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  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
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31 décembre 2024

Direction 2025

En cette fin d'année, il est temps de faire le bilan cinématographique. Constat peut-être plus rapide que d'habitude, le lot de catastrophes étant moins élevé que d'habitude et pour cause, votre interlocuteur a soigneusement évité pas mal de casseroles. Le temps manque et si on peut en gagner en voyant de bons films, c'est toujours ça de gagner. Donc non, il n'y aura pas de films du Spidey Cinematic Universe, ni de Red One (Jake Kasdan) ; et encore moins certaines comédies françaises dont on va éviter de faire gonfler le chiffre d'affaire, histoire de taper sur l'ambulance. 

 

Comme d'habitude, petit hommage à certaines personnalités nous ayant quitté en cette année 2024 : Maggie Smith, Marisa Paredes, Michel Blanc, Pierre Vernier, Kris Kristofferson, Jim Abrahams, Shannen Doherty, Anouk Aimée, Françoise Hardy, Tony Todd, Daniel Beretta, Donald Sutherland, Bill Cobbs, James Earl Jones, Robert Towne, Pierre William Glenn, Bernadette Després, Pierre Christin, Carl Weathers, Quincy Jones, Akira Toriyama, Roger Corman, Micheline Presle, Shelley Duvall, Alain Dorval, Bernard Hill, Wolfgang Becker, Olivia Hussey, Marshall Brickman, Art Evans, John Amos, Christine Boisson, John Ashton, Robert Watts, Didier Kaminka, Laurent Tirard, Karl Moline, Teri Garr, Laurent Cantet, Paul Morrissey, Louis Gossett Jr, David Soul, Niels Arestrup, Alain Delon et bien d'autres que j'oublie.

 

Commençons donc avec les déceptions, films pouvant mieux faire et autres navets de compétition. City Hunter : Angel dust (Kodama, Takeuchi, 2023) est une petite déception, se contentant du service minimum (le précédent film était bien plus fun) et partant en plus dans une fin de cycle que le spectateur n'avait pas forcément demandé. En effet, le film est en fait le début d'une conclusion menant à la fin de City Hunter. Sauf que le manga de Tsukasa Hojo est fini depuis belle lurette (1985-1991) et qu'il a même connu deux sortes de suites (Angel Heart et City Hunter Rebirth). Comme pour Dragon Ball, la tendance à ne pas vouloir laisser mourir certaines choses devient agaçante. 

Le Dune de Denis Villeneuve a été vendu comme un dyptique. Ce qui veut donc dire conclusion à la fin. Quel ne fut pas mon étonnement en apprenant quelques jours avant la sortie du second opus qu'une suite potentielle était en pré-production. Durant toute l'année, beaucoup de gens sont venus me voir en me disant que c'est comme ça dans le roman, qu'en fait c'est littéralement comme ça que cela se finit et donc que c'est fidèle au roman. Sauf qu'il s'agit d'une adaptation et il faut faire des choix. Or, planter le spectateur sur une fin ouverte qui ne mène visiblement à rien (vu que Frank Herbert s'en foutait de montrer la dites guerre) est un choix désastreux également.

Encore plus quand le réalisateur ne semble jamais vouloir s'arrêter, quitte à en rajouter toujours un peu plus. Il est d'autant plus dommage que Dune n'est pas un mauvais dyptique, évoquant très bien le fanatisme religieux dans ses pires travers, le pouvoir qui corrompt tout le monde, le tout dans un aspect visuel convaincant. Toujours dans le souci des suites qui en veulent toujours plus, citons Largo Winch : Le Prix de l'argent (Olivier Masset-Depasse). Là encore, une fin ouverte pour une suite qui ne verra probablement pas le jour, puisque le film s'est pris un beau bide (404 011 entrées). En même temps, une suite qui arrive après plus de dix ans de retard et face à une grosse concurrence (littéralement Deadpool and Wolverine), il n'y a pas de miracle.

Encore plus quand le film ne s'avère pas au niveau des films de Jérôme Salle (2008-2011), des crus fort sympathiques et qui sentaient l'envie de revenir à de l'action à l'ancienne (quitte à opter pour des plans volés à Hong Kong comme les réalisateurs locaux). A cela rajoutez une actrice française (Elise Tiloloy) de plus de 25 ans jouant une adolescente québécoise, l'obligeant donc à causer avec un accent forcé, et vous avez une idée du problème. Si Vincent Lindon fait son habituel numéro d'homme sociable sauvant tout le monde dans Comme un fils (2023), on se demande parfois où est Nicolas Boukhrief, tant il semble peu inspiré dans sa mise en scène. Pour sûr, on l'a connu plus enjoué par le passé, plus percutant aussi.

