, Taylor)... il y a 12 ans.

gUY

 

Il serait peut-être temps de passer à autre chose, surtout que Levy montre des starlettes internationales du streaming gaming tout beaux, tout propres juste après. Si Ryan Reynolds fait l'habituel numéro cabottin (ce qui ne l'empêche pas d'être sympathique), c'est Jodie Comer qui emporte le tout avec cette créatrice prête à tout pour retrouver son bébé, quitte à devenir une femme d'action chantonnant merveilleusement bien Fantasy. De quoi donner envie de la revoir dans le prochain Ridley Scott cet automne. Comme quoi, sous leurs airs de films pas forcément demandés, voire galériens au vue de leur temps de production, Space Jam : Nouvelle ère et Free Guy sont des films plutôt attachants, bien qu'imparfaits et loin des bidons de lessive qu'Hollywood nous a refourgué régulièrement depuis au moins trois ans. 

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Commentaires
T
Pas franchement fan du premier Space Jam (mais, j'aime bien ton anecdote sur la vhs du film, j'ai fait la même chose que toi, mais, avec le film Mortal Kombat de 1995), mais, je pense tenter cette suite à l'accasion, par curiosité. par contre, Free Guy à l'air vraiment bien (et je te conseille la vidéo ou Ryan Reynolds commente la bande annonce du film habillé en Deadpool).
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