En trois lettres: NIN

Trent Reznor est un cas à part dans la musique récente. Alors que d'autres forment un groupe durant des années avant de se séparer, lui est le seul membre permanent de son groupe Nine Inch Nails. Les autres collaborant sur des albums de manière changeante. Pour l'occasion voici un petit dossier musical typique de l'ami Borat (même si ça fait au moins deux ans qu'il a publié ses hommages à AC/DC et Pink Floyd!). Connu en jouant à Guitar Hero: Warriors of rock, Wish est issu du second album de NIN, Broken. Le style Reznor est déjà là avec résonnances violentes, rushs de guitare mélangés à l'électronique, paroles desespérées (les premières paroles annoncent la couleur avec "This is the firth day of my last days" aka "Ceci est le premier de mes derniers jours" ), Reznor énervé derrière son micro, rythme qui revient systématiquement tapant limite sur le système... Même si je n'en suis pas fan, ce titre reste tout de même parmi ceux à connaître de l'ami Reznor, artiste infiniment complexe et charismatique. Pas de doute qu'il faut voir le bonhomme s'éclater sur scène.

Egalement présent sur Broken, Physical (you're so) se révèle encore plus percutant. Dès les premières notes, Reznor se veut d'autant plus bourrin et joue plus dans le hard rock pour le coup. Ce qui n'est pas pour déplaire votre interlocuteur, fan de ce genre de rock contre l'éternel. Les guitares s'avèrent aussi énervées que Reznor et les paroles rappelent un titre que nous verrons tout à l'heure, à savoir Closer. Il est question plusieurs fois de sexe avec "I wanna take you, Baby" (je veux te prendre, bébé), "I want you hot in my arms" (Je te veux chaude dans mes bras) ou "So soft on my bed" (Si douce dans mon lit) et par moments, on croirait presque à de la masturbation! On retrouve peu d'électronique pour une fois, en dehors peut être du début qui fait très impression d'imprimante! Bref, un titre particulièrement bourrin et sexué au possible.

Voici un live de Hurt, extrait de l'album suivant The Downward Spiral sorti en 1994 (mon année de naissance ça ne peut qu'être bon!). Pas le genre de chansons où on s'éclate en levant les mains mais la performance de Reznor lors de ce concert est meilleure à mon humble avis que sur l'album. Cet album est conceptuel (comprenez qu'il raconte quelque chose à l'image de The Wall ou forme tout simplement un tout comme Dark side of the moon) et raconte la quête autodestructrice d'un homme en passe de se suicider. Cette chanson est avec Closer (voir en dessous) la plus connue de l'album et pourtant il s'agit de la dernière. Un titre particulièrement sombre et allant assez loin dans l'aspect mélancholique de la chose. Vu le ton de la chanson, on sent que la mort n'est pas loin et qu'elle s'apprête à tomber tôt ou tard. Sans compter sur la voix de Reznor, puissante d'émotions pures. A noter que le grand Johnny Cash ira de sa reprise, évidemment moins poignante que la chanson initiale. En sachant que beaucoup préfèrent la version de Cash.

Nine Inch Nails - Hurt (Uncut) par mallune

Comme je le disais tout à l'heure, Closer est le second titre phare de ce troisième album. Ce titre s'avère peut être plus trash que le précédant titre. Reznor va loin dans les déviances de son personnage, attaquant dès les premières notes par "You let me violate you, you let me desecrate you" ("Tu me laisses te violer, tu me laisses te profaner" avouez que ce ne sont pas des chansons qu'on veut écouter tous les jours!), ce qui va de plus belle avec le très célèbre "I want to fuck you like an animal" soit littéralement "Je veux te baiser comme un animal"! Rajoutez une ambiance électronique qui rajoute dans l'ensemble ce côté glauque absolument terrible. Pas étonnant que David Fincher prendra cette chanson pour le générique de Seven, ce titre allant clairement avec l'ambiance oppressante du film et l'univers malsain de son serial killer dont le générique nous montre le quotidien. Pas de doute que le malaise est déjà bien présent aussi bien pour l'auditeur que le spectateur. Une première collaboration entre le cinéaste et le musicien qui donnera lieu à une des meilleures bande-originales récentes. Mais on y reviendra.

