Assassiner n'a jamais eu aussi bon goût

10 mai 2012

Assassiner n'a jamais eu aussi bon goût

Depuis Bug et à l'image d'un grand nombre de cinéastes (on pense à Paul Verhoeven dont aucun film n'a été fait depuis le génial Black Book ou à Brian De Palma dont la première image de son remake- et oui même lui doit faire ce genre de film pour survivre NDB- du dernier film d'Alain Corneau Crime d'amour vient de tomber), William Friedkin manquait dans le paysage cinématographique. Heureusement, le réalisateur ayant déclanché la nervosité de Gene Hackman ou celle du spectateur avec French Connection et L'exorciste est de retour avec un cru déjà diffusé à la dernière Mostra de Venise (donc depuis septembre 2011, bonjour la distribution en béton!) et qui avait plutôt plu à la presse, ce qui était déjà le cas de Bug à la distribution elle aussi très ahrem. Pour ce nouveau cru, Friedkin prend vraiment du solide: Matthew McConaughey (quoiqu'on dise quand il ne joue pas dans des romcoms ou des films de SF chiantissime- Contact me donne encore la nausée NDB- il peut s'avérer très intéressant), Emile Hirsch (dont la dernière de ses rares apparitions était dans Darkest Hour, une grosse production de la Fox bousillée par la critique et le public), Juno Temple (révélée dans Kaboom et que l'on verra- si elle n'est pas coupée au montage NDB- dans The Dark Knight Rises), Gina Gershon (oui, on a retrouvé la Showgirl de Popaul le violent) et Thomas Haden Church.

Comme je le disais tout à l'heure, McConaughey est un bon acteur quand on lui donne les moyens. J'avais déjà pu le voir dans Tropic Thunder où il était jubilatoire en manager friand de bouquins de seins (oui vous lisez bien) et encore plus récemment dans La défence Lincoln où il jouait brillament un avocat dans une sombre affaire. Ici, il pourrait une nouvelle fois surprendre avec un rôle ambigu. Il incarne un policier bien texan (chapeau et cure-dent dans la bouche rappelant un de ses premiers rôles, un policier père de Chris Cooper dans Lone Star) mais également tueur à gage si on l'appelle. C'est le cas d'Hirsch incarnant un dealer dans la dech et devant payer ses collaborateurs gangsters. Quoi de mieux alors de faire tuer maman Gershon pour toucher son assurance-vie. Sauf qu'il n'a pas assez d'argent pour pouvoir payer Joe et sa soeur devra payer pour cela de sa personne. De plus, Joe commence sérieusement à s'installer dans la famille face à un Hirsch de plus en plus angoissé à l'idée de partager la vie d'un tueur qu'il a engagé.

Matthew McConaughey dans Killer Joe

Le pire étant également que la soeur et son père sont également partant pour liquider la mère. Avis à la fraternité dans les familles. Un cercle vicieux qui risque bien de dégénérer avec le cowboy dans le coin. Friedkin semble jouer habilement sur l'ambiguité de la situation et de jouer à fond sur le suspense vicieux au possible entre Hirsch et McConaughey. Ce dernier se révèle particulièrement intéressant en tueur jouant sur les deux tableaux. Le séducteur auprès de Temple mais l'homme froid une fois qu'il est en affaire. De plus, Friedkin ne semble pas avoir perdu de sa superbe visuellement, sublimant même les yeux de McConaughey dans le dernier plan. Les yeux bleus étant en général significatif d'ange (je dis en général parce que je suis loin d'en être un, ni d'avoir les tablettes du Matthew). En tous cas, on ne peut qu'être intéressé (ou pas) par le retour de l'ami Friedkin, un des rares réels survivants du Nouvel Hollywood. S'il n'y a pas de repoussement supplémentaire, Killer Joe sortira le 29 août.

Killer Joe - Trailer / Bande-Annonce [VO|HD] par Lyricis

Posté par borat8 à 10:00 - Commentaires […] - Permalien [#]