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Cine Borat
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19 décembre 2013

Lawrence part vers des contrées lointaines dépassant les mille et une nuits...

Décidemment, le Cinéma pleure ses morts semaine après semaine en ce moment. La série noire continue donc avec ce que l'on peut appeler un monstre sacré du cinéma et du théâtre, Peter O'Toole. Et une preuve de plus que l'on peut être nommé je ne sais combien de fois aux Oscars sans jamais recevoir la statuette. Au point de devenir un recordman en la matière. Il est aussi l'un des meilleurs acteurs irlandais au même titre que Richard Harris (qui partira plus tôt alors qu'il était de deux ans plus âgé qu'O'toole). Né en 1932, il se destine dans un premier temps à une carrière de journalisme mais commence en 1949 une carrière théâtrale vite stoppé le service militaire en 1950. Suite à son service, il obtient une bourse lui permettant d'aller à l'Académie royale d'art dramatique et devient vite un comédien remarqué jouant plus d'une soixantaine de pièces auprès de la Royal Shakespeare Company de Bristol Old Vic. Parmi elles, Hamlet et Othello de Shakespeare ou Volpone de Vel Johnson. Il devient très vite réputé auprès des critiques et le cinéma commence à le titiller. Sa carrière cinématographique débute avec L'enlèvement de David Balfour de Robert Stevenson où il jouait un second-rôle et Les dents du diable de Nicholas Ray où il fera retirer son nom suite à un doublage de sa voix sur ses scènes.

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Mais évidemment sa carrière décollera avec le rôle de sa vie: Lawrence d'Arabie. L'oeuvre phare de David Lean (avec Le pont de la rivière Kwai et Docteur Jivago) lui permet de dépasser le second-rôle pour celui du principal. Son rôle lui permet de montrer tout son talent hérité du théâtre et ainsi de rendre son personnage encore plus charismatique. Sans lui, il est indéniable que le film n'aurait pas été pareil (même remarque pour Omar Sharif également grandiose) et ce malgré la beauté des plans de Lean (encore plus majestueux en HD). Un rôle qui restera encore longtemps dans les mémoires et si les chaînes lui rendent un hommage, il est quasiment certain que ce film parmi les plus grandes fresques du cinéma soit diffusé en priorité. Néanmoins si le film remporte sept Oscars, O'Toole tout comme Sharif est snobé. Deux ans après, rebelote avec Becket de Peter Glenville où il n'incarne non pas le rôle titre (incarné par Richard Burton), mais son ennemi et rival le roi Henri II. Un rôle de méchant en fin de compte et surtout un homme de pouvoir qui lui permet de revenir à ses débuts (le film est adapté d'une pièce de Jean Anouilh, connu notamment pour sa réécriture d'Antigone de Sophocle).

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L'acteur continue son chemin et notamment dans la comédie avec le débridé Quoi de neuf pussycat?, lui permettant de jouer l'amoureux transi et fort trompeur face à un Peter Sellers en psy foutraque et un Woody Allen encore au début de sa carrière (et en tant que scénariste s'inventait déjà son personnage de timide amateur du bon verbe). A vrai dire, on se souvient plus du film pour son casting, la chanson de Tom Jones et le final sorte de course de karting complètement what's the fuck. Toujours dans la comédie, il enchaîne avec Comment voler un million de dollars de William Wyler où il joue un cambrioleur aidant Audrey Hepburn de voler une sculpture. Après avoir jouer dans La Bible de John Huston (qui au départ devait être une série de films), il retrouve les deux acteurs pour Casino royale où il fait une courte apparition en écossais. Avec La nuit des généraux d'Anatole Litvak, il retrouve un rôle sérieux qui plus est dans un film de guerre où il retrouve Omar Sharif. Par la suite, l'acteur est nominé deux fois consécutivement aux Oscars pour Le lion en hiver d'Anthony Harvey où il incarne une nouvelle fois Henri II et pour Goodbye, Mister Chips d'Herbert Ross où il incarne un professeur gagnant en confiance en tombant amoureux de Petula Clark.

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Il tourne ensuite pour Peter Yates (La guerre des Murphy) et J Lee Thompson (Country Dance), puis décroche sa quatrième nomination aux Oscars pour Dieu et mon droit de Peter Medak. Le film n'a pas marché, mais l'interprétation d'O'Toole (qui incarne un noble schyzophrène paranoïaque) semble avoir émerger de cet échec commercial. Il incarne ensuite Don Quichotte dans la comédie-musicale L'homme de la Manche (là où Orson Welles et Terry Gilliam ont galéré pour faire ne serait-ce qu'une prise), tourne pour Otto Preminger (Rosebud), mais le tourmant viendra fin des années 70. O'Toole va dans une thématique plus commerciale qui ne lui rendra pas bien et le premier mauvais projet sera bien évidemment Caligula. Film parmi les plus controversés de l'histoire du cinéma, le film de Tinto Brass subira les foudres de la censure mais surtout les tournages survenus dans son dos (et produit par le producteur Bob Guccione, fondateur du magazine pornographique Penthouse) de scènes pornographiques. Le film est donc monté en deux versions: la soft et la non-censurée. Pour avoir vu la seconde, on va tellement dans la pornographie qu'il ne reste plus grand chose de peplum et pas sûr que la version soft change grand chose. Dans ce film, O'Toole surnage entre quelques découpages de pénis (sans blague) et a une mine de déterré.