Arrive alors le fameux The Fragile avec ses cinq gros tubes dont vous n'avez pu laisser passer inaperçu (ou pas). Ces cinq titres ont soit été diffusé dans des bandes-annonces soit dans des films (ou pas). The Day the world went away (littéralement "Le jour où le monde est parti") est connu pour avoir été diffusé dans la bande-annonce de Terminator Renaissance. Une musique qui se mariait à merveille avec les images mais malheureusement le film, lui sera une vraie merde... Ce qui n'est évidemment pas le cas de ce single, remixé ici. Le morceau commence ici par une lente note avant un gros solo de guitarre bien brillant qui dure un bon petit moment. Arrive alors la rare voix de Reznor sous la même note pour ensuite laisser place à un peu de guitarre acoustique, et enfin le final grandiose reprenant le solo percutant du début. Un morceau désenchanté au possible qui avec les images du trailer donnait une espèce d'apocalypse grandeur nature et particulièrement desespéré. Un morceau typique du rock industriel dont Reznor est le principal représentant. A noter que la version originale est beaucoup plus calme et moins bruyante. Mais bon, vous connaissez mon goût pour la musique lourde désormais.

L'extrait suivante est issu d'une bande-annonce bien plus récente puisqu'il s'agit de We're In This Together, entendu sur la première BA d'Avengers. Le morceau commence par un petit son puis par un pesant morceau électronique qui s'amplifit, avant de se calmer puis reprenant d'un coup sur le même rythme. Ici on pourrait vraiment croire à une réelle chanson, avec refrain et par son rythme effréné et sa guitare particulièrement intéressante ajoutée à des sons purement électroniques. Un véritable festival sonore où tout s'entrechoque pour notre plus grand plaisir. Et cela est totalement contrebalancé par le final totalement mélancolique et limite anachronique quant au rendu assez brutal de l'ensemble. Quelques notes de piano qui calment ardemment la tempête. Au départ je n'avais pas apprécié plus que ça ce morceau, mais force est de constater que plusieurs écoutes ont changé la donne. En sachant que le titre est un peu plus optimiste que les autres abordés jusqu'à maintenant.

Into the void est un morceau que j'ai découvert récemment et particulièrement intéressant de par sa simplicité. En effet, Reznor joue une nouvelle fois sur les sons avant de rajouter de la batterie et de la guitarre. Ce qui pouvait s'avérer comme particulièrement répétitif au départ, s'avère finalement très entraînant. Et cela malgré des paroles encore une fois particulièrement glauque car toutes ont un réel rapport avec la mort et notamment le passage "Talking to myself all the way to the station Pictures in my head of the final destination" (Parlant à moi-même le long du chemin menant à la gare, Des images dans ma tête de la destination finale). Ici, Reznor montre une certaine vision de la Mort avec le fameux tunnel du train fauchant la vie. Pas de quoi s'amuser encore une fois et à vrai dire tant mieux. Nos oreilles en redemanderaient presque tellement sans savoir les paroles, le titre est particulièrement entraînant. Même chose pour Closer.

C'est l'heure de parler des morceaux purement instrumentaux et sans parole donc. Just like you imagined a été diffusé dans la bande-annonce de 300. Le début du piano annonce des zones sombres mais probablement pas ce qui va suivre. Encore une fois, Reznor annonce la tempête à venir où le déluge de gros sons risquent d'être assez époustouflant. Après cela, vos oreilles chanteront une autre chanson. Plus de 3 minutes de pure furie auditive où Reznor ne fait pas dans la dentelle avec des percussions pour le moins percutantes. Ajoutez à cela quelques sons électroniques du plus bel effet et vous obtiendrez un titre instrumental particulièrement épique. Comme souvent chez Nine Inch Nails, la partie finale ressemble à celle de début comme pour former une boucle auditive. Pas étonnant que les gars du marketing ont mis un tel titre pour la BA d'un film aussi bourrin.

