Un travail affreux
Guatemala, 1951. Après un accident, 4 hommes sont engagés par une compagnie pétrolière pour convoyer 400 kilos de nitroglycérine...
En 1953, Henri Georges Clouzot signe l'un de ses plus grands films, Le salaire de la peur, tourné en noir et blanc. On y retrouve Yves Montand, Charles Vanel (Jean Gabin était le premier choix de Clouzot, mais l'acteur avait peur d'être prit pour un lâche), Folco Lulli, Peter van Eyck et Véra Clouzot. Le film obtiendra moult récompenses, avec Ours d'or, Palme d'or, prix d'interprétation à Cannes pour Vanel, Prix Méliés et Bafta du meilleur film. Une ovation totalement méritée. A noter que, William Friedkin en a fait un remake toujours indisponible en DVD, Le convoi de la peur, avec les regrettés Roy Scheider et Bruno Cremer.
Clouzot installe lentement mais sûrement son récit. Ainsi, on suit le quotidien de Montand, incarnant un camionneur à la recherche d'un boulot et Don Juan véritable. Arrive alors Vanel, se montrant comme un gros dur et sympathisant assez vite avec le camionneur. Un job va les réunir: eux et 2 autres vont devoir convoyer, dans des camions, 400 kg de nitroglycérine. Un défi dangereux, qui ne sera pas sans dégâts. Le moindre pépin ou connerie et BOOM! Clouzot installe donc un suspense insoutenable, qui ne finit qu'à la toute fin du métrage. Les relations entre Montand et Vanel vont également en prendre un coup.
Vanel va se montrer comme un lâche, fuyant aux choses trop complexes pour lui. Ainsi, il essayera de se sauver, quand Montand sera coincé sur un pont en bois assez délabré. Chaque épreuve va être de plus en plus dur, notre 2 hommes affrontant des cailloux sur la chausée et surtout un marécage de pétrole particulièrement meurtrier. Sans compter son final sans espoir et inattendu. Un magnifique twist en quelques sortes. Montand et Vanel sont vraiment convainquants et attachants dans ce film stressant et prenant. Vraiment un grand classique du cinéma français.
Un chef d'oeuvre redoutablement stressant et admirablement joué.