Il en est un peu de même sur Le Mangeur d'âmes où le duo Alexandre Bustillo / Julien Maury semble mettre la pédale douce, leurs dégâts gore ressurgissant de temps en temps dans ce polar sympathique, mais sans plus. Dommage car il y avait moyen de tutoyer Les Rivières pourpres (Mathieu Kassovitz, 2000) sur des aspects similaires. Vu lors du Festival Lumière, Becoming Hitchcock (Laurent Bouzereau) est un documentaire qui aurait très bien pu être une vidéo sur youtube comme on en trouve plein partout. Vouloir montrer des aspects du cinéma d'Alfred Hitchcock à travers un de ses premiers films majeurs (Chantage, 1929), pourquoi pas ?

Mais quand cela devient un défilé d'extraits pour mettre des extraits, cela devient vite lassant et surtout ressemble un peu trop à un exposé. Encore plus quand les mêmes films reviennent. Une sélection de passages plutôt que tout mettre aurait été plus judicieux et moins ennuyeux. Megalopolis ne sera pas le dernier chef d'œuvre de Francis Ford Coppola. Le film déçoit par certains passages visuels qui ont du mal à passer (notamment les délires architecturaux d'Adam Driver), des dialogues parfois bien compliqués pour pas grand chose et des acteurs pas tous bien convaincants. Néanmoins, Megalopolis n'est pas pour autant un ratage et s'avère un film intéressant, évoquant un empire qui s'effondre avec une tendance aux coups bas.

Tout n'est pas parfait, mais il y a plein d'aspects fascinants qui compensent les défauts du film. Même soucis pour Emilia Perez (Jacques Audiard). Il y a plein de choses intéressantes dans le film (ses actrices notamment), mais le film se rate sur un aspect et pas des moindres : son aspect musical. Les paroles sont souvent désastreuses, certaines scènes frisent le ridicule (celle entre Zoe Saldana et Mark Ivanir est d'une rare gênance tant tout sonne faux) et les chansons se résument à du parler-chanter. Terminons sur les cas plus problématiques. On sait depuis quelques années que Pixar va mal entre les films sortant directement en vidéo ou ayant des productions catastrophiques (le projet suivant Elio a eu quelques remaniements depuis son teaser) et les licenciements.

Inside out 2 (Kelsey Mann) est de loin le pire film du studio depuis Brave (Mark Andrews, 2012) et tout ce qu'on ne souhaitait pas voir chez Pixar : une suite faites uniquement pour le fric. Enfin quand cela arrange, puisque certains acteurs du doublage original (soit Mindy Kaling et Bill Hader) n'ont pas voulu revenir, au vue de salaires dérisoires par rapport à d'autres... Rien dans le film ne justifie son existence. Riley est à peine plus âgée que dans le premier film et ce qui lui arrive ici n'a aucun intérêt. Il aurait mieux valu que Riley grandisse un peu plus et que le film se déroule à une période plus éloignée de sa vie. Des nouvelles émotions apparaissent ? Ok. Mais pourquoi elles ne sont pas là chez les adultes ? Elles partent avec la fin de l'adolescence pour laisser à nouveau place aux émotions primaires ?

Rien ne vous sera dit, comme si le réalisateur n'assumait pas du tout l'évolution du concept de base. C'est juste là comme ça, parce qu'il fallait faire autre chose. Sans compter que le récit s'avère beaucoup trop similaire au premier film, sauf que cette fois-ci ce sont toutes les émotions primaires qui sont éloignées du QG. Quant aux nouvelles émotions, elles ne sont que des copier-coller des précédentes. Pour vous dire, il y a certainement plus d'audace dans le mal-aimé Cars 2 (Lasseter, Lewis, 2011) que dans ce film fainéant. Même constat avec Le Flic de Beverly Hills : Axel F (Mark Molloy), production Netflix de plus qui n'a rien à raconter. Par contre pour vous recycler des moments phares des deux premiers films (Brest, Scott, 1984-87), jusqu'à en reprendre les musiques, là il y a du monde.