Idem pour The Mark has been made qui fait non pas partie d'une bande-annonce mais carrément de la bande-originale de Man on fire, soit le meilleur film de Tony Scott. Une musique qui se marie une nouvelle fois avec son support, surtout que le morceau revient plus d'une fois dans le film en question. Une boucle entière mais particulièrement prenante. Surtout que le son de guitare s'avère sacrément bon et allant bien avec l'atmosphère crépusculaire du film. On comprend le choix de Scott de l'intégrer à son film. Preuve que le rock industriel est important dans l'industrie hollywoodienne!

Intéressons nous maintenant à la bande-originale oscarisée de The Social Network. Cette fois-ci pas de Nine Inch Nails mais Reznor avec Atticus Ross, autre collaborateur du musicien en chef. Cet album s'inscrit dans les meilleures trouvailles récentes du musicien culte et cela par plusieurs morceaux. Plus mélancolique que d'habitude, moins brutal, la BO inscrit une dimension trouble des événements. Hand Covers Bruise est le premier titre et va très bien avec ce qui suit à l'écran. Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg) vient de se faire plaquer par celle qui deviendra la Lisbeth de David Fincher, Rooney Mara. Dans sa fuite, Reznor donne lieu à une sorte de ritournelle parfois lourde (le piano électronique revient très souvent comme pour marquer la douleur du personnage) quand des synthés annoncent sa fuite indéterminée. Et ne parlons pas du violon modifié évoquant un effet de fuite désespérée. Totalement crédible à l'image, magnifique à l'écoute.

Le titre suivant, In Motion, est beaucoup plus rapide comme l'annonce son titre (En mouvement) et contraste carrément avec la lente agonie de Zuckerberg. C'est à ce moment qu'il se découvre la capacité de mettre à feu et à sang le débit d'Harvard. Le rythme est donc aussi effreiné que ses actions. Un morceau beaucoup plus penché sur l'électro, ce qui n'est pas un mal vu qu'il s'agit d'un bon morceau. A familiar taste revient à une approche plus rock avec ses guitares particulièrement énervées. Ce qui permet à Reznor de revenir aux origines alors que l'album est assez électro quand même. Pieces form the Whole revient à l'aspect électronique calme avec de simples notes de piano entrecoupées de petits écorchures électroniques, avec une certaine marque d'insistance évoquant le certain chaos de la vie de Zuckerberg par moments (pas de doute qu'en ce moment, cela ne va pas trop pour le patron de Facebook!).

La reprise d'In the hall of the mountain king d'Edvard Grieg est une pièce de choix car sert à montrer la course des Winklevoss. Elle ajoute un aspect stressant à la course et un suspense incroyable. Comme quoi, c'est toujours dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. Et pour finir, nous allons évoqué légèrement la bande-originale de The Girl with the dragon tattoo avec la reprise d'Immigrant song des Led Zeppelin. La chanson se veut plus violente compte tenu de ce qu'elle nous montre (le générique est tout simplement époustouflant de par sa violence et son côté malsain, soit des choses qui vont bien avec le film), mais indéniablement on préfèra la version de Jimmy Page.

Comments

[borat8]

Oui en effet et notamment pour ce qui concerne The Fragile très proche dans sa tonalité de Millenium.

[2flicsamiami]

J'aime beaucoup Hurt et The Day The World Went Away. On sent d'ailleurs, dans plusieurs morceaux de la sélèction, les prémices de ce que vont être les compo pour Social Network et Millenium.

[borat8]

Warriors of rock donc. Celui là je l'ai bien tatonné en mode facile et Wish est une des premières où j'ai eu 6 étoiles. J'espère que tu as bien aimé les autres.

[FredTarantino]

Ah ben tu m'en apprends des choses, j'ai bien aimé celle que tu cites au début "Wish" que j'ai joué sur Guitar Hero (Cadeaux d'anniversaire), puis celle de Social Network sont géniales

[borat8]

Tiens je n'aurais pas penser pour la BO de The social network!lol Tu préfère la version de Reznor ou de Cash pour Hurt?