En direct de la maison de Truman
Truman Burbank est un homme comblé, ayant une femme infirmière, un boulot dans une banque... Mais il y a un quelque chose qui ne va pas et il s'ennuie. Peu à peu, il va apprendre la terrible vérité...
En 1998 et après le succès de Bienvenue à Gattca, Andrew Niccol scénarise un brulôt, qui aura d'autant plus d'impact sur les années qui viendront. Le réalisateur engagé est Peter Weir, réalisateur australien connu pour Le cercle des poètes disparus ou Witness. Pas n'importe qui donc. Pour Jim Carrey, c'est un réel défi, étant donné que c'est son premier film dramatique, bien que ses clowneries sont toujours présentes (il fera pareil sur Man on the Moon et Eternal Sunshine and the spotless mind). Ce long métrage c'est The Truman Show.
Et là jackpot: le film est un triomphe mondial; Carrey obtient le Golden Globe du meilleur acteur dramatique; Ed Harris celui du meilleur second rôle dramatique; meilleure musique; Bafta du meilleur scénario original pour Niccol; et celui du meilleur réalisateur pour Weir.
En dehors de Carrey et Harris, on retrouve également Laura Linney, Natascha McElhone, Noah Emmerich, Holland Taylor, Brian Delate, Paul Giamatti et Philip Baker Hall. Bien qu'il y ait eu quelques émissions, la téléréalité n'a vraiment explosé qu'à partir de l'année suivant la sortie du film. On peut donc parler de film en avance sur son temps. Le film parle d'un homme, Truman, vivant dans un énorme plateau de télévision, dont l'audience grimpe toujours plus et cela depuis sa naissance. Tout ce qu'il a vécu a été fabriqué, que ce soit sa vie privée, ses actions, son boulot, sa peur de l'eau... TOUT!
Et le pire, c'est qu'il ne le sait pas. Mais peu à peu, il va se rendre compte de la supercherie. Tout d'abord, la radio qui déconne, puis des gens qui l'observent et surtout des caméras partout. Weir, en dehors des prises habituelles, utilise des caméras de surveillance, ce qui renforce cet aspect malsain et claustrophobe. Surtout, lorsque Truman essaye de s'en sortir, le créateur Cristoph essaye de trouver diverses pirouettes. Sauf que cette fois, il n'arrivera pas à ses fins. Truman va alors manipuler tout le monde, pour faire enfin ce qu'il veut et être libre de pensée. Outre la téléréalité, objet de voyeurisme, Weir se permet de s'attaquer à la publicité.
Ainsi, il n'est pas étonnant de retrouver des slogans et produits durant le Truman Show. Sans compter l'aspect sitcom, avec la femme de Truman toujours souriante et le pote de toujours avec à chaque arrivée un bon paquet de bière. Tel une vraie série télé, le show bénéficie de rebondissement, tel que le retour improbable du papa. Amusantes également les scènes montrant un public rivé sur l'émission, au point que certains la regardent dans leur bain! Carrey trouve ici un rôle en or, loin de ses conneries habituelles, et se révèle particulièrement touchant. Ed Harris également incarnant une sorte de père voulant le meilleur pour Truman, au point de l'enfermer à vie.
Un brulôt percutant contre la téléréalité, particulièrement glaçant.