On n'a pas vu meilleur baron de la drogue depuis Tony Montana
Après s'être exilé à Miami, Brian O'Conner se fait rattraper par le FBI. L'agence lui propose d'infiltrer les rangs d'un baron de la drogue. L'occasion pour lui de renouer des liens avec son ami Roman Pearce...
Fast and Furious (Rob Cohen, 2001) ayant marché du tonnerre, Universal et Neal H Moritz veulent une suite assez rapidement. Alors que la production bat son plein, le réalisateur Rob Cohen et Vin Diesel quittent le navire pour tourner XXX (2002)... avec Moritz à la production. Pour un retour de Brian O'Conner et Dominic Toretto, c'est rapé. Jordana Brewster, Michelle Rodriguez et le reste de la bande du premier film ne sont pas conviés aux festivités. 2 Fast 2 Furious (2003) sera donc une séquelle où seulement Paul Walker et Thom Barry en guest resteront du casting initial, comme rappeler que c'est Walker l'acteur principal de la franchise (n'en déplaise à Vin Diesel). Avec l'arrivée de John Singleton à la réalisation, le film trouve sa co-vedette en la personne de Tyresse Gibson, acteur fétiche du réalisateur. De là à dire que 2 Fast 2 Furious est un buddy movie, il n'y a qu'un pas. 2 Fast 2 Furious étant la séquelle d'un hit, le budget augmente d'au moins 30 millions de dollars par rapport au premier opus. Si le film n'est pas un aussi gros succès aux USA (plus de 120 millions soit un peu moins que le premier, mais film plus cher...), il marche mieux à l'étranger que le premier opus.
N'ayons pas peur de le dire, 2 Fast 2 Furious est moins bon que le premier volet et soyons plus direct, il s'agit d'un gros nanar. Nanar car il s'agit d'un mauvais film sympathique et par ses clichés multiples, il peut encore amuser le spectateur. Il n'y a qu'à voir le duo principal pour s'en convaincre. Le flic renégat qui reprend du service contre une amnistie et son pote d'enfance repris de justice, cliché du sidekick afro-américain tchatcheur. De là à faire un parallèle avec les 48 heures (Walter Hill, 1982-90), il n'y a qu'un pas. A la différence qu'ici, notre duo infiltre les rangs d'un baron de la drogue. Si le duo est différent de celui formé par Brian et Dominic, il n'en reste pas moins sympathique. Derrière sa tchatche digne d'une tornade, Roman est un personnage sympathique. A lui seul, Carter Verone (Cole Hauser) vaut le déplacement. Imaginez que Tony Montana (en plus cela tombe bien, on est aussi à Miami) ne soit plus cubain, mais argentin et qu'au lieu de la scène de la tronçonneuse, on fait crâmer un rat sur le ventre d'un flic! Un vrai cliché de baron de la drogue dur à cuir, mais qui se fait battre en deux temps, trois mouvements (mais comment ils ont fait pour couler un bateau ?). L'acteur a d'ailleurs une palette d'expression fascinante, se résumant à un petit sourire en coin ou la mâchoire serrée. Al Pacino n'a qu'à bien se tenir face au charisme de Cole Hauser.
La flicaille de Miami n'ont qu'à bien se tenir, Carter Verone a sorti son gros fusil.
A ce rythme, on peut également citer la jolie policière infiltrée (Eva Mendes), le chef des rodéos de Miami forcément le mec le plus cool du coin (Ludacris), la conductrice en voiture rose (Devon Aoki) et le portoricain qui accueille les demoiselles avec une main aux fesses (Amaury Nolasco). 2 Fast 2 Furious s'enfonce souvent dans la beauferie crasse, au point d'en devenir un poil risible. Il n'y a qu'à voir ces trois mecs en mode dragouille qui font un concours pour déterminer qui a la meilleure sono dans sa voiture ! Le film est aussi un cas évident de la séquelle bigger and louder, consistant à en mettre encore plus plein la vue par rapport au premier film. Un aspect qui se ressent d'autant plus dans les derniers opus (toujours plus loin, toujours plus fou), mais aussi énormément ici. Il n'y a qu'à voir le nombre de cgi qui apparaissent dans le film, y compris durant les courses / poursuites, soit ce pour quoi le spectateur vient voir le film tout de même. Un peu malheureux de voir des effets-spéciaux sur pareille scène, qui honnêtement n'ont pas besoin de cela pour fonctionner. Qui dit bigger and louder ne veut pas dire mettre des effets-spéciaux partout. Le pire exemple étant bien sûr la course inaugurale, bardée de cgi juste pour montrer le véhicule prendre un virage! La poursuite finale lui est bien supérieure, véritable défouloir pour amateurs de majorettes et hot wells (les vrais savent). Les petits plaisirs sont toujours les meilleurs.
Une suite qui s'avance dans le nanar qui tâche, tout en s'alignant dans la marge des suites bigger and louder.
Mise à jour le 11 avril 2017.