Problème : le film est tout sauf drôle et encore moins fun, au point de relativiser les rares moments de bravoure du film de John Landis (1994). Ce qui est d'autant plus triste que Jerry Bruckheimer s'était jusqu'à présent bien débrouiller pour faire revenir ses franchises. Encore plus terrible quand on sait qu'il s'agit de la dernière apparition de John Ashton, décédé quelques mois plus tard. De quoi avoir peur à l'idée qu'Eddie Murphy fasse une éventuelle deuxième suite au Professeur Foldingue (Tom Shadyac, 1996)... Enfin terminons sur le même site avec Sous la Seine (Xavier Gens). L'an dernier, le français avait étonné avec le très cool Farang, mais c'était bien une exception.

Sous la Seine voudrait ressembler à un Peur bleue (Renny Harlin, 1999) à la française, il ne réussit qu'à le copier sur certaines scènes en faisant moins bien. L'ouverture annonce déjà la couleur avec une Bérénice Bejo survivant à une coulée frappadingue sans même avoir pris sa respiration. Tom Cruise n'a qu'à bien se tenir... Le niveau de la suite n'est pas meilleur avec des flics peu convaincants et des écologistes d'une rare bêtise. L'Année du requin (les frères Boukherma) avait été beaucoup critiqué en 2023, mais il ne trompait pas sur la marchandise et s'avérait être un bel hommage à Jaws (Steven Spielberg, 1975).

Le film ne s'avère même pas fun ou effrayant lors des scènes de gloutonnerie, ne parvenant jamais à rivaliser avec ce qu'a fait Alexandre Aja avec Piranha 3D (2010) ou Crawl (2019). Sans compter des effets-visuels peu convaincants au vue de ce qu'a dû mettre Netflix. On retiendra à la rigueur Anne Marivin en cosplay de Valérie Pécresse, cabotinant comme pas possible, peut-être trop au vue du film en question. Passons maintenant au top 10. 

 

  • 10- Trap (M Night Shyamalan)

Voir M Night Shyamalan dans un de mes tops 10 tient de l'improbable si vous connaissez mon aversion pour une grande partie de son cinéma. Mais force est de constater que Trap m'a beaucoup plu. Shyamalan ayant dégagé son twist dès la première bande-annonce, il peut alors s'amuser dans un jeu de chat et de la souris aussi hallucinant que tordant. Il faut voir Josh Hartnett se démener pour sauver sa peau avec un sourire carnassier jubilatoire. A l'image de James McAvoy avec Split (2017), Shyamalan sait qu'il peut miser sur son acteur principal pour captiver. 

Hartnett incarne le monsieur tout le monde par excellence, le mec que personne ne voit venir et encore moins le tueur en série du coin. Alors oui certains aspects du récit sont un peu tordus et Shyamalan nous ressort le complexe de la méchante maman ayant traumatisé le fiston. De même, la promotion de papa Shyamalan pour sa fille Saleka laisse franchement à désirer. Mais contrairement à bons nombres de films irritants du paternel, Trap a un concept qui tient la route sur la durée et où le réalisateur n'a pas à se contenter de ses twists à gogo pour vous faire revoir le film, en vous faisant croire que vous avez raté un truc. Là tout est devant vous, il y a juste à profiter.  

 

  • 9- The Substance (Coralie Fargeat)

Après un premier essai aussi fiévreux que radical (Revenge, 2017), on était curieux de voir le second long-métrage de Coralie Fargeat. Soyons clair : The Substance n'est pas plus trash que d'autres films d'horreur et sa réputation de film dégueulasse à en vomir est comme bien souvent beaucoup de blablas. Encore plus si vous connaissez certains films auxquels Fargeat fait ouvertement référence, allant du cinéma de David Cronenberg à ceux de Stuart Gordon et Brian Yuzna. Encore plus concernant ce dernier, tant la satire du film se rapproche pas mal de Society (1989). Fargeat ne met pas de gants, montrant des mâles voulant de la chair fraîche à mater sous toutes les coutures, quitte à donner lieu à des passages dignes du fameux clip de Call on me (Huse Monfaradi, 2004).

Mais aussi le revers de la médaille. En se conformant à l'image que veulent ces gens, l'héroïne du film (Demi Moore dans son meilleur rôle depuis très longtemps) va rejeter ce qu'elle est à s'en dégoûter, quitte à opter pour un double plus jeune qui va encore plus jouer sur l'apparence (Margaret Qualley). Alors que le principe de la Substance est de ne faire qu'un avec les deux corps, l'aliénation est ici inévitable jusqu'à un festival final partant joliment en cacahuète. Certains diront le film pas assez subtil, voire grotesque. D'autres que la proposition fonctionne à plein régime aussi bien dans le fond que la forme. Seconde option ici.

