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3 décembre 2012

Bluuuuuuuuuuuuuue Velvetttttttt!

Curieux, un jeune homme essaye de trouver une femme qui l'obsède. Mais rien ne se passera comme prévu une fois rencontrée...

Affiche USA - Blue Velvet

David Lynch est un cinéaste particulier et qui n'a jamais fait dans la dentelle. Tantôt très expérimental (Eraserhead, Island Empire, Mulholand Drive), tantôt très classique (Elephant man, Une histoire vraie), tantôt ambitieux (son inachevé Dune; Twin Peaks, grand morceau de télévision), Lynch est un réalisateur qui parle à tous donc, à condition de savoir par où commencer. J'ai commencé par la petite porte avec le pilote de sa série, mais ce sera finalement Blue Velvet qui m'a vraiment intéressé au bonhomme et pourtant ce n'est pas un de ses plus accessibles. Tout du moins, il se révèle assez complexe aussi bien dans son contenu que son esthétique. Lynch s'entoure d'acteurs qu'il a déjà fait tourner ou le fera par la suite comme Isabella Rosselini (au casting de Sailor et Luna), Kyle MacLachlan (son acteur fétiche), Laura Dern (son actrice fétiche) et Dean Stockwell (déjà présent sur Dune); sans compter Dennis Hopper et Brad Dourif. En sachant que Val Kilmer devait incarner le personnage de MacLachlan mais a refusé, stipulant que le film était pornographique. Il regrettera plus ou moins sa résignation. Ce qui est arrivé plus d'une fois avec cet acteur, surtout qu'il aurait pu se passer de tourner Top Gun à la place.

Blue Velvet : photo David Lynch, Isabella Rossellini

Bien qu'il n'avait rien à faire là malgré une atmosphère un peu spéciale, Blue Velvet a eu droit au Grand Prix d'Avoriaz 87 à la barbe de La mouche de David Cronenberg. Incompréhensible mais bon, on ne refait pas le monde. Blue Velvet commence de manière inédite puisque l'on se retrouve en pleine pelouse façon Microcosmos et avec vue sur une oreille! On a trouvé introduction moins glauque. De là nous suivons Jeffrey, jeune homme tout ce qu'il y a de plus banal, amoureux de la très jolie Sandy. C'est lui qui a retrouvé l'oreille et il compte bien trouver avec elle d'où elle vient. C'est alors qu'il fait la connaissance d'une chanteuse interprétant justement Blue Velvet (récemment reprise par Lana Del Ray pour une pub H&M, évidemment avec moins de grâce, désolé pour les fans de la chanteuse). Ce qui donne lieu à une séquence à la fois étrange (on sent déjà la passion dévorante de Jeffrey) et magnifique où Rossellini illumine l'écran. On se sent comme Jeffrey: elle tape à l'oeil dans sa robe et sa prestation dans le film ne se raccroche pas qu'à cela. La séquence où Jeffrey se retrouve longtemps dans le placard est la plus éloquente. Ce dernier se retrouve en position complète de voyeurisme, avec tout ce qu'il y a de plus évident.

Blue Velvet : photo David Lynch, Kyle MacLachlan

Tel une caméra à lui tout seul, il regarde les moindres recoins de l'anatomie de Rossellini avant de voir des choses qu'il n'aurait pas dû. C'est alors que tel un vaudeville débarque Hopper. Ce dernier incarne une véritable raclure dégénérée à l'image de ce qu'il était durant de longues années de déprime. Ce rôle sera celui de sa renaissance pour sa carrière et ce, malgré un lot de casseroles incroyables qui sortiront après. On pense à Super Mario Bros comme à Waterworld, qui plus est toujours avec des méchants débiles et cabottins. Il n'y a qu'à voir le passage frappadingue dans la voiture, grand moment déjanté. Ce rôle de dégénéré imprévisible est un vrai régal et un adversaire de taille pour MacLachlan. Ce dernier se révèle plutôt bon en enquêteur dépassé et obstiné par sa mission finalement purement vaine. Lynch n'hésite pas à sublimer les corps. Rossellini passe de l'amour à la baise, en passant par la torture. Jeffrey apprend auprès d'elle le plaisir, mais l'amour véritable, il le trouve avec Sandy. Elles apparaisent comme des pendants sentimentaux pour Jeffrey. Toute la complexité sexuelle de chez Lynch est résumée ici.

Blue Velvet : photo Brad Dourif, David Lynch, Dennis Hopper

Une première incursion chez David Lynch pour le moins superbe et étonnante.

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Commentaires
B
Oui j'avais eu vent dans Mad Movies que ses premiers courts étaient tout aussi dingos que Eraserhead. De toutes manières, il faut vraiment que je me fasse à Lynch.
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V
à Borat: Mulholland Drive est complètement déjanté. Mais si tu veux ses plus barjos, je te conseille Eraserhead ou ses premiers court métrages
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B
Sinon il y a toujours Dune, mais moins tenté qu'Elephant man. Et curieusement je suis très intéressé par ses films barjos comme Mulholland Drive. La fin particulière en est une des causes.
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J
Oui, Elephant Man et sa sobriété très dramatique te montreront un Lynch capable de d'assagir considérablement son style (ici pas vraiment nécessaire, seul le final part dans quelque chose de fou visuellement). Mais le noir et blanc est superbe, et le drame est là. Tu devrais apprécier.
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B
Clairement Hopper trouve un de ses derniers putains de rôles. Un vrai déglingué de première! Pas encore vu Lost Highway (m'a l'air bien timbré celui-là), mais je voudrais voir Elephant man au moins avant de me faire des Lynch un peu plus space.
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