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8 août 2016

Respirer ! Respirer ! Respirer !

 

 

Pontypool

 

Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 16 ans)
Année : 2008
Durée : 1h30

 

Synopsis : Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, situé dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, les standardistes. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d'être relâché. L'équipe n'a pas le choix : rester dans le sous-sol et informer les populations. 

 

La critique d'Alice In Oliver :

 

Le petit univers des zombies ou un genre moribond depuis trop longtemps maintenant. Certes, La Nuit des Morts-Vivants (George A. Romero, 1968) va sonner le toxin de macchabées en pleine insubordination contre notre société anomique. Par la suite, ce sont de nombreux zombies qui pullulent sur nos écrans. Romero réitère avec Zombie (1978) et Le Jour des Morts-Vivants (1985).
Peter Jackson parodie le petit monde des zombies avec Braindead (1992), une série B (voire Z) qui brille surtout par son extravagance. Toutefois, nos chers cadavres ambulants et claudicants peinent réellement à se renouveler. Il faudra attendre les sorties de Shaun of the Dead (Edgar Wright, 2004) et Bienvenue à Zombieland (Ruben Fleischer, 2009) pour voir les zombies ameuter à nouveau les spectateurs dans les salles.

Hormis quelques notables exceptions, force est de constater que les morts-vivants ne parviennent plus vraiment à capter notre attention sur grand écran. Qu'à cela ne tienne. Avec Pontypool, sorti discrètement en 2008, le réalisateur canadien, Bruce McDonald, a bien l'intention d'inverser cette tendance. Certes, le cinéaste s'est essentiellement spécialisé dans les séries télévisées.
On lui doit néanmoins quelques longs-métrages méconnus du grand public, notamment Hard Core Logo (1996), Picture Claire (2001) ou encore The Tracey Fragments (2007). En l'occurrence, Pontypool semble provenir de nulle part. A priori, le long-métrage s'apparente à une modeste série B qui doit composer avec un budget impécunieux. Rien ne semble prédestiner Pontypool à marquer durablement les esprits.

960

Et pourtant... Avec ce film (à priori) sans envergure, Bruce McDonald parvient à ressusciter les zombies d'outre-tombe. Oui, vous avez bien lu. Pontypool s'impose bel et bien comme l'une des nouvelles références en matière de macchabées à l'allure méphitique. Si le long-métrage reste, encore aujourd'hui, largement méconnu du grand public et même des amateurs de zombies ; il a, à l'inverse, recueilli des critiques unanimement panégyriques. 
Au niveau de la distribution, pas grand-chose à signaler si ce n'est la présence de Stephen McHattie, un acteur canadien qui peut s'appuyer sur une filmographie dense et exhaustive. Viennent également s'ajouter Lisa Houle, Georgina Reilly, Harant Alianak et Rick Roberts. Indiscutablement, la grande force de Pontypool repose sur son scénario perspicace.

Attention, SPOILERS ! Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, situé dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, les standardistes. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d'être relâché. L'équipe n'a pas le choix : rester dans le sous-sol et informer les populations. Le scénario de Pontypool s'inspire largement d'une émission à la radio présentée par Orson Welles. Goguenard, le futur génie et réalisateur de Citizen Kane (1946) et de La Soif du Mal (1958) sème un vent de panique dans la population américaine. 
Mutin, Orson Welles reprend la trame scénaristique du roman La Guerre des Mondes (H.G. Wells), avec des soucoupes volantes extraterrestres qui exterminent la population.

pontypool12

Ce qui devait être une blague se transmute rapidement en émeutes dans plusieurs communautés américaines. Ce petit incident interroge néanmoins le jeune homme et les médias de l'époque sur la diffusion de l'information. Une thématique qui va devenir le socle et le substrat de Pontypool. Pour ceux et celles qui attendent un film de zombies avec de grosses effusions sanguinaires, du gore et des morts-vivants qui fourmillent à l'écran, merci de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour.
Avant tout, Pontypool s'apparente à un thriller horrifique et à un huis clos anxiogène. Pour le spectateur aguerri, il faudra se contenter d'un simple studio de radio pour seul fond de décor. Seuls trois personnages relatent des faits et des témoignages qui semblent provenir de nulle part... ou presque !

En effet, la petite ville de Pontypool est sujette à une attaque d'un nouveau type. Malicieux, Bruce McDonald s'ébaudit de cette situation rocambolesque et dissémine volontairement quelques informations élusives. Dès lors, ces mêmes informations sont relatées au conditionnel. En effet, il semblerait que des émeutes aient éclaté dans Pontypool, semant le chaos et le désordre dans la communauté. 
Des êtres humains se seraient soudainement transformés en fous furieux hystériques et cannibalisant leurs victimes ! Pis, un virus serait à l'origine de cette nouvelle forme de contamination. Mais ce virus ne se transmettrait pas par une simple morsure ou par aéorportée... Fin de l'utilisation du conditionnel... La contamination est pour le moins orginale et semble provenir de notre propre débit langagier, le virus se nourrissant de nos propres failles et de notre propre psyché. 

pontypool2

Dès lors, la tension et la paranoïa montent crescendo. Autrement dit, le virus s'immisce dans nos moyens de communication et plus largement dans cette fonction primitive de l'être humain, à savoir sa capacité à entendre et à comprendre les mots qui lui sont assénés. Bruce McDonald complexifie volontairement son récit et parvient à transcender un sujet pourtant difficile. 
Par exemple, comment lutter contre cette nouvelle forme de contamination ? "Respirer ! Respirer ! Respirer !" suffoque l'une des présentatrices de la radio. A travers cette histoire de paranoïa et de claustrophobie ambiantes, le cinéaste soulève la question de l'information, de la transmission (TV, radio et internet) et de propos éventuellement mensongers pour mieux apeurer un public assouvi au monde des médias et de la télévision. L'air de rien, Pontypool se montre beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît et nécessite plusieurs niveaux de lecture et d'analyse. 
Si certains esprits chagrins pourront éventuellement pester et tonner contre un long-métrage parfois un peu trop volubile, les autres trouveront sûrement, dans Pontypool, la nouvelle égérie du cinéma "zombiesque" et d'épouvante.

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Commentaires
A
content que tu l'aies vu et apprécié
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B
Vu sur un BR sans bonus (mais payé dans une opération avec 2 autres BR) et en effet un huis clos efficace malgré un début un peu hasardeux. Reste que le fait qu'on ne voit que ce que les personnages voient est une très bonne idée, évitant de s'éparpiller.
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A
un bonne surprise pr un film d'horreur qui joue la carte de la paranoïa
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T
Quoi ? je n'ai pas encore donné mon avis ? ben je l'ai regardé ça y est, enfin il y a un moment maintenant lol; j'ai beaucoup aimé ce film, un genre qui dérange et qui me plait beaucoup. A savourer et resavourer.
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A
je confirme !
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