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Cine Borat
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31 octobre 2020

Made in France #25

"Le cinéma français c'est de la merde !", "Si les films d'horreur français ne marchent pas, c'est parce qu'ils sont nuls. Sinon ils feraient des scores comme les ricains"... Vous en avez marre d'entendre systématiquement les mêmes reproches envers le cinéma français ? Alors cette rubrique est faites pour vous. Les films français de qualité ne manquent pas, qu'ils soient des 80's ou de 2000's. L'occasion d'évoquer des films français ou réalisés par des français que j'aime à divers degrés ou même quelques curiosités qui mériteraient un peu plus de visibilité. Pour cette édition spéciale Halloween, il sera question de films d'horreur, fantastique ou potentiellement angoissant. En ces temps de déconfinement, voici trois films à (re) découvrir !

  • Delicatessen (Jeunet, Caro, 1991)

d

Moins de 20 ans, prenez un peu de temps. Imaginez-vous un petit film rétro mélangeant horreur, absurde et science-fiction. Encore plus incroyable, il fait 1,7 million d'entrées au box-office. Maintenant, rajoutons que c'est un film français. Luc Besson vous me dites ? Hé non. En 1991, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet s'attaquaient à leur premier long-métrage après trois courts fortement remarqués (dont Le bunker de la dernière rafale en 1981). Voulant au départ s'attaquer à La cité des enfants perdus, le duo le remet à plus tard devant les refus et les complications évidentes d'un tel projet. Delicatessen permet au duo d'imposer leur style sur grand écran avec un côté rétro bricolé, une photo jaune (signée Darius Khondji) et une tendance aux gros plans ras-la-gueule.

e

Des aspects qui pourront paraître particuliers mais qui ont leur charme, notamment le deuxième allant bien avec le côté apocalyptique du décor et de l'histoire. Le duo ne précise pas d'année spécifique (on peut très bien être dans un contexte de guerre), mais il présente un rare décor principal (un hôtel) dévasté de dehors et pas forcément reluisant à l'intérieur. A cela rajoutez des terroristes déguisés en hommes-taupe (les fans des Fantastic Four apprécieront) se cachant dans les égouts ; et des habitants cannibales prêts à tout pour faire du nouvel arrivant leur prochain casse-dalle. Les terroristes ne sont pas si méchants, là où les voisins sont de faux-gentils se léchant les babines.

I

Le héros joué par Dominique Pinon s'attire d'autant plus de problèmes en tombant amoureux de la sœur du boucher (Marie-Laure Dougnac), entraînant une sauvagerie d'autant plus problématique. Il y a d'un côté des moments poétiques comme le premier rendez-vous entre Pinon et Dougnac ou Pinon repeignant le plafond façon cartoon. De l'autre, des scènes plus radicales avec nos carnassiers plus gourmands que jamais ou les tentatives de suicide de Silvie Laguna toutes plus improbables. Un humour qui fait souvent grincer des dents, mais jamais vulgaire ou trop provocateur. D'autant que les réalisateurs peuvent compter sur d'excellents acteurs, à commencer par l'impérial Jean-Claude Dreyfus, ogre en puissance et démonteur d'antenne à sa guise. Sa performance est contrebalancée par le tout calme Pinon, littéralement submergé par ce petit monde.

L

Delicatessen était une bouffée d'air frais dans le cinéma français à sa sortie, raflant aussi bien des récompenses (4 Césars dont meilleur premier film) que l'adhésion du public. Il le reste encore aujourd'hui de par son imagination, son look et son histoire aussi amusante que décalée. Une ambition que nous retrouvons dans leur film suivant, qui se révèle encore plus incroyable.

  • Maléfique (Eric Valette, 2003)

M

Après avoir fait de Jean Paul Rouve un tueur en série en herbe dans Il est difficile de tuer quelqu'un, même un lundi (2001), Eric Valette signait un premier long-métrage en huis clos. Durant 1h30, le spectateur ne quittera jamais la cellule des personnages principaux jusqu'à l'épilogue. Tout ce qu'il a besoin de savoir sur les personnages sera dit au bon moment. Le seul personnage dont le crime n'est pas évoqué est Marcus, culturiste transsexuel joué par Clovis Cornillac. Les autres héritent de crimes plus (cannibalisme, meurtres) ou moins (détournement de fond) graves. Même les gardiens de prison ne font que des apparitions, comme pour confirmer que l'important reste dans la cellule, avec ces seuls personnages.

A

Le livre de Danvers n'est pas sans rappeler le Necronomicon et d'autres allusions à HP Lovecraft parsèment le film. L'horreur vient progressivement au cours du film, notamment autour d'une scène aux effets particulièrement efficaces et où les membres craquent. La fatalité règne partout jusqu'au dénouement astucieux et les personnages devront faire un choix. Eric Valette signe un excellent premier film et il est dommage que Maléfique ait été balancé entre un X Men et un Matrix, avec évidemment une distribution très discrète (85 347 entrées). Le bide commercial de trop pour la boîte de production Bee Movies (ayant déjà à son actif l'impayable Bloody Mallory), qui fermera ses portes par la suite. Donc si vous ne le savez pas, voici un des meilleurs films d'horreur français.

  • Goal of the dead (Rocher, Poiraud, 2014)

G

Après le nazebroque La horde (2009) et l'amusant Atomik circus (2004), Benjamin Rocher et Thierry Poiraud revenaient avec ce film de zombies en deux parties (comme au football, deux mi-temps). La coupure est d'ailleurs plutôt bienvenue, s'arrêtant sur un retournement de situation (comme Kill Bill d'ailleurs). Même le générique de fin de la première partie et le résumé qui suit sont plutôt cocasses, car ils prennent des points de vue un peu différents de ce qui est montré précédemment. Soit le chemin du virus et un personnage secondaire racontant sa version des faits. La première partie se veut plus crade, là où la seconde se révèle souvent plus fantaisiste, confirmant un changement de réalisateur d'une mi-temps à l'autre (comme au foot quand on passe d'un côté à l'autre).

f

 

D'autant que les effets-spéciaux signés en partie par Buf sont excellents et permettent un film de zombies particulièrement beau visuellement, ne faisant jamais fauché. Les acteurs s'amusent et ça s'en ressent sur tout le film, notamment Alban Lenoir dans un rôle de faux gros dur et Bruno Salomone en manager proche de ses sous. De plus, la manière de filmer le football est suffisamment correcte pour être soulignée, le sport n'ayant jamais été trop gâté au cinéma. Une très bonne surprise qui confirme que oui, même sous couvert d'un peu de comédie, on sait faire de l'horreur en France. Mais encore faut-il regarder les films au lieu de dire qu'il n'y a rien à voir.

o

A la prochaine !

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Commentaires
T
Des 3 longs métrages, je n'ai vu que Maléfique il y a longtemps et ça ne m'avais pas laissé un souvenir très positif, mais, il faudrait que je le revois.
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