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Décidemment, Caligula ne t'a pas arrangé Peter...

L'acteur reçoit deux nominations aux Oscars en 1980 et 1982 pour Le diable en boîte de Richard Rush (il joue un réalisateur face à un cascadeur repris de justice) et Où est passé mon idole? de Richard Benjamin (il incarne un vieil acteur ayant pris un peu trop de la bouteille). Deux rôles en rapport au cinéma, art qui lui a fait connaître sa deuxième carrière. Puis il replonge ensuite avec Supergirl de Jeannot Swarc où il incarne le protecteur de la cousine de Superman (dont son interprète Christopher Reeves a refusé de jouer dedans, comme on le comprend). Beaucoup trop cher pour ce qui apparaît à l'écran (35 millions de $ l'air de rien), le film est une catastrophe comme Hollywood sait en faire: à force d'exploiter un filon, cela en devient une catastrophe. Les Superman suivants ne feront que confirmer le désastre de Supergirl. Mais l'acteur rebondit une nouvelle fois avec Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci où il incarne le précepteur de l'empereur Puyi. L'acteur s'y veut simple et apporte tout son flegme britanique dans cette fresque internationale et superbe (et ce malgré sa longueur). D'autant que le film est un véritable triomphe un peu partout et s'imposant même aux Oscars. Puis arrive l'affaire Le voleur de l'arc en ciel.

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Ce qui devait être une nouvelle retrouvaille avec Omar Sharif fut finalement plus compliquée que prévue. Et pour cause, O'Toole et le réalisateur Alejandro Jodorowsky ne se sont pas entendu du tout et le tournage fut particulièrement froid à cause de cette dualité. Le réalisateur de Santa Sangre en parlait encore lors de la promotion de La danza de la realidad: "Un (acteur) que je déteste, c'est Peter O'Toole. Un jour, j'ai cru que j'allais lui casser la tête à coup de bâtons. (...) Un jour, il a essayé de me lancer un œuf sur la tête alors que j'étais derrière la caméra. Comme j'ai senti qu'il allait me le lancer, j'ai vu le coup venir et j'ai évité l'œuf en me poussant avec désinvolture derrière la caméra. A partir de ce moment, il a compris que je savais qu'il ne m'aimait pas et que c'était réciproque."* Belle ambiance. Par la suite, l'acteur tourne un peu moins souvent et pas souvent sur les bons projets. Il incarne Conan Doyle dans Le mystère des fées (production Warner sur une affaire de photographie qui avait défrayé la chronique), joue dans une maison hantée avec Ben Affleck dans Phantoms, les liliputs dans la version télévisée des Voyages de Gulliver (celle avec Ted Damson qui repassait chaque année fut un temps sur M6) quand ce ne sont pas les vieux rois dans Troie (il est un de ceux qui émergent le plus de ce gros navet bouratif) et Stardust

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Beaucoup s'accordent à dire que son dernier grand rôle vient de la série Les Tudors où il faisait face à Jonathan Rhys Meyer et notamment son divorce. Un rôle particulièrement important et qui permettra à l'acteur de tourner dans quelque chose d'honorable. On notera également qu'il a prêté sa voix au critique si difficile du film d'animation Ratatouille. En 2003, les Oscars lui donneront une récompense d'honneur, incapables de lui donner enfin le sésame qu'il mérite depuis si longtemps. Preuve en est en 2008 où il sera une dernière fois nommé aux Oscars pour Vénus, où il incarne une nouvelle fois un acteur. Peter O'Toole nous quitte et avec lui une prestance qui manquera au cinéma. 

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*  http://lci.tf1.fr/cinema/news/interview-alejandro-jodorowsky-van-damme-j-adore-8259853.html

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Commentaires
D
Bonjour Borat, Peter O'Toole, à mon avis, restera célèbre pour un seul film mais quel film!... Bonne journée et bonne fête de Noël.
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A
Un très grand acteur et, pour avoir suivit les premières saisons des Tudors, je rebondit sur ce que tu écrit, l'acteur est en effet excellent dans cette série.<br /> <br /> j'ai d'ailleurs vu qu'Alice In Olivier à prévu la chronique de Laurence D'Arabie et j'éspère la voir arriver sue ce blog.
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B
Tout comme La bible au final qui devait être au départ une série de films, ce qui n'a pas eu lieu.
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G
Erreur , j'ai confondu avec le film tv admirable "Metzada" , Peter O'Tool n'a jamais joue dans "La Chute de l'Empire Romain ' qui a l'epoque s'est solde financierement par un desastre !
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B
Daniel Duval ça fait un petit moment quand même! Je ne l'ai pas vu dans sa filmographie en tous cas, sinon je pense que je l'aurais cité, mais il a joué dans La bible de John Huston.
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