 

  • 8- Elyas (Florent Emilio Siri)

Après Pension complète (2015) et le fiasco de Marseille (2016-2018), on se demandait si l'on reverrait un jour le Florent Emilio Siri des beaux jours. Mais c'était sans compter sur le réalisateur lorrain, revenant avec un nouveau film d'action. Au premier abord, on a comme un air de déjà vu avec du Man on fire ici, du Equalizer de l'autre. Mais Siri va un peu plus loin que ses influences et se repose en grande partie sur le personnage principal. Le réalisateur se focalise uniquement sur le point de vue du Elyas en titre. Un ancien militaire souffrant du syndrome post-traumatique et ne parvenant pas à se reconstruire. 

La mission n'aidera pas, au point de se poser une question : est-ce qu'Elyas a bien perçu les événements tels que le spectateur les a vu jusqu'à présent ; ou est-ce que sa perception est faussée à cause de son état psychologique ? Le doute est permis dans un premier temps, avant que cela soit clairement évoqué. Cela est renforcé par la violence du personnage, pouvant faire un massacre dans une caravane à lui tout seul. Puis outre l'écriture du personnage, Roschdy Zem prouve encore et toujours qu'il est une valeur sûre du cinéma française et qu'il peut même porter un film d'action en étant physiquement impressionnant. 

 

  • 7- Juré numéro 2 (Clint Eastwood)

N'ayant pas assez subi les départs de Christopher Nolan et de Zack Snyder de leur écurie, tout comme les réactions épouvantées suite au rebus de trois films, la Warner s'en est pris à une de leurs figures historiques. Bénéficiant d'une sortie lamentable, Juré numéro 2 est une nouvelle preuve du désastre de David Zaslav à la tête du studio. Dommage pour lui, tant le dernier film de Clint Eastwood montre à quel point le réalisateur de Million Dollar Baby n'a rien perdu de son mordant à son grand âge. Sa dernière réalisation offre un rôle en or à Nicholas Hoult, confirmant au passage qu'il a rarement été mauvais. 

Celui d'un homme qui sent l'épée de Damoclès qu'il a au dessus de sa tête. Reste à savoir quand la chute aura lieu, car il a beau tout faire pour s'en sortir, la pente reste raide. Hoult montre toute la culpabilité de son personnage, bouffé par ses démons et ses remords. Le procès auquel il assiste se ressent comme le sien. Il y a des rebondissements dans Juré numéro 2, mais il n'y a pas de suspense à proprement parler, le spectateur étant dans la confidence assez rapidement. Mais comme dans un épisode de Columbo (1968-2003), la question n'est pas de savoir comment le malfaiteur a fait son crime, mais comment il va se faire prendre. Là c'est à vous de voir.

 

  • 6- En fanfare (Emmanuel Courcol)

Beau succès de cette fin d'année, En fanfare aurait pu être l'énième comédie française qui marche. Celle qui truste le box-office durant plusieurs semaines et que l'on oublie facilement. Sauf qu'à l'image des Petites victoires (Mélanie Auffret, 2023), autre succès surprise se déroulant dans un coin paumé, le film part d'un postulat de comédie pour évoquer quelque chose de plus dramatique. A partir d'une rencontre entre deux frères ne s'étant jamais connu, Emmanuel Courcol parle des milieux sociaux et du fait qu'il est plus compliqué de devenir quelqu'un en partant de rien qu'avec une cuillère en argent. 

Là où Etienne Chatiliez croquait cela avec un certain sens de la caricature dans La vie est un long fleuve tranquille (1988), Courcol ne joue pas là-dessus, montrant deux personnages ne pouvant s'empêcher de réagir en fonction de leur milieu. Le frère riche a tendance à regarder de haut le frangin pauvre en pensant faire preuve de bienveillance ; là où ce dernier va se rabaisser en ne se croyant pas à la hauteur. Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin signent des prestations touchantes et justes dans un film qui oscille merveilleusement entre comédie et drame. Quitte à vous emporter dans son élan final. Sans compter l'évocation d'une réalité sociale qui vend tout sauf du rêve et que certains ne veulent pas voir. 

 

  • 5- Kill (Nikhil Bhat, 2023)

Il est compliqué de voir certains films indiens dans les salles françaises, notamment à cause de leurs distributions particulières (sorties sur quelques jours spécifiques et difficile de les rattraper si vous ne pouvez pas les voir sur ces dates précises). Alors quand l'un d'entre eux se présente dans votre coin, qui plus est dans une rare sortie nationale, vous en profitez. Le cinéma indien s'est imposé depuis quelques années comme un festival d'action, avec des films parfois over the top mais qui n'ont pas peur de délivrer la marchandise. Mais avec Kill, on est sur un niveau frappadingue, quitte à tomber dans l'horreur crasse. 

