Le Vendredi 13 ça porte toujours malheur

Il y a plus de vingt ans, le jeune Jason Vorhees meurt noyé alors que les moniteurs s'envoyaient en l'air. Encore aujourd'hui, tout ceux qui vont à Crystal Lake n'en reviennent pas...

Si le slasher a commencé avec Boogeyman et Halloween, c'est grâce à Vendredi 13 que le genre s'est installé. Soucieux de surfer sur la vague de ce nouveau genre, Sean S Cunningham décide de produire en 1980 un film de ce genre avec son croquemitaine de service, sa bande de jeunes cons, son budget réduit (un peu plus de 500 000 $) et un tournage à l'arrache. Un certain Tom Savini, célèbre pour les zombies de George A Romero, est engagé pour les effets gores et un Kevin Bacon encore tout jeunot faisait ses premières classes. Si les critiques seront mauvaises, le succès sera au rendez-vous, donnant lieu à un véritable statut culte et le film aura droit à neuf suites (dont Jason X et son tueur dans le futur!), un remake et un affrontement avec Freddy Krueger. Au risque d'être méchant, Vendredi 13 est pour moi un film sans intérêt, voire d'un navet des familles.

Le film a beau durer 1h36, l'ennui est perpétuel. Je dois avouer que je me suis bien fait suer durant la totalité du film, tant il ne se passe rien. Certes le scénario est simple, mais on peut dire la même chose d'Halloween. Le problème c'est que Cunningham n'est pas John Carpenter et qu'il ne vise que l'aspect commercial. C'est d'ailleurs la véritable revendication du réalisateur. Sauf que ça ne marche pas. Les premières minutes pompent le plan séquence de Big John mais en beaucoup moins efficace. La suite relève de la grande rigolade. Le premier tué entre dans le chalet, dit une phrase et pouf une autre séquence! Et ce sera pareil pour la plupart des autres meurtres. Par exemple, une des filles se retrouve à gueuler face à des projecteurs et d'un moment à l'autre, on voit sa copine remballer le scrabble!

Et n'oublions pas le pauvre vieux sortant de la bagnole et beuglant face caméra. Franchement si c'est pour faire peur ou donner un plaisir jouissif, c'est mal barré. A la limite, on retiendra les meurtres du couple, l'un assez sauvage pour la fille, l'autre beaucoup plus sobre pour le pauvre Kevin. La résolution finale est assez improbable tant l'arrivée de la mère Vorhees s'avère calculée et ne parlons même pas du final soi-disant rêvé avec Jason sauvé des eaux. Il semblerait qu'un photgramme ait été coupé du montage car contenait une image où l'on voyait des poils de mâle chez le tueur. Véridique. J'ai beau aimé les slashers en général mais là, c'est trop formaté et con pour que j'adhère. Il faudra attendre le second pour voir enfin des moments de suspense, ce qui ne sera pas un mal. D'autant que Cunningham fait vraiment son film avec du vide, certains des pensionnaires faisant même un Strip Scrabble!

Un premier volet où il ne se passe rien et fait avec du vent. Reste quelques moments de pignolade.

Bande-annonce Vendredi 13 - Sean S. Cunningham

Comments

[borat8]

Pourtant dans Scream, il se passe quelque chose. Là franchement, au bout d'un moment, j'ai pris un bouquin et quand ça commençait à bouger je regardais. 1h25 d'ennui, bienvenue dans Vendredi 13. Son réalisateur avait bien raison: son film est ultra-commercial.

[alice in oliver]

à ce moment là, on peut en dire autant de Scream, qui repose sur la même formule, à savoir s'autoparodier lui même. Pourtant, ce n'est pas un nanar.

[borat8]

Je me pose encore l'intérêt pour ce premier volet.

[alice in oliver]

je préfère également le 2 mais ce que tu dis confirme ma dernière remarque: tu es clairement passé à côté de ce premier chapitre.

[borat8]

Bah perso je vois surtout une vraie arnaque pour le spectateur avec des moments de terreur boursoufflés ou coupés tellement à l'arrache que cela en devient vraiment nanardesque. Il n'y a aucun suspense d'autant que je me suis vraiment ennuyé. Le 2 est nettement meilleur je trouve.