Première version de La Mouche

Genre: épouvante
année: 1958
durée: 1H35

L'histoire: Suite à une négligence, un savant se retrouve, le temps d'une expérience, enfermé dans une machine à désintégrer en compagnie d'une mouche. Le résultat de cette expérience qu'il effectuait sur lui-même, est qu'il se retrouve moitié homme, moitié mouche.

La critique d'Alice In Oliver:

La Mouche Noire est un vieux film d'horreur des années 50. Il s'agit là de la première version de La Mouche.
Bien des années plus tard, David Cronenberg en fera un remake. La mouche noire est un classique du cinéma d'épouvante.
Le film marquera largement les esprits et connaîtra un vif succès. A tel point qu'il engendrera deux nouveaux épisodes: Le retour de la Mouche et la Malédiction de la Mouche. Le scénario s'intéresse à l'histoire d'un scientifique qui a fait une découverte révolutionnaire: la téléportation.

Attention, SPOILERS ! Mais suite à une erreur de manipulation, il se retrouve transformé en mouche.
La mouche Noire critique les grands sorciers de notre temps.
Il s'agit avant tout d'un film sur la science moderne, le but étant de défier les lois de la nature, quitte à mettre sa propre vie en danger. 
Le scientifique cherche ici à jouer à Dieu, et donc, au Créateur. Il va payer cher le prix de son insolence et de son arrogance.
Non seulement, le chercheur subit des transformations physiques, mais également des mutations psychologiques.
A partir de là, il se met à penser de plus en plus comme une mouche. En résumé, il a besoin de manger et commence à avoir des pulsions sauvages et criminelles.

La Mouche Noire traite alors de la dismorphophobie, soit la peur de voir son corps se transformer et muter en un être effrayant et monstrueux.
Une peur typiquement schizophrène. Sa femme cherchera vainement le moyen de lui rendre une apparence normale.
Pour cela, elle doit retrouver la mouche expérimentale. Mission impossible...

Certes, le film de Kurt Neumann a bien vieilli et souffre désormais du poids des années. On regrettera également quelques séquences ridicules.
Comment ne pas évoquer la scène où le gamin du scientifique découvre une mouche parlante avec la tête de son père ?
Pour une fois, le remake de David Cronenberg se révélera supérieur à la version originale. Mais il serait dommage de bouder ce vieux film qui appartient aux classiques de l'épouvante.

Comments

[alice in oliver]

oui, elles sont très différentes mais la vision de Cronenberg est bien plus effrayante et les thématiques davantage exploitées

[DOGS]

Je pense que ce sont 2 approches trés différentes, même si cette critique de la science moderne et des aléas qui en résultent, et de l'homme qui se substitue à Dieu, sont les sujets principaux, l'axe central de ces 2 films.



Le Cronenberg est peut-être plus viscéral, alors le Neumann est beaucoup plus atmosphérique.

D'ailleurs Cronenberg, qui était plus pointilleux par rapport à la "véricacité" scientifique, trouvait abbérant que, dans le film de Neumann, le scientifique, aprés la fusion, possède une tête de mouche à l'échelle de son corps...



2 bons films quoiqu'il en soit, mais l'original m'a davantage marqué.

[alice in oliver]

oui mais il y a aussi quelques scènes ridicules qui poursuivent très longtemps le spectateur. Et question nihilisme, le remake enterre cette première version

[DOGS]

Je trouve qu'il y a une ambiance et un nihilisme extraordinaires dans ce film, et qu'il nous poursuit longtemps aprés sa vision.

[alice in oliver]

je lui préfère largement son remake. Un bon film d'épouvante qui a toutefois bien souffert du poids des années