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20 février 2013

La résurrection d'un titan

Whip Whitaker est en passe de piloter un avion alors qu'il est ivre et cocaïné. Contre-toute-attente, son vol ne se passe pas comme prévu mais ce n'est curieusement pas à cause de son alcoolisme. Néanmoins, des tests seront fait après le crash et les ennuis vont commencer...

Affiche française - Flight

Son remake de Yellow Submarine étant foutu pour cause de désaccord entre sa boîte Imagemovers et Disney (et pourtant avec un casting déjà préparé avec par exemple Cary Elwes), Robert Zemeckis est revenu au fondamental avec un film live. Un grand nombre diront "ouf!", d'autres "il était temps". Le voilà avec Flight auquel il convie Denzel Washington, Don Cheadle, Bruce Greenwood, Kelly Reilly, John Goodman, Brian Geraghty, Melissa Leo, Tamara Tunie et Nadine Velazquez. Accueil critique excellent, score au box office plus qu'honorable, le dernier opus de l'ami Zemeckis était forcément attendu au tourmant. Après une quinzaine d'années gâchées par des réalisations hasardeuses (Seul au monde bloqué par une seconde partie naze, Scrooge sans folie) et foirages complets (Le pôle express trop mielleux, Beowulf ruiné par des directions improbables, un Apparences inintéressant, Contact what's the fuck total), Zemeckis fait un retour qui risque d'être marquant. En revenant à des enjeux plus humains, le réalisateur de Retour vers le futur revient aux sources de ce qu'il sait faire: brosser un portrait de personnage en pleine confrontation avec ses convictions. Mais cette fois-ci, il n'y aura pas tellement de retour des choses avant le final. Dès les premières secondes, Whip Whitaker est montré comme une épave à la dérive qui risque de sombrer à tout moment.

Denzel Washington - Flight

Première apparition: il est dans sa chambre d'hôtel, avec la gueule de bois, picolle un reste de bière, se shoot, laisse partir l'hôtesse de l'air avec qui il a passé la nuit et part pour son avion. Tout le personnage est là en une séquence! Un vrai anti-héros par excellence qui va atteindre son sommet de décadance dans la suite du récit. Une fois dans l'avion ce n'est pas mieux. Il mélange de la vodka avec du jus d'orange juste après avoir passer un lot de turbulences. C'est là que tout se complique. Endormi, laissant son copilote faire le reste du boulot, ce dernier perd le contrôle du navire et Whitaker doit sauver les meubles. Zemeckis donne lieu à une séquence de crash encore plus spectaculaire que celle de Lost, car en temps réel. On suit la moindre manoeuvre, le moindre disfonctionnement, accident... Tout est visible du début à la fin. De plus, la tension est latente et d'une violence non laissée de côté. Une violence dans les coups qui prend une tournure dramatique, mais Zemeckis n'oublie jamais l'humour noir. Comme ce passage digne d'une montagne russe où on voit le hublot de pilotage avec un visuel de ce qu'est une mise en piquet! L'apothéose arrive avec ce crash encore une fois montré avec un souci du détail. On voit aussi que Whitaker n'est pas tant à blamer. Certes il a bu mais ce n'est pas à cause de cela que l'avion s'est crashé. Reste que les tests faits après accident risquent de lui coûter cher. A partir de là et avec un humour noir de tout les instants, Zemeckis brosse le portrait d'une personne pourrie par l'alcool et qui n'arrive pas à s'en sortir.

Flight : photo Denzel Washington

Il arrête pendant plusieurs jours et retombe en plein dedans. On pourrait y voir une oeuvre moralisatrice sur une épave vivante, mais Zemeckis analyse surtout son personnage dans ses failles. Notamment en ce qui concerne le mensonge. A un moment, Whitaker dira à Greenwood "ne me dis pas comment mentir sur l'alcool! Je l'ai toujours fait!" Sauf que le poids devient de plus en plus lourd. A force de mensonge envers lui-même, Whitaker commence sérieusement à tomber dans une bassesse de tous les instants. Il n'y a qu'à voir ce moment où Kelly Reilly apparaît et qu'il est bourré jusqu'à la moelle, ne tenant même plus debout au milieu des cadavres. Zemeckis analyse son personnage dans ses moindres jugements mais ne le juge pas. Il laisse ça au spectateur. Preuve en est avec la scène du mini-bar riche en suspense alors que c'est d'une simplicité alarmante. Whitaker est un parfait anti-héros mais il n'est pas une crapule. Juste un homme qui a mal-tourné. D'autant que Washington livre une performance grandiose. Lui qu'on avait laissé dans le bof Sécurité rapprochée se retrouve dans un rôle inspiré, où il se donne à fond dans les excès et sort des répliques superbes. Son duel aux côtés de Cheadle est absolument croustillant: "Vous allez me descendre ou est-ce que je peux rentrer? -Non entrez, je vous descendrai à l'intérieur!" Les autres acteurs sont excellents eux-aussi, avec notamment un John Goodman endiablé ("je suis un gros porc et je me déteste moi-même!").

Bruce Greenwood, Denzel Washington et Don Cheadle - Flight

Un retour percutant de Robert Zemeckis, présentant un personnage noir comme rarement dans le récent Cinéma Hollywoodien.

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Commentaires
S
Très beau drame, superbe retour de Zemeckis il est pourtant dommage que la fin soit gâchée par une morale puritaine 100% ricaine... 15/20
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B
Rappelons que c'est un film et non une réalité. De plus, cela concorde avec la folie du personnage.
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I
Vu plusieurs interviews et extraits, ça a l'air pas mal. Seul bémol = un "gros n'avion" ne peut voler sur le dos (seul des chasseurs en sont capables!) C'est dommage car le reste semblait crédible
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F
Je pense en effet que c'est son meilleur film depuis forest gump qui était génialissime,de plus porter par un denzel du feu de dieu, que demander de plus?<br /> <br /> mistergoodmovies.net
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B
Beowulf aurait pu, Scrooge aussi (la folie du Jim aurait pu donner lieu à un délire plus prononcé) mais Zemeckis était soit bloqué par son procédé pas encore expérimenté mais aussi des scénarios qui manquent de cinéma.
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