Car Kill ne fait aucun cadeau. N'importe quel personnage peut se faire tuer (hommes, mais aussi femmes et enfants), avec une violence graphique à faire peur.  Le héros (Lakshya) est une vraie machine à tuer et plus le film avance, plus il souffre et plus il est radical. Face à lui, des brigands aux allures de pirates de train au premier abord, mais dont la morale va montrer ses limites au fil du métrage, s'imposant comme des tueurs sans aucun scrupule. A la fin, on est face à des bêtes et qu'importe les coups pris, la brutalité n'en sera que plus décuplé. Kill est donc un film génialement sauvage, rappelant les premières œuvres de Gareth Evans et de Timo Tjahjanto.

 

  • 4- Here (Robert Zemeckis)

On ne va pas réitérer ce qui a été dit dans la Spéciale Noël consacrée à Robert Zemeckis. Mais force est de constater qu'en dehors du noyau dur continuant de lui donner une chance, le cinéaste ne fait plus recette. Here était un projet casse-gueule, adaptant une bande-dessinée évoquant un même lieu et dont les cases montrent des époques différentes. Le film parvient à retranscrire cet aspect à coup de split screens. Mais Zemeckis y voit également l'occasion d'utiliser à fond la technologie, quitte à essuyer les plâtres comme avec la performance capture autrefois. 

Ainsi, Tom Hanks et Robin Wright ont droit à des séances de de-aging à base d'intelligence artificielle. Si comme d'habitude, il y a des passages moins convaincants, le résultat n'en reste pas moins étonnant et n'enlève rien de l'aspect émotionnel. A travers ses multiples époques, Zemeckis montre des histoires qui se répètent ou sont involontairement liés à l'image d'un Cloud Atlas (Wachowski, Tykwer, 2012). Quant au rêve américain, il en prend un sacré coup avec un couple principal qui voit ses envies partir à petits feux sur l'autel du besoin. Un constat amer qui risque de résonner chez pas mal de spectateurs et qui fait beaucoup penser au clip de We didn't start the fire (Chris Blum, 1989) au concept assez similaire.

 

  • 3- Le Roman de Jim (les frères Larrieu)

Parfois on va voir un film sans trop savoir ce que l'on va voir. Un vulgaire synopsis, la curiosité en connaissant les réalisateurs et les acteurs. Puis on se prend une claque en pleine figure. C'est ce qui est arrivé avec Le Roman de Jim. Soit l'histoire d'un mec qui prend tout pour lui. Le mec qui va élever un enfant qui n'est pas de lui et va même laisser le géniteur sous son toit pour que tout se passe bien. Puis arrive le drame et tout lâche. Le spectateur assiste impuissant à une chute terrible, où la violence des choses s'avèrent crue et difficile à avaler. 

La scène du café reste en travers de la gorge. Il n'y a pourtant pas de coups et blessures, mais les mots font froid dans le dos et donnent des envies de tout casser. Karim Leklou trouve un rôle hallucinant d'homme infiniment gentil, qualité qui peut vite devenir un défaut quand les gens s'en servent un peu trop. Difficile de ne pas être pris d'empathie pour lui et il y a une sincérité totale dans le jeu de Leklou. Face à lui, Laeticia Dosch et Bertrand Belin forment un couple dont la fourberie est à faire peur, le spectateur voyant un véritable jeu de massacre dont Leklou est le dindon de la farce. Quant à Sara Giraudeau, elle signe une prestation au combien solaire. L'éclaircie dans les ténèbres.

 

  • 2- Furiosa (George Miller)

Comme bien souvent avec George Miller, il y a l'admiration sur certains films et le mépris sur d'autres, avant le retour en grâce. Si Furiosa n'a pas été détesté (au contraire de subir un bide aussi prévisible que désagréable), certaines réactions laissent un goût amer, notamment venant de fans autoproclamés de la franchise Mad Max (1979-) ne comprenant pas que l'on puisse faire un spin-off sans le personnage principal. Ou que la franchise devient woke en mettant en avant un personnage féminin. A se demander si ces gens ont vu un film Mad Max en entier, puisque les femmes ont toujours eu une place importante dans ces films ; ou un autre film de George Miller, tant son cinéma est probablement trop woke pour eux. 

Furiosa est un film à l'image du cinéma de George Miller et il renvoie aussi bien à Happy feet (2006) qu'aux Babe (Noonan, Miller, 1995-98). Dans les quatre films, le personnage principal devra subir moult épreuves (dont la mort de la mère sur certains), avant de devenir le héros qu'il doit être. Furiosa est donc une odyssée, éloignée du schéma narratif habituel de la franchise qui l'a vu naître. Ici l'héroïne ne sera pas là au mauvais endroit, au mauvais moment au point de faire le bien. Miller filme son périple comme un voyage vers l'enfer, avant qu'elle ne retrouve la lumière. A cela rajoutez des séquences d'action démentielles (l'ouverture en tête, long ride ne semblant jamais finir) et des acteurs inspirés (une des meilleures performances de Chris Hemsworth et belles révélations de Tom Burke, Charlee Fraser et Alyla Browne).

 

  • 1- Rosalie (Stéphanie Di Giusto, 2023)

Il aura fallu attendre le mois d'avril pour trouver un premier véritable coup de cœur en cette année 2024, qui plus est avec un film présenté depuis Cannes 2023. Stéphanie Di Giusto a pris pas mal de libertés avec son modèle de base (Clémentine Delait), quitte à ne pas être un biopic pur et dur. Rosalie parvient à bien évoquer toute la complexité de la situation, avec une femme ne savant pas comment vivre avec sa spécificité (elle est une femme à barbe), quitte à se camoufler aux yeux du monde. Puis arrive le moment fatidique. Il va y avoir des réactions de rejets, mais aussi d'autres beaucoup plus amicales. Stéphanie Di Giusto montre alors le voyeurisme d'une époque, prise entre dégoût et curiosité.

Rosalie devient une chose aussi bien qu'une icône du moment. Difficile de ne pas avoir d'empathie pour le personnage, d'autant plus que Nadia Tereszkiewicz parvient à la croquer avec délicatesse. C'est moins le cas de Benoît Magimel, parfait en homme bourru cassé de partout qui va devoir faire face à une situation qui le dépasse. Il n'est pas mieux que certains villageois, rejetant en premier lieu Rosalie. Il faudra là aussi un moment d'adaptation. Le spectateur n'en aura pas tellement besoin. Il est avec Rosalie depuis le départ et ne va pas la lâcher dans ses joies comme ses épreuves. Di Giusto achèvera le spectateur en signant une course-poursuite sur un des plus beaux morceaux de Max Richter. 

 

Enfin terminons sur l'évocation des coups de coeur. A l'année prochaine pour de nouvelles aventures ! 

  • Kingdom of the Planet of the Apes (Wes Ball)
  • La Zone d'intérêt (Jonathan Glazer, 2023)
  • La Bête (Bertrand Bonello, 2023)
  • Ferrari (Michael Mann, 2023)
  • Heureux gagnants (Govare, Choay)
  • Roqya (Saïd Belktibia, 2023)
  • Le Comte de Monte Cristo (De La Patellière, Delaporte)
  • Horizon - Une saga américaine : Chapitre 1 (Kevin Costner)
  • Bad Boys Ride or die (El Arbi, Fallah)
  • Deadpool and Wolverine (Shawn Levy)
  • La nuit se traîne (Michiel Blanchart)
  • Les Barbares (Julie Delpy)
  • Leurs enfants après eux (les frères Boukherma)
  • Finalement (Claude Lelouch)
  • Rebel ridge (Jeremy Saulnier)
  • Claude Lelouch, la vie en mieux (Elise Baudouin)
  • Le Robot sauvage (Chris Sanders)
  • Gladiator 2 (Ridley Scott)
  • Nosferatu (Robert Eggers)
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Commentaires
I
Hello Nicolas ! Un petit coucou pour te souhaiter une très belle année 2025. Prends soin de toi et de tous ceux qui t'entourent, car c'est l'essentiel de la vie. ;)<br /> Côté cinéma, espérons que nous aurons encore droit à de beaux films cependant, sans trop de disparitions d'immenses talents...
Répondre
B
Coucou Olivier ! Bonne année à toi aussi et j'espère que cela va de l'autre côté de la France. ;)
B
Coucou Yvonne ! Bonne année à toi aussi et j'espère que cela va bien de ton côté aussi. ;) 2025 devrait nous réserver quelques beaux voyages. Reste à savoir lesquels. ;)
A
Merci pour cet article passionnant et exhaustif. J'en profite pour te souhaiter une bonne et heureuse année